faible étant donné les ventes actuelles
en ligne et devrait croître nettement
dans cette décennie.
Selon M. Tajirian, le PPC consti-
tue une activité importante en forte
croissance elle aussi. Les ventes sont
d’un milliard $US en ce moment;
elles étaient pratiquement nulles il y
a quatre ans. Le PPC est en voie de
supplanter les annonces Internet
comme source de revenus. Mais sur-
tout, les propriétaires de noms de
domaine, recevant une proportion
élevée des revenus de PPC, peuvent
bien profiter de la publicité occa-
sionnée par Internet.
Fait à noter, un bon site Internet
spécialisé (par exemple, Mesothe-
lioma Attorney, Structured Settle-
ments) peut contenir des liens qui
produisent jusqu’à 100 $US par clic.
C’est dire jusqu’à quel point ces réfé-
rences peuvent être valables, même
sur Internet. Or, ce sont les noms de
domaine qui héritent de cette valeur,
en tant que sources de revenus.
Mais M. Tajirian illustre certains
problèmes propres au modèle PPC.
D’abord, comme il reçoit des revenus
de publicité à chaque clic, le proprié-
taire du site pourrait créer des reve-
nus pour son propre site en cliquant
lui-même sur les liens (un problème
de risque moral). Ensuite, puisque
l’annonceur doit payer tous les clics,
ses concurrents pourraient vouloir le
submerger en cliquant (un problème
d’autosélection).
C’est qu’il est difficile d’évaluer la
«qualité» des clics. On ne peut vrai-
ment savoir qui clique et pourquoi.
On ne sait surtout pas si une vente en
résultera. C’est pourquoi M. Tajirian
croit que le secteur migrera vers un
modèle Pay Per Action, plus efficace,
par lequel les revenus publicitaires
sont versés seulement si une vente se
produit. De tels revenus sont possi-
blement fonction de la valeur des
ventes, avec des montants de PPC
fondés sur la qualité de l’achalandage.
Une source de placement
De tels développements caractéri-
sent le marché secondaire des noms
de domaine comme une source en
devenir de placements alternatifs. De
récents événements en témoignent
d’ailleurs.
D’abord, les noms à une lettre (tels
que A.com) pourraient être mis sur le
marché. On s’attend à des ventes de
plus d’un million $US. Les noms
Fish.com et Bills.com ont été récem-
ment vendus à 1020000$US et
964500$US respectivement.
Ensuite, les noms de domaine
peuvent servir à constituer des fidu-
cies de revenu: la société Internet
REIT LP de Houston récolte
250 millions$US pour faire l’achat de
portefeuilles de noms de domaine
afin d’en faire une source de revenus
réguliers pour leurs investisseurs (on
peut en effet voir ceux-ci comme des
«actifs d’immobilier commercial sur
Internet»). De plus, les sociétés de
capital privé et les investisseurs for-
tunés constituent des tels porte-
feuilles pour profiter de ce marché.
En 2004, la société Marchex de
Seattle a versé 164 millions $US pour
acheter un portefeuille de plus de
100 000 noms de domaine. Enfin, les
sociétés telles que DomainMart
gèrent des fonds de placement privé
dans les noms de domaine.
En bref, les investisseurs avertis
s’accaparent les noms de domaine mal
gérés pour en maximiser la valeur.
En quoi cela s’avère t-il intéres-
sant? Grâce à deux facteurs financiers
fondamentaux, selon M. Tajirian: les
ratios cours/bénéfices et les flux
monétaires. M. Tajirian a complété
une recherche2montrant que les
revenus issus des noms de domaine
sont bon marché et donc que ces
noms sont sous-évalués. C’est que
l’efficacité de ce marché et les
niveaux d’information que l’on y
retrouve sont bien faibles.
De plus, les flux monétaires pro-
duits par les annonces commanditées
sur des noms de domaine peuvent
être grandement améliorés. Ces flux
sont fonction de la qualité de la
monétisation, elle-même fonction
des taux de PPC, du nombre de
recherches et de la qualité de l’acha-
landage. En fin de compte, le place-
ment de noms de domaine dans des
portefeuilles constitue actuellement
un placement alternatif.
M. Tajirian est l’un des rares ana-
lystes ayant développé des modèles
de prévision pour permettre la sélec-
tion et l’évaluation des portefeuilles
de noms de domaine. Il a également
été engagé comme témoin expert
dans des causes d’évaluation de noms
de domaine. Selon moi, nous assis-
tons au départ d’une tendance de pla-
cement alternatif intéressante.
Pierre Saint-Laurent, M. Sc., CFA,
CAIA, est président d’ActifConseil à
Montréal. On peut lui écrire à
Internet au www.actifconseil.com.
OC
MARS 2006
29
GESTION D’AVOIR
1On peut les consulter en ligne à www.DomainMart.com.
2http://www.domainmart.com/news/PE_value.htm
1en $US,octobre 2004
Source:A.Tajirian/DomainMart Inc.
PAY PER CLICK (PPC) MOYEN (GOOGLE ET YAHOO-OVERTURE) PAR MOT CLÉ TYPE1
Société par actions californienne (California corporation)
Conseils en matière de crédit (credit counseiling)
Fraude en placements (Investment fraud)
Logiciels du secteur manufacturier (manufacturing software)
Avocats en recours contre le mésothéliome (mesothelioma lawyer
Règlements structurés (structured settlements)
Consolidation de prêts étudiants (student loan consolidation)
0 1020304050607080
$US