Gestion des risques liés aux soins

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06/04/2012
La gestion des risques
associés aux soins
Connaître la définition et les étapes de la
gestion des risques associés aux soins
Connaître les principes de l’analyse
approfondie des causes
Des exemples concrets
quizz
Objectifs pédagogiques
Théorie et pratique de l’analyse approfondie des
causes
Staff santé publique
4 avril 2012 – Virginie Migeot
1. En moyenne, quelle est la fréquence d’erreurs médicales
survenant dans une unité de soins ?
a. Un ou deux erreurs par patient et par semaine
b. Un ou deux erreurs par patient et par jour
c. Dix erreurs à l’heure par patient
d. Pas d’erreurs s’il s’agit d’une bonne unité
2. Lesquelles des mesures ci-après portent sur les erreurs ?
a. Le pourcentage de patients ayant subi une intervention
abdominale et qui développent une infection de la plaie
b. Le nombre d’erreurs de médication survenant chaque jour
dans une unité de soins intensifs
c. Le taux de décès en chirurgie cardiaque
d. Le pourcentage de personnel infirmier par lit en soins
intensifs
3. Parmi ces méthodes, lesquelles sont pertinentes pour faire
une estimation robuste de la fréquence des événements
indésirables?
a. Observation systématique d’une activité de soins
b. Système de signalement interne à l’établissement
c. Revue de dossiers
d. Analyse approfondie des causes
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06/04/2012
EVENEMENT INDESIRABLE
Assurer la sécurité des patients
Diminuer le risque de survenue
d’événements indésirables associés
aux soins
Définition de la GDR
un événement défavorable pour le
patient, consécutif aux stratégies et actes
de diagnostic, de traitement, de
prévention, ou de réhabilitation
ERREUR
Défaillance d’une action planifiée
ou recours à une mauvaise action
Pour atteindre un objectif
Cloisonnement de la gestion des
risques (GDR) lié à une ancienneté
des dispositifs différente selon les
risques (transfusion, risque infectieux
vs. médicament, identité)
EI
EI
ERREUR
évitable
EVENEMENT INDESIRABLE EVITABLE
Un EI causée par une ERREUR
“To Err is Human “
Institute of Medicine
Report
1999
[Prescrire 267]
Source: Stelfox HT, Qual Saf Health Care. 2006;15:174-178
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06/04/2012
Enquête nationale sur les évènements
indésirables en France ENEIS
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Chirurgie Cardiaque
patient ASA 3-4
Transfusion sanguine
Estimer l’incidence des événements
indésirables graves (EIG) associés aux
soins observés en milieu hospitalier
◦ EIG causes d’hospitalisation (EIG cause H)
◦ EIG identifiés pendant l’hospitalisation (EIG
pendant H)
Répétée en 2004 et 2009
2009
2009
12
11
12
3
06/04/2012
2009
Estimation en France
14
13
13
14
1. Identifier les risques
Ampleur du phénomène
- méthode a priori
- méthode a postériori
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2. Hiérarchiser les risques
3. Analyser les causes ++
4. Mettre en œuvre des actions de
maîtrise du risque
5. Evaluer les actions
15
16
4
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Sources d’information sur la
sécurité des patients
2 démarches
complémentaires
Comment identifier ?
Dossiers de patients
Bases de
données
informatisées
A priori
Cartographie des
risques
Visites de risque
AMDEC
Systèmes de
signalement et
d’apprentissage
A posteriori
Déclaration et
analyse des EI
Études
observationnelles
Observation/interview
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prioriser les actions
Hiérarchiser les risques
Pourquoi hiérarchiser
?
Pour
◦ Risque acceptable
Après une courte enquête, pour s’assurer que le risque
signalé ne cache pas d’autres risques
Aucune action n’est entreprise
Néanmoins, mise en place d’une surveillance de la
récurrence
◦ Risque tolérable sous contrôle
Une analyse est faite systématiquement afin de connaitre
les causes profondes
Un suivi est mis en place
◦ Risque inacceptable
Une analyse est faite systématiquement et des mesures
de réduction du risques sont prises
Un risque est défini conjointement par sa
vraisemblance d’occurrence et la gravité de ses
conséquences
V vraisemblance de survenue de l’événement définie en terme de
fréquence d’apparition ou de probabilité d’occurrence
G gravité l’importance des conséquences directes ou indirectes en
terme de dommages ou de préjudices,
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5
06/04/2012
Classe
Intitulé
Incidence
descriptif
G5
Catastrophique
Irréversibilité
Décès, invalidité
G4
Critique
Perte de chance
Ré-intervention,
handicap réversible
G3
Grave
Échec du service
Prolongation
hospitalisation
G2
Significatif
Dégradation du
service
Retard avec
dégradation de la
PEC
G1
Mineur
perturbation
Retard simple
Criticité = Gravité × Vraisemblance
D’après A. Desroches, École Centrale Paris-CNES
Criticité = Gravité × Vraisemblance × Effort
Echelle d’effort pour maîtriser le risques au CHU
D’après A. Desroches, École Centrale Paris-CNES
E5
Fort
E4
Moyen
E3
Faible
E2
Très faible
E1
Aucun
Echelle de :
•
•
•
•
•
Coût
Délai
procédure
Formation
Communication
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06/04/2012
Comment coteriez vous la gravité
des événements suivants ?
Retard de rédaction d’un CR opératoire
sans conséquence sur la prise en charge
Erreur de côté
Infection localisée du site opératoire
Annulation d’une intervention
Appareil de radiologie non disponible en
cours d’intervention
Perte de produit de chimiothérapie
onéreux
Echelle de gravité
Echelle de
vraisemblance
25
Le niveau d’acceptabilité dépend du système
dans lequel on se trouve.
Certains systèmes ont un niveau d’acceptabilité très
faible
G1
G2
G3
G4
G5
V5
C2
C3
C3
C3
C3
V4
C1
C2
C3
C3
C3
V3
C1
C2
C2
C3
C3
V2
C1
C1
C2
C2
C3
V1
C1
C1
C1
C1
C2
D’autres systèmes ont un niveau d’acceptabilité
très important :
◦ > Le risque fait partie intégrante du système, seul une
gravité extrême engage des actions.
Echelle de gravité
◦ > Risque zéro, le moindre risque est inacceptable
G1
G2
G3
G4
G5
V5
C3
C3
C3
C3
C3
V4
C3
C3
C3
C3
C3
V3
C2
C3
C3
C3
C3
V2
C1
C2
C3
C3
C3
V1
C1
C1
C2
C3
C3
Echelle de
vraisemblance
Echelle de
vraisemblance
Echelle de gravité
27
G1
G2
G3
G4
G5
V5
C1
C1
C2
C3
C3
V4
C1
C1
C1
C2
C3
V3
C1
C1
C1
C1
C2
V2
C1
C1
C1
C1
C1
V1
C1
C1
C1
C1
C1
28
7
06/04/2012
1. Identifier les risques
- méthode a priori
- méthode a postériori
2. Hiérarchiser les risques
3. Analyser les causes
4. Mettre en œuvre des actions de
maîtrise du risque
Niveau d’acceptabilité
équilibré
5. Evaluer les actions
Pourquoi faire l’analyse des causes?
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Pour le patient
◦ méthode d’amélioration continue qui ne peut qu’accroître
la confiance et la satisfaction
Pour le professionnel et l’équipe
◦ Outil de communication, réflexion collective, rôle
fédérateur
◦ erreurs deviennent source d’apprentissage
◦ mesures correctrices discutées et leur application
augmentée
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Défaillances
Actives
Evènement
Défaillances
Latentes
Pour l’établissement
◦ plus performant et plus sûr en augmentant sa résilience
aux erreurs humaines (inévitables) et en limitant leur
incidence
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Surdosage en chimiothérapie
Surdosage en chimiothérapie
Les faits :
Qu’en pensez- vous ?
Surdosage en chimiothérapie
06/04/2012
9
Surdosage en chimiothérapie
06/04/2012
Quelle méthode d’analyse des causes ?
exemple méthode ALARM*
Proposer les actions à mettre en œuvre
Mettre en place des verrous dans le programme
informatique (chef de projet : Chef de département)
Revoir ou créer la procédure de modification d’un
protocole de fabrication (chef de projet : PH)
Mettre en place une check-list à l’issue du contrôle
qualité (chef de projet : PH)
Rédiger une procédure de réception des poches (chef
de projet : IDE)
Supprimer la délégation de fabrication des poches
(chef de projet : PH)
Revoir la procédure de garde en pharmacie (chef de
projet : Chef de département)
1ère étape : reconstitution chronologique de tous les
faits et actes précédant l’événement (factuelle, non
interprétative)
2ème étape : identification des défauts de soins
(acte ou situation survenue au cours de l’hospitalisation, dont la
qualité est jugée insuffisante par rapport à la norme attendue)
3ème étape : identification des facteurs contributifs
(Reason, Vincent)
4ème étape : proposition de mesures correctives
* Association of litigation and risk management protocol
Chaque tranche est un facteur
contributif
Politique
Organisation
Equipe
Procédures
Individu
Patient
Modèle du fromage suisse de Reason
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06/04/2012
Politique : contraintes économiques, contexte réglementaire, politique et social
Organisationnel : orientations stratégiques de l’établissement,
ressources disponibles, organisation générale, culture de sécurité….
Environnement de travail : conception, disponibilité et maintenance de l’équipement,
combinaison des compétences et des effectifs, engagement de l’encadrement…
Equipe : cohésion de l’équipe, communication, supervision et recherche d’aide….
Tâches à effectuer : conception des tâches, disponibilité et utilisation des protocoles….
Individus : compétences théoriques, techniques, formation continue, adaptation au
poste, santé physique et mentale….
Patient : état de santé, communication, problèmes sociaux….
Une Erreur d’identité
Facteurs contributifs = influençant la
pratique clinique (C. Vincent)
Une Erreur d’identité
Une Erreur d’identité
Source : Vincent C, Ann Fr Anesth Réanim 2002
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Un abcès en diabétologie
06/04/2012
Un abcès en diabétologie
Quelques pièges
S’arrêter à la première « histoire », à l’erreur
évidente, au non respect d’une règle
Réaliser l’analyse sans disposer d’une
chronologie précise des faits
Chercher un coupable, des responsables,
juger ceux qui ont fait des erreurs et les
mettre en cause personnellement
Ne pas prendre de décision de prévention à
l’issue de l’analyse ou rechercher des
solutions trop hâtivement
Dérive académique (focaliser sur des
problèmes particuliers et rares)
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Un lever précoce
06/04/2012
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