Gestion au quotidien des effets secondaires de la chimiothérapie en

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Docteur, qu ’e s t - c e q u e …
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Gestion au quotidien des effets
secondaires de la chimiothérapie
en neuro-oncologie :
thombopénie, saignement
.......................................................
....
.... Sophie Taillibert
....
.... Service de neuro-oncologie et
....
....
service
de
radiothérapie,
...
....
.... Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris .....
....................................................
. <[email protected]> .....
DÉFINITION
Lorsque le taux de plaquettes dans le sang est trop
bas, il s’agit d’une thrombopénie et il existe un
risque de saignement car les plaquettes ont pour
rôle de favoriser la coagulation (c’est-à-dire la formation d’un caillot pour stopper une hémorragie).
Le taux de plaquettes est habituellement supérieur
à 100 000 /mm3, le risque de saignement est surtout
important en dessous de 10 000 plaquettes/mm3,
sauf dans certaines situations où le risque hémorragique apparaı̂t pour un taux supérieur de plaquettes, par exemple en cas de prise de médicaments antiagrégants (aspirine, Plavix®, Ticlid®) ou
anticoagulants (Préviscan®, Innohep®, Lovenox®,
Fraxiparine®, Fraxodi®, Arixtra®).
QUELS SONT LES SIGNES CLINIQUES ?
– Maux de tête d’apparition brutale et éventuellement associés à des nausées ou des vomissements, une sensation de somnolence, et une
sensation de flou visuel ou de baisse de l’acuité
visuelle. On suspecte alors une hémorragie
méningée ou cérébrale. Il s’agit d’une urgence
médico-chirurgicale.
– Baisse de l’acuité et flou visuel sans douleur
associée. On suspecte une hémorragie au niveau
de la rétine. Il s’agit d’une urgence médicale.
– Hématomes survenant souvent spontanément
(sans choc) ou après une prise de sang ou une
injection.
– Saignement de nez (appelé « épistaxis »), des
gencives, dans les urines (hématurie) ou d’origine rectale (rectorragies). Le sang ayant pour
origine le tube digestif peut être rouge (d’origine basse en provenance des régions rectales
et anales) ou noir (d’origine haute, en provenance de l’estomac). Dans ce dernier cas, les selles sont noires et malodorantes (il s’agit d’un
melena) et ne doivent pas être confondues avec
des selles noires secondaires à la prise de fer.
Il s’agit d’une urgence médicale.
– Saignement vaginal anormalement abondant
pendant la période des menstruations ou survenant en dehors de celle-ci.
– Éruption de petits boutons rouges ne s’effaçant pas lorsque l’on appuie dessus (purpura).
DOI : 10.1684/nro.2008.0047
Celle-ci est le plus souvent localisée au niveau
des jambes. Il s’agit d’une urgence médicale.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE ?
– Surveillez l’apparition d’un des signes cités cidessus et prévenez votre médecin si vous en
observez.
– Surveillez votre température ou l’apparition
de frissons, car l’existence d’une infection peut
changer les critères de transfusions plaquettaires. Prévenez votre médecin.
– Surveillez votre transit. Signalez à votre médecin dès son apparition une constipation qui ne
doit pas s’installer.
– Prévenez votre médecin de la prise de traitements antiagrégants (aspirine, Plavix®, Ticlid®)
ou anticoagulants (Préviscan®, Innohep®,
Lovenox®, Fraxiparine®, Fraxodi®, Arixtra®), car
ceux-ci devront être arrêtés lorsque le taux de
plaquettes sera inférieur à 50 000/mm3.
Ils seront repris sans faute dès que le taux de
plaquettes sera repassé au-dessus de ce chiffre.
– Brossez-vous les dents avec une brosse souple
(pour enfant), sans toucher les gencives. Utilisez
des bains de bouche.
– Utilisez un rasoir électrique.
– Mouchez-vous doucement.
– Soyez prudent en utilisant des ciseaux, couteaux et autres objets pointus.
– En cas de coupure, comprimez la plaie jusqu’à
arrêt du saignement.
– Portez constamment des chaussures, même à
l’intérieur et à l’hôpital.
– Réalisez les prises de sang qui vous sont prescrites, par une infirmière à domicile de préférence.
QUE DEVEZ-VOUS ÉVITER DE FAIRE ?
– Utiliser un fil dentaire.
– Pratiquer des activités sportives ou physiques
de contact ou violentes. En cas de doute, posez
la question à votre médecin.
– Porter des vêtements et des accessoires trop
serrés au niveau des poignets, des chevilles, du
cou et de la taille.
– Utiliser des tampons, des suppositoires, des
lavements et un thermomètre à usage rectal.
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Favorisez l’usage d’un thermomètre à prise frontale ou
auriculaire.
– Boire de l’alcool, et ce afin de limiter le risque de malaises et de chutes, en particulier en cas de prise d’un traitement antiépileptique.
– Les déplacements en voiture doivent être limités à ceux
qui sont indispensables en raison du risque hémorragique
en cas d’accident.
– Ne prendre aucun médicament en vente libre, en
particulier aspirine ou anti-inflammatoire non stéroïdien
(ibuprofène, etc.), aucun complément alimentaire ou vitaminique, aucune préparation à base de plantes sans l’avis
préalable de votre médecin. Certains de ces produits présentent une forte interaction avec la chimiothérapie, peuvent en modifier ses effets ou diminuer son élimination
par le foie ou le rein, et donc la rendre plus toxique pour
votre organisme.
QUAND APPELER VOTRE MÉDECIN ?
– En cas de maux de tête d’apparition brutale.
– En cas de troubles visuels d’apparition brutale.
– En cas de somnolence, nausées, ou vomissements associés à des maux de tête survenus brutalement.
– En cas de sang rouge dans les urines ou dans les selles.
– En cas de selles noires et malodorantes en l’absence de
prise de fer.
– En cas de fièvre ou infection.
– En cas d’éruption de petits boutons ne disparaissant pas
à la pression, apparaissant souvent en premier sur les jambes mais pas toujours.
– En cas de constipation.
– En cas de saignement du nez abondant.
– En cas de saignement vaginal anormalement abondant
pendant la période des menstruations ou survenant en
dehors de celle-ci.
Toujours signaler la prise de médicaments antiagrégants
(aspirine, Plavix®, Ticlid®) ou anticoagulants (Préviscan®,
Innohep®, Lovenox®, Fraxiparine®, Fraxodi®, Arixtra®).
QUE FERA VOTRE MÉDECIN ?
– Une surveillance régulière de votre taux de plaquettes,
mais également des globules rouges et blancs.
– Une transfusion de plaquettes en urgence en cas d’indication médicale.
– Un scanner cérébral en urgence en cas de maux de tête,
de vomissements et de somnolence.
– Une demande d’avis urgent ophtalmologique, gynécologique, ou gastro-entérologique si nécessaire.
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