S ÉMINAIRE N. B OURBAKI DANIEL L AZARD Primitives des fonctions élémentaires Séminaire N. Bourbaki, 1983-1984, exp. no 630, p. 295-308 <http://www.numdam.org/item?id=SB_1983-1984__26__295_0> © Association des collaborateurs de Nicolas Bourbaki, 1983-1984, tous droits réservés. L’accès aux archives du séminaire Bourbaki (http://www.bourbaki. ens.fr/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ Séminaire BOURBAKI 36e aimée, 1983-84, n° 630 Juin 1984 PRIMITIVES DES FONCTIONS (d’après Risch et ÉLÉMENTAIRES Davenport) par Daniel LAZARD INTRODUCTION Le calcul intégrales intégral "définies" ou se divise en deux parties complémentaires : calcul des aires et celui des intégrales le calcul des "indéfinies" ou calcul des primitives. Que le premier soit susceptible de traitement par ordinateur est maintenant une évidence ; c’est beaucoup moins connu pour le second bien que de très importants progrès dans la théorie du calcul des primitives ont eu lieu depuis 1969, en liaison très intime avec la programmation effective. La dérivation est Les seuls une opération problèmes, qui très simple qui peut se programmer ai.nsi : sortent du cadre de cet exposé, résident dans la et la programmation des tests entre représentation guillemets ainsi que dans la simplification du résultat. Au contraire, l’opération inverse qu’est le calcul de la primitive pose de nombreux problèmes : s’il est vrai que toute fonction continue admet une primitive, de cet sent ensemble non f dénombrable de fonctions être représentés en est trop grand pour que machine.. Il faut donc limiter à ses éléments puis- ensemble plus resprendrons les fonctions élémentaires, c’est-à-dire les fonctions qui peuvent s’écrire à partir des éléments de 2 et de x en itérant les 4 opérations rationnelles ainsi que la prise de logarithmes, d’exponentielles ou l’extraction de treint : un nous racines de encore se polynômes. Ce corps n’est pas stable pour ouvert, doit donc être reformulé ainsi ; Etant donnée une fonction élémentaire, calculer l’intégration, sa primitive ou et le problème, démontrer n’est pas élémentaire. Un deuxième problème réside dans la représentation multiple des logarithmes complexes et des racines. La solution employée consiste en une formulation purement algébrique qui ramène le choix des déterminations des logarithmes ou des racines au 295 choix d’isomorphismes vers les fonctions continues. Il est nécessaire de préciser algébrique avant de pouvoir énoncer les principaux théorèmes. cette formulation 1. FONCTIONS ELEMENTAIRES.ETAT THÉORIE. DE LA Un corps différentiel est un corps K muni d’une fonction D de K dans K, la dérivation telle que D(f+g) = D(f)+D(g) et D(fg) = fD(g)+gD(f). La dérivation de f sera noté f’. Le corps Q(x) sera toujours considéré comme muni de l’unique dérivation telle que x’ 1. On appelle constante un élément de dérivée nulle. = Si f’=fg’ f. On note f = on dit que eg et g = f est extension différentielle où simple K(f) f est soit logarithme d’un élément de et g un logarithme d’un corps différentiel une constante, soit K de est une algébrique K, soit l’exponentielle d’un élément de Une extension élémentaire soit g logf. Une extension élémentaire soit le une exponentielle de de K K, sur K. est une extention telle que extension élémentaire simple de K(f1,...,fi-1) pour tout i. algébrique (resp. purement transcendante) si chaque non constant est algébrique (resp. transcendant sur fi K(f1,...,f.~*1)) ; ainsi Q(x,f,e f/2 ) avec f=log(x) n’est pas purement transcendante. Enfin on appelle fonction élémentaire, fonction élémentaire purement transcendante, fonction algébrique un élément d’une extension correspondante de Q(x). une Une extension élémentaire est théoriques est résumé par les trois théorèmes l’énoncé desquels "integrer" signifie "calculer une primitive dans élémentaire ou démontrer qu’il n’y a pas de telle primitive". L’état actuel des connaissances suivants dans une extension THÉORÈME 1 (Risch, 1969). Il existe un algorithme intégrer pour les fonctions élé- mentaire purement transcendantes. THÉORÈME 2 (Davenport, 1979). algébriques. THÉORÈME 3 (Davenport, IZ existe un algorithme pour 1983). Il existe un algorithme pour élémentaires purement transcendantes sur une extension intégrer les fonctions intégrer les fonctions algébrique de Q(x). programmation est le suivant : l’algorithme de Risch disponible dans MACSYMA. L’algorithme de Davenport programmé -1979 a été programmé par lui-même et est disponible sous REDUCE (MULTICS de Grenoble). Il est toutefois limité aux fonctions où les seules racines qui apparaissent sont des racines carrées, éventuellement imbriquées. La raison de cette restriction est que le maniement des nombres algébriques est actuellement très mal maitrisé : on ne sait pas contourner les problèmes posés par la taille exponentielle du groupe de Galois ni contrôler la taille des entiers qui interviennent. Il s’agit d’un domaine de recherche presqu’inexploré. Enfin, la programmation de l’algorithme L’état d’avancement de la a été par Moses et est de Davenport-1983 n’a pas Tous ces algorithmes de la primitive ; encore théorème suivant qui prédit la forme théorème remonte à Liouville (1833), mais la forme précise ce ment 4. Soit de f avec vi v E K un admet K peut être mise (1969). differentiel de corps des eonstantes primitive dans une extension élémentaire de K, un é2é- elle forme aLgébriques K, E Si ô. corps une la sous entreprise. sont basés sur le ci-dessous. est due à Risch THÉORÈME été pour sur ô, Zinéaipement indépendants sur ~ et i > 1. Démonstration : On écrit où les v. sont dans une extension élémentaire L = K(t1,...,t ) d’une clôture al- gébrique K de K (au départ, les ci sont nuls) ; on veut montrer que les vi peuvent être pris dans K ; une récurrence sur n permet de se ramener au cas où n = 1 ; décompose vo ples permet alors en on éléments simples relativement à la variable et les tl vi vi peuvent être pris dans K. La complétude de la théorie des corps algébriquement clos permet de choisir les ci algébriques sur K et un argument de théorie de Galois permet de conclure.. de montrer que les là, la théorie va consister à préciser la forme des vi en fonction Ainsi, si f est une fraction rationnelle, il en est de même des vi, et on peut préciser leur forme de manière à ramener l’intégration à la résolution d’un système d’équation linéaires (méthode de Horowitz). C’est essentiellement ce qui va être fait pour l’intégration des fonctions algébriques. A partir de celle de 2. LE de v. THEOREME DE RISCH. Supposant démontré le théorème 2, théorème 1 et 3. Etant donné un nous allons esquisser corps différentiel K, rappelons qu’intégrer un élément de K primitive dans une extension élémentaire de K ou démontrer signifie qu’il n’en existe pas. De même, nous allons considérer appellerons problème de Risch pour K. calculer une Etant donnés des éléments f,g1,...,gn des constantes de la démonstration des K) de l’espace de vectoriel W le problème K, trouver une suivant que base des solutions dans sur K de ô nous (corps où V est tion, Résoudre les éléments de la base de V dans naturelle de W dans y fy + desquels abréviation = revient alors à gl de V. g1. est un corps différentiel et la locution "on sait" est une K u E K Si l’on sait LEMME 2. Soient l’application calculer l’image réciproque l’équa- résultent immédiatement des résultats suivant dans les pour "il existe LEMME I. Soient log u). g2. qu’en substituant Les théorèmes 1 et 3 énoncés par les engendré trouve facilement la matrice de Il faut remarquer on vectoriel le Ko-espace u E et un t algorithme pour". intégrer dans K, K et t = exp u). Si l’on sait t vérifiant ut’ sait intégrer dans K(t). transcendant on transcendant intégrer sur K sur K et résoudre le = u’ (i.e. t véri fiant t’ tu (i. e. prob lème de Risch dans K, = = on intégrer dans K(t). sait LEMME 3. Soient u E K et t transcendant sur vérifiant t’ tu’ ou ut’=u’. problème de Risch dans K, on sait est un logarithme, les seules K = intégrer dans K(t) et résoudre le résoudre le problème de Risch dans K(t). (Si t intégrations sont des intégrations d’éléments de K). Si l’on sait intégrer et résoudre extension algébrique de ~(x). LEMME 4. On sait une Les lemmes 1 et 2 théorème de Liouville se f le problème manière suivante : démontrent de la = v’ + ~ c. égalité et de Riseh dans on décompose en Q(x) on éléments ou dans applique le simples dans les identifie. Quand t est un cette identification conduit à tester si les primitives de certaines fonctions de K sont élémentaires et d’une forme particulière ; dans le cas où t est une exponentielle, on est ramené à des équations différentielles de la forme y’ + fy g qu’il faut résoudre dans K, la différence provenant de ce que la dérivation n’abaisse pas le degré d’un polynôme en exp(u). Remarquons que la méthode s’applique également au cas de Q(x). Démonstration du lemme 3 : Si g E V, il s’agit de résoudre y’ + fy g, les connait on ne éléments f,y et g étant des fractions rationnelles en t ; pas g, les deux membres de cette K(t) logarithme, on = = mais un on dénominateur : le ppcm des dénominateurs des gi. Si p est irréductible, on écrit le début des développements p-adiques de y,f connait polynôme son et g : Il en résulte que a ? max(c+1, c-b) ou que b = -1 et a = -F/p’ modp. Ceci permet de déterminer un du dénominateur de multiple y. (Si a ~ max(c,c-b) ou la dernière expression signifie que la primitive de bien particulière et permet de calculer a). On peut teurs, ce qui conduit à une équation p = plp’ t, alors et on trouve b F exponentielle est une t = o Y’/Y et + au’+ F = et 0 ; est élémentaire d’une forme maintenant chasser les dénomina- R z’ + Sz = T polynomiale se ramener t. L’identification des coefficients des en à un qui nécessite problème de Risch sur K, intégration dans K. dès que l’on puissances de borné le degré a t permet de de z, ce une Q(x), la démontration est identique, mais plus logarithmique, et bien connue pour l’intégration. L’intégrasimple tion dans le cas algébrique sera traitée au paragraphe suivant. Enfin, soient K K ne prolongeant pas la une valuation de un corps de fonctions algébriques, v valuation à l’infini de ~(x) et p une uniformisante locale ; l’équation dy/dx + fy g se réécrit Pour Démonstration du lemme 4 : que dans le cas = et de la démonstration du lemme 3 l’argument en v. Ceci détermine donc un diviseur D permet de minorer la valuation de y (voir plus bas) permet de déterminer une base inégalité et la solution du problème de cette (y) > D. L’algorithme de Coates de l’espace des fonctions satisfaisant Risch n’est plus que de l’algèbre tel que linéaire. 3. FONCTIONS ALGÉBRIQUES algébriques posent des problèmes de représentation ; Davenport représenterons une fonction algébrique f sous la forme où g et h sont des polynômes et où les variables sont reliées 0 par des équations polynomiales Ainsi (x+ x -1)/ 0, est ~% x~+ 1 0 et x représenté par 0. Autrement (x+y 1) lx avec dit une fonction algébrique f est une fonction rationnelle g/h sur la courbe C définie par les équations Fi 0, ce qui n’est qu’une formulation géométrique pour dire que f appartient au corps L (F1,...Fn). Afin d’éviter les problèmes d’indécidabilité, le corps K des constantes doi’t être explicitement défini à partir de ~ par une succession d’extensions simples transcendantes ou algébriques de polynôme minimal connu (Si c’est une constante dont l’égalité à 0 est indécidable, et f une fonction dont l’intégrale n’est pas élémentaire, l’intégration de cf(x) est un problème indécidable). Avec ces notations, on peut préciser le théorème de Liouville. Dès l’abord, les fonctions suivant nous = ,... y~ y~ - y- = = = ° = THÉORÈME Ze 5. Soient engendré Za fonction algébraique et r1,..., rk, résidus de Za forme différentielle fdx. f par Zes une soit Ze fdx a résiduaLorsa2Pri ; forme primitive élémentaire, 8 une avec v0 vi On écrit le théorème de Démonstration: logarithmique, indépendants, stratégie d’intégration pôles les 2) En déterminer 3) Déterminer j i Calculer Les étapes j. di Aux certaines ou f a sont sans étapes 3 et propriétés. 5 jouant où les (v.) les sur propriéQ-linéaire- sont d’algèbre linéaire permet alors de re- résidus, sans oublier les places à l’infini. di. vi. impossible. va. montrer problèmes posés et en au cas soit le diviseur d’une fonction montrer que c’est calculer va 2 et 4 Si est alors la suivante : base et calculer les Calculer le diviseur des calculer p aiP . P. résultat. ’ de fdx et leurs tel que ou vi 4) Dériver pour 5) une Un peu ci. au Liouville, ramène on se ainsi que les grouper les termes pour aboutir 1) Déterminer chaque place P, If (r~, ... , rk) et (vi) = ji di (v2J le diviseur de v2J. tés de la dérivée La A base du t modu- E (On désigne par ment di " EK, Ze diviseur une pôles de va; en déduire une impossibilité. par les différentes étapes celui des pôles de va et sont fort différents : les problèmes. il faut déterminer Cela fait une fonction dont le diviseur possède deux temps : on calcule d’abord l’espace vectoriel des fonction v tel que (v)>- D où D est un diviseur positif (celui des pôles) ; à ce moment, les autres contraintes que doivent satisfaire D sont linéaires et il est facile de calculer, s’il en existe, une fonction les satisfaise en sant. Les A) Donner mes problèmes une sont donc : définition explicite des notions de pôle et de résidu et des algorit- permettant de les calculer. B) Déterminer un ensemble fini J aussi petit que possible tel que si ji existe il appartienne à J ; il suffit toutefois de C) Etant donné un diviseur v telles que (v) ~- base de une l’espace des fonctions D. DÉVELOPPEMENT 4. PLACES - positif D, majorer j. calculer Pour résoudre le DE PUISEUX problème A, il faut plus algorithmique de une vue la situa- les données étaient des fractions rationnelles dont la tion : jusqu’à présent, présentation est simple re- algorithmes pouvaient être copiés sur les démonstrations, à condition d’avoir des nrogrammes efficaces pour la décomposition en élément simole, le calcul du pgcd, la factorisation de polynômes,...Ici, la situation est différente : les notions de places, résidus,... ne sont pas habituellement nrésentées d’une manière constructive. Voici la représentation de Davenport des places d’unP courbe F(x y) =0 : C’est une et les liste de paires indiquant des substitutions ; la substitution nécéssaire pour avoir substitué la nouvelle valeur de x est la ou la ramener place première(x,x-a) au dessus de 0. F, on calcule les débuts Après des développements de Puiseux des solutions de F(x,y) 0, ce qui donne les places et leur ramification. Pour une place de ramification e, on ajoute la paire (x, xe) qui transforme la série de Puiseux en série de Laurent, puis l’indication de la racine de F(x,y) = 0 considérée ; on continue d’une manière analogue s’il y a d’autres équations F2(x,y,y2) - 0,... (Dans le programme de Davenport, les poly+ nômes Fi sont de la forme fi (x,y ,..., y-i), ce qui évite de nombreuses dans = y2 complications). A partir de là, le calcul des formes différentielles devient au pôles et théoriquement dessus des zéros du dénominateurs et de indiquées et on calcule (en fait de Laurent) de s’obtient en le terme de degre la fonction ou calculant le degré des résidus des fonctions assez simple: l’infini ; on -1 du de la on dx, qui calcule les des places effectue les substitutions développeront forme. De même, du diviseur de ou en série de Puiseux le genre de la courbe est concentré aux places ramifiées et à l’infini. Bien que la solution ni facile polygônes nombres théorique limite pas quand de Newton qui n’est guère on ne se soit claire la aux programmation n’est ni réalisée racines Carrées : outre le maniement des compliqué, il faut distinguer les différents effectuer de nombreuses manipulaalgébriques conjugués qui apparaissent (factorisation de polynômes notamment) pour lesquelles on ne connait pas d’algorithmes suffisamment rapides. tions et D’UN DIVISEUR 5. TORSION La résolution du revient à B majorer la torsion du diviseur di dans le groupe des classes de diviseur ou jacobienne. Ayant ainsi obtenu une majoration de ji il n’y a plus qu’un nombre fini de valeurs possibles oour ce nombre ; on est donc ramené à résoudre un nombre fini. de: fois le problème C._ Cette majora- problème tion de la torsion dépend de la nature du 6:1. Corps des algébrique, constantes Ce cas est essentiel, car les corps des constantes. genre 1. genre ~ 2 sont très rares. Si le diviseur est Q, on connait une majoration exemples corps de définition de la fonction et du en absolue de la torsion : (Mazur) L’ordre d’un diviseur de torsion d’une courbe de genre PROPOSITION 1. - définie sur lé est Malheureusement de toute façon 12. plus au on ne connaît pas de borne telle borne une générale le diviseur n’est pas de torsion. Aussi ALGORITHME 1. Entrées: une 1 courbe analogue pour les corps de nombres; rend les calculs très coûteux, surtout si Davenport elliptique et un a proposé l’algorithme suivant : diviseur. Sortie : l’ordre du diviseur. a - Changer de coordonnées. pour mettre la courbe sous forme canonique de Weierstrass et â .avee b entiers algébriques. b - A l’aide de la loi de groupe point c - Si Y~J PD est entier calculer . . (i.e. P~, P2, ... sur la courbe,identifier le diviseur à a avec des coordonnées entiers PZ = 2 ~jusqu’à ce algébriques), que bien le dénominateur de la première coordonnée de P2 entier ; alors Po n’est pas de torsion. ou bien, il existe ji avec PZ + Pj ; dans ce cas m2j avec m. diviseur de 2i-j± 1. ou un de Za courbe. = ne PO soit pas est d’ordre , . ou bien P2 est le point à l’infini ; alors l’ordre de n’est pas entier, soit p pas premier, Pp n’est pas de torsion ; si d ~ Si Po PO le dénominateur de p est premier, est si p 22. n’est calculer pP0’ P2 nateur ne Cet algorithme de points y2 X3 + = X (X, Y~ est un point un classiques suivants : qu’un nombre fini de points entiers n’a b + dont Ze dénominateur divise PROPOSITION 3. Si ou est basé sur les deux résultats PROPOSITION 2. La courbe ou p p ; l’ordre est alors divisant pas ou un dénomipoint à l’infini, respeetivement. . entier donné. précédente (avec X est un entier algébrique, ou bien pX est un entier algébrique. d’ordre a,b entiers algébriques), alors, ou bien n est puissance du nombre premier p et la courbe sur n Ayant. ces résultats, le seul point difficile est l’étape a. Pour celà, P et deux fonction X et Y ayant des pôles d’ordre 2 et on choisit un point 3 en P et pas d’autres pôles ; ceci se fait à l’aide de l’algorithme de Coates, ci-dessous ; il existe une relation linéaire entre x3, y2, y et 1 qui donne la forme cherchée après un changement de variables faciles. 5:2. Corps des constantes algébriques, genre quelconque. Dans ce cas, la méthode utilisée utilise algébrique : réduire le problème modulo un une nombre stratégie fréquente en calcul premier p. La notion de bonne réduction que nous décrivons est essentiellement celle de Serre forme directement utilisable pour notre objectif. DEFINITION 1. Une courbe nombre premier p si d’équation F(x,y) C F n’y a 0 a bonne réduction modul est absolument irrdductible modulo pas par réduction modulo PROPOSITION 4. Il = g définie premier à seurs d’ordre F q a et si le genre ne qu’un nombre fini de nombres premiers de mauvaise réduction. sur PROPOSITION’6. S’iZ y p un p. PROPOSITION ~: L’ordre du groupe des classes de diviseurs de genre et Tate mise sous est ma~joré par (~ + bonne réduction modulo p {jacobienne} d’une courbe p, l’ensemble des classes de divi- s’injecte dans la jacobinne modulo p. jacobienne modulo p pour deux nombres prem iers. de bonne réduction donne un multiple de l’ordre de tout diviseur COROLLAIRE. La connaissance de l’ordre de la de torsion. Si on connait des algorithmes efficaces pour calculer le corps résiduel d’un corps de nombres, tester l’irréductibilité absolue modulo p d’un polynôme et calculer l’ordre de la jacobienne et le genre d’une courbe définie sur on en déduit aisément Fa, multiple un de l’ordre de tout diviseur d’une courbe définie de nombres : il suffit d’utiliser Si au sait pas calculer exactement l’ordre de la cependant un majorant de l’ordre du diviseur. caractéristique série de la plupart des corps moins deux nombres on ne Actuellement, implantés : il faut sur un premiers de bonne réduction. jacobienne modulo p, on obtient algorithmes nécéssaires n’ont pas encore été d’abord programmer, en tenant compte des particularités de la algorithmes de calcul des places et des développements en p, les "Puiseux", ainsi que l’analogue de l’algorithme de Coates. Le genre est facile à calculer : il suffit de réduire modulo p les différentielles de première espèce et de vérifier qu’elles restent de première espèce et linéairement indépendantes. Pour l’irréductibilité absolue, Dicreszenzo et Duval viennent de décrire encore ni programmé ni généralisé à la caractérisalgorithme polynomial qui tiquè p. Enfin, pour l’ordre de la jacobienne, rien d’autre ne semble connu que la stratégie évidente qui est très inefficace. n’est un 5:3. Corps des Dans constantes transcendant cas, le calcul de la torsion d’un diviseur se fait à l’aide des opéraqui utilise la différentiation par rapport à une constante ce teur de Gauss-Manin transcendante, qui peut surprendre si cette constante est e ou n. Il faut aussi noter que,si e et n apparaissent simultanément un résultat de non intégrabilité ne pourra être que de la forme "Si e et n sont algébriquement indépendant,...". Dans ce paragraphe, les équations de paramètre transcendant u ; ce la courbe considérée sont nomiales en un tée alors que la dérivation par rapport à D, L’algorithme Algorithme Sortie : a.- est et un est no- notée ’. infini algébrique ou un diviseur entier divisant l’ordre du diviseur. calculer de b. - Pour une base B de l’espace des différentielles de première espèce Coates) ; g; card(B) est le genre de la courbe. chaque oxlr dans B faire = bl.- Calculer Zes constantes R = x u est le suivant : 2. - Entrées : Une courbe (algorithme supposées poly- la dérivation par rapport à R (x, yl, ... ) telles que et Za fraction (une fois chassés les dénominateurs, c’est de l’algèbre linéaire) b2.- Pour chaque Pj ~fi ’~ ~ ~~ de première coordonnée Xj ~’°°°’~g ~ évalué u ~ c.- point P., ~ Choisir un entier 5:2) ; substituer partout (cf. Si après c’est une dérivation teZ qu’il partielle ; on a done B.i ). + = o au uo uo à y ait bonne réduction modulo u-uo u. cette substitution l’ordre du diviseur obtenu est infini, sortir infini ; sinon sortir l’ordre du diviseur obtenu. L’algorithme procède donc récursivement en réduisant le degré de transcendance du corps des constantes. sont L’opération b1 est possible car les + 1 différentielles de deuxième espèce (sans résidu) et sont donc linéairement 2g dépendantes. Le reste de l’algorithme est justifié par le résultat suivant de Manin ; si u est une différentielle de première espèce, on lui associé l’opérateur différentiel L = E D~ où les sont définis en b1, et on pose où 0 est un point PROPOSITION 7.- Un fixe arbitraire point P de la J si et seulement s’il existe de lq trace de A un (opérateur jacobiènne entier n A de Picard-Fuchs) est annulé par tous les tel que nP aur k (le corps des eonstantes étant soit au opérateurs point dessus d’un k(u)). Un diviseur est donc de torsion si et seulement s’il est annulé par tous les opérateurs J et est de torsion après réduction modulo u-uo, la réduction ne pouvant que diviser l’ordre du diviseur. REMARQUE.- La programmation de cet algorithme présente une difficulté technique qui peut surprendre un mathématicien : il faut distinguer dans une même expression la dérivation totale et la dérivation partielle par rapport à U. Les systèmes actuels de calcul formel ne le peuvent pas facilement (sauf New SCRATCHPAD qui n’est pas encore disponible). 6.- ALGORITHME DE COATES. La plupart des algorithmes présentés jusqu’ici nécessitent de savoir calculer une base de l’espace L(D) des fonctions dont le diviseur est supérieur à -D. On peut supposer D ~ 0, car les conditions introduites par la partie négative de D sont des contraintes linéaires qui peuvent être résolues après coup. un corps de fonctions algébriques défini par les polySoit L nomes n on appelle le degré de L sur K(x) ; l’algorithme I-(x,y-,...,y_) ; = va travailler localement sur les valuations de K[x]. ALGORITHME 3.- Entrée : Za courbe algébrique définie par les équations un diviseur = 0 et positif D Sortie : Une base diviseur ~ - F2 de K sur l’espace L.(D) des fonctions de L de D Choisir fonetions linéairement indépendantes sur n’ayant pas de pôles à distanee finie ; on peut prendre les monômes en où z2 est le proz2 duit de le de haut de dans coefficient plus degré yi par Fi ; soit V y2 ~fZ,...,fn~ le vecteur de Ln dont Zes composantes sont ces fonctions. On va modifier V de manière qu’à la fin de l’algorithme ses composantes soient une base du fonctions telles que (f~ > -D au dessus des places à distance finies de a.- n = b.- calculer les racines du discriminant de la base sur K(x) des n fonc- tions choisies. Pour chaque racine trouvée et pour chaque valuation x-a à distance finie de K[ X] au dessous d’une composante de D remplacer V par °MV où M est une matrice inversible sur et ° une matrice diagonale dont les coefficients sont des puissances négatives de x-a (le calcul de M et ° sera exposé plus bas ; ceci modifie Ze localisé au dessus de x-a du module engendré par Zes composantes de y mais ne modifie pas Zes autres localisés). de d. - Remplacer v par MV où M estunematrieeinversiblesur c.- manière que a L(D) ait pour base ceux dess,us de Za place à. l’infini de Le calcul des matrices valuation discrète la forme anneaux M des dont le diviseur est > -D au K[ X] . et 6 explicite nécessite d’adapter au cas des anneaux du théorème de structure des modules sur de les principaux : LEMME 5.- Etant donnée une matriee A sur un anneau de valuation discrète R d’uniformisante t , il existe une matrice de permutation S et une succession d’opérations élémentaires sur les colonnes, de matrice E , telles que SAE soit matrice triangulaire inférieure dont les coefficients vérifient En tronquant les séries qui interviennent, on obtient : une COROLLAIRE.- Si définie Ces K est inversible et un sous corps de mais sur représentants n’est plus SAE résultats, parfaitement explicites, s’appliquent Soient P1,...,Pk P les éléments (z 1 matrice des = x-a places ou % une de la courbe ,...,z ) n de Lk fi sur la base place au de R K(x), dessus de P tels que de A, on peut supposer nécessairement E triangulaire. de la manière suivante : l’anneau de et S sa valuation, le R-module libre des On prend pour A la canonique de S. Les matrices M de l’algorithme sont les de la matrice E du corollaire ; la matrice 6 correspond à la division transposées des éléments de la nouvelle base par la plus grande puissance de x-a qui les laissent dans S. En pratique, les coefficients de A sont représentés par les premiers termes de leur developpement de Puiseux. REMARQUE.- Bien que cette > v Pi .(-D). présentation de l’algorithme de Coates diffère de celle donnée habituellement, elle correspond essentiellement aux mêmes calculs, qui mais assure que la modification faite en une place ne modifie pas les localisés aux autres places. Par ailleurs un des problèmes dans l’utilisation de l’algorithme de Coates est la croissance de la taille des expressions intermédiaire ; l’adaptation de l’algorithme de Kannan et Bachem, de complexité polynomiale, devrait permettre de contrôler cette croissance et de donner une version polynomiale de l’algorithme est de Coates. CONCLUSION. Nous n’avons pu donner ici que les grandes entendu de nombreuses variantes. Nous n’avons pu lignes de la méthode. Il y a bien signaler que les principaux problèmes posés par la programmation ; au delà de l’implantation et de l’optimisation des algorithmes il vont jusqu’à la conception même des systèmes de calcul formel. BIBLIOGRAPHIE J. COATES - Construction of Rational Functions (1970) on a Curve. Proc. Cam. Phil. Soc. 68 pp. 105-123. J.H. DAVENPORT - On the ter Science J.H. DAVENPORT - dantes sur integration n° 102, Springer Verlag, une of algebraic functions. Lecture Notes in Compu- 1981. Intégration algorithmique des fonctions élémentairement transcenalgébrique. Annales de l’Institut Fourier 34(1984). courbe J.H. DAVENPORT - The Risch differential equation problem. Soumis à Siam J. of Compu- tation. J.H. DAVENPORT Notes in Computer y’+fy=g. Congrès Science. EUROSAM (Cambridge, 1984). A paraître aux Lect. J.H. DAVENPORT et al. - New C. DICRESCENZO, D. DUVAL - D. 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