135
extrapyramidale. Un trouble de l’équilibre devra faire rechercher une atteinte cérébelleuse, sensitive,
vestibulaire ou frontale. Les chutes sont fréquentes dans les atteintes frontales, les syndromes
parkinsoniens et les ataxies sensitives. Elles sont plus rares dans les atteintes cérébelleuses. L’existence
de douleurs pourra orienter vers une lombosciatique, une arthrose de hanche ou de genou …
B- Analyse catégorielle
On peut schématiquement distinguer quatre grandes situations, selon l’existence ou non de douleurs,
sur le caractère permanent ou non des troubles de la marche, et sur le caractère provoqué ou non par
l’effort. La première situation correspond à une impotence fonctionnelle avec douleurs permanentes
(sciatique L5 ou S1, phlébite surale, artérite stade IV, arthrite ou arthrose, …). La deuxième situation
correspond à une impotence fonctionnelle avec douleurs à l’effort (sciatique L5 ou S1, artérite stade
II-III, canal lombaire étroit, …). La troisième situation correspond à une impotence fonctionnelle
sans douleur mais à l’effort (ischémie médullaire, compression médullaire, myasthénie, syndrome
myogène …). La quatrième situation correspond à une impotence fonctionnelle sans douleur mais
permanente (troubles de la marche d’origine neurologique : syndrome parkinsonien, ataxie, …).
C- Analyse sémiologique
On peut ensuite sur une analyse sémiologique de la marche basée sur des caractéristiques dominantes
(polygone de sustentation, vitesse et amplitude du pas, position des bras par rapport au tronc, ballant
des bras, fréquence des chutes, aggravation de la station debout à la fermeture des yeux, …) s’orienter
dans les différents mécanismes impliqués.
On pourra ainsi différencier les troubles de la marche d’origine frontale ou fronto-sous-corticale, la
marche précautionneuse, la marche parkinsonienne, les troubles de la marche provoqués par les
mouvements anormaux, la marche cérébelleuse, la marche talonnante, la marche vestibulaire, la
marche spastique, la marche parétique, et la marche douloureuse.
Une bonne connaissance de la sémiologie des différents troubles de la marche et de l’équilibre permet
de poser un diagnostic clinique et d’orienter les investigations. Les troubles de la marche mériteraient
d’être mieux analysés par le clinicien, en particulier chez la personne âgée. Ces troubles sont souvent à
l’origine de chutes aux conséquences lourdes.
Nous allons tenter dans la suite de ce chapitre de développer les caractéristiques les plus communes et
les plus fréquentes des chutes chez la personne âgée. Nous n’aborderons volontairement pas les chutes
syncopales et celles liées aux accidents vasculaires cérébraux ou encore les épilepsies, traitées par
ailleurs.