Bulletin d’information du Réseau Girondin de prise en charge des pathologies du sommeil et de la vigilance n°5 – janvier février 2005-page 3
Le parcours de soins du patient au sein du réseau par Renaud Persiaux
Synthèse du séminaire réseau du 17 décembre 2004
La réunion qui s’est tenue le 17 décembre à CAP SCIENCES visait à déterminer les critères d’inclusion
d’un patient au sein du Réseau girondin de prise en charge des pathologies du sommeil et de la vigilance, ainsi que
les règles de transition d’un intervenant à l’autre au sein de ce réseau.
Les critères d’inclusion
ctuellement, les Centres d’Examens de Santé de la CPAM utilisent l’échelle d’Epworth associée à un
questionnaire muni de trois items principaux : (1) Le besoin de dormir m’empêche parfois de conduire ou m’oblige à
m’arrêter, (2) J’ai eu un accident dû à un endormissement, (3) On me dit que j’arrête de respirer en dormant. Si le
score d’Epworth est supérieur à 17, ou à 11 avec réponse positive à au moins un item, une suspicion de pathologie
du sommeil est évoquée et une proposition est faite au patient pour qu’il soit orienté vers le réseau.
Au cours des débats, divers symptômes tels que crampes, ronflements gênants, insomnie symptôme,
hypertension artérielle rebelle, accident vasculaire cérébral sans étiologie retrouvée, obésité, diabète, signes
cardiologiques et certains troubles de l’humeur sont apparus comme des critères supplémentaires devant favoriser
la proposition d’orientation vers le réseau. Par contre, les patients en privation de sommeil ne semblent pas devoir
être orientés vers le réseau.
Le protocole de dépistage pourrait donc consister en une échelle d’Epworth associée à un questionnaire
comprenant de 10 à 15 items recouvrant au moins les symptômes cités ci-dessus, ainsi qu’à l’échelle de fatigue de
Pichot. Quelques critères absolus ont également été proposés : tout patient somnolent au volant, ou atteint d’une
pathologie du sommeil non traitée efficacement et/ou appelant une approche multi-disciplinaire semble devoir être
orienté vers le réseau.
Les règles de transition
Simplicité et souplesse sont fondamentales. Il semble que la communication téléphonique traditionnelle doit être
privilégiée car elle permet un échange convivial qui évite les crispations.
De façon complémentaire, un système d’« appels à compétences » ou « d’appels d’offres » par e-mail
permettrait aux médecins de compléter leurs propres réseaux personnels et autoriserait des consultations en
urgence : par exemple, un médecin bordelais pourrait envoyer son patient faire un examen à Libourne si une place y
est vacante. Une permanence téléphonique pourrait également être créée.
Un double dossier médical intra-réseau pourrait permettre un suivi du patient. Un exemplaire papier serait
conservé et apporté lors des consultations par le patient lui-même afin de l’inscrire dans une démarche active et
responsable ; un exemplaire informatisé restant disponible sur un site internet sécurisé et accessible en cas d’oubli.
Ce dossier devrait être rapide et simple à remplir, et un score d’Epworth pourrait être réalisé à chaque
consultation. Ceci permettrait une synthèse des informations à chaque étape, par le médecin traitant, le spécialiste,
ou encore, dans les cas complexes, par un staff multi-disciplinaire. Un tel dossier pourrait optimiser le parcours du
patient au sein du réseau.
Des efforts à faire en matière de communication
Certains médecins et patients présentent des craintes vis-à-vis du réseau. Des actions importantes de
communication sur l’existence du réseau semblent donc nécessaires.
Des visites aux médecins pourraient permettre de leur expliquer but, fonctionnement et avantages du réseau. Il
consiste en un collectif qui se met au service du patient pour lui apporter des soins de grande qualité et résout les
problèmes médicaux-légaux ; par contre, il n’est pas un prestataire de services. Des plaquettes pourraient être
distribuées pour être placées dans les salles d’attentes (accès libre à l’information).
près tout dépistage d’un patient, son médecin traitant pourrait être averti personnellement par un appel
téléphonique clair et convivial de la proposition d’orientation vers le réseau, avant la réception d’un courrier officiel.
Enfin, une formation pratique et courte (deux heures maximum) sur le dépistage pourrait également être
proposée afin de compenser les lacunes de la formation médicale initiale. Ce dépistage permettrait des propositions
de pré-inclusion (validées ou non par un membre du réseau).
Conclusions et perspectives
Loin des structures pyramidales, le réseau réunit généralistes, spécialistes, institutions et associations de
patients. Alliant simplicité et rapidité, il optimise les circuits de soins grâce à un dossier patient.
Un gros effort de communication sera nécessaire pour dissiper les réticences de nombreux médecins vis-à-vis
du réseau. Plusieurs solutions sont possibles : une information conviviale et humaine, des formations pratiques au
dépistage des troubles du sommeil, afin d’intégrer le médecin traitant dans le processus de soins.
Notons enfin la volonté de constituer un Réseau Aquitain de prise en charge des pathologies du sommeil et de
la vigilance, à partir du Réseau Girondin et du Réseau Sud-Adour.