par une participation infinitésimale aux quantités et aux biens> (1); la con-
currence pure et parfaite réalise l'adéquation des avantages individuels et de
l'avantage général, «optimum individuel» coïncide avec «optimum social».
Or, «dans la seconde moitié du XXe siècle, les marchés nationaux sont im-
purs et imparfaits (...). La confiance dans le marché privé comme quasi-
mécanisme de répartition des ressources et de régulation a fléchi. Les gran-
des unités et leurs groupes, l'extension de l'économie mixte caractérisée par
une coopération permanente des particuliers et des pouvoirs publics, les
programmes et les plans, la réalité ambiguë et obscure qu'on nomme «mar-
ché institutionnel», l'accroissement du rôle de l'information et de l'im-
portance des marchés dits informés, le rôle patent joué dans l'ordre
économique par les actes de puissance (privés ou publics), voilà des faits in-
contestables (...). Le moment semble venu de soumettre à un nouvel examen
le contenu des unités, la nature des liaisons que cet équilibre admet et la
sorte d'enseignements qu'il livre» (2).
Cette péremption de la notion d'équilibre général provient notamment du
fait qu'elle laisse de côté les deux aspects essentiels que sont la «relation hors
marché..., pouvoir par lequel les systèmes d'indifférence ou les règles du jeu
sont modifiées» et «le groupe ou l'ensemble structuré dont la structure résulte
d'une combinaison bien déterminée et non de l'addition de parties les unes aux
autres additives »(3).
Or, par le fait même que les entreprises n'ont pas toutes le même
«pouvoir de vente», certaines peuvent, dans des conditions données, in-
fluencer et modifier le milieu dans lequel elles évoluent; ces entreprises ont
une «capacité d'attaque», alors que les autres n'ont qu'une «capacité d'ab-
sorption». Perroux pense d'ailleurs que la dimension de l'entreprise n'est pas
nécessairement déterminante pour l'exercice de cette capacité. Il découle
notamment de ces considérations qu'une firme ne peut «s'analyser de façon
pertinente à partir des seules variables de prix et de quantité» (4).
Peut-on penser que de telles considérations sont applicables au secteur
horloger? Il semble que la réponse puisse, à ce stade, être affirmative, si l'on
se réfère à quelques-unes des évolutions qu'il est possible, d'une façon très
générale, de déceler ainsi:
1.
On assiste à la création et au renforcement de grands groupes natio-
naux et internationaux, cependant que certaines entreprises petites et
moyennes perçoivent les prémices de difficultés futures;
2.
On observe des mutations importantes dans la structure de la con-
sommation;
3.
Les grandes entreprises déploient des stratégies dynamiques et actives
et fondées en général sur des politiques de marques;
2