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1ère mobilisation est celle de la main d’œuvre
puisqu’un fort pourcentage de la population active est
mobilisé
appel à la main d’œuvre féminine
« L'ouvrière, toujours debout, saisit l'obus, le porte sur l'appareil dont elle
soulève la partie supérieure. L'engin en place, elle abaisse cette partie,
vérifie les dimensions ( c'est le but de l'opération), relève la cloche, prend
l'obus et le dépose à gauche.
Chaque obus pèse sept kilos. En temps de production normale, 2 500 obus
passent en 11 heures entre ses mains. Comme elle doit soulever deux fois
chaque engin, elle soupèse en un jour 35 000 kg.
Au bout de 3/4 d'heure, je me suis avouée vaincue.
J'ai vu ma compagne toute frêle, toute jeune, toute gentille dans son grand
tablier noir, poursuivre sa besogne. Elle est à la cloche depuis un an. 900
000 obus sont passés entre ses doigts. Elle a donc soulevé un fardeau de 7
millions de kilos.
Arrivée fraîche et forte à l'usine, elle a perdu ses belles couleurs et n'est
plus qu'une mince fillette épuisée.
Je la regarde avec stupeur et ces mots résonnent dans ma tête :
35 000 kg ».
Marcelle Capy – La voix des femmes - 1916
retour des ouvriers qualifiés du front avec appel aux
agriculteurs pour les combats
mécanisation accrue
"Le nombre de tours appropriés était tout à fait insuffisant pour la production des obus, des
gaines et des fusées qui nous furent demandés au début de 1915. [D'où] des achats de
machines-outils en Amérique à des prix exorbitants (...): tours, tours à décolleter, fraiseuses,
machines à percer, etc. (...) Dans le milieu de l'année 1915 on nous demanda un nouvel effort
pour augmenter nos fabrications de camions, de façon à les porter de 100 unités par mois à
300. Nous fûmes obligés de commander dans ce but un nombre important de machines. En
vue de répondre au programme de l'aviation qui avait débuté par la fabrication de 50 moteurs
par mois qui nous est poussée à l'heure actuelle à 300 (...), nous avons dû procéder à l'achat
de machines à fraiser [et] de machines à rectifier (...). A cause de l'impossibilité de nous
approvisionner du matériel qui nous était nécessaire, nous avons fabriqué les machines-outils
les plus diverses.
Bien que notre chiffre d'affaires ait été accru dans une proportion considérable, la puissance de
production de notre usine est encore supérieure à cet accroissement du chiffre d'affaires car
avant la guerre nous n'avions pas d'atelier de forges, nous n'avions pas d'ateliers
d'emboutissage, nous n'avions pas de fonderies de fonte et de bronze (...). En conséquence
nous étions obligés d'acheter à l'extérieur toutes les marchandises correspondant à ces
ateliers.
Documentation archives Renault, in P. Fridenson, Histoire des usines Renault, Seuil, 1972.