Le déclencheur: un verre de vin et une grappa
Quand il parle de théâtre, Michael Gsell a les yeux qui brillent. Pas de doute: il y met tout son cœur et toute son âme.
Comment en est-il venu à pratiquer l’art dramatique? «Le père de ma compagne de l’époque avait insisté pour que je
remplace au pied levé un acteur malade», se souvient-il. Le verre de vin et la grappa qu’il venait d’ingurgiter avaient fait
fondre ses dernières résistances. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé sur les planches. S’il en fut le premier surpris, il n’en a pas
moins attrapé le virus du théâtre. Aujourd’hui, Michael Gsell entame sa onzième saison de comédien amateur.
Démarche assurée sur talons hauts
Ce qui le fascine dans le théâtre? Dans la vie, Michael Gsell, qui travaille à Oberwinterthur comme répartiteur du
personnel au centre de maintenance de la flotte régionale (Suisse orientale), affirme être une personne plutôt discrète,
qui n’apprécie guère d’être au centre de l’attention. «Le théâtre me permet d’incarner des personnages totalement
différents.» On peut d’ailleurs le prendre au pied de la lettre: dans la pièce «Certains l’aiment chaud», s’il n’a pas campé
le personnage de Marilyn Monroe, il a tout de même dû maîtriser la marche sur talons hauts. Vous l’avez devinez, il
jouait le rôle de l’un des deux musiciens qui se travestissent pour pouvoir intégrer un orchestre de femmes. «On m’a dit
que ma démarche était plus élégante que certaines femmes», lance-t-il d’un air facétieux.
Mais c’est un autre rôle qui lui a donné le plus de fil à retordre: celui d’un enfant d’une famille de paysans pauvres dans
la pièce «Peeshow dans les Alpes». Un rôle qui l’a amené à se confronter à ses limites, mais aussi à tisser des liens
solides avec ses partenaires: «Nous étions une petite équipe de quatre. Avec le temps, nous étions presque devenus une
vraie famille. Nous étions très liés, même en dehors des répétitions. C’était une expérience inoubliable.»