Atelier Avenir Accueil Familial
Prendre soin d’un enfant placé c’est aussi « prendre soin » de ses
parents !
Le père ou la mère est sujet de la discussion, sujet d’observation, sujet de droit, sujet
à caution..., assujetti à l’institution. Avons-nous le souci du parent ou attendons-nous
juste qu’il adhère à la contrainte ? Il nous appartient de le reconnaître alors même qu’il
a été privé de son enfant et que la séparation le désapproprie quotidiennement d’une
grande partie de ses fonctions.
Il y a de l’irréparable dans l’histoire des familles dont les enfants sont placés. Que
faisons-nous de cet irréparable ? Les parents participent de façon consciente ou non,
à ce que certains cliniciens appellent la rupture du « pacte symbolique » qui les unit à
leur enfant. De leur côté, les institutions ont une responsabilité dans les effets de
déliaison contenus dans les propositions de placement.
Notre regard sur les parents et notre façon d’accueillir leurs possibles et leurs
empêchements vont permettre à l’enfant de construire ses représentations et son
propre récit de son histoire familiale.
Le Placement Familial du XXIème siècle peut-il encore être pensé
comme un soin ? La séparation comme un « acte thérapeutique » ?
Qu’en est-il aujourd’hui pour les enfants placés de la nécessaire élaboration de la
rencontre avec les drames psychiques propres au lieu familial : le mystère des
origines, l’élaboration du lien premier à la mère, l’avènement du tiers, la différence des
sexes et l’interdit de l’inceste ? Quels sont les destins de ces interrogations
psychiques structurales pour le sujet enfant dans le contexte actuel ?
Culture gestionnaire de l’institution, paupérisation de la pédopsychiatrie, illusion de la
réparation… risquent de délégitimer notre mission et de laisser l’enfant à sa solitude.
Les concepts de traumatisme, de répétition et de séparation psychique restent au
centre de notre réflexion, même si la pression est forte de céder au factuel, à
l’urgence.
Au cours de cette journée d’étude, nous tenterons de nous dégager des pièges de
l’idéalisation, de dépasser colère, indignation et découragement, en évitant les écueils
de la pensée déterministe et de l’application stricte de protocoles. Ainsi nous pourrons
mettre au travail nos pratiques d’accompagnement en Placement Familial afin qu’elles
soient réellement centrées sur l’enfant et les liens qui le constituent.