Le deuxième dimanche révèle Dieu comme source de vie en pardonnant. Pardonner est un acte
essentiellement recréateur, régénérateur. Par nos infidélités à Dieu, nous nous éloignons de la
source. Conséquence : nous tarissons, séchons et fanons puisque non ravitaillés par elle. Nous
nous vouons ainsi à la mort à nous réconcilier avec lui ou Il nous réconcilie avec Lui. Ce faisant, Il
nous redonne vie et remonte en nous l’espoir de vivre. Son jugement, c’est-à-dire son opinion ou
ses vues sur nous sont ceux de l’amour. Aussi nous juge-t-Il avec justice et dans la vérité. Le
prophète Isaïe nous présente le messie tant attendu comme totalement pétri de justice et paix,
d’amour et de vérité. Aussi, s’abreuver auprès de lui, donc à la source, c’est se ravitailler de cette
justice authentique qui juge avec impartialité, donc par et avec amour. C’est aimer comme Lui nous
aime. C’est vivre dans la transparence. C’est VEILLER pour éveiller un monde de paix, de vivre
ensemble et de fraternité
Le prophète Isaïe nous décrit au troisième dimanche, en des termes appropriés, la nature de la
source divine : elle inonde les terres arides, abreuve le désert de la soif et arrose les fleurs
asséchées. Une telle action ne peut que conduire à la vie. Voilà pourquoi le prophète nous invite à
la joie. S’abreuver à la source de vie, c’est toujours redynamiser la vie, lui donner du tonus. La
preuve, c’est que les infirmités spirituelles que nous portons dans nos cœurs et qui nous
empêchent de mieux vivre, sont toutes éradiquées. Toute infirmité constitue un obstacle à l’
épanouissement et à l’accomplissement total de celui qui la porte. Dieu nous en libère parce qu’IL
est source de vie, de pardon, de justice et de bonté et veut nous voir toujours sauvé, c’est-à-dire,
accompli, épanoui. D’ailleurs, dans l’évangile de ce troisième dimanche, Jésus présente une telle
libération comme signe de sa présence au monde. Ne pas percevoir une telle présence comme
salutaire pour l’humanité est révélateur d’une infirmité spirituelle qui peut se traduire par l’orgueil
et son corollaire l’aveuglement. On est tellement imbu de sa personne qu’on ne voit plus les
merveilles qui proviennent d’ailleurs. Ce n’est pas en vain que Jésus fait l’éloge de jean Baptiste à
cause de sa probité morale et de son humilité. Celle-ci, l’équivalent de la pauvreté évangélique,
constitue un terrain favorable à la Bonne Nouvelle. Un des signes de l’imminence du Royaume de
Dieu parmi nous, c’est l’annonce de cette source, la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il n’y a pas de vie
entièrement accomplie sans enracinement spirituel.
Le quatrième dimanche nous révèle Dieu comme source d’Alliance. Tout en Lui est alliance qu’Il
tient à conclure avec nous. Cela se traduit par le nom qu’IL se donne : Dieu avec nous, Dieu
cheminant avec nous. Il conclut continuellement un pacte avec l’homme et l’humanité de ne
jamais les abandonner ni les laisser à leur triste sort. Venant de Dieu, donc de la source
intarissable, une telle alliance ne peut en aucun cas se briser. D’ailleurs, Il a tout prévu pour la
renouer si, par nos infidélités, elle venait à se rompre. N’avons-nous pas montré qu’Il est aussi
source de pardon ? En scellant une alliance avec nous, Il nous a pris pour son partenaire. Voilà
pourquoi notre participation à son œuvre est de mise. La collaboration de Marie ainsi que celle de
son époux Joseph étaient requise. Dieu ne fait rien sans nous comme aussi nous ne pouvons rien
faire de Beau sans Lui, c’est-à-dire sans amour. On ne s’abreuve pas à la source pour rester inactif.
Bien au contraire, on se ressource comme on charge une batterie d’un portable (GSM ou PC) pour
lui donner l’énergie requise pour son fonctionnement. Nous comprenons alors l’attitude que Jésus
nous a recommandée pour attendre son avènement : veiller. Il ne s’agit pas de rester passif ni oisif
comme l’ont été les premiers chrétiens mais de vivre normalement en se laissant éclairer par la
Parole qui est en même temps source et lumière. D’ailleurs, comme Jésus nous l’a prévenu, le fait
de ne pas être fixé sur le moment précis de cet avènement est une raison de plus pour vivre
normalement mais dans l’amour. Dans cette perspective, c’est toute notre vie qui est avent : vivre
dans l’expectative de l’arrivée du Seigneur en s’abreuvant continuellement à la source qu’est Dieu
ou sa parole. Denis Kialuta