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2.0 LA DÉFINITION CATÉGORIELLE DE L'HYPERACTIVITÉ
2.1 Mesure dimensionnelle et catégorielle de l'hyperactivité
Dans le langage quotidien, il existe diverses acceptions du terme hyperactivité auxquelles
les intervenants peuvent personnellement souscrire.
Pour les intervenants scolaires toutefois, les définitions opérationnelles se ramènent le plus
souvent à deux types : la définition médicale, dite catégorielle, et celle psychologique, dite
dimensionnelle.
La définition psychologique est plutôt en réalité liée à une mesure obtenue par un score issu
d'une épreuve psychométrique dimensionnelle telle le test de Conners. Comme beaucoup
d'épreuves psychométriques et malgré l'aura conférée par l'apparat statistique, une telle épreuve
n'est pas à l'abri d'un problème de validité. Vu ce type de réserve, la mesure dimensionnelle de
l'hyperactivité ne pourra être abordée ici puisque nécessitant un développement et des nuances par
trop complexes (Honorez, 2002d).
2.2 Terminologie anglo-saxonne
Tant pour les praticiens que les chercheurs en milieu scolaire, la définition opérationnelle de
l'hyperactivité est avant tout médicale. On la retrouve donc tant dans la Classification Internationale
des Maladies de l'Organisation Mondiale de la Santé, la CIM-10 de l'O.M.S. (O.M.S, 1993), que
dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'Association Américaine de
Psychiatrie, le D.S.M.-IV de l'A.P.A. (A.P.A., 1994).
D'un usage plus répandu en Amérique du Nord, la définition du D.S.M. correspond
fondamentalement et historiquement à une conception neuropédiatrique organiciste (Micouin et
Boucris, 1988).
Dans ce trouble de l'enfance proposé en 1902 par le pédiatre Still comme une anomalie du
sens moral, le corps médical cru retrouver finalement la symptomatologie de séquelles observées
chez les jeunes ayant survécus à une épidémie d'encéphalite de Von Economo. Cette étiologie
organiciste ayant été ainsi associée définitivement au trouble, celui-ci passa par diverses
appellations à consonance définitivement aussi organiciste l'une que l'autre : réaction hyperkinétique
de l'enfance, syndrome hyperkinétique, syndrome de l'enfant hyperkinétique, atteinte cérébrale
minime, dysfonction cérébrale minime, dommage cérébral minime, dysfonction cérébrale mineure
Dans la foulée de travaux de la psychologue montréalaise Virginia Douglas, le D.S.M.-III
de 1980 rebaptisa et redéfinit son Syndrome Hyperkinétique de l'Enfance et de l'Adolescence en
Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (Honorez, 2002e).
2.3 L'hyperactivité dans le D.S.M.