Journal La Myriade sur l`éthique

publicité
A U TO M N E 2 01 3
/DUpÀH[LRQ
HWOHVRXFL
pWKLTXHV
4X¶HVWFHTXHF¶HVW"
La Myriade
Automne 2013
Le journal La Myriade est publié deux fois l’an
par le Centre de réadaptation La Myriade. Il
est aussi disponible sur le site Internet de
l’établissement : www.crlamyriade.qc.ca.
1RXVHPSOR\RQVOHJHQUHPDVFXOLQD¿QG¶pYLWHU
une lecture fastidieuse.
Responsable de la publication
Maryse Bérubé
EN COUVERTURE
Julie Lépine (lire l’article à la page 7)
Révision linguistique
Maryse Bérubé
Jennifer Desjardins
Correction d’épreuves
Ginette Bélanger
Manon Lefrançois
Lucie Melançon
Réalisation graphique et mise
en pages
Diane Masse
Impression
Imprimerie Lanctôt
Crédits photos/illustrations
p. 2, p. 12 : iStockphoto/Thinkstock
p. 4, 5, 6, 14 : iStockphoto
Merci à La Distinction de nous avoir permis de
prendre des photos sur sa propriété (couverture
et p. 7).
Note : Les photos des clients du CR La Myriade,
des membres de leur famille ou des employés
de l’établissement sont publiées avec leur
consentement.
©2013, Centre de réadaptation La Myriade
1| À VOTRE SERVICE
Le respect des valeurs dans l’intervention
2 | 5pÀpFKLUSRXUPLHX[DJLU
4 | CHRONIQUE DU PROGRAMME EN TROUBLES
ENVAHISSANTS DU DÉVELOPPEMENT
À la recherche de comportements socialement acceptables
6 | CHRONIQUE DU PROGRAMME EN DÉFICIENCE
INTELLECTUELLE
L’accompagnement… au bon moment
7 | Les valeurs de Julie
8 | À VOUS LA PAROLE
Questions sur les trois valeurs du CR La Myriade
10 | Le consentement d’un client, c’est quoi?
11 | Le comité d’éthique
Quelques situations analysées
Les textes peuvent être reproduits sans demander l’autorisation du titulaire du droit d’auteur,
mais vous devez en mentionner la source et
nous transmettre une copie du texte publié.
14 | SUGGESTIONS DE LECTURES
Dépôt légal : 2013
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISSN 2290-0403
COMITÉ DU JOURNAL
Maryse Bérubé • Chantal Boisjoli • Caroline Désilets • Marylène Majeau •
Carole Rousseau • Benoît Simard • Josée Tanguay
POLITIQUE DE RÉDACTION
Vous désirez participer au journal,
le recevoir ou nous faire parvenir
vos commentaires?
Veuillez communiquer avec :
Maryse Bérubé
Agente d’information
339, boul. Base-de-Roc
Joliette (Québec) J6E 5P3
Tél. : 450 753-9600, poste 225
Sans frais : 1 877 753-9622
Téléc. : 450 753-1930
Courriel :
[email protected]
Le journal La Myriade est distribué aux clients et à leur représentant, au personnel et aux
partenaires de l’établissement. Il offre une visibilité aux différents programmes de l’établissement et présente des témoignages de sa clientèle sous l’angle d’une thématique précise.
$¿Q GH SRXUVXLYUH OH WUDYDLO GpMj DPRUFp OH FRPLWp GX MRXUQDO VROOLFLWH OD FROODERUDWLRQ GH
personnes qui souhaiteraient soumettre des textes pour publication.
Pour ce faire, les articles doivent correspondre aux critères suivants :
1. Respecter les orientations et la mission du CR La Myriade;
2. Traiter du sujet préétabli (à l’exception de la chronique En Bref);
3. Prioriser des activités non ségréguées;
4. Avoir un maximum de trois pages à double interligne pour les articles de fond, les témoignages, les entrevues et les chroniques des différents programmes, ou d’une page à
double interligne pour la chronique En Bref;
5. Convenir aux normes de qualité de la langue de l’établissement.
À votre service
Par Gisèle Legault
Éducatrice spécialisée et gestionnaire
récemment retraitée du CR La Myriade
après 33 ans de service
/HV SHUVRQQHV YLYDQW DYHF XQH Gp¿FLHQFH LQWHOOHFWXHOOH RX
présentant un trouble envahissant du développement sont
la raison d’être du CR La Myriade. Ces personnes ont toutes
des expériences de vie, des qualités et des compétences dont
nous devons tenir compte dans nos interventions auprès
d’elles. Voilà pourquoi le CR La Myriade a choisi de mettre de
l’avant les trois valeurs ci-dessous.
Valeur 1 : La reconnaissance de l’unicité de la personne
Lorsqu’ils préparent le plan d’intervention d’une personne,
les intervenants doivent tenir compte du caractère unique de
cette personne. En effet, chaque personne a le droit de recevoir
des services qui lui permettent de franchir les obstacles à son
intégration et à sa participation sociales, et ce, à la lumière
des résultats des évaluations conduites auprès d’elle, tout
en tenant compte de ses goûts et de ses intérêts. Depuis
quelques années déjà, les intervenants s’assurent de présenter à la personne les interventions à venir pour que celle-ci
SXLVVHH[SULPHUVRQDYLV(Q¿QFHVVHUYLFHVGRLYHQWFRUUHVpondre à la volonté de la personne.
Valeur 2 : Le souci de la qualité de la relation humaine
/¶LQWHUYHQWLRQ DXSUqV G¶XQH SHUVRQQH HVW GLI¿FLOH ORUVTXH OD
relation avec l’intervenant n’est pas de bonne qualité. En fait,
une relation de qualité entre la personne et un intervenant a
de meilleures chances de mener à la réussite du plan d’intervention. Au CR La Myriade, nous misons sur la relation de
FRQ¿DQFHHQWUHO¶LQWHUYHQDQWHWODSHUVRQQHHQVHUYLFH&HWWH
relation doit laisser place aux échanges. Elle doit aussi laisser
la possibilité à chacun d’exprimer son point de vue. La reconnaissance par les intervenants du potentiel de développement de la personne est à la base du respect et de la qualité
de cette relation.
De plus, l’établissement a mis en place des critères de qualité
TXLYLVHQWjYpUL¿HUOHQLYHDXGHSDUWLFLSDWLRQHWGHVDWLVIDFtion de la personne en service.
Valeur 3 : La dispensation de services de qualité
Les intervenants du CR La Myriade travaillent avec rigueur
professionnelle. La qualité des services repose sur des façons
GHIDLUHTXLVRQWUHFRQQXHVVFLHQWL¿TXHPHQW'HVSURJUDPmations de services, des outils d’évaluation et d’intervention
spécialisés ainsi qu’un processus clinique rigoureux guident
leurs interventions.
Le CR La Myriade a mis en place différents moyens pour s’assurer d’offrir des services de qualité. Le comité de vigilance et
de la qualité en est un. Ce comité voit à la pertinence, à la
TXDOLWp j OD VpFXULWp HW j O¶HI¿FDFLWp GHV VHUYLFHV UHQGXV ,O
s’assure également du respect des droits des clients et du
traitement de leurs plaintes par le commissaire local.
/HUHVSHFWGHVYDOHXUV
GDQVO¶LQWHUYHQWLRQ
(Q¿QOHUHVSHFWGHVYDOHXUVGX&5/D0\ULDGHHVWpJDOHPHQW
possible grâce à la qualité des intervenants qui y œuvrent.
Ces intervenants sont convaincus que les personnes qu’ils
desservent ont un rôle à jouer dans la communauté, avec
leurs différences et leurs particularités. C’est au quotidien, jour
après jour, et avec patience et doigté que les intervenants font
cette démonstration avec les clients. Le tout se déroulant
à travers un heureux mariage des forces et des limites de
chacun. ❀
LE RESPECT DES
DROITS DES USAGERS
Au CR la Myriade, comme dans tous les établissements du
réseau de la santé et des services sociaux, les usagers ont
des droits. En voici quelques-uns :
• Être informés sur les services existants et sur la façon
de les obtenir;
• Accepter ou refuser des traitements de façon libre et
éclairée;
• Participer aux décisions qui les concernent;
• Accéder à leur dossier;
• Porter plainte, exercer des recours et être assistés dans
leurs démarches;
• Recevoir des services adéquats sur les plans scienti¿TXHKXPDLQHWVRFLDODYHFFRQWLQXLWpGHIDoRQSHUsonnalisée et sécuritaire;
• Être accompagnés ou assistés d’une personne de leur
choix lorsqu’ils désirent obtenir des renseignements sur
les services;
• Être représentés pour tous leurs droits reconnus
advenant leur inaptitude, temporaire ou permanente, à
donner leur consentement.
Le comité des usagers existe entre autres pour voir au
respect de ces droits et des intérêts des clients auprès de
l’établissement. Ce comité est donc un moyen pour l’établissement de s’assurer qu’il offre des services de qualité à la
clientèle.
Vous désirez contribuer à l’amélioration de la qualité
des services au CR La Myriade? Contactez-nous!
Téléphone : 1 866 252-9600
Courriel : [email protected]
Adresse postale : 339, boul. Base-de-Roc, Joliette (Québec)
J6E 5P3
Site Internet : www.crlamyriade.qc.ca
La Myriade | automne 2013
1
5pÀpFKLUSRXUPLHX[DJLU
Par Danielle Moquin
Conseillère cadre au Service conseil à
l’évaluation, aux communications et à la
recherche et animatrice du comité d’éthique
Dans la vie de tous les jours, nous avons une opinion sur ce qui est bien ou mal. Nous respectons
des règles de conduite et nous tentons d’éviter les
comportements qui nous apparaissent inadéquats.
Nous agissons selon ce que nous croyons être le
mieux. Par exemple, tout le monde s’entend pour
dire que c’est bien d’offrir de l’aide à une personne
non voyante voulant traverser la rue et que c’est
mal de voler des vêtements dans un magasin. Mais
d’où nous viennent ces façons de penser et d’agir?
XQHUpÀH[LRQTXLIDLWDSSHOjVHVYDOHXUVSURIRQGHV&HW\SHGH
UpÀH[LRQSHUPHWjODSHUVRQQHGHPLHX[FRPSUHQGUHVHVUDLsons d’agir et de prendre des décisions qui "font du sens" pour
HOOHPrPH &H W\SH GH UpÀH[LRQ SHUPHW DXVVL GH VH PHWWUH
en position de dialoguer avec les autres sur les valeurs qui
motivent ses actions. »
Quand des valeurs se confrontent
Malgré les liens étroits qui nous unissent aux personnes qui
nous sont chères, il arrive que nous ne partagions pas les
mêmes points de vue par rapport à une situation. Les valeurs
des uns et des autres se dévoilent alors. Cela peut créer des
tensions. En exprimant nos croyances par rapport à une situation et en étant attentifs aux opinions des autres, nous favorisons le partage de nos valeurs. Ce partage est une occasion
d’apprendre sur nous-mêmes et sur les autres. Un tel échange
est possible à la maison comme au travail, avec notre famille
Notre idée de ce qui est bien ou mal vient en grande partie
GHQRVYDOHXUV&HVYDOHXUVVRQWLQÀXHQFpHVSDUODFXOWXUHOD
religion, l’éducation, les expériences de vie, etc. Voilà pourquoi
elles peuvent être différentes d’une famille à l’autre, d’un milieu
ou d’un pays à un autre.
Nos valeurs nous permettent de porter un jugement sur notre
propre conduite et sur celle des autres. Un peu à la façon du
code de la route, les valeurs sont le feu vert de nos bonnes
conduites envers les autres à la maison, au travail, avec nos
amis et dans la société en général.
/DUpÀH[LRQpWKLTXH
Nous avons rencontré M. Bruno Leclerc, professeur d’éthique
à l’Université du Québec à Rimouski, pour comprendre à quoi
servent les valeurs. Selon ce professeur, il faut d’abord faire
la distinction entre les décisions prises de façon spontanée et
OHV GpFLVLRQV SULVHV j OD VXLWH G¶XQH UpÀH[LRQ SURIRQGH TX¶RQ
DSSHOOHODUpÀH[LRQpWKLTXH©1RXVDYRQVFKDFXQHHWFKDFXQ
des valeurs construites à travers ce que nous avons appris dans
la communauté. Une personne peut respecter les valeurs transmises par sa famille et sa religion, suivre les règles et répondre
aux normes de la profession ou de la société par habitude, sans
\ UpÀpFKLU 3DU H[HPSOH HQ JpQpUDO OHV JHQV UHVSHFWHQW OHV
lois et ne les remettent pas en question. Par contre, si une
personne vit un malaise par rapport à une loi, elle peut alors
FRPPHQFHUXQHUpÀH[LRQjVRQVXMHW(VWFHDFFHSWDEOHGHQH
pas respecter la loi? Pourquoi est-ce que je sens le besoin de
Gp¿HUFHWWHORL"(QTXRLFHWWHORLKHXUWHWHOOHPHVYDOHXUV"&HV
YDOHXUVVRQWHOOHVVXI¿VDPPHQWIRUWHVSRXUMXVWL¿HUPDGpVREpLVVDQFHjODORLIDFHDX[DXWUHV"9RLOjXQHUpÀH[LRQpWKLTXH
2
La Myriade | automne 2013
HWQRVDPLV©$¿QG¶pYROXHUXQHVRFLpWpXQHRUJDQLVDWLRQRX
une personne doit remettre en question ses valeurs, précise
OHSURIHVVHXU/HFOHUF1HSDVDI¿UPHUVHVYDOHXUVF¶HVWODLVVHU
DX[ DXWUHV OH SRXYRLU VXU VRL /D UpÀH[LRQ pWKLTXH IDLW GRQF
appel à l’autonomie et à l’autodétermination. Mais elle implique
aussi la responsabilité : dans la mesure où je suis l’auteur de
mes actions, je suis responsable de leurs conséquences pour
autrui. En ce sens, revendiquer son autonomie, c’est s’engager
à répondre de ses décisions devant autrui. »
Les valeurs du CR La Myriade
Les intervenants du CR La Myriade ont le souci de créer une
relation professionnelle de qualité avec chacun de leurs clients.
Cette relation se veut chaleureuse et respectueuse des valeurs
GHFKDFXQ(OOHHVWEDVpHVXUODFRQ¿DQFHHWOHGLDORJXH&HWWH
relation est aussi orientée vers le bien-être et le développement
du potentiel des individus.
En plus de référer à ses propres valeurs, le personnel du CR La
Myriade endosse les valeurs de l’établissement, soit :
• La reconnaissance de l’unicité de la personne;
• Le souci de la qualité de la relation humaine;
• La dispensation de services de qualité.
Ces valeurs doivent teinter chaque intervention réalisée
par un membre du personnel.
Le souci éthique
Le personnel est aussi invité
à considérer chaque problématique sous l’angle du
triple souci éthique : le souci
de soi, le souci de l’autre et
le souci de l’établissement.
Ainsi, toute décision tient compte
des préoccupations de chacun, soit le client,
O¶LQWHUYHQDQW HW O¶pWDEOLVVHPHQW © 'DQV XQH
organisation, le travail n’est jamais complètement dicté par les normes en place, explique
le professeur Leclerc. Vis-à-vis des situations
complexes, le jugement de l’intervenant peut
seul éclairer la décision. Ce jugement mobilise les connaissances de l’intervenant et son
expérience, mais il comporte aussi une part
importante de délibération éthique, d’attribution d’une valeur à une orientation d’action. »
Prenons un exemple pour illustrer ces propos.
Un éducateur propose à un client de réaliser un
stage dans une épicerie. Ce dernier accepte. Après
quelques semaines, l’employeur propose au
client d’abandonner son stage pour pouvoir
le payer au noir. Le client
informe son intervenant
de l’offre de l’employeur.
L’éducateur se sent
© FRLQFp ª ,O V¶LQWHU
roge sur la meilleure
conduite à adopter.
$SUqV UpÀH[LRQ LO DYLVH VRQ
client qu’il ne peut pas appuyer
sa décision. En fait, l’éducateur a le devoir d’informer le
client des choix qui s’offrent à
lui et des conséquences qui en
GpFRXOHQWHWFHVDQVLQÀXHQ
cer sa décision. Il a aussi le
Le professeur Bruno Leclerc
devoir d’agir en toute transparence en lui expliquant qu’il
ne peut pas encourager le travail au noir, puisque c’est contre
la loi. L’éducateur explique ses choix au client : il doit mettre
¿QDXWUDYDLODXQRLURXPHWWUH¿QDX[VHUYLFHVTX¶LOUHoRLWGX
CR La Myriade. La valeur de reconnaissance de l’unicité de la
personne se traduit, dans cette situation, par la reconnaissance de l’autonomie du client et de sa capacité à faire
des choix.
© /D UHODWLRQ GH VHUYLFHV V¶pWD
blit entre deux agents moraux
réputés autonomes, mais il
faut être conscient que cette
relation est inégalitaire. L’intervenant s’engage à donner
des services à une personne
TXLYLWXQHGLI¿FXOWp&HWWHSHU
sonne a besoin de l’intervenant
SRXU UpVRXGUH VD GLI¿FXOWp PDLV DXVVL SRXU
comprendre la nature du service, les béné¿FHV DWWHQGXV HW OHV H[LJHQFHV TXL \ VRQW
liées. Elle est donc en situation de vulnérabilité. Le rôle de l’intervenant est d’établir
un dialogue égalitaire avec la personne pour
en arriver à une décision partagée quant à
l’orientation des services », explique le professeur Leclerc.
Agir dans le meilleur intérêt de la clientèle,
YRLOjOHEXWXOWLPHGHWRXWHUpÀH[LRQpWKLTXHDXVHLQ
d’une organisation de services comme celle du CR La
Myriade. Le souci éthique se concrétise par la mise
en place de moyens encourageant la réflexion
et le dialogue éthiques pour les situations plus
complexes touchant la clientèle et le personnel. Intervenir avec doigté et
savoir-faire, dans le respect
des droits de la clientèle
et de la mission de l’établissement, devient alors
le point central de ces
UpÀH[LRQV❀
La Myriade | automne 2013
3
CHRONIQUE du Programme en
troubles envahissants du
DÉVELOPPEMENT
Par Benoît Simard
Chef de programme
Programme en troubles envahissants du
développement – Les Moulins
Les personnes qui présentent un trouble envahissant du développement (TED), comme l’autisme,
ont des caractéristiques qui les amènent parfois à
avoir des comportements inappropriés. Les conséquences de ces comportements peuvent être importantes. Par exemple, une personne pourrait
ne plus pouvoir exercer certains de ses droits tels
que fréquenter un milieu de garde, aller à l’école,
recevoir des soins de santé ou circuler librement.
Elle pourrait aussi être exclue d’activités de loisirs.
Dans les cas les plus graves, elle pourrait même
devoir faire face à la justice. Voici comment les
intervenants du Programme en TED aident ces
personnes à adopter des comportements qui
répondent mieux aux règles de la société.
Précisons d’abord que les intervenants du CR La Myriade ne
peuvent pas se placer en situation de défense des droits des
clients. C’est le mandat d’autres organismes. Leur travail
consiste à mettre en place toutes les stratégies possibles pour
aider le client à adopter des comportements lui permettant de
fonctionner dans le respect des règles. Ainsi, le client pourra
maintenir les activités auxquelles il est en droit de s’attendre
pour jouer son rôle de citoyen. Évidemment, les stratégies
adoptées doivent tenir compte :
• des caractéristiques de la personne;
• de son contexte de vie;
• de son environnement social.
Il importe aussi de soutenir les différents milieux dans l’interprétation des comportements du client. Cela permettra à ces
PLOLHX[GHPHWWUHHQSODFHGHVVWUDWpJLHVHI¿FDFHVTXLDLGHURQW
le client à produire les comportements attendus dans les meilleures conditions. De cette façon, il sera possible de maintenir
l’enfant en milieu de garde ou à l’école tout en respectant les
autres enfants du groupe. Il sera aussi possible de maintenir
la personne dans son milieu de travail ou dans son milieu de
vie en lui évitant des hospitalisations ou des démêlés avec la
justice. Pour cela, il nous faut toutefois agir rapidement lorsque
des situations problématiques se présentent.
8QH[HPSOHFKH]ODFOLHQWqOHHQIDQW
3UHQRQVO¶H[HPSOHG¶XQH¿OOHWWHTXLDYDLWXQHIDVFLQDWLRQSRXU
les cheveux. Cette enfant tirait les cheveux des autres, mais
uniquement parce qu’elle voulait les prendre, les toucher. Ce
4
La Myriade | automne 2013
¬ODUHFKHUFKHGH
FRPSRUWHPHQWV
VRFLDOHPHQWDFFHSWDEOHV
comportement faisait peur aux autres enfants du groupe. À
FDXVHGHFHFRPSRUWHPHQWOD¿OOHWWHULVTXDLWG¶rWUHH[FOXHGH
son milieu de garde.
Pour les intervenants,
la première étape a
été de convenir d’une
stratégie prévent i v e avec le milieu de
garde. Cette stratégie
consistait à observer et à analyser les
comportements de
l’enfant pour bien les
comprendre. Évidemment, cela devait se
faire dans le respect
des droits des autres
enfants. En somme,
ils ont pris une bonne
©SKRWRªGXFRPSRUtement. Ils ont regardé :
• FHTXLGpFOHQFKDLWOHFRPSRUWHPHQWLGHQWL¿p
• ce qui amenait l’enfant à agir ainsi;
• ce que l’enfant cherchait à communiquer à travers son
comportement.
Pour réaliser cette étape, les intervenants ont rencontré les
PHPEUHVGXFRQVHLOG¶DGPLQLVWUDWLRQGXPLOLHXGHJDUGHD¿QGH
les sensibiliser :
• aux caractéristiques de la clientèle;
• à la façon dont le CR La Myriade peut intervenir;
• à l’importance pour l’enfant d’apprendre à évoluer dans
un milieu avec d’autres enfants pour le préparer à sa scolarisation.
Une fois l’analyse complétée, ils ont mis en place les stratégies
adaptées à l’enfant et à son environnement.
/HFKRL[GHVVWUDWpJLHV
Les stratégies choisies dépendent des caractéristiques de l’enfant et de la compréhension que l’on a de ses comportements.
Dans certains cas, des adaptations dans le milieu sont nécessaires pour que l’enfant porte attention aux bons stimuli de
l’environnement ou pour qu’il ne soit pas distrait ou perturbé
par certains autres stimuli. Il peut ainsi mieux répondre à ce
qui est attendu de lui. Par exemple, pour que l’enfant puisse se
concentrer sur une tâche, on va enlever les décorations sur le
mur face à sa chaise, pour éviter les distractions.
/¶LQIRUPDWLRQYHUEDOHHVWODSOXVGLI¿FLOHjVDLVLUSRXUXQHQIDQW
présentant un TED. Parfois, un soutien visuel est nécessaire. Si
RQGLW©9LHQVPDQJHUªHWTX¶RQSRLQWHXQHDVVLHWWHVXUXQ
horaire imagé, l’enfant comprendra mieux la consigne. Dans le
FDVGHOD¿OOHWWHTXLWLUDLWVXUOHVFKHYHX[RQOXLDSUpVHQWpXQH
LPDJHDI¿FKDQWXQJURV;RO¶RQYRLWXQHQIDQWTXLWLUHVXU
des cheveux.
Dans certains cas, les intervenants montrent à l’enfant un
modèle du comportement attendu. Puis, ils font pratiquer ce
comportement jusqu’à ce que les comportements inappropriés
disparaissent. Les intervenants peuvent aussi se servir de scénarios ou d’histoires en bandes dessinées. Cela aide l’enfant à
mieux interpréter certaines situations ou à produire les comportements appropriés.
Des routines sensorielles (exercices avec un ballon, séances de
massage spécialisé, etc.) aideront aussi l’enfant à canaliser son
énergie. Il sera beaucoup plus disposé à apprendre après cette
routine. Il aura, par exemple, une meilleure concentration ou
un moins grand besoin de bouger. Il pourra donc réaliser ses
activités du quotidien dans un contexte favorable.
Les stratégies utilisées
Tout d’abord, les policiers ont rencontré différents commerçants
mécontents. Ils leur ont indiqué les actions à poser et avec qui
communiquer pour obtenir l’aide de la police, si un nouveau
méfait avait lieu.
/HVSROLFLHUVRQWpJDOHPHQWUHQFRQWUpOHMHXQHKRPPHD¿QGH
lui expliquer les conséquences de ses actes. Des intervenants
du CR La Myriade ont alors accompagné les policiers pour aider
l’individu à bien comprendre l’information. Les intervenants lui
ont fait reformuler par écrit et en dessin les propos des poliAprès la mise en place de stratégies, il est important d’évaluer
ciers. Ceci visait à s’assurer d’une bonne interprétation du mesOHXUHI¿FDFLWpHWGHOHVDGDSWHUDXEHVRLQ
sage. Ils ont aussi fait des retours
sur les événements, entre autres
Toutes ces stratégies favorisent le
en utilisant du soutien visuel.
Pourquoi
les
personnes
présentant
un
TED
maintien de l’enfant dans son miagissent-elles parfois de façon inappropriée
lieu. Il faut reconnaître que cela
Les personnes qui ne connaissent
DX[\HX[GHOHXUHQWRXUDJH"
demande de l’énergie de tous les
pas bien les caractéristiques des
acteurs impliqués, à commencer
&¶HVWSDUFHTX¶HOOHVRQWGHODGLI¿FXOWpjWUDLWHUO¶LQIRUpersonnes présentant un TED
par l’enfant, ses parents et le miPDWLRQ TX¶HOOHV UHoRLYHQW &HWWH GLI¿FXOWp SHXW rWUH
peuvent utiliser des stratégies
lieu de garde ou le milieu scolaire.
liée, par exemple, à la perception ou à l’interprétainefficaces. Sans ce soutien du
Ces efforts en valent toutefois
tion d’un événement. Le phénomène peut aussi se
CR La Myriade, les stratégies
la peine parce que les résultats
produire en lien avec la façon dont elles s’y prennent
habituellement utilisées n’auraient
permettent vraiment à l’enfant
pour maîtriser ou contrôler leurs émotions. C’est ce
probablement pas fonctionné.
d’évoluer et de s’épanouir.
qu’on appelle la régulation émotionnelle.
8Q H[HPSOH FKH] OD FOLHQWqOH
adulte
/HVMHXQHVDGXOWHVSHXYHQWDXVVLDYRLUGHODGLI¿FXOWpjWUDLWHU
l’information ou à réguler leurs émotions.
Prenons l’exemple d’un jeune homme qui, lorsqu’il vivait une
situation de stress ou un inconfort sur le plan émotionnel, voulait être hospitalisé en psychiatrie. Être hospitalisé était rassuUDQWSRXUOXL'DQVOHEXWG¶DUULYHUjVHV¿QVLOFRPPHWWDLWGHV
vols et il menaçait ou harcelait des personnes.
Évidemment, il y a eu de plus en plus de réactions dans l’entourage du jeune homme. Ses comportements nécessitaient l’intervention de tous les services d’urgence du territoire : police,
centre hospitalier, services de psychiatrie, etc.
Une fois que les intervenants ont compris la raison de ces comportements, ils ont élaboré un plan d’action. Les différents
acteurs concernés (policiers, intervenants du CR La Myriade,
représentants du milieu hospitalier) se sont réunis pour discuter de la problématique de l’individu. Ainsi, chacun des acteurs
D PLV j SUR¿W VRQ H[SHUWLVH SRXU WURXYHU GHV VROXWLRQV DGDStées aux particularités du jeune homme. Des stratégies ont été
convenues et diffusées.
Le milieu médical a aussi joué son
rôle. Il a fait des changements à
la médication du jeune homme à la suite des événements. Il
a aussi déterminé les actions à prendre si le jeune homme se
présentait à l’urgence.
Parallèlement à ces démarches, les intervenants du CR La
0\ULDGH RQW DLGp OH MHXQH KRPPH j LGHQWL¿HU HW j LQWHUSUpWHU
correctement les signes physiques de ses inconforts. Ils l’ont
aussi aidé à trouver des stratégies pour mieux se contrôler.
Fait intéressant, tout au long de cette démarche, l’ensemble
des partenaires était autant préoccupé par les droits du jeune
homme que par ceux des autres citoyens.
3HUVRQQHQHSHXWSUpWHQGUHDXMRXUG¶KXLTXHWRXWHVWUpJOpGp¿nitivement dans ce cas. On peut cependant constater que la problématique a passablement disparu. Au lieu de passer à l’acte, le
jeune homme communique maintenant plus clairement quand il
a besoin de plus d’attention. Il vit toujours dans le même milieu
et sa présence n’est pas interdite où que ce soit. Les intervenants des différents milieux ont aussi acquis de meilleures stratégies à travers cette expérience de participation sociale.
suite page 6 ➤➤➤
La Myriade | automne 2013
5
L’importance de faire valoir ses droits
En conclusion, les intervenants peuvent être confrontés à des
situations qui posent un questionnement éthique, tant avec
les enfants qu’avec les adultes. Dans ces cas, ils doivent tenir
compte de l’impact des comportements des clients sur leurs
pairs et dans la communauté. Il importe de réagir rapidement
et de s’associer aux acteurs pertinents. Il faut aussi soutenir le
client ou sa famille lorsqu’ils souhaitent consulter d’autres ressources qui peuvent les aider à faire valoir leurs droits, dont :
CHRONIQUE du Programme en
déficience INTELLECTUELLE
Par Josée Tanguay
Éducatrice spécialisée
3URJUDPPHHQGp¿FLHQFHLQWHOOHFWXHOOH±
Jeunesse, Les Moulins
Chaque jour, les clients doivent apprendre à se faire
respecter. Mais ils doivent aussi apprendre à respecter des règles dans toutes les sphères de leur
vie, dans la communauté et même à la maison.
S’ils ne respectent pas les règles, ils vivront des
conséquences telles que : avertissements, punitions, contraventions, suspensions, expulsions, etc.
Les clients qui reçoivent des services peuvent parfois avoir
besoin que leur intervenant les accompagne dans leurs apprentissages pour faire valoir leurs droits et éviter les inégalités par
UDSSRUW j XQH SHUVRQQH GLWH © QRUPDOH ª ,O QH IDXW SDV OHV
surprotéger, mais bien les amener vers l’autodétermination.
Qu’est-ce que l’autodétermination? Yves Lachapelle et Michael
Wehmeyer de la Chaire Technologies et soutien à l’autodéterPLQDWLRQ OD Gp¿QLVVHQW DLQVL © +DELOHWpV HW DSWLWXGHV FKH]
une personne, lui permettant d’agir directement sur sa vie en
HIIHFWXDQW OLEUHPHQW GHV FKRL[ QRQ LQÀXHQFpV SDU GHV DJHQWV
externes indus1».
Pour y parvenir, les intervenants doivent entre autres aider
OHXUV FOLHQWV j VH FRQQDvWUH HW j GpYHORSSHU OHXU FRQ¿DQFH HQ
soi. Il importe aussi d’accroître leur capacité à :
• faire des choix;
• prendre des décisions;
• résoudre des problèmes;
• VH¿[HUGHVEXWVjDWWHLQGUH
•
•
•
•
O¶2I¿FHGHVSHUVRQQHVKDQGLFDSpHVGX4XpEHF
le Curateur public;
la Direction de la protection de la jeunesse;
les instances et les organismes de défense des droits.
Le rôle du CR La Myriade demeure toujours d’offrir l’information
requise pour faciliter la prise de décision. De plus, la décision
¿QDOHGHVSDUHQWVGHVSURFKHVRXGHVSDUWHQDLUHVGRLWWRXMRXUV
être acceptée sans porter de jugement. ❀
/¶DFFRPSDJQHPHQW«
DXERQPRPHQW
accompagnée d’une personne responsable. Elle a aussi vécu
des avertissements dans d’autres magasins qui lui faisaient
vivre des frustrations.
'XWUDYDLODpWpIDLWDYHFODFOLHQWHD¿QTX¶HOOHQHVRLWSDVH[SXO
sée des autres endroits qu’elle fréquentait. Nous avons discuté
des conséquences qu’elle vivait et avons implanté ensemble un
système de limites de fréquentation de milieux dans la semaine.
Par exemple, elle pouvait aller plusieurs fois au parc de l’Îledes-Moulins, mais seulement deux fois dans un des magasins
ciblés. Elle se rendait dans plusieurs magasins et connaissait
même par cœur le nom des employés.
Au bout de deux ans, elle exprimait le souhait de retourner,
sans devoir être accompagnée, dans le magasin duquel elle
avait été expulsée. Elle disait qu’elle s’était améliorée et qu’elle
agirait convenablement. Nous avons donc décidé ensemble
G¶pFULUHXQHOHWWUHRI¿FLHOOHDXJpUDQWGXPDJDVLQGDQVODTXHOOH
elle s’engageait à respecter certaines règles. J’ai joint le gérant
DXWpOpSKRQHD¿QGHSUHQGUHUHQGH]YRXV4XHOOHDpWpPDVXU
prise lorsqu’il m’a dit que la cliente était déjà venue le voir et
que tout était réglé! Voilà une belle preuve de débrouillardise et
d’autodétermination.
Pour terminer, j’ai croisé récemment cette cliente et elle m’a dit
qu’elle avait encore son système de limites de fréquentation de
milieux. ❀
Accès interdit
Une situation déjà vécue…
L’une de mes clientes présentait des comportements dérangeants dans un magasin à grande surface. Elle riait fort et
s’amusait à se coucher sur des matelas avec un ami. Une
employée lui a demandé de cesser ses agissements; la cliente
a réagi avec colère et lui a jeté un regard plutôt menaçant.
L’employée apeurée a avisé le gérant et la cliente a été expulsée du magasin. Elle pouvait y retourner seulement si elle était
6
La Myriade | automne 2013
1 Yves Lachapelle & Michael Wehmeyer Chaire TSA, UQTR/Kansas University, Les fondements théoriques de l’autodétermination! PowerPoint
2010
/HVYDOHXUVGH-XOLH
Par Maryse Bérubé
Agente d’information
Julie Lépine travaille au siège social du CR La
Myriade depuis plus de 12 ans. C’est une collègue très appréciée des membres du personnel. Les tâches qu’elle effectue contribuent à
rendre le travail de chacun plus efficace. J’ai
rencontré Julie pour connaître ses valeurs et ce
qui est important pour elle au travail.
pas grave pour moi. Je ne m’occupe pas de ceux qui ne suivent
pas les règles. C’est leur affaire.
Quelles qualités apprécies-tu chez les autres?
J’apprécie quand les gens sont gentils et souriants. Par
exemple, je prends un taxi le matin pour venir au travail. C’est
plus agréable quand le chauffeur est de bonne humeur et qu’il
jase avec moi. J’aime aussi les personnes honnêtes et qui
disent ce qu’elles pensent.
Je te remercie beaucoup pour cette entrevue, Julie. ❀
Lorsque Julie a commencé à travailler au siège social, elle recevait des services d’un intervenant du CR La Myriade qui supervisait ses tâches. Le travail de Julie consistait alors à déchiqueWHUOHVGRFXPHQWVFRQ¿GHQWLHOV3HXjSHXRQOXLDFRQ¿pGH
nouvelles tâches. Aujourd’hui, en plus du déchiquetage, Julie
est responsable de photocopier et de relier des documents, de
distribuer les documents aux personnes qui les ont fait imprimer et de faire les envois postaux.
Julie, qu’est-ce qui est important pour toi au travail?
Je veux que mon travail soit bien fait. J’essaie d’aller porter les
photocopies le plus rapidement possible aux autres employés
pour qu’ils puissent faire leur travail. C’est important pour moi
de bien rendre service aux autres.
Qu’est-ce que tu apprécies le plus de ton travail ici?
J’aime travailler ici. J’aime mon environnement. Ça me fait toujours plaisir d’aller manger à la cafétéria le midi parce que je
vois le monde.
4XHWURXYHVWXGLI¿FLOHGDQVWRQWUDYDLO"
&¶HVW GLI¿FLOH TXDQG RQ FKDQJH PHV WkFKHV RX TX¶RQ FKDQJH
mon bureau. Des fois, je me fâche quand je dois changer ma
façon de faire les choses. Après, ça va mieux.
3RXUWRLHVWFHIDFLOHRXGLI¿FLOHGHVXLYUHOHVUqJOHV"
C’est facile de suivre les règles. Mais si une règle ne me plaît
pas, je le dis. C’est pareil à la maison. Certaines personnes ne
respectent pas les règles, comme la distance où on doit aller
pour fumer. Il y aura toujours des gens comme ça. Ce n’est
La Myriade | automne 2013
7
e
l
o
r
a
p
a
l
s
À vou
du
clients r eux,
s
e
d
u
né
estion gnifient, po ent.
u
q
s
n
i
avo
ssem
ue s
Nous
r ce q
’établi .
l
u
s
r
a
e
p
d
tées
nues
Myria
s adop onses obte
r
CR La
u
e
l
a
rép
is v
les tro ci quelques
Voi
José
ey et
Audr ducatrice
é
n
so
e
Quand l’interven
des services de qant te donne-t-il
ualité?
C’est quand
il…
• Prend rend
ez-vous avec
moi
• Fait preuve
de discrétion
envers ma vie
• Me donne
privée et resp
accès à différen
ecte mon intim
ts services
• M’aide à ou
ité
vrir mes horizo
ns
et à voir ce qu
• Me propos
i se passe aille
e différents lo
isirs et me lais
urs
• Me donne
se choisir ceux
de l’informatio
qu
i me plaisent
n pour m’aider
• Me donne
à faire les bons
du soutien et
choix
est présent po
• Est ouvert
ur moi lorsque
aux nouvelles
j’ai besoin d’ai
idées et me pe
passions
de
rmet de découv
rir de nouvelle
• Est gentil
s
avec moi
• M’explique
des choses qu
i m’aident vrai
• Me deman
ment
de mon opinio
n
• Accepte qu
e je ne sois pa
s d’accord
• Me traite
comme un ad
ul
te
• M’offre l’o
pportunité de
compter sur lu
• Me présen
i quand j’en ai
te de nouveaux
besoin
services
• 3DUOHDYHF
PRLGHPHVG
LI¿FXOWpV
• Me laisse
lui poser des
questions jusq
u’à ce que je
me sente mie
ux
8
La Myriade | automne 2013
aintenir
m
r
u
o
p
t
n
a
n
e
rv
Que fait l’inte ualité avec toi?
une relation de q
s conseils
ts et de
s encouragemen
de
e
nn
t à cœur
do
e
m
• Il
qui me tiennen
ts
je
su
de
oi
ec m
on endroit
• Il discute av
préhension à m
m
co
de
ve
eu
• Il fait pr
avec respect
• Il me traite
vers moi
• Il est poli en
tueux
de voix respec
comprenne
• Il a un ton
ots pour que je
m
ns
bo
s
le
t
si
• Il choi
émotions
exprimer mes
• Il m’aide à
HFRQ¿HUjOXL
• -HSHX[P
H¿HUjOXL
• -HSHX[P
des trucs
e des conseils,
t de vie
• Il me donn
développemen
on
m
e
ns
da
e
id
u de me mettr
• Il m’a
nne voie au lie
bo
la
r
su
e
id
• Il me gu
dans le pétrin!
is
te tel que je su
pas compris
• Il m’accep
péter si je n’ai
ré
de
r
de
an
m
i de
• Je peux lu
jeux ensemble
s
de
it
• On fa
rage
• Il m’encou
me calmer
à
• Il m’aide
Julien
son é et
ducat
rice N
athali
e
Pour toi, que signifi
« Être une personn e
e unique »?
)DLUHPHVSURSUHV
FKRL[HWP¶DI¿UP
HU
ÇWUH¿HUGHPRL
Que l’on reconnai
sse que j’ai une
vie privée
Dire ce que je pe
nse
Avoir des projet
s
Acquérir de l’aut
onomie
Apprendre à m’o
rganiser
Être reconnu et
avoir un statut de
travailleur
Ne pas attendre
après les autres
Avoir une belle vi
e : une vie amou
reuse, des amis,
un travail que j’a
ime, gagner plus
d’
argent, voyager,
avoir un ordinate
ur
• Avoir des pr
ojets réalisables
• Avoir une vi
e heureuse et un
bel avenir
• Me sentir éc
outé
• Décider par
moi-même
• Passer du te
mps de qualité av
ec mon interven
• Aller de l’ava
ant
nt
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
paren
e t se s
l
ie
r
b
Ga
ts
La Myriade | automne 2013
9
/HFRQVHQWHPHQWG¶XQ
FOLHQWF¶HVWTXRL"
Par Caroline Désilets
Conseillère clinique
3URJUDPPHHQGp¿FLHQFHLQWHOOHFWXHOOH±
Adulte, Les Moulins
6HORQOHGLFWLRQQDLUH/DURXVVHFRQVHQWLUVLJQL¿H
©DFFHSWHUTXHTXHOTXHFKRVHVHIDVVHª6DYLH]
vous qu’avant de donner de l’information concernant le dossier d’un client à un organisme ou même
à ses parents, on doit lui demander son consentement? Cela veut dire qu’on demande au client
s’il est d’accord pour que l’intervenant partage
de l’information le concernant. Pourquoi est-ce si
important d’obtenir le consentement du client?
L’article 19 de la Loi sur les services de santé et les services
VRFLDX[VHOLWFRPPHVXLW©/HGRVVLHUG¶XQXVDJHUHVWFRQ¿dentiel et nul ne peut y avoir accès, si ce n’est avec le consentement de l’usager ou de la personne pouvant donner un consentement en son nom. » Une exception est possible dans certains
cas, par exemple, sur l’ordre d’un tribunal ou d’un coroner
dans l’exercice de ses fonctions, au cours d’une enquête ou
lorsque des renseignements sont requis par un établissement
au moment du transfert d’un client. De plus, selon l’article 5 de
OD&KDUWHGHVGURLWVHWOLEHUWpVGHODSHUVRQQH©7RXWHSHUVRQQH
a droit au respect de sa vie privée ».
$LQVL OH GRVVLHU GX FOLHQW HVW FRQ¿GHQWLHO DX &5 /D 0\ULDGH
comme dans tous les établissements du réseau de la santé
et des services sociaux. Les informations contenues dans le
dossier d’un client ne peuvent donc pas être transmises à qui
que ce soit sans son consentement. Cela vaut autant pour les
échanges verbaux que pour les informations écrites. De plus,
lorsqu’un client ou son représentant légal souhaite avoir une
copie d’un document, par exemple un rapport d’évaluation, il
doit en faire la demande par écrit.
La Loi n’est toutefois pas l’unique guide du CR La Myriade. Les
intervenants croient au potentiel de l’être humain, au développement de son autodétermination* et à l’importance qu’il
soit en accord avec les interventions et les communications le
concernant.
Qui peut autoriser les échanges d’informations?
En premier lieu et autant que possible, le client doit lui-même
autoriser un échange d’informations. Lorsque le client a moins
de 14 ans, les intervenants se tournent vers les parents ou
le représentant légal qui prennent les décisions le concernant.
10
La Myriade | automne 2013
Toutefois, lorsque le client atteint l’âge de 14 ans, on doit
s’adresser à lui. Il faut cependant tenir compte de ses capacités. Si le client :
• a une compréhension très limitée,
• des particularités qui ne lui permettent pas de prendre
les décisions qui le concernent,
• n’a pas de représentant légal,
on se réfère alors à ses parents, à son conjoint ou à toute personne ayant un intérêt pour lui1.
Il est préférable que l’intervenant prépare le client à ce passage
de l’enfance à l’âge adulte de façon graduelle. Pour ce faire,
l’intervenant s’adresse de plus en plus au client plutôt qu’à ses
parents pour discuter des orientations à donner aux services.
Tenir compte de son avis et de ses besoins, c’est important.
([SOLTXHUOHFRQVHQWHPHQWDXFOLHQW
Deux notions guident particulièrement les intervenants du CR
La Myriade dans leur travail :
• le client au cœur des services;
• le concept d’autodétermination.
Les intervenants visent donc à faire participer le plus possible
les clients dans les décisions qui les concernent. Cela débute
par prendre le temps de leur expliquer les implications du
consentement.
Pour favoriser le consentement éclairé, chaque
intervenant adapte ses
moyens de communication à la capacité
de compréhension du
client. Il explique ce
concept verbalement,
avec des mots simples
et bien choisis, ou à
l’aide d’images. Il laisse
au client le temps
d’intégrer l’information et répond à ses
TXHVWLRQV (Q ¿Q GH
compte, si le client est d’accord pour que de l’information soit
échangée à son sujet, l’intervenant lui fait signer un formulaire
d’autorisation.
Dans la pratique, le consentement verbal est aussi accepté sous
deux conditions :
• le consentement est donné en présence d’un témoin;
• une note à ce sujet est présente dans le dossier du client.
Si le client n’est pas d’accord pour que de l’information soit
transmise, rien ne peut donc être fourni à l’organisme ou à la
personne qui en fait la demande.
❀
©+DELOHWpVHWDSWLWXGHVFKH]XQHSHUVRQQHOXLSHUPHWWDQWG¶DJLUGLUHFWHPHQWVXUVDYLHHQHIIHFWXDQWOLEUHPHQWGHVFKRL[QRQLQÀXHQFpVSDU
des agents externes indus » (Lachapelle & Michael Wehmeyer, 2010)
1
Art. 15 du Code civil du Québec
/HFRPLWpG¶pWKLTXH
4XHOTXHVVLWXDWLRQVDQDO\VpHV
Le comité d’éthique du CR La Myriade a entre
autres pour mandat d’analyser des situations problématiques vécues dans l’établissement dans le
but de proposer des façons d’agir à l’ensemble du
personnel. Voici des situations qui ont fait l’objet
d’une analyse par le comité d’éthique.
6LWXDWLRQ/HGURLWGHSDUROHGXFOLHQW
,OHVWDUULYpTXHO¶RQGRQQHGHVUHQVHLJQHPHQWVFRQ¿GHQWLHOVj
OD IDPLOOH G¶XQ FOLHQW YLYDQW DYHF XQH Gp¿FLHQFH LQWHOOHFWXHOOH
majeur et apte, sans l’autorisation de celui-ci. Cela s’est produit
dans le but de faciliter la collaboration. Toutefois, les parents ne
devaient pas avoir accès à ces renseignements.
Ces situations ont eu lieu avec des familles qui ont à cœur l’intérêt de la personne concernée. Cependant, cela n’empêche en
rien que le client a les mêmes droits que toute autre personne.
Questions adressées au comité d’éthique
• Nous considérons importante la relation avec la famille.
Mais comment pouvons-nous prioriser l’autonomie de la
personne à consentir pour elle-même?
4XLIDLWSDUWLHGXFRPLWpG¶pWKLTXH"
Sous la responsabilité de la conseillère cadre, le comité
d’éthique est formé du directeur général, de professionnels,
de techniciens cliniques et de gestionnaires du CR La
Myriade ainsi que de représentants du conseil d’administration, du comité des usagers, des ressources d’hébergement
et de la communauté. Ce comité a pour mandat de soutenir
ODUpÀH[LRQpWKLTXHHWGHSURPRXYRLUOHJXLGHGHVYDOHXUVGH
l’établissement.
• /HUHVSHFWGHODFRQ¿GHQWLDOLWpTXLVWLSXOHTXHOHGRVVLHU
G¶XQ FOLHQW HVW FRQ¿GHQWLHO 1XO QH SHXW \ DYRLU DFFqV
sans le consentement du client ou de la personne pouvant donner un consentement en son nom. (Loi sur les
services de santé et les services sociaux, article 19, et
Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels)
• Le Code civil du Québec qui donne à toute personne apte
GHDQVHWSOXVOHGURLWGHFRQVHQWLU&HGURLW¿JXUH
aussi dans la Loi sur les services de santé et les services
sociaux.)
• La Loi sur le curateur public qui énonce le rôle et les
devoirs des représentants légaux.
Quels sont les facteurs dont doivent tenir compte les
intervenants en tant que professionnels?
• Les politiques et les directives de l’établissement concerQDQWOHGRVVLHUGXFOLHQWOHVUqJOHVGHFRQ¿GHQWLDOLWpHWOH
plan de services individualisé.
• $X 3URJUDPPH HQ Gp¿FLHQFH LQWHOOHFWXHOOH OD SHUVRQQH
en service a-t-elle vraiment un droit de parole?
• La Programmation de services de l’établissement.
• Que doit-on prioriser dans nos interventions : les attentes
des parents ou les besoins des personnes en service?
• La préservation de la collaboration avec les représentants
légaux, les parents et les familles.
• Comment continuer à collaborer avec la famille tout en
s’assurant de respecter les droits de la personne en service?
• Le souci d’agir de manière transparente envers les perVRQQHVVLJQL¿FDWLYHVGHO¶HQWRXUDJHGXFOLHQWHWGHGpSDUtager les niveaux de responsabilités propres à chacun.
Éléments à considérer
4XHOOHVVRQWOHVYDOHXUVHQFRQÀLWGDQVFHWWHVLWXDWLRQ"
• Le respect du droit des clients de consentir et de participer aux décisions qui les concernent (autodétermination)
par rapport au désir du personnel du CR La Myriade de
collaborer avec leur famille.
• Le respect de l’application des lois et des règles en général par rapport à la pertinence du réseau familial et du
lien parental.
• Le droit des clients d’être représentés par rapport à la
reconnaissance de leur droit de parole.
Quels sont les droits et les lois dont on doit tenir compte?
• Le droit à la participation. La reconnaissance des droits
de la personne de participer à toute décision affectant
son état de santé ou de bien-être. (Loi sur les services
de santé et les services sociaux, article 10)
• Les principes et la philosophie d’intervention qui visent
l’autodétermination du client.
Quels sont les principes à considérer sur le plan éthique?
• La promotion de la participation pleine et entière du client
à toutes les étapes de l’offre de services spécialisés.
• /HUHVSHFWGHVGURLWVGHVSHUVRQQHVYLYDQWDYHFXQHGp¿cience intellectuelle.
Façons d’agir proposées par le comité d’éthique
• Pour les clients majeurs et aptes à consentir pour euxmêmes, s’assurer d’avoir au dossier l’autorisation de
divulguer des informations à un proche, à la famille, etc.
• Faire la promotion auprès des employés et des responsables des ressources d’hébergement de la nécessité
GHUHVSHFWHUODFRQ¿GHQWLDOLWpGHVUHQVHLJQHPHQWVGHOD
personne en service.
• Voir à ce que toute transmission d’informations soit
appuyée par un consentement écrit de la personne
en service.
La Myriade | automne 2013
11
Quels sont les droits et les lois dont on doit
tenir compte?
•
La promotion des droits individuels dans la
Charte des droits et libertés de la personne et
dans le Code civil du Québec.
•
La promotion des droits des usagers. (Loi sur
les services de santé et les services sociaux)
•
Le signalement de la situation au Curateur
public, s’il y a abus envers le couple; demande
d’ouverture d’un régime de protection adapté
aux besoins de ce dernier.
Quels sont les facteurs dont doivent tenir
compte les intervenants en tant que professionnels?
•
6LWXDWLRQ8QFRXSOHjOD
UHFKHUFKHG¶DXWRQRPLH
,OV¶DJLWGHGHX[DGXOWHVYLYDQWDYHFXQHGp¿FLHQFHLQWHOOHFWXHOOH
et formant un couple dans la vie. Ce couple, qui vit en apparWHPHQW YHXW DFTXpULU SOXV G¶DXWRQRPLH ¿QDQFLqUH /D IDPLOOH
Q¶HVW SDV G¶DFFRUG /H FRXSOH QH EpQp¿FLH G¶DXFXQ UpJLPH GH
protection.
Questions adressées au comité d’éthique
• Quelles sont les responsabilités légales et morales des
intervenants dans une telle situation?
• De quelle façon les intervenants doivent-ils jouer leur
rôle?
• Comment vivre avec les impacts des actions des intervenants? Les impacts possibles sont la perte des liens familiaux, le climat de crainte, le retrait des services ou la
perte des liens de même que les représailles familiales?
Éléments à considérer
4XHOOHVVRQWOHVYDOHXUVHQFRQÀLWGDQVFHWWHVLWXDWLRQ"
• Le désir d’accéder à une plus grande autonomie par
rapport au refus du milieu familial de soutenir le couple.
/HGHYRLUGHSURWHFWLRQVRFLDOHGXFRXSOHD¿Q
de le soustraire à tout risque d’abus.
• Le soutien du couple pour qu’il soit en mesure de prendre
des décisions éclairées.
• Le souci de référer le couple aux ressources de la comPXQDXWpTXLSRXUUDLHQWOXLYHQLUHQDLGH¿QDQFLqUHPHQW
• La transparence dans les actions auprès du couple et du
milieu familial.
• La sauvegarde du lien familial, mais pas à n’importe quel
prix.
Quels sont les principes à considérer sur le plan éthique?
• La sauvegarde des droits du couple.
• Le soutien du couple dans son désir d’autonomie.
Façons d’agir proposées par le comité d’éthique
• 9pUL¿HU VL OHV FOLHQWV VRQW YLFWLPHV G¶DEXV VXU OH SODQ
¿QDQFLHUHWGDQVG¶DXWUHVDVSHFWVGHOHXUYLH
• Si requis, faire un signalement aux instances concernées.
• S’il n’y a pas d’abus, faire les représentations auprès de
la famille pour les sensibiliser aux droits du couple et à
OHXUGpVLUG¶DFTXpULUSOXVG¶DXWRQRPLH¿QDQFLqUH
• Accueillir toute réserve des membres de la famille.
• Demander la collaboration de la famille.
• Le respect des droits du couple (intégrité, sécurité, autonomie) par rapport à l’ingérence de la famille dans les
prises de décisions du couple.
• Agir en toute transparence.
• Le désir de loyauté du couple envers la famille par
rapport au désir d’autonomie du couple.
• Si les clients sont aptes à gérer leur budget, trouver des
ressources de la communauté susceptibles de leur venir
en aide.
• Le travail de collaboration entre les intervenants et la
famille par rapport à l’absence de dialogue avec le milieu
familial.
• La reconnaissance de l’expertise de l’intervenant par
rapport au refus de collaboration de la famille.
12
La Myriade | automne 2013
• Poursuivre les services de réadaptation et l’apprentissage
du budget tout en maintenant un lien avec le couple.
• 6L OHV FOLHQWV VRQW SDUWLHOOHPHQW DSWHV YpUL¿HU TXHO
régime de protection serait le mieux adapté.
• Agir dans le cadre de notre mission en cherchant à élargir le réseau de soutien du couple. ❀
6LWXDWLRQ/HWXWRLHPHQWHWOHYRX
YRLHPHQWGDQVOHVFRQWDFWVDXSUqVGHOD
FOLHQWqOH
$X &5 /D 0\ULDGH FHUWDLQV LQWHUYHQDQWV HPSORLHQW OH © WX ª
quand ils s’adressent aux clients, alors que d’autres préfèrent
XWLOLVHUOH©YRXVªD¿QGHSUpVHUYHUXQHGLVWDQFHSURIHVVLRQnelle. D’autres encore ajustent leurs pratiques selon les circonstances.
Les valeurs personnelles, éducationnelles, culturelles et même
générationnelles interfèrent dans les préférences de chacun en
ce qui concerne la façon de s’adresser à la clientèle.
Questions adressées au comité d’éthique
• L’établissement doit-il encadrer les façons de communiquer avec la clientèle?
• /HVLQWHUYHQDQWVGRLYHQWLOVXWLOLVHUOH©WXªRXOH©YRXVª
lorsqu’ils s’adressent aux clients du CR La Myriade ou
plus largement à leur famille?
• Y a-t-il une ligne de conduite à adopter ou qui est privilégiée par l’établissement?
tutoiement peut induire une telle perception chez certaines personnes. Les intervenants doivent faire en sorte
de maintenir une distance professionnelle dans leurs relations avec la clientèle. Cette distance facilite le développement d’une relation professionnelle plutôt qu’amicale.
Quels sont les droits et les lois dont on doit tenir compte?
Aucun.
Quels sont les facteurs dont doivent tenir compte les
intervenants en tant que professionnels?
• Le guide des valeurs du CR La Myriade.
• Le cadre de référence de la Programmation de services.
• La qualité des services.
• La rigueur professionnelle.
• La distance professionnelle.
• Le jugement professionnel.
Quels sont les principes à considérer sur le plan éthique?
• Les préférences de la clientèle en matière de tutoiement
ou de vouvoiement.
• La reconnaissance de l’unicité de la personne.
• Le souci de transparence.
Éléments à considérer
4XHOOHVVRQWOHVYDOHXUVHQFRQÀLWGDQVFHWWHVLWXDWLRQ"
• Les valeurs personnelles et familiales de chacun.
• La reconnaissance de l’unicité de la personne. La reconnaissance de l’unicité de la personne a pour but d’encourager la participation de celle-ci aux décisions qui la
concernent, dans le respect de ses capacités et de ses
désirs. Le point de vue du client est d’emblée sollicité
et encouragé dans les communications des intervenants
auprès de lui. Il s’agit d’une des trois valeurs de référence de l’établissement.
• Le respect de l’âge et la reconnaissance de l’expérience
de vie personnelle. L’âge peut être un facteur déterminant
pour l’emploi du vouvoiement lorsque les intervenants
s’adressent à un client plus âgé qu’eux. L’expérience de
vie de la personne et le respect pour les générations précédentes peuvent aussi les inciter à utiliser le vouvoiement comme marque de reconnaissance.
• La transparence dans les communications. Les intervenants doivent demeurer sensibles à leur mode de communication interpersonnelle. S’ils se sentent mal à l’aise
d’utiliser le tutoiement ou le vouvoiement à la demande
d’un client, il est préférable d’aborder le sujet avec lui.
Cependant, la préférence du client sur l’emploi du
tutoiement ou du vouvoiement l’emporte sur celle de
l’intervenant.
• Le respect de la distance professionnelle. Les intervenants ne sont pas les amis des clients. L’utilisation du
Façons d’agir proposées par le comité d’éthique
• La règle de base est d’utiliser le vouvoiement auprès de
la clientèle adulte.
• Il faut éviter de tenir pour acquis que la façon de s’adresser au client lui convient d’emblée. Celui-ci doit avoir
l’occasion d’exprimer ses préférences en ce qui a trait au
tutoiement ou au vouvoiement, et ce, à compter de l’âge
de 14 ans. Le recours au tutoiement ou au vouvoiement
doit être abordé dès le début de la prestation de services
D¿QGHSHUPHWWUHDXFOLHQWG¶H[SULPHUVHVSUpIpUHQFHV
Cette ligne de conduite s’applique également pour les
communications auprès de la famille et des proches du
client.
• Les intervenants doivent s’assurer de garder une disWDQFHSURIHVVLRQQHOOHD¿QG¶pYLWHUOHVSLqJHVTX¶HQJHQGUH
la perception par le client d’une relation amicale entre
eux. Chaque intervenant peut convenir avec le client
d’un mode d’échange satisfaisant pour les deux, tel que
O¶HPSORLGXSUpQRPGHODSHUVRQQHSUpFpGpGH©PDGDPHª
0PH-HDQQLQHSOXW{WTXHG¶HPSOR\HUOH©WXªV¶LOHVW
mal à l’aise avec cette formule.
• Le comité reconnaît par ailleurs l’importance du jugement professionnel des intervenants dans le choix du
mode de communication auprès de la clientèle dans cerWDLQVFRQWH[WHV8QHIDoRQLQWpUHVVDQWHGHUpÀpFKLUjOD
question est de référer à ce qui est de mise dans la population en général, par exemple dans le milieu scolaire. ❀
La Myriade | automne 2013
13
Su g g estio n s d e
L E C T U R E S
Par Carole Rousseau
Technicienne en documentation
Voici quelques suggestions de lectures en lien avec le thème
du journal.
Petit manuel de l’éthique au quotidien
Par Angela Portella. – France : Studyrama éditeur, 2010
Livre de psychologie populaire qui offre un accompagnement
à toute personne souhaitant pratiquer l’éthique au quotidien.
Après une présentation générale, il détaille l’éthique comme
pratique individuelle ou collective, les outils et les mécanismes de l’éthique et montre comment pratiquer l’éthique
en famille, au travail et dans la vie sociale.
L’estime de soi en famille : guide d’activités pour les parents,
les intervenants et les enfants
Par Chantal Thériault. – Outremont : Québecor, 2007
L’estime de soi représente la valeur que nous nous accordons. S’adressant aux parents et aux intervenants, ce livre
fournit des moyens pour mener les enfants vers l’acquisition
d’une bonne estime de soi, à l’aide d’exercices.
L’éthique du mensonge
3DU'RPLQLTXH'XFHUI±3DULV/¶+DUPDWWDQ
Le mensonge peut prendre plusieurs visages. On peut s’en
servir pour obtenir quelque chose, pour se protéger, pour
se valoriser ou par faiblesse tout simplement. Le mensonge
peut-il être légitime ou nécessaire? L’auteur présente diverses
situations et des exercices pratiques.
,QWHUYHQLU DXSUqV GHV IDPLOOHV JXLGH SRXU XQH UpÀH[LRQ
éthique
6RXVODGLUHFWLRQGH3LHUUH3DXO3DUHQWV±3DULV/¶+DUPDWWDQ
2004
&HJXLGHLGHQWL¿HOHVHQMHX[HQGpRQWRORJLHVRXOHYpVSDUOD
SUDWLTXH G¶LQWHUYHQWLRQ DXSUqV GHV IDPLOOHV HQ GLI¿FXOWp 2Q
y aborde la façon dont les intervenants conçoivent leur travail auprès de ces familles et on y traite aussi de l’aspect du
FRQWU{OHOpJDOHWGHVFRQÀLWVGHYDOHXUV
/D SHUVRQQH D\DQW XQH Gp¿FLHQFH LQWHOOHFWXHOOH GpFRXYULU
comprendre, intervenir
Par Jean-Charles Juhel. – Sainte-Foy (Québec) : Presses de
l’Université Laval, 2012
&HW RXYUDJH DERUGH OHV GLYHUVHV IDFHWWHV GH OD Gp¿FLHQFH
intellectuelle. L’auteur y traite notamment de la question
éthique liée au dépistage prénatal de la trisomie 21, de l’inWHUYHQWLRQDXSUqVGHVHQIDQWVDYHFGHVGp¿FLHQFHVPXOWLSOHV
et de l’accompagnement de la personne âgée vivant avec une
Gp¿FLHQFHLQWHOOHFWXHOOH
Je me soucie des autres
Par Parker David. – Montréal : Scholastic, 2009 (collection Je
VXLV¿HUGHPRL
Cet ouvrage s’adresse aux enfants de 2 à 7 ans. Il leur permet de réaliser qu’il est facile de se tourner vers les autres
en posant des gestes simples dans la vie de tous les jours.
Relations interculturelles : comprendre pour mieux agir
Par Édithe Gaudet. – Montréal : Groupe Modulo, 2010
La société québécoise accueille depuis de nombreuses années
des immigrants de partout dans le monde. Ces personnes
arrivent avec leur langue, leurs valeurs, leur religion et leurs
comportements qui, souvent, provoquent des chocs culturels,
et ce, d’un côté comme de l’autre. Par son contenu informatif,
de même que par les analyses et les clés d’interprétation qu’il
propose, cet ouvrage se veut un élément de solution à cette
problématique.
,QVSLUHUOHUHVSHFWHWOHWUDQVPHWWUHOHGp¿pGXFDWLRQQHOGX
siècle
Par Marie Portenance. – Montréal : Éditions du CRAM, 2010
La valeur du respect fait l’unanimité. Pourtant, après avoir
rejeté certaines valeurs puis avoir testé celles qui ont mené
au règne des enfants-rois, beaucoup de parents et d’éducateurs se retrouvent démunis dans leur quête d’une relation empreinte de respect avec leurs enfants ou leurs élèves.
Comment inspirer le respect chez les enfants et leur transmettre cette valeur? Le respect ne s’impose pas, il s’attire…
Source : Catalogue collectif des centres de documentation des
CRDITED et librairies.
Téléchargement