Interdite depuis 1986, la molécule du captagon (son
appellation médicale est la fénéthylline) est un psychotrope
puissant connu pour procurer une tonicité sans pareille, et
permettrait de vaincre la peur, la fatigue et la douleur,
tout en augmentant les performances sexuelles. Ce qui colle
avec le contenu de nombreux témoignages de terrain, décrivant
les combattants de Daech dans un état second,
voire“complètement shootés”.
Contacté par le quotidien 24 Tchassa, le ministère de la
Défense bulgare a, en revanche, démenti l’existence d’un
quelconque “labo” de l’Otan dans le pays.
Production industrielle
Pourtant, la Bulgarie a une longue histoire avec le captagon,
dans lequel le régime communiste avait vu une mine d’or. Au
début des années 1980, Sofia a importé de petites quantités
de captagon d’Allemagne (de l’Ouest) avant de se lancer dans
sa propre production, cette fois-ci à une échelle
industrielle – et illégale. Les recettes ont alimenté en
devises un pays de plus en plus exsangue.
Après la chute du Mur en 1989, les canaux et, parfois, les
lieux de production survivent pendant de nombreuses années.
“Privatisé”, ce trafic est à l’origine de la création des
principaux groupes mafieux du pays et connaît un essor
spectaculaire jusqu’à l’entrée de la Bulgarie dans l’Union
européenne, en 2007. Depuis, selon les experts, la production
s’est déplacée vers le Moyen-Orient et, depuis 2011, surtout
la Syrie où elle échappe à tout contrôle. Mais un certain
savoir-faire bulgare en la matière persiste. Issus des
grandes usines pharmaceutiques communistes, des “experts”
bulgares parcourent le monde arabe en faisant monnayer leurs
compétences. L’un d’eux, âgé de 47 ans, a été arrêté en
novembre 2014 au Liban. Selon le quotidien Dnevnik, il serait
l’un des plus performants en la matière.
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