«J’ai rien compris»
La projection démarre. Les élèves ne sont pas informés que le film est un faux. A la
pause, les commentaires vont bon train, on entend beaucoup de «J’ai rien
compris…» «On n’a pas marché sur la Lune alors?» Une autre se pose moins de
questions: «J’ai trop bien dormi, on est trop bien calé dans ces sièges.»
Crédules ou méfiants
Place ensuite à la discussion, en présence du réalisateur William Karell. Une
première main se lève timidement. «En fait, cette histoire de marcher sur la Lune,
c’est une grande manigance? On s’est fait douiller?» Une autre: «Ce documentaire est
faux. Les personnes qui témoignent, elles n’auraient pas affirmé un truc aussi gros
face caméra si c’était vraiment vrai, c’est pas crédible. Et elles se seraient fait
éliminer.» Le réalisateur lève enfin un peu le voile sur le processus de son
«documenteur». Les questions continuent: «C’est légal, vous n’avez pas eu de
procès?» «C’est juste pour faire une blague ou bien y’a un objectif pédagogique
derrière votre film?»
Démêler le vrai du faux
La séance se termine. Alors, verdict? «Je suis complètement perdue!» s’exclame
Manon, en 11e année. «Tout semble tellement réaliste, ça met vraiment le doute»,
relève Marcel. Pablo, Judith et Mariam aussi ont «l’esprit embrouillé». S’ils
indiquent avoir trouvé l’exercice intéressant – «ça nous rappelle qu’il ne faut pas
croire tout ce que disent les médias et les politiciens, et ça nous montre qu’on peut
très facilement être manipulés» –, ils repartent avec des questions sur les bras. «Au
final on n’arrive plus distinguer le vrai du faux. Les images sur la Lune sont-elles
vraies? Des gens ont-ils vraiment été éliminés parce qu’ils avaient participé au
tournage en studio des premiers pas sur la Lune?» Que vont-ils faire maintenant,
chercher des réponses sur Internet? «Ah non, là on va manger!» Les explications
attendront le retour en classe. (TDG)
Créé: 31.03.2017, 19h03