Flashback – Un déluge d’exoplanètes
| 1
(Source : NewsOfTomorrow.org – Archives DVD)
Traditionnellement, les membres d’une équipe de
scientifiques financés par les fonds publics
s’entendent pour ne pas dévoiler leurs résultats
tant qu’ils n’ont pas été officiellement publiés
(généralement, dans une revue scientifique). Si
une entente verbale suffit en général dans ces
cas-là, lorsqu’il s’agit de la recherche privée en
revanche, cela va jusqu’à un contrat par lequel
les signataires s’engagent au secret. Phénomène
rare en astronomie, encore plus rare à la NASA,
d’ordinaire friande de publicité, c’est pourtant un tel contrat (nondisclosure agreement)
qu’ont signé les membres de l’équipe Kepler.
Jamais depuis Galilée n’y aura-t-il eu pareil déluge. L’astronomie se prépare à donner un
nouveau sens à l’expression « pluralité des mondes ».
Depuis 15 ans, on avait détecté 461 planètes tournant autour d’étoiles autres que notre
Soleil. Or, voilà que des informations officieuses dévoilées le 15 juin révèlent que le télescope
spatial Kepler, à lui seul, aurait ajouté 700 planètes à la liste en quelques mois !
Une annonce officielle devrait être faite mardi prochain mais déjà des voix mécontentes se
font entendre dans la communauté astronomique sur la façon dont l’équipe de Kepler garde
jalousement ses données.
Kepler est un observatoire de la NASA, envoyé dans l’espace en mars 2009 avec pour
première mission de détecter des planètes extrasolaires. Trop lointaines pour être
photographiées, ces planètes sont à la limite du détectable : on ne peut que déceler l’infime
influence qu’elles ont sur leur étoile. Deux indices : l’oscillement d’une étoile causé par la
planète en orbite autour d’elle ou la diminution de la lumière émanant de cette étoile
lorsqu’une planète passe entre elle et nous (c’est la méthode utilisée par Kepler).
C’est depuis 1995 que des observatoires au sol détectent ces planètes, une par une, et on
s’attendait à ce que Kepler en ajoute des milliers au cours des prochaines années. Mais
d’aucuns commençaient à trouver que les premières annonces tardaient singulièrement.
D’où l’émoi cette semaine : un groupe incluant le chef de l’équipe scientifique de Kepler,