FCC 16 - Chirurgie de la constipation
d’allure distale afin de ne pas méconnaître de constipation de transit associée. En effet, la persistance de celle-
ci après chirurgie d’une constipation distale peut en altérer le résultat symptomatique.
Manométrie anorectale
La manométrie anorectale (MAR) est réalisée avec une sonde qui permet d’enregistrer la pression dans
l’ampoule rectale et aux parties haute et basse du canal anal. Ces mesures sont réalisées au cours d’une
période de repos (pression de repos), au cours d’un effort de retenue (contraction volontaire) ou d’un effort de
poussée exonératrice. Elle permet également de réaliser des distensions rectales, utiles pour apprécier la
sensibilité, le volume et la compliance du rectum, ainsi que la relaxation réflexe du sphincter anal interne
(réflexe recto-anal inhibiteur ou RRAI).
La MAR permet d’identifier des anomalies responsables des troubles de l’évacuation. Une absence de RRAI (en
l’absence de trouble de la sensibilité) permet d’affirmer une maladie de Hirschsprung (rare chez l’adulte). Un
anisme (contraction paradoxale du sphincter strié de l’anus et des muscles périnéaux au cours des efforts
d’exonération), parfois associé à une hypertonie anal instable, peut être retrouvé dans le bilan d’une
constipation distale. Cette anomalie peut elle-même être la cause d’un trouble de la statique périnéale et peut
donc conduire à une prise en charge spécifique (rééducation par bio-feedback, relaxation…) avant chirurgie. Un
mégarectum (augmentation de la compliance rectale) peut également être identifié et, en cas de résistance au
traitement médical, conduire à une prise en charge chirurgicale spécifique. Une absence de perception du
besoin lors des distensions rectales, et ce en l’absence de megarectum, peut traduire une atteinte
neurologique et éventuellement faire reconsidérer le geste chirurgical. Enfin, la MAR est recommandée dans le
bilan pré-opératoire d’une cure d’anomalies de la statique pelvienne afin de s’assurer de la compétence
sphinctérienne (pression de repos, contraction volontaire).
Défécographie et déféco-IRM
La défécographie et la déféco-IRM ont pour but d’étudier et de visualiser les mouvements et les positions du
rectum pendant la défécation pour détecter des anomalies et des troubles de la statique pouvant contrarier
l’évacuation rectale. La défécographie est au mieux accompagnée d’une exploration plus large avec
opacification simultanée du grêle. Cet examen peut être utile pour apprécier la taille d’une rectocèle, identifier
une procidence rectale non extériorisée (pouvant également être mise en évidence à la poussée au cours d’une
rectoscopie au tube rigide), ou rechercher une éventuelle entérocèle associée, dont le diagnostic clinique n’est
pas toujours aisé. Une opacification de la filière uro-génitale ou le recours à une déféco-IRM peut également
s’avérer utile dans les situations de troubles complexes de la statique périnéale.
Manométrie colique
Elle permet d’enregistrer, à l’aide d’une sonde de manométrie mise en place lors d’une coloscopie, la motricité
colique, habituellement pendant 24 h. Elle est indiquée pour affirmer le diagnostic inertie colique, suspectée
sur la présence d’un ralentissement du transit colique sur plusieurs TTM. La manométrie colique permet
d’enregistrer la survenue de contractions coliques, la plupart étant segmentaire, avec au moins une contraction