l`économierégionaledel `outaouaisdans uncontextemondial

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L’ÉCONOMIE RÉGIONALE DE L’OUTAOUAIS DANS
UN CONTEXTE MONDIAL
TABLE DES MATIÈRES
1.0
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 1
2.0
GRANDS COURANTS INTERNATIONAUX ............................................................................... 1
2.1
La faiblesse du dollar américain ................................................................................................... 1
2.2
La hausse du prix des ressources naturelles .................................................................................. 3
2.3
Changements climatiques et politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ... 11
2.4
Transport et électricité ................................................................................................................ 14
2.5
Endettement des pays développés ............................................................................................... 15
2.6
Une société et une économie de plus en plus électronique ......................................................... 17
2.7
L’industrie forestière ................................................................................................................... 18
3.0
GRANDS COURANTS NATIONAUX ......................................................................................... 20
3.1
Le dollar canadien ....................................................................................................................... 20
3.2
Vieillissement de la population et modification de la composition ethnique ............................. 21
3.3
L'arrivée des baby-boomers à la retraite ..................................................................................... 22
3.4
Le nouveau couple autoroute 50/Mirabel ................................................................................... 23
4.0
SYNTHÈSE .................................................................................................................................... 24
Bibliographie............................................................................................................................................... 26
1.0
INTRODUCTION
Un constat de l’économie de l’Outaouais a été fait dans les sections précédentes. La question qui
se pose maintenant est la direction à prendre au cours des prochaines années. L’économie est un
aspect de la société qui a la fâcheuse habitude d’être en constante évolution. Une société ne peut
pas garder une économie forte en adoptant une attitude statique. Elle doit évoluer et s’adapter
sinon elle s’expose à connaître un déclin économique qui à terme peut même conduire au
dépeuplement. Pour une économie aussi ouverte que celle du Canada l’adaptation sera en
grande partie dictée par les grands courants mondiaux. L’économie d’une région comme celle
de l’Outaouais devra en plus s’adapter aux grands courants nationaux.
Une description de ces grands courants sera abordée dans cette section.
2.0
GRANDS COURANTS INTERNATIONAUX
2.1
LA FAIBLESSE DU DOLLAR AMÉRICAIN
Comme on peut voir au graphique 1 le dollar américain s’est fortement déprécié contre plusieurs
devises au cours de la période 2002 à 2010.
Graphique 1 - FORTE DÉPRÉCIATION DU DOLLAR AMÉRICAIN
% de dépréciation entre 2002 et 2010
140
120
100
80
60
40
20
0
-20
-40
-60
Ajusté par l'écart d'inflation
Nominal
Source: OCDE et Banque Mondiale. Utilisation des codes à 3 lettres de l’ONU
Page 1
La dépréciation est encore plus forte dans certains cas lorsque l’on tient compte de l’écart
d’inflation telle que mesurée par les indices des prix à la consommation. En 2009, lors de la
récession mondiale et de la crise financière, plusieurs investisseurs se sont réfugiés dans le
dollar américain ce qui a gonflé sa valeur temporairement. Une fois la crise passée, l’évolution
des devises a repris en 2010 la tendance enregistrée depuis 2002 à l’exception de l’euro qui a été
affecté par des crises budgétaires et économiques en Grèce, au Portugal et en Irlande. Prédire le
mouvement des devises est une science très inexacte. Il n’en demeure pas moins, qu’avec les
déficits budgétaires attendus au cours des prochaines années et une politique monétaire
expansionniste, il y a fort à parier que le dollar américain demeurera fragile au cours des
prochaines années particulièrement contre la devise des économies en croissance comme la
Chine.
Un tel mouvement des devises a eu et aura plusieurs conséquences importantes pour les marchés
mondiaux dont une augmentation du pouvoir d’achat des pays qui connaitront une appréciation.
Puisque plusieurs de ces pays connaissent également une croissance significative de leur revenu
ils provoquent une hausse la demande mais pour des biens et services autres que si la croissance
provenait des pays développés comme les États-Unis et ceux de l’union européenne. En d’autres
mots, la source de la croissance a une influence directe sur le genre de biens et services qui sont
sujets à une augmentation de la demande.
L’âge de la population a également un effet sur le genre de biens et services demandés parce que
les cycles de consommation sont influencés par les cycles de la vie. Comme on le voit au
graphique 2 la médiane1 de la population est beaucoup plus basse pour les pays émergents que
pour les pays développés.
Graphique 2 - LA MÉDIANE DE LA POPULATION
En 2009
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Pays développés
Pays émergents
Source: The World Factbook, Central Intelligence Agency. Utilisation des codes à 3 lettres de l’ONU
1
La médiane est l’âge qui sépare la population en deux groupes égaux.
Page 2
L’amélioration du pouvoir d’achat et du revenu de plusieurs de ces pays émergents combinée à
l’accroissement de leur classe moyenne et à une population jeune a conduit à des habitudes de
consommation comprenant une diversification du panier d’épicerie en faveur des viandes,
poissons et produits laitiers ainsi qu’à l’achat de biens durables tels logement, voiture, téléviseur,
appareils électro-ménagers, etc. La hausse de la demande pour ce genre de produits s’est traduite
par une croissance de la demande et des prix d’une majorité de ressources naturelles. Le
mouvement de masse en faveur du tourisme en provenance de ces pays devrait venir plus tard
quand ils auront atteint un autre stade de développement économique. Malgré une propension à
la consommation des produits touristiques qui demeure faible, ils auront tout de même un effet à
court terme sur le marché touristique mondial en raison de leur population élevée,
particulièrement de celle de la Chine.
La majorité des ressources naturelles sont transigées en dollar américain sur le marché mondial.
L’affaiblissement de cette devise sera également une source d’inflation des prix de ces produits
par le simple mécanisme de la demande et de l’offre des pays impliqués dans le commerce
mondial. La faiblesse du dollar américain par rapport aux autres devises a eu et continuera
d’avoir des conséquences indirectes pour le Canada. L’inflation des prix des ressources
naturelles est une source d’enrichissement pour le Canada mais est aussi le facteur principal qui
explique la forte poussée du huard. La capacité concurrentielle des autres secteurs de l’économie
canadienne se trouve donc réduite par ce mouvement. Pour bien comprendre cette mécanique
prenons l’industrie touristique comme exemple. D’une part, une proportion grandissante de la
croissance mondiale provient de pays qui n’ont pas encore atteint un stade de développement
conduisant à un tourisme de masse et d’autre part, la croissance des produits qu’ils demandent et
la faiblesse du dollar américain contribuent à une hausse du prix des ressources naturelles et à
une appréciation du dollar canadien rendant l’industrie touristique canadienne moins
concurrentielle.
2.2
LA HAUSSE DU PRIX DES RESSOURCES NATURELLES
Le graphique 3 démontre bien la forte poussée du prix des ressources naturelles selon quatre
grandes catégories soit, l’agriculture, l’énergie, les métaux et minéraux et le secteur du bois et
des pâtes et papier. Si on fait exception de la dernière catégorie, sur laquelle nous aurons
l’occasion de revenir, la hausse de prix est généralisée et forte. Les prix mondiaux des matières
premières sont en grande partie déterminés par les mouvements de l’offre et de la demande.
Plusieurs facteurs influencent ces mouvements. Du côté de l’offre, la disponibilité de ressources
naturelles joue un rôle essentiel ainsi que l’évolution technologique. Le stock de ressources
naturelles disponibles d’un point de vue économique n’est pas indépendant du niveau
d’avancement technologique. Ce stock n’est également pas indépendant du prix. En d’autres
mots, la disponibilité de ressources naturelles ne se mesure pas avec une échelle binaire (0,1)
mais avec une échelle graduelle. C’est pourquoi il n’existe pas vraiment de critère généralement
accepté pour identifier une pénurie d’une certaine ressource naturelle. Cette possible pénurie se
fera toujours dans le contexte d’un certain niveau de la demande.
Page 3
Graphique 3 - PRIX DES RESSOURCES NATURELLES
2000=100
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Agriculture
Énergie
Métaux et minéraux
(1) Moyenne simple de bois de construction, contreplaqué,
pâte et papier journal
Bois, pâte et papier (1)
Source: Feuille rose de la Banque Mondiale
A défaut d’un critère généralement accepté nous utiliserons la hausse des prix en termes réels
(ajustés par l’inflation) comme critère d’identification de pression générée par le trio stock de
ressources naturelles, évolution technologique et demande. Puisque les indices de prix présentés
aux graphiques 3 à 10 ont été calculés à partir de prix exprimés en dollar américain nous avons
utilisé le déflateur du PIB américain pour les ramener en termes réels2. Dans le cas de
l’agriculture, les prix ont triplé entre 2000 et 2011 et l’inflation générale n’a été que de 26 %. La
hausse en termes réels est encore plus forte dans le cas de l’énergie et des minéraux. Si on exclut
les produits de la forêt, qui n’ont connu qu’une légère augmentation en termes réels, tous les
autres grands secteurs ont connu une forte hausse. En d’autres mots, au cours de cette dernière
décennie, les évolutions des stocks de ressource disponible, de la technologie et de la demande
ont conduit à un changement structurel par rapport à ce que nous avions connu dans les deux
décennies précédentes.
Pour mieux comprendre l’effet direct qu’une telle hausse pourrait avoir sur certains secteurs de
l’économie de l’Outaouais il est cependant nécessaire de désagréger plus finement ces
catégories.
En agriculture la forte hausse des prix mondiaux a commencé en 2007 grâce à une poussée du
prix des grandes cultures (blé, maïs, orge, oléagineux et riz), des produits laitiers, du poulet et du
sucre.
2
Les prix en 2011 correspondent au 4 premier mois de l’année quand la source est la Banque Mondiale et à la plus
récente perspective quand la source est l’OCDE.
Page 4
Graphique 4 - PRIX DES GRANDES CULTURES
2000=100
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Blé
Maïs
Riz
Oléagineux
Source: OCDE et Banque mondiale
Les prix des fruits et des produits utilisés pour la fabrication de boisson ont commencé à croître
dès 2000 mais la hausse a été plus graduelle.
Graphique 5 - PRIX DES PRODUITS TROPICAUX
2000=100
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Sucre
Fruit (1)
Boissons (2)
Coton
(1) Moyenne simple de banane et orange
Source: Feuille rose de la Banque Mondiale
(2) Moyenne simple de café, thé et cacao
Page 5
Le prix du coton est au contraire demeuré relativement stable jusqu’en 2009 mais a connu une
explosion depuis, ce qui lui a permis de rejoindre les autres. Seuls les prix des bovins et des
porcs aux États-Unis n’ont pas encore suivi la parade.
Graphique 6 - PRIX DU BÉTAIL ET DU LAIT
2000=100
250
200
150
100
50
0
Bovins, US
Porcs, US
Poulet, Brésil
Fromage & PLE
Source: OCDE et USDA
Une forte corrélation entre tous ces prix n’est pas surprenante puisque d’une part, les grandes
cultures servent d’intrant à plusieurs productions animales et d’autre part, de fortes possibilités
de substitution existent entre plusieurs de ces produits soit du côté de l’offre ou de la demande
(ou des deux). Par leur position dominante dans les marchés agricoles, les grandes cultures
détermineront l’évolution des prix agricoles. La production laitière qui se fait en majeure partie
sur des terres à pâturage doit également être considérée. Il faut donc comprendre pourquoi les
prix de ces denrées ont autant augmenté.
Pour produire ces denrées il faut de la terre, des engrais, de la machinerie (donc de l’énergie), des
connaissances et de l’eau. Au graphique 3 on a vu ce qui s’est passé avec le prix de l’énergie.
Au graphique 7 on voit qu’une hausse d’une ampleur similaire s’est produite pour les
composantes des engrais. Cette progression n’est pas indépendante de l’évolution du prix de
l’énergie puisque 90% du coût de production de l’azote provient du gaz naturel. Le phosphate
risque d’être une autre source d’inflation en raison de la raréfaction des mines à faible coût
d’extraction.
Page 6
Graphique 7 - PRIX DES COMPOSANTES DES ENGRAIS
2000=100
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Phosphate
Potassium
Source: Feuille rose de la Banque Mondiale
Urée
Gaz naturel (1)
(1) 90% du coût de production de l’azote
Dans certains pays l’eau commence à être un problème. L’Arabie Saoudite qui subventionnait
fortement la production de blé a dû cesser puisque la nappe phréatique se vidait. Cela conduira à
terme à une réduction de la production de 2 million tonnes. L’Australie, qui devait être le pays
capable de rencontrer la demande croissante de produits laitiers des pays d’Asie, a connu trois
sécheresses centenaires au cours de la dernière décennie. Ils ont donc dû revoir leur système
d’allocation de l’eau et sous ce niveau régime des produits à plus haute valeur ajoutée comme le
vin risquent de garder une part croissante de la ressource eau. La croissance annuelle moyenne
de la production de lait en Australie qui avait été pratiquement de +7% entre 1990 et 2002 est
tombée à -2% entre 2002 et 2011.
Il y a donc eu une forte hausse des coûts de production ce qui s’est traduit par une réduction de
l’offre (ce qui est différent d’une baisse de la production). Pendant ce temps la demande
continuait de croitre grâce à une hausse du pouvoir d’achat, de la population et du revenu de
certains pays en voie développement et d’une forte poussée de la production de biocarburants
(éthanol et biodiesel). L’arrivée de ce nouveau joueur dans le marché des céréales et des huiles
végétales (l’un des produits joints des oléagineux) s’est faite en réaction à la forte hausse du prix
du pétrole mais également en raison de politiques gouvernementales pour en stimuler la
production. L’influence de l’éthanol dans le marché du sucre, qui existait déjà depuis longtemps
en raison des politiques gouvernementales brésiliennes, s’est grandement accentuée avec cette
poussée du prix du pétrole. Selon les perspectives de l’OCDE, la production mondiale de
biocarburants qui se situait à 36 milliards de litres en 2002 devrait atteindre 197 milliards de
litres en 2020. Les biocarburants utiliseront à ce moment 13% de la production mondiale de
céréales secondaires (maïs, orge, sorgho, avoine), 15% des huiles végétales et 32% de la canne à
sucre.
Page 7
Comme dans le cas des grandes cultures et du sucre, le prix du pétrole influence à la fois l’offre
et la demande de coton. Du côté de l’offre il le fait par le biais du prix des engrais. Quant à la
demande son influence se fait sentir par un effet de substitution avec les textiles chimiques. La
relative stagnation du prix du pétrole avant 2003 avait permis aux textiles chimiques de se tailler
la plus grande place du marché des fibres passant de 22% en 1960 à 58% en 2002. Pendant ce
temps le coton était passé de 68% à 40%. Malgré les possibilités de substitution, le prix du
coton n’avait pas suivi celui du pétrole depuis 2003 en raison d’une forte hausse de la production
provenant surtout de la Chine et de l’Inde. Deux diminutions consécutives de la production
mondiale en 2008-09 et 2009-10 ont conduit à une réduction des stocks à des niveaux inégalés
depuis 15 ans pavant la voie à l’explosion des prix depuis 2010. Cette explosion a cependant
entraîné une hausse significative de la production en 2011 provoquant une diminution importante
du prix depuis le début de l’été 2011. Ce marché semble donc chercher encore son équilibre.
Il sera très difficile pour le coton de remplacer une grande part des textiles chimiques devenus
plus dispendieux en raison du prix du pétrole puisque la production rencontrera deux problèmes
majeurs en plus de celui relié à la croissance du prix des engrais. Premièrement, même s’il s’agit
d’une plante vivace, le coton subit quand même la concurrence des plantes annuelles pour
l’utilisation des sols et en particulier du soja qui a également connu une forte hausse de prix. Par
exemple, la production de coton au Paraguay a pratiquement disparu au profit du soja. Le
deuxième problème est l’eau. Présentement environ 75% de la production mondiale de coton est
faite sous irrigation. Compte tenu de l’état de la nappe phréatique en Chine et en Inde il est très
légitime de se demander si ces deux pays pourront maintenir à moyen terme de tels niveaux de
croissance de la production ou s’ils ne connaîtront pas plutôt un déclin. Les autorités chinoises
et indiennes préféreront probablement garder l’eau pour l’irrigation des céréales et nourrir leur
population que de la garder pour le coton et leur industrie textile.
Dans les secteurs de l’énergie, des minéraux et des métaux, seul l’aluminium n’a pas passé la
barre des 200. Il est donc le seul produit pour lequel le prix n’a pas doublé depuis 2000. La
forte augmentation du prix de l’or est directement reliée à la chute de la valeur du dollar
américain. Certains investisseurs ont décidé de se réfugier dans l’or plutôt que de garder des
dollars américains. Le prix du pétrole a presque quadruplé, celui du charbon a quintuplé. Dans
le cas du charbon sa demande a augmenté comme combustible ainsi que comme composante
dans la fabrication de l’acier. Cette forte demande pour l’acier a d’ailleurs poussé le prix du fer
au-delà de la barre des 600.
Page 8
Graphique 8 - PRIX DES HYDROCARBURES
2000=100
600
500
400
300
200
100
0
Pétrole
Gaz naturel
Charbon
Source: Feuille rose de la Banque Mondiale
Graphique 9 - PRIX DES MÉTAUX
2000=100
700
600
500
400
300
200
100
0
Aluminium
Cuivre
Fer
Source: Feuille rose de la Banque Mondiale
Page 9
Nickel
Or
Zinc
Graphique 10 - PRIX DES PRODUITS DE LA FORÊT
2000=100
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Bois de construction
Pâte de bois
Papier journal
Contreplaqué
Source: Feuille rose de la Banque Mondiale
Une grande partie de la croissance de la demande pour ces matières premières provient du
continent asiatique. Le taux de croissance moyen du PIB de plusieurs pays asiatiques entre 1996
et 2010 est présenté au graphique ci-dessous.
Graphique 11 - TAUX DE CROISSANCE MOYEN DU PIB
DE PAYS ASIATIQUES
% entre 2010 et 1996
12
10
8
6
4
2
0
CHN
IND
VNM
KOR
MYS
Source: Banque Mondiale, code à 3 lettres de l’ONU
Page 10
PHL
PAK
IDN
THA
Ils ont eu beau partir de niveau faible, avec de tels taux de croissance, il était inévitable qu’ils
finiraient par exercer une pression sur le prix des matières premières utilisées dans la fabrication
de biens recherchés par leur classe moyenne grandissante. La hausse des achats de voiture et de
logement s’accompagne nécessairement par une augmentation de la demande d’acier et de
pétrole. Ce nouveau niveau de la demande mondiale de pétrole rend maintenant nécessaire
l’utilisation de ressources plus coûteuses tant au niveau financier qu’environnemental comme on
l’a vu avec la catastrophe du golfe du Mexique. Le pétrole lourd vénézuélien, celui des sables
bitumineux du Canada et celui des grands fonds marins comportent des coûts de production plus
élevés exigeant un prix supérieur pour qu’ils soient mis en production. Une plus grande
internalisation des coûts environnementaux dans le coût de production ne les rendront que plus
dispendieux.
Ce prix plus élevé stimulera la recherche de nouvelles sources d’énergie. Comme tenu des
changements climatiques, le charbon risque de ne pas être très populaire. Le nucléaire n’a pas
amélioré sa réputation avec la catastrophe au Japon. A l’exception de quelques régions limitées
(comme le Québec) le potentiel hydroélectrique est déjà pleinement exploité. Il reste l’éolien et
le solaire ainsi qu’une plus forte extraction d’énergie des sources conventionnelles. Par exemple,
les prix plus élevés permettent maintenant une meilleure récupération du pétrole des puits dont la
pression naturelle n’est plus suffisante pour le faire remonter à la surface. Mais certaines de ces
techniques exigent beaucoup d’eau, denrée qui commence à se faire rare pour la production
agricole dans plusieurs régions du monde. Encore une fois le marché de l’énergie croise celui de
l’alimentation.
Les métaux sont tous des ressources non renouvelables. Une telle hausse de prix relancera
l’exploration et le Québec est bien placé pour en profiter avec une grande région encore sousexploitée au-delà du 49e parallèle. Mais plusieurs de ces endroits sont difficilement accessibles
et les droits des autochtones doivent être respectés. Le gouvernement du Québec a très bien
compris l’opportunité qui se présente et c’est pourquoi il a décidé d’y aller avec son Plan Nord.
2.3
CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET POLITIQUES VISANT À RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE GAZ À
EFFET DE SERRE
En plus de la raréfaction des ressources naturelles l’humanité est confrontée aux changements
climatiques. Selon les climatologues, si l’humanité ne réduit pas de façon significative les
émissions de gaz à effet de serre (GES) elle provoquera des changements climatiques importants
et irrévocables à long terme. A court terme, les premières conséquences de ces changements
pourraient se manifester par un plus grand nombre d’incidents climatiques et par des cas plus
sévères. Cela n’a pas encore été prouvé scientifiquement mais les événements récents
soutiennent cette thèse. L’Australie par exemple a connu 3 sécheresses centenaires et des
pluies bibliques au cours des 10 dernières années. Au Québec nous avons connu les inondations
au Saguenay, la crise du verglas et maintenant les inondations de la Montérégie. Chaque fois les
pertes économiques ont été considérables puisqu’en plus des sommes reliées à la réparation des
dommages, il faut ajouter les pertes associées au ralentissement et/ou à l’arrêt des activités
économiques dans les zones touchées. A ces événements on pourrait rajouter des cas meurtriers
comme les inondations au Pakistan et la vague de chaleur en France.
Page 11
En agriculture, de tels événements se traduisent souvent par des réductions de production qui
contribuent à la hausse des prix discutée dans la section précédente. De plus la hausse graduelle
de la température pourrait également changer la température et la composition chimique de l’eau
des océans conduisant à terme à une diminution de leur capacité productive. Déjà que les
captures sont relativement stables depuis 1990 en raison de la surpêche du passé et des contrôles
qui ont dû être mis en vigueur. Une réduction additionnelle ne fera qu’augmenter la pression
mise sur l’agriculture pour subvenir aux besoins alimentaires de l’humanité. L’aquaculture peut
remplacer les captures mais la majorité des espèces élevées consomment des produits fourragers
utilisés auparavant par l’agriculture.
Les moyens que l’humanité prendra pour atténuer les effets attendus des changements
climatiques à long terme auront des effets économiques à plus court terme. L’humanité est donc
confrontée au dilemme de la répartition des coûts dans le temps. Plus elle réduira ses émissions
de GES au cours des 20 prochaines années moins élevé sera le coût à long terme, mais l’inverse
est aussi vrai. Il est donc intéressant d’analyser les engagements pris dans le cadre de l’accord
de Copenhague à la fin de 2009. 1413 pays pourraient être partie prenante de l’accord
représentant environ 87% des émissions. Le niveau d’engagement et les moyens utilisés pour
réduire les émissions de GES varieront par pays. L’échéance est par contre la même pour tous
les pays, soit 2020. Cependant l’année de référence pour l’établissement de la réduction varie.
La majorité des pays européens y compris les 27 de l’union européenne ont maintenu l’année de
référence de l’accord de Kyoto, soit 1990. Le taux de réduction de l’union européenne variera
entre 20 et 30% dépendant des réalisations des autres pays. Le Japon propose 25% de réduction
par rapport aux montants de 1990. La Chine et l’Inde ont soumis un objectif de réduction de
l’intensité des émissions de GES par rapport au PIB. Avec une telle mesure il est difficile de
savoir la réduction véritable et même de savoir s’il y aura réduction ou pas. L’Indonésie,
l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, le Mexique et le Brésil ont tous adopté un objectif de
réduction par rapport à ce qui se passerait si aucune mesure n’était prise. Le point de référence
n’est donc pas une donnée historique mais une perspective d’un scénario hypothétique.
L’Australie a soumis une cible flexible avec une réduction minimale de 5% pouvant atteindre
25% selon l’engagement des autres pays. Finalement, le Canada et les États-Unis ont choisi une
coupure de 17% par rapport à l’année de référence 2005. Tout cela mis ensemble conduit à un
résultat beaucoup moins ambitieux que l’accord de Kyoto et semble indiquer que pour l’instant
l’humanité a décidé de faire porter un plus grand poids du coût des changements climatiques à la
prochaine génération.
Ces engagements sont néanmoins suffisamment importants pour provoquer des changements
structurels au point de vue économique. Leur impact final dépendra aussi des moyens utilisés.
Les plus souvent mentionnés sont la taxe sur le gaz carbonique et le système de plafonnement et
d’échange (SPE). Parmi les autres moyens retenus il y a les subventions (le plus souvent par une
exemption ou une réduction des taxes de vente) pour l’achat de produits qui émettent moins de
GES. Des campagnes de publicité et d’éducation sont également employées.
3
Source : USACAN Climate Action Network http://www.usclimatenetwork.org/policy/copenhagen-accordcommitments
Page 12
L’autre question importante est la répartition de la réduction entre les différents secteurs de
l’économie. Aux États-Unis par exemple, l’agriculture est dans la majorité des propositions
exclue de l’effort de réduction. La consommation d’hydrocarbure n’est jamais exclue et pourrait
être la plus grande source de changements structurels puisque cela touchera le secteur
névralgique de l’énergie. Que ce soit par le biais d’une taxe sur le carbone ou par le SPE, cela
conduira à une hausse du prix à la consommation des énergies fossiles. Cette hausse se
répercutera assez rapidement sur la majorité des autres activités de l’économie. Le mode de
dispersion dépendra des moyens retenus.
Un SPE mondial qui serait inévitablement accompagné d’un processus de reconnaissance des
puits de carbone risque de provoquer plus de changements structurels que la taxe sur le carbone4.
Le SPE impliquerait la création d’un nouveau marché pour les puits de carbone. Plus les
plafonds d’émission de GES seront sévères, plus la demande pour les puits serait forte. Du côté
de l’offre, la méthode la moins couteuse de capter et de stocker le gaz carbonique demeure la
croissance de la végétation. Un prix suffisamment élevé des puits de carbone pourrait donc
changer radicalement notre relation avec la forêt. Le moment de la coupe serait affecté à la fois
par la valeur du bois mais également par la valeur du service rendu en poursuivant sa croissance.
Cela changerait également la valeur relative des différentes espèces d’arbre. Bref, si ce système
voit le jour, une réflexion profonde sur l’exploitation de la forêt deviendra nécessaire puisque les
paramètres des marchés auront complètement changé.
L’agriculture serait également affectée indirectement par un SPE. Le prix des puits de carbone
pourrait en effet devenir suffisamment élevé pour inciter certains agriculteurs à délaisser en
partie les grandes cultures pour le pâturage5, surtout si l’agriculture n’est pas sujette à une
réduction d’émission. En effet, l’exclusion de l’agriculture leurs permettrait d’obtenir une
seconde source de revenu (en plus de la vente des services de puits de carbone) puisqu’ils
pourraient nourrir et commercialiser des non-ruminants comme les bovins. Par contre si
l’agriculture est également soumise aux réductions alors l’option des bovins devient moins
intéressante puisqu’ils émettent du méthane6. Dans une telle situation certains agriculteurs
préféreraient se tourner vers la production de plante à biomasse comme le panic érigé qu’ils
pourraient vendre aux usines thermo électriques désireuses de remplacer le charbon par un
substitut avec un meilleur bilan carbone.
Les effets sur les marchés agricoles de la taxe sur le carbone ou du SPE seront beaucoup plus
similaires si l’agriculture est également sujette à réduction. Pour les producteurs d’électricité
utilisant le charbon peu importe qu’il s’agisse d’une taxe ou d’un SPE l’impact se traduirait en
une hausse des coûts. La biomasse agricole et/ou forestière deviendrait alors une alternative
intéressante. Dans les deux cas (SPE ou taxe) l’effet net serait le retrait d’une partie des terres
agricoles vouées présentement à la production d’aliment en faveur de la biomasse qui
remplacerait le charbon dans la production d’électricité. Tout cela contribuerait à nouveau à la
hausse des prix des aliments d’autant plus que le prix des engrais connaîtrait également une
4
Pour l’instant seuls des marchés régionaux du carbone existent comme en Europe auxquels se rajoutera celui de
er
la Western Climate Initiative à compter du 1 janvier 2013 et comprenant 11 États américains et provinces dont le
Québec, la Colombie Britannique et la Californie.
5
Au niveau de la capture du carbone, le pâturage à un bilan global supérieur aux grandes cultures.
6
Le méthane est un GES 25 fois plus puissant que le gaz carbonique en termes de réchauffement planétaire.
Page 13
augmentation en raison de la hausse du prix à la consommation du gaz naturel causée par la taxe
(ou le prix) sur le carbone.
Finalement les plus grands bouleversements risquent de provenir du transport autant individuel
que collectif. C’est pourquoi nous lui avons accordé une section spéciale.
2.4
TRANSPORT ET ÉLECTRICITÉ
Que ce soit en raison de la hausse de son prix et/ou d’une plus grande internalisation du coût
environnemental des émissions de GES découlant de la consommation de pétrole, se déplacer
deviendra de plus en plus dispendieux. Face à cette hausse les sociétés et les individus ont déjà
commencé à faire des ajustements. L’achat de voitures plus économiques en essence, le
covoiturage et une plus grande utilisation des transports en commun sont des moyens qui sont
redevenus populaires au cours des dernières années.
En ce qui à trait plus spécifiquement aux émissions de GES, plusieurs pays ont fait la promotion
des biocarburants comme moyen de les réduire dans le secteur du transport. Les autorités sont
cependant bien conscientes que cette solution ne suffira pas compte tenu de la capacité de
l’agriculture par rapport aux énormes quantités d’essence et de diesel consommées.
Quant aux voitures, la technologie rend maintenant possible à prix relativement abordable le
remplacement partiel ou total de l’essence par l’électricité. Depuis déjà quelques années Toyota
a obtenu un succès commercial avec sa voiture hybride Prius. Grâce aux avancées
technologiques dans la fabrication des batteries il est maintenant envisageable de commercialiser
des voitures totalement électrique offrant une autonomie suffisante pour la majorité des
déplacements des utilisateurs. Grâce à cela, l’électrification du parc automobile a commencé
dans quelques pays. Cela demeure encore à très petite échelle mais risque de grandir rapidement
si le prix du pétrole continue d’augmenter et si les gouvernements intensifient (c’est-à-dire s’ils
décident d’aller plus loin que l’entente de Copenhague) la lutte contre les émissions de GES.
L’effet net sur la réduction des émissions de GES dépendra évidemment des moyens utilisés pour
produire cette électricité additionnelle. Si cela conduit à un plus grand nombre d’usines thermo
électriques activées par le charbon alors le bilan en GES risque de s’alourdir plutôt que de
s’améliorer. C’est pourquoi la popularité des voitures électriques dans les différents pays variera
en fonction du prix de l’électricité et des méthodes de production de cette énergie.
A ce chapitre le Québec est extrêmement bien positionné avec son énorme réseau et potentiel
hydro-électrique qui n’est pas encore entièrement exploité et qui s’accroit au fil des percées
technologiques. De plus, le Québec possède un énorme potentiel éolien. Selon une étude
préparée pour le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (RSW Inc), le
potentiel calculé selon une méthode conservatrice atteindrait pratiquement 4 000 000 MW
d’électricité à prix abordable. De plus, ce montant ne tient même pas compte du potentiel en mer
et dans les autres étendues d’eau. Mais 85% de ce montant est dans la région administrative du
Nord-du-Québec et un autre 9% est sur la Côte-Nord. C’est pourquoi selon une autre étude
(Hélimax Énergie Inc), seulement 0,1% de ce montant serait facilement intégrable au réseau
actuel d’Hydro-Québec compte tenu des infrastructures présentement en place. Mais cela
Page 14
représenterait tout de même environ 10% de la puissance de pointe du réseau d’Hydro-Québec.
Le Gouvernement du Québec a à nouveau bien compris et c’est pourquoi la production
d’électricité à partir de l’éolien fait partie de son Plan Nord. De plus il a annoncé un programme
de rabais gouvernementaux pour l’achat de voiture électrique et hybride entre 2012 et 2014 ainsi
qu’un plan pour augmenter les bornes de rechargement. Finalement, il offrira de l’aide à la mise
sur pied d’une usine qui fournira la matière nécessaire à la fabrication des batteries des voitures
électriques.
La hausse du prix de l’énergie fossile combinée à une saturation grandissante des infrastructures
routières dans une majorité de grandes villes partout sur la planète militent en faveur d’une plus
grande utilisation du transport en commun. Des compagnies comme Bombardier et des firmes
d’ingénierie comme SNC-Lavallin risquent d’être occupées puisque plusieurs de ces villes
opteront pour le transport en commun. Ottawa et Gatineau ont décidé d’emboiter le pas avec le
train léger et le rapibus respectivement. Le transport en commun inter-cité pourrait également
faire partie de la solution. En Amérique du Nord cela pourrait se faire avec la technologie des
trains à grande vitesse (TGV) pour laquelle Bombardier possède une solide expertise. La grande
majorité des locomotives des TGV sont munies de moteur électrique. Le train léger d’Ottawa
sera éventuellement entièrement électrifié. En tenant compte de l’arrivée des voitures électriques
et des voitures hybrides ainsi que d’une plus grande utilisation du transport en commun
électrifié, on peut conclure sans risquer de se tromper qu’une partie croissante du transport aura
l’électricité comme source d’énergie. Cela présente plusieurs avantages au niveau de la pollution
sous toute forme (sonore, chimique et GES). Il est en effet plus facile de réduire une pollution au
point de production de l’électricité qu’une pollution diffuse comme celle produite actuellement
par les véhicules fonctionnant à l’énergie fossile.
2.5
ENDETTEMENT DES PAYS DÉVELOPPÉS
La volonté des autorités gouvernementales d’investir dans les infrastructures y compris celles du
transport en commun sera affectée par leur situation budgétaire. Comme on peut voir aux
graphiques 12 à 14 plusieurs pays de l’OCDE sont sortis amochés de la dernière récession. Le
Japon était déjà dans une classe à part et la dernière récession ainsi que la catastrophe triple de
2011 propulsera sa dette au-delà du 200% par rapport au PIB annuel en 2012. La forte
croissance de ce ratio du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Irlande les a rapprochés de ceux
qui sont déjà en difficulté comme la Grèce, le Portugal et l’Italie. L’Allemagne, le Canada et
l’Australie sont parmi les pays développés ceux qui ont connu la plus faible croissance de leur
dette par rapport au PIB. La Corée du Sud, qui est l’un des pays émergents, a profité du maintien
de la croissance économique de nombreux pays asiatiques durant la crise pour continuer à
réduire son ratio dette/PIB.
Page 15
Graphique 12 - DETTE DE TOUS LES PALIERS DE
GOUVERNEMENT EN % DU PIB
120
100
80
60
40
20
0
2005
2006
USA
2007
2008
Australie
2009
Canada
2010
2011
2012
Corée du Sud
Source: Perspectives Économiques de l’OCDE. Dette brute en 2009 ajustée par le bilan général des finances publiques
Graphique 13 - DETTE DE TOUS LES PALIERS DE
GOUVERNEMENT EN % DU PIB
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2005
2006
2007
Portugal
2008
Irlande
2009
2010
Grèce
Espagne
2011
2012
Source: Perspectives Économiques de l’OCDE. Dette brute en 2009 ajustée par le bilan général des finances publiques
Page 16
Graphique 14 - DETTE DE TOUS LES PALIERS DE
GOUVERNEMENT EN % DU PIB
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2005
2006
2007
Allemagne
2008
France
2009
Italie
2010
2011
2012
Royaume-Uni
Source: Perspectives Économiques de l’OCDE. Dette brute en 2009 ajustée par le bilan général des finances publiques
Le retour à un meilleur équilibre entre les dépenses et les revenus de l’OCDE doit donc être
considéré comme l’un des grands courants internationaux qui affecteront l’activité économique
au cours des prochaines années. Il sera plus difficile pour ces pays d’investir dans les
infrastructures. Certains devront et ont d’ailleurs déjà annoncé une réduction importante des
dépenses publiques anticipées comprenant parfois une réduction de leur fonction publique
(Royaume-Uni, Grèce et Canada). Cette situation des finances publiques est une autre raison
expliquant pourquoi le moteur de la croissance mondiale au cours des prochaines années ne sera
pas l’OCDE.
2.6
UNE SOCIÉTÉ ET UNE ÉCONOMIE DE PLUS EN PLUS ÉLECTRONIQUE
La miniaturisation de l’électronique au cours des 20 dernières années a bouleversé nos habitudes
de vie à peu près autant que l’électricité l’avait fait à partir du début du 20e siècle. Nous n’avons
qu’à penser aux multiples nouveaux services rendus disponibles par l’électronique et les énormes
gains d’efficacité que cela a apportés, et ce n’est pas fini. Nos sociétés ne sont pas encore
rendues au bout de ce processus. Une telle révolution ne se fait pas sans bouleversements
puisqu’elle provoque des changements structurels. Cette nouvelle industrie est évidemment une
source de nombreux nouveaux emplois. Cependant les gains d’efficacité et les changements
d’habitude de consommation qu’elle apporte peuvent en éliminer certains autres. L’informatique
est tellement infiltrée partout qu’il est difficile de faire un inventaire complet des emplois qui y
sont rattachés. Les plus évidents sont ceux reliés à la fabrication des ordinateurs et à leur
commercialisation, à l’industrie des jeux vidéo, à la messagerie électronique et internet, aux
films d’animation et à la conception de logiciels, systèmes ou programmes adaptés à une
multitude d’opérations allant des transactions bancaires, à l’aviation civile, à l’achat des
médicaments, etc.
Page 17
L’informatisation qui a permis une certaine robotisation a cependant réduit le nombre d’emplois
dans le secteur secondaire mais il s’agissait parfois d’emplois peu gratifiants. Son arrivée dans le
secteur des services a également permis le remplacement de l’homme par la machine dans une
multitude d’applications. La diffusion de l’information par l’informatique a aussi provoqué un
changement structurel dans le marché du papier. Les courriels, la distribution des journaux
quotidiens par informatique et les livres électroniques ont et vont continuer à réduire
graduellement la part de marché de la diffusion de l’information par papier. Pour une grande
région productrice de papier comme l’Outaouais cela devrait être une source de préoccupation.
2.7
L’INDUSTRIE FORESTIÈRE
La forêt canadienne a été à la base de plusieurs industries au cours de l’histoire économique du
pays. Compte tenu des bouleversements qui se sont produits récemment un nouveau chapitre de
cette histoire s’écrira au cours des 20 prochaines années. Les produits forestiers les plus
importants au cours des 50 dernières années ont été le bois de construction, la pâte à papier et le
papier. Si on fait exception des papiers hygiéniques qui profitent d’une croissance modérée en
raison de l’accroissement naturel de la population, les autres produits ont connu un certain
nombre de difficultés au cours des dernières années. Nous avions déjà noté que parmi toutes les
matières premières les prix mondiaux des produits forestiers avaient connu la plus faible
croissance. Ils ont également été fortement frappés par la récession de 2008-09 et subissent au
Canada les contrecoups de la vigueur du huard.
Dans le cas particulier du bois de charpente cela est dû à la diminution des mises en chantier
dans plusieurs pays. Cette réduction a été provoquée par l’éclatement de plusieurs bulles
spéculatives dans le marché de l’immobilier et en particulier dans celui des États-Unis. Selon le
graphique 15, l’ajustement s’est poursuivi en 2010 puisque les prix de l’immobilier ont continué
à baisser en termes réels dans les grands marchés de l’OCDE. Au même graphique on voit bien
à quel point le Canada est une exception. A plus long terme la popularité du bois de construction
sera influencée par les mesures qui seront prises pour réduire les émissions de GES. En effet,
l’empreinte carbone du bois est beaucoup plus faible que celle du ciment. Donc si le carbone est
internalisé aux coûts d’utilisation du ciment, la position concurrentielle du bois s’améliorera.
Page 18
Graphique 15 - L’ÉVOLUTION DES PRIX DE
L’IMMOBILIER EN TERMES RÉELS %
8
6
4
2
0
-2
USA
Japon
Union européenne
Canada
-4
-6
2002-2008
2009
2010
Source: Perspectives économiques de l’OCDE, juin 2011
Du côté du papier, en plus de la vigueur du dollar canadien, deux changements structurels
importants ont nui à cette industrie. Le premier a été abordé et concerne la part croissante du
marché de la diffusion de l’information faite par des moyens électroniques. Ce phénomène a
provoqué et continuera de provoquer une réduction de la demande pour le papier. Le deuxième
est l’utilisation croissante de fibre recyclée dans la fabrication du papier. Ce phénomène a réduit
la position concurrentielle des pays fournisseurs de nouvelle fibre puisque l’approvisionnement
en fibre recyclée est supérieur dans les grands centres de consommation loin des forêts.
A plus long terme la hausse du prix des fibres (textile chimique et coton), une amélioration de la
position concurrentielle du bois par rapport au ciment en raison de l’empreinte de carbone, une
possible valeur pour les puits de carbone ainsi qu’une hausse du prix des carburants et de
l’énergie sont tous des facteurs qui pourraient donner un nouveau souffle à l’industrie forestière.
Mais cela ne se fera pas tout seul, cette industrie devra se redéfinir. C’est exactement ce que
l’association des produits forestiers du Canada a fait avec sa plus récente étude sur les nouveaux
produits du bois. L’étude suggère une intégration des nouveaux produits et de la bioénergie
(biocarburant et électricité par la cogénération) aux produits conventionnels afin de maximiser la
valeur de la fibre. Elle indique également que cela imposera un changement du mode d’affaire
actuel comprenant de grandes unités de production commercialisant une commodité à des unités
plus spécialisées fabricants des produits à plus haute valeur ajoutée répondant à une multitude de
besoins et de normes spécifiques exigés par les différents clients. Dans la construction par
exemple cela proviendra de l’industrialisation de la construction résidentielle grâce à une
augmentation de la préfabrication ainsi que de l’influence croissante du secteur non résidentiel.
Page 19
L’étude dresse enfin une longue liste de ces nouveaux produits dont les panneaux anti-bruits, le
bois de charpente composite, l’isolation et l’emballage à faible densité, le textile à rayonne (usine
de Thurso), le composite à base de nanocellulose cristalline, les additifs alimentaires, les
bioplastiques biodégradables, la biohuile et les produits biopharmaceutiques.
3.0
GRANDS COURANTS NATIONAUX
3.1
LE DOLLAR CANADIEN
Le dollar canadien est-il fort ou c’est le dollar américain qui est faible? On voit bien au
graphique 16 qu’il y a un peu des deux. Le dollar canadien s’est apprécié en terme nominal entre
2002 et 2010 contre toutes ces devises à l’exception de celle de l’Australie et du Brésil qui sont
également de forts exportateurs de ressources naturelles. Mais seules les devises du Vietnam et
du Mexique se sont plus fortement dépréciées que le dollar américain par rapport au dollar
canadien. C’est pourquoi à mon avis la force du dollar canadien est à la fois un phénomène
intrinsèque à l’économie canadienne et causée par la faiblesse du dollar américain.
Graphique 16 - ÉVOLUTION DU DOLLAR CANADIEN
% d’appréciation entre 2002 et 2010
60
50
40
30
20
10
0
-10
-20
Nominal
Source: OCDE et Banque Mondiale. Utilisation des codes à 3 lettres de l’ONU
Nous avions vu précédemment que le Canada s’était beaucoup mieux sorti de la crise que
certains autres pays de l’OCDE. Les finances publiques, qui sont une source de préoccupation,
le sont beaucoup moins que dans plusieurs pays de l’OCDE. De plus, la forte poussée du prix
des ressources naturelles contribue fortement à l’amélioration de la balance commerciale du
Page 20
Canada. C’est pourquoi il n’est pas surprenant de constater que les coefficients de corrélation7
calculés sur la période 1996 à 2010 entre le dollar canadien et les prix mondiaux des denrées
agricoles, de l’énergie et des métaux et minéraux sont respectivement 0,89, 0,92 et 0,94.
3.2
VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION ET MODIFICATION DE LA COMPOSITION ETHNIQUE
Comme dans la majorité des pays développés la population canadienne vieillit. Selon les
recensements, le pourcentage de la population canadienne âgée de 65 ans et plus a doublé depuis
1956 et pourrait atteindre 26,7% en 2019 (Directeur parlementaire du budget). Cela s’explique
par deux phénomènes principaux soit le ralentissement de la fécondité et la croissance de
l’espérance de vie.
Graphique 17 - POURCENTAGE DE LA POPULATION
CANADIENNE AGÉE DE 65 ANS ET PLUS
16
14
12
10
8
6
4
2
0
1956 1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006
Source: Statistiques Canada
Le taux de fertilité8 est tombé de 4 vers le milieu des années 1950 à légèrement au-dessus de 1,5
depuis les années 1980. L’espérance de vie est passée de 58 ans en 1926 à 80,6 en 2006. Sur le
plan macro-économique cela amène un lot de préoccupations allant des soins de santé, au
renouvellement de la main-d’œuvre, au financement des systèmes de pension, à l’augmentation
du taux de dépendance économique, etc. Ce grand courant devra également être considéré sur le
7
Le coefficient de corrélation correspond à la proportion de la variation de la variable dépendante (le dollar
canadien dans le cas présent) qui est expliqué par la variation de la variable indépendante. Le maximum est la
valeur unitaire.
8
Nombre d’enfants par femme en âge de procréer.
Page 21
plan micro-économique parce que les gens de l’âge d’or constitueront une bonne part de certains
marchés.
N’eut été d’une immigration assez forte le vieillissement de la population canadienne aurait été
encore plus rapide. Mais cela a provoqué un changement de la composition ethnique au Canada.
En 1991 les immigrants représentaient 15,4% de la population canadienne et le recensement de
2011 révélera probablement un taux de 20%. Leurs habitudes de consommation sont en général
différentes et hétérogènes ce qui rendra plus complexe les analyses de marché.
3.3
L'ARRIVÉE DES BABY-BOOMERS À LA RETRAITE
L’arrivée des baby-boomers à la retraite devrait contribuer à faire passer les dépenses en pension
de vieillesse de 2,2% du PIB en 2007 à 3,1% en 2030 soit environ 110 milliards de dollars
(Bureau de l’actuaire en chef). Mais plusieurs d’entre eux prendront une forme de retraite bien
avant l’âge de 65 ans. Leur participation active à l’économie se poursuivra de trois façons
importantes; comme consommateur évidemment mais aussi comme producteur de biens et
services et comme bénévole. Compte tenu de leur grand nombre, leur participation aura des
conséquences macro-économiques.
Parmi tous ces nouveaux retraités il y en aura 80 000 qui proviendront de la fonction publique
fédérale. De ce nombre plusieurs seront résidents de la région de la capitale nationale. Cela
soulève plusieurs questions. Poursuivront-ils un certain niveau d’activité professionnelle?
Quitteront-ils la région, s’établiront-ils dans l’Outaouais rural ou demeureront-ils à
Gatineau/Ottawa? Une autre question importante pour la région est le taux de remplacement de
ceux qui partiront à la retraite. Le gouvernement actuel est confronté à deux problèmes
contradictoires soit le retour à l’équilibre budgétaire et le renouvellement de la fonction publique.
On sait à la lueur du dernier budget que le taux de remplacement ne sera pas 100%. L’attrition
se limitera-t-elle à 6 000 emplois d’ici 2014? Seul le temps et peut-être le budget de l’an
prochain nous en diront plus sur ce taux.
Ce choix aura des conséquences directes sur l’ampleur de la croissance économique de la région
au cours des prochaines années. Il influencera également le genre de développement
économique qui se produira en Outaouais. Deux exemples hypothétiques seront utilisés pour
bien illustrer ce dernier point. Le premier cas serait celui d’un taux de remplacement élevé. Dans
un tel scénario de nombreux emplois bien rémunérés seront offerts ce qui attirera un grand
nombre de nouveaux venus dans la région de la capitale nationale et contribuera à un fort taux de
rétention des jeunes travailleurs originaires de la région. Puisqu’il s’agira surtout de postes à
temps plein et situés sur le territoire d’Ottawa ou de Gatineau la majorité de ces nouveaux
travailleurs voudront s’installer dans ces deux villes ou du moins à leur proximité. Le
développement urbain de Gatineau et des proches banlieues se poursuivraient avec tout ce que
cela implique comme infrastructure et comme service. Bref il s’agirait d’un scénario similaire à
ce que la région a connu au cours des 40 dernières années.
Le deuxième scénario serait celui d’un taux de remplacement faible accompagné d’une
augmentation substantielle de l’utilisation de consultants particulièrement dans des domaines
Page 22
d’expertise pointus. Cela pourrait être d’autant plus facile qu’un grand nombre des nouveaux
retraités possédant cette expertise voudront peut-être maintenir un certain niveau d’activité
professionnelle. En plus d’être pleinement opérationnel dès le départ, ces travailleurs pourraient
souvent faire le travail sans avoir recours aux bureaux et aux ordinateurs de l’employeur ce qui
se traduirait par une réduction des coûts d’opération. Ce scénario n’est évidemment pas
soutenable à long terme parce que le renouvellement de l’expertise dans la fonction publique
devra se faire avant que ces semi retraités décident de se retirer définitivement.
On voit bien avec ces deux exemples hypothétiques que la distribution de la manne fédérale
n’aboutirait pas dans les mêmes mains. Compte tenu des cycles de vie respectifs de ces deux
groupes d’individu le genre de biens et services demandés seraient fort différents. Cela pourrait
même conduire à un développement urbain différent surtout si un grand nombre de ces semi
retraités s’installent en milieu rural avec ou sans pied à terre à Gatineau/ Ottawa et font du travail
à distance. Les priorités pour les autorités gouvernementales seraient différentes. Par exemple,
l’installation d’internet à grande vitesse sur une grande partie du territoire deviendrait alors
beaucoup plus prioritaire afin de leur permettre justement de faire du travail à distance. Le
développement économique serait probablement moins centralisé et des zones comme les MRC
des Collines et Papineau pourraient en sortir gagnantes d’autant plus qu’elles seront favorisées
respectivement par le prolongement de l’autoroute 5 et l’ouverture prochaine de l’autoroute 50.
Indépendamment du scénario retenu, l’expertise des jeunes retraités du gouvernement fédéral
constitue l’un des plus grands avantages comparés de la région de l’Outaouais. Cette expertise
en gouvernance, en linguistique et dans une multitude d’autres domaines pointus constitue un
formidable produit d’exportation. Exportation qui pourrait d’ailleurs être favorisée par la
présence des nombreuses ambassades et par une forte proportion d’immigrants dans la région de
la capitale nationale. La maximisation de ce potentiel passera cependant peut-être par la création
d’une entité régionale vouée au rassemblement de ces travailleurs et à la promotion de leurs
services à l’étranger.
3.4
LE NOUVEAU COUPLE AUTOROUTE 50/MIRABEL
L’ouverture de l’autoroute 50 rendra plus accessible une MRC remplie de lacs et de beaux
paysages aux deux grands marchés urbains de Gatineau/Ottawa et de la région métropolitaine de
Montréal. L’Outaouais pourra enfin concurrencer à arme plus égale avec les Laurentides et les
Cantons de l’est qui sont desservies depuis longtemps par des autoroutes qui les relient à la
région de Montréal. Cela a favorisé le développement de leur industrie touristique basée sur la
villégiature, les activités de plein air, la gastronomie et l’artisanat. La MRC Papineau a
d’ailleurs déjà fait un virage vers ces créneaux avec des produits du terroir, le parc Oméga, des
hôtels avec ou sans soins de santé et de bien-être et des restaurants gastronomiques. Elle
bénéficie aussi de territoires demeurés encore très sauvages avec les réserves fauniques de
Plaisance et Papineau-Labelle en plus de profiter de la majestueuse rivière des Outaouais.
L’ouverture de l’autoroute 50 rendra également plus facilement accessible l’aéroport de Mirabel
à toutes les industries de l’Outaouais qui auraient besoin de transport aérien. Le marché du
transport aérien de marchandise peut se séparer en deux grands groupes de produits. Les
Page 23
produits périssables physiquement (fleurs et fruits) et économiquement (les journaux) et les
produits non-périssables mais à haute valeur. La deuxième catégorie existe parce que le
transport aérien permet de réduire considérablement la durée du trajet abaissant ainsi les frais
d’intérêt et d’assurance. Les marchandises les plus fréquemment transportées par avion sont le
courrier, les cargaisons spéciales y compris les produits dangereux, les fleurs, les fruits, les
journaux, les bijoux, les appareils électroniques et les animaux vivants. Au niveau mondial, la
capacité de transporter des marchandises par voie aérienne à augmenter de 53% entre 2000 et
2011. Par contre le volume de fret des aéroports de Montréal (Trudeau et Mirabel) semble avoir
été fortement affecté par la dernière récession comme on peut voir au graphique 18. Il avait
augmenté de 25% entre 2000 et 2007 mais a fortement diminué en 2008 et 2009 pour atteindre
en 2010 un niveau encore inférieur à celui enregistré en 2000.
Graphique 18 - VOLUME DE FRET DES AÉROPORTS DE
MONTRÉAL
000 TONNES
300
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source: Rapports annuels des aéroports de Montréal
4.0
SYNTHÈSE
Les grands courants qui risquent d’influencer l’évolution de l’économie du Canada et de
l’Outaouais au cours des prochaines années sont nombreux et souvent inter-reliés. La faiblesse
du dollar américain, les difficultés financières d’un grand nombre de pays développés et la forte
croissance économique des pays émergents provoquent une certaine redistribution de la richesse
mondiale. Cette redistribution stimule la demande pour des biens qui exigent une plus grande
utilisation de ressources naturelles. Ceci combiné à une raréfaction de ressources exploitables à
faible coût provoque une hausse du prix en termes réels d’un grand nombre de matières
premières. La hausse du prix de ces produits stimule l’économie canadienne mais contribue à la
force du dollar canadien.
Page 24
Les changements climatiques et une éventuelle taxe sur le carbone ou un SPE risquent de
provoquer des bouleversements dans plusieurs sphères d’activité économique. Cela combiné à la
forte hausse du prix du pétrole milite en faveur d’une certaine électrification du transport et à une
demande accrue pour l’électricité surtout si elle est d‘origine hydro-électrique ou éolienne. A ce
chapitre le Québec est très bien positionné. Si un SPE est retenu, une nouvelle réflexion
profonde sur l’exploitation de la forêt deviendra nécessaire puisque les paramètres des marchés
auront complètement changé. Une première réflexion a d’ailleurs été nécessaire en raison des
changements structurels provoqués par l’informatisation de la société et par la plus grande
utilisation de fibre recyclée dans la fabrication du papier. Selon cette réflexion le retour à la
rentabilité passe par l’intégration des nouveaux produits et de la bioénergie aux produits
conventionnels. Mais pour réussir le model d’affaire actuel comprenant de grandes unités de
production commercialisant une commodité devra se transformer vers celui de produits
spécialisés à plus haute valeur ajoutée. Cette informatisation n’a pas fini de provoquer des
changements structurels dans d’autres domaines avec son lot de nouveaux emplois et de perte
d’emplois dans les secteurs qui se prêtent à la mécanisation et à la robotisation.
Finalement l’arrivée des baby-boomers à la retraite dans le contexte de l’économie de la région
de la capitale nationale est indissociable de la situation budgétaire du gouvernement fédéral.
Dépendant des choix faits, le niveau et le type de développement économique seront différents.
Le développement de l’économie de l’Outaouais sera également influencé par la fin de travaux
routiers importants aux autoroutes 5 et 50 ainsi que par un meilleur lien à l’aéroport de Mirabel.
Page 25
BIBLIOGRAPHIE
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