A ma femme et à mes deux enfants.
INTRODUCTION.
S'il est vrai que la philosophie est considérée par de nom-
breux penseurs et historiens comme grecque de naissance,1 il
n'est pas moins vrai que son développement et sa systématisa-
tion sont solidaires du nom de Platon, qui « n’est pas seule-
ment le fondateur de la philosophie, mais le philosophe de la
fondation »2.
Son œuvre a été de tout temps objet d'intérêt. Nombreux
sont les thèmes de sa philosophie qui furent commentés, mais
certains furent plus sollicités que d'autres, au point d'en trouver
quelques-uns délaissés ou presque. Cependant, il est à propos
de signaler qu'un désaccord règne entre les différentes ap-
proches. Nombreuses sont les raisons de ces différences, F.
Châtelet, dans son écrit intitulé Platon, a trouvé dans les textes
mêmes de Platon la raison qui justifie la multitude de lectures3.
1 Si Heidegger l’avait mentionné rapidement dans son Qu'est-ce que la phi-
losophie, in questions II, traduit de l’allemand par Kostas Alexos, Paris,
Gallimard, 1964, introduction p. 15. G. Deleuze et F. Guattari ont dé-
montré le sens profond de cette désignation et les raisons qui permettent
tel jugement, ils ont abouti au fait que « les philosophes sont des étran-
gers, mais la philosophie est grecque ». Cf. Qu'est-ce que la philosophie
? , Paris, Editions de Minuit, 1991, pp. 92 et suite. Pierre Hadot a soule-
vé, lui aussi, la question et a trouvé dans la philosophie grecque les pre-
mières racines de toutes les philosophies « les Grecs ont inventé le mot
philosophie…le phénomène à son origine ». Qu'est-ce que la philoso-
phie antique, Paris, Editions Gallimard, 1995, avant-propos, p. 16.
2 Jean-François Mattéi, L’Etranger et le Simulacre (Essai sur la Fondation
de l’ontologie platonicienne), Paris, P. U. F, 1983, p.40.
3 François Châtelet, Platon, Paris, collection Folio/ Essai, Gallimard, 1965,
p. 99.