
HIGHLIGHTS 2016 1112
possible chez un patient, alors qu’elle provoquera des
symptômes chez un autre patient [].
Chaque patient possède donc une zone de confort spé-
cique individuelle en termes de positionnement de la
prothèse []. Il est dès lors judicieux de ne pas considérer
les valeurs mesurées d’orientation de la prothèse comme
des valeurs absolues, mais de les mettre en corrélation
avec les symptômes cliniques, l’anamnèse et les résul-
tats d’examen dans l’esprit du «concept du puzzle» [].
Un positionnement non optimal de la prothèse de genou
est uniquement problématique lorsqu’il occasionne
des symptômes correspondants [].
A l’avenir, il convient donc améliorer la planication
avant la pose de la prothèse de genou an de réduire la
problématique inhérente à la prothèse de genou dou-
loureuse. Une possibilité serait de réaliser la plani-
cation en D, et non pas en D comme c’est le cas ac-
tuellement.
Traitement de la prothèse de genou
douloureuse
C’est uniquement lorsque la/les cause(s) des symp-
tômes parvient/parviennent à être correctement iden-
tiée(s) que le traitement consécutif peut apporter une
amélioration pour le patient [].
Les principales composantes du traitement conser-
vateur sont un traitement de la douleur et une physio-
thérapie adaptés au patient []. Face à un problème
mécanique évident ou à une infection, il est le plus
souvent judicieux d’attendre mois avant d’entre-
prendre une nouvelle opération, car une amélioration
des symptômes peut encore être espérée avec un trai-
tement conservateur ciblé []. Cette information doit
aussi clairement être communiquée au patient. De notre
point de vue, une évaluation des troubles fonctionnels
conjointement avec le physiothérapeute devrait faire
partie du bilan standard chez ce groupe de patients
délicat []. Il est surprenant de constater toutes les amé-
liorations qui peuvent encore être obtenues pour le
patient moyennant ce biais-là.
En l’absence d’amélioration des symptômes après
l’épuisement de toutes les options thérapeutiques
conservatrices, l’indication d’une opération de révision
peut à nouveau être évaluée [].
Système de feux de signalisation
Il n’est aujourd’hui plus admissible de pratiquer une
révision en cas de douleurs d’origine indéterminée [].
Seuls les patients avec une cause des symptômes clai-
rement identiée et une amélioration prévisible après
la révision devraient être opérés []. A cet eet, nous
utilisons un système de feux de signalisation, qui classe
les indications de révision en trois catégories (verte,
orange, rouge) [].
La catégorie
«verte»
englobe les patients pour lesquels
le puzzle diagnostique a livré une image claire. Il s’agit
notamment de:
– problèmes clairement mécaniques, comme par ex.
sollicitation excessive du tractus ilio-tibial et ano-
malie de la course rotulienne dans le cadre d’une
instabilité asymétrique à mi-exion dans un com-
posant prothétique fémoral avec une forte rotation
interne;
– infection;
– descellement des composants prothétiques;
– instabilité;
– raideur d’origine mécanique ou liée à une instabilité.
Sont typiquement classés dans la catégorie
«orange»
les patients chez lesquels certaines parties du puzzle
sont facilement reconnaissables tandis que d’autres
parties restent confuses. Il s’agit typiquement de:
– raideur liée à une rotule basse dans le cadre d’une
ligne articulaire déplacée;
– syndrome douloureux régional complexe (SDRC);
– aections neurologiques progressives sous-jacentes.
Les patients de la catégorie
«rouge»
, autrement dit ceux
chez qui une révision chirurgicale n’est pas indiquée,
sont ceux chez lesquels les symptômes et résultats
d’examen ne concordent pas.
Par ailleurs, il existe des facteurs spéciques au pa-
tient, qui peuvent avoir une inuence négative sur le
résultat après la révision et qui doivent dès lors être
pris en compte dans l’évaluation de l’indication []. Il
s’agit par ex. d’attentes trop élevées et irréalistes du pa-
tient, de problèmes psychiques chroniques, de la
dépendance à des médicaments, à des drogues ou à
l’alcool et de tous les facteurs pouvant contribuer à un
manque d’observance et à des problèmes durant la
réhabilitation.
Disclosure statement
L’auteur n’a pas déclaré des obligations nancières ou personnelles
en rapport avec l’article soumis.
Références
Hirschmann MT, Becker R, editors. The unhappy total knee
replacement – a comprehensive review and management guide.
Cham, Heidelberg, New York, Dordrecht, London: Springer; .
Kniedoktor.ch (site internet). Basel: Diagnostisches
Aklärungsschema für schmerzhae Knieprothesen (mise à jour
sept. ).
Correspondance:
PD Dr méd.
Michael Hirschmann
Teamleiter Kniechirurgie,
Leitender Arzt
Klinik für Orthopädische
Chirurgie und Traumatologie
des Bewegungsapparates,
Kantonsspital Baselland
CH- Bruderholz
Michael.Hirschmann[at]
unibas.ch
www.kniedoktor.ch
SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE 2016;16(51–52):1110–1112