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Vue aérienne de l'École militaire dans l'entre-deux-guerres (Archives de l'École royale militaire).
BRUXELLES_EXTENSION_EST
École royale militaire
Région de Bruxelles-Capitale
INVENTAIRE DU PATRIMOINE
ARCHITECTURAL
HENRI MAQUET - 1895-1913
VAN DIEVOET - 1895-1913
AR-TE (ASSAR SA & TEAMS SA) -
1994-2008
NÉOCLASSICISME
ÉTABLISSEMENT SCOLAIRE
CHAPELLE
Avenue de la Renaissance 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33
Rue Léonard de Vinci 1, 5, 7, 9, 11
Rue Hobbema 2, 8
Avenue de Cortenberg 115
Description
Vaste complexe militaire conçu à partir de 1895 et achevé en 1913,
dans le style néoclassique monumental caractéristique du règne de
Léopold II. L'ensemble est rénové entre 1996 et 2008.
Historique
L'École militaire est créée par l'arrêté royal du 07.02.1834, sous
l'impulsion du roi Léopold Ier qui en confie la fondation à un militaire
d'origine française, le général Jean Chapelié. Installée à l'origine rue
de Namur (n° 4-12), dans l'ancienne Abbaye de Coudenberg, l'école
déménage en 1874 pour s'implanter sur le site de l'ancienne Abbaye
de La Cambre. Dans ces locaux s'installe également l'École de
Guerre, créée par l'arrêté royal du 12.11.1869 et destinée aux
officiers d'État-major. Une dizaine d'années plus tard, vu le manque
de place, la vétusté et l'insalubrité des bâtiments, les écoles se
mettent en quête d'un nouvel emplacement.
C'est dans les années 1900 que l'École royale militaire s'installe à
l'extrémité du quartier Nord-Est, dans un vaste îlot délimité par
l'avenue de la Renaissance, la rue Léonard de Vinci, l'avenue de
Cortenberg, ainsi que les rues du Noyer et Hobbema. Bien plus
étendu que les autres, cet îlot n'était pas prévu à l'origine. À son
emplacement, le plan d'aménagement du quartier de l'architecte
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PAGE 2/21 Gédéon Bordiau, approuvé par l'arrêté royal du 20.12.1875,
prévoyait en effet sept îlots délimités par des rues se croisant à
angle droit. Ces divers îlots ont été rassemblés pour n'en former
qu'un seul, grâce à une politique d'acquisitions et de négociations
menée par le Ministère de la Guerre avec la Ville de Bruxelles.
Tout commence en 1889. Inquiète de la lenteur du développement
du quartier Nord-Est, la Ville émet à cette époque le souhait de voir
l'École militaire s'installer avenue de la Renaissance, afin d'activer
l'essor de la zone. Dans ce but, elle propose au Ministre de la
Guerre de céder gratuitement à l'État les nombreux terrains qu'elle
possède dans trois îlots prévus sur le plan de Bordiau vers l'avenue
de la Renaissance, qui correspondent à la moitié sud de l'école
actuelle. Reste alors à l'État à acquérir les terrains de cette zone
appartenant à des particuliers et aux Hospices de la Ville de
Bruxelles.
Situé aux portes de la ville, à proximité du Tir national inauguré en
1889 sur le plateau de Linthout, le long de l'actuel boulevard Reyers,
l'emplacement reçoit l'approbation du Ministère de la Guerre. En
1890, cependant, le Ministre estime la superficie proposée
insuffisante : il demande que l'École militaire puisse s'étendre vers le
nord sur trois autres îlots, l'un d'eux, bordé par ce qui devait être la
rue Van der Goes, devant accueillir l'École de Guerre.
En séance du Conseil communal du 09.06.1890, la Ville accepte de
céder gratuitement à l'État les terrains lui appartenant sur l'entièreté
du site demandé par le Ministère, entre l'avenue de la Renaissance
et la rue Van der Goes. En 1895, le Ministre de la Guerre confirme
définitivement le choix de cet emplacement. Un plan d'implantation
est alors mis à l'étude et un concours est lancé pour la conception
des façades des bâtiments, auquel onze concurrents participent. Un
projet d'élévation signé par l'architecte Henri Van Massenhove est
par ailleurs conservé, daté de 1902. C'est finalement Henri Maquet,
architecte du roi Léopold II, qui se verra confier l'architecture des
bâtiments.
En 1899, le Département de la Guerre acquiert la pointe nord de
l'actuel site, à l'angle de l'avenue de Cortenberg et de la rue du
Noyer. La rue Van der Goes est en conséquence supprimée, par
l'arrêté du Collège du 02.10.1899. La même année, le plan
d'implantation de l'école, signé par le service technique du Génie,
l'architecte Van Dievoet et le commandant Dubuisson, est soumis à
la Ville. Il est approuvé par dépêche ministérielle du 14.11.1900.
Pour l'architecture du complexe, Henri Maquet s'est inspiré de
l'École militaire de Paris, conçue au XVIIIe siècle par l'architecte
Jacques Ange Gabriel. Bien équipé, il est doté dès l'origine d'un
système de chauffage central, de laboratoires, ainsi que
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PAGE 3/21 d'installations sportives et de cavalerie modernes. Les élèves
investissent les nouveaux locaux dès 1909. Les travaux se
poursuivent jusqu'en 1913.
L'année suivante, les Allemands investissent le complexe et l'école
ferme ses portes. Ils la quittent le 16.11.1918, après avoir dépouillé
les locaux de tout leur équipement. L'école réouvre officiellement le
08.12.1919.
Durant l'entre-deux-guerres, les installations scientifiques se
développent, notamment les laboratoires de physique et de chimie.
En 1935, à l'occasion de son centenaire, l'institution reçoit le nom
d'École royale militaire, une appellation confirmée par l'arrêté royal
du 14.01.1936.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments sont à nouveau
occupés par les Allemands et leurs équipements dispersés au départ
de ceux-ci. Lorsque l'école réouvre, en 1946, son enseignement est
rénové et ses installations scientifiques subissent une profonde
modernisation.
Au fil des ans, divers travaux de transformation et d'aménagement
sont entrepris. En 1962 est ainsi conçu un « centre des sciences
nucléaires » au sud du manège.
À la fin des années 1980, une rénovation profonde du site s'impose.
L'infrastructure est en effet devenue obsolète, les bâtiments sont
vétustes et inadaptés. Le manque de place devient en outre criant.
Et pour cause, entre le début du XXe siècle et les années 1990, le
nombre d'élèves passe de 450 à 800, soit près du double.
Parallèlement, en 1991, l'ancienne École de Guerre – devenue
l'Institut royal supérieur de Défense en 1978 – quitte le site pour
s'implanter à Laeken dans l'ancienne École royale des Cadets, ce
qui rend nécessaire une réorganisation des espaces.
Le 01.07.1991, les Forces armées lancent donc un concours d'idées
pour la restructuration de l'École royale militaire. Le but est de
concevoir un projet global comprenant la rénovation des bâtiments
les plus intéressants et le remplacement des autres.
Neuf bureaux d'études participent au concours. Les lauréats sont le
bureau Tractebel Development SA et l'association d'architectes
AR-TE (ASSAR SA et TEAMS SA). Le permis est accordé en 1994.
Les travaux sont échelonnés entre 1996 et 2008, afin d'assurer la
continuité du fonctionnement de l'école.
Parallèlement, sept bâtiments du complexe font l'objet d'un
classement, par arrêté du Gouvernement de la Région de
Bruxelles-Capitale du 23.03.1994.
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PAGE 4/21 Implantation
À l'origine, le site se divisait en quatre quartiers. Le plus grand, celui
de l'École militaire, avec entrée avenue de la Renaissance, occupait
grosso modo la moitié sud du site. Les autres se partageaient la
moitié nord : celui de l'École d'Application, accessible par le n° 11 de
la rue Léonard de Vinci, celui de l'École de Guerre, avenue de
Cortenberg n° 115, et enfin le quartier de la Cavalerie, bordant les
rues du Noyer et Hobbema.
Les élèves suivaient un cursus de deux ans à l'École militaire puis de
deux ans et demi à l'École d'Application. L'École de Guerre était,
elle, réservée aux officiers d'État-major. Le quartier de la Cavalerie
abritait les chevaux servant aux trois écoles, ainsi que son
personnel.
Quartier de l'École militaire
À front de l'avenue de la Renaissance se dressent trois corps de
bâtiment. Dans l'axe, le bâtiment principal (B), qui abritait au
rez-de-chaussée des bureaux, deux salles d'examen, une salle de
lecture et une bibliothèque. Un escalier d'honneur mène au premier
étage, où se trouvent encore le bureau du général à la tête de
l'école, le grand auditorium et la chapelle.
Les bâtiments latéraux (A et C) abritent chacun quatre logements de
fonction, dotés de jardins privés. Dans l'aile A logeaient à l'origine le
commandant et le commandant en second de l'école, le capitaine
instructeur et l'officier instructeur adjoint. L'aile C accueillait le
directeur des études, l'officier payeur, l'inspecteur des études et le
médecin.
À l'arrière du bâtiment B, s'étend la cour d'honneur, rectangulaire.
Celle-ci était à l'origine bordée, côté rue Hobbema, par l'infirmerie
des élèves (H) et son jardin.
Au-delà de la cour d'honneur, se répartissent quatre blocs à usage
des élèves (D, E, F et G) autour d'une vaste cour dite de l'École
militaire. Le rez-de-chaussée des blocs parallèles E et G abritaient
respectivement le réfectoire, communiquant avec les cuisines au
sous-sol, et le préau. Dans le bloc D prenaient place des salles
d'escrime, d'armement, de lecture, ainsi que de jeu et dans le bloc F
des amphithéâtres, laboratoires de chimie et de physique. Au
premier étage des quatre bâtiments se trouvaient des bureaux,
amphithéâtres et salles d'étude, au second les dortoirs des élèves.
À front des rues Léonard de Vinci et Hobbema, étaient
respectivement implantés les bâtiments K et I. Séparé du bâtiment E
par la cour de la Buanderie, le bâtiment K abritait les dépendances
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PAGE 5/21 de l'école. Plus au nord, l'aile s'accompagnait des locaux des
machines et des chaudières, ainsi que d'un bassin de natation
couvert. Séparé du bâtiment G par la cour du Gymnase, le bâtiment I
abritait une salle de gymnastique au rez-de-chaussée et une salle de
dessin à l'étage.
Quartier de l'École d'Application
Quatre bâtiments prennent place autour du jardin de l'Application. Le
bâtiment M, au n° 11 de la rue Léonard de Vinci, abritait entre autres
la salle à manger, le fumoir, des salles d'examens et d'escrime. Les
trois autres blocs (O, P et Q) comprenaient au rez-de-chaussée des
salles d'étude, amphithéâtres et bureaux, tandis que les chambres
des élèves occupaient les étages. Parallèlement au bloc O, du côté
de l'École militaire, se trouvait le bâtiment N, abritant des musées de
mécanique, d'artillerie, de construction, de fortification et de
géologie.
Quartier de l'École de Guerre
Au n° 115 de l'avenue de Cortenberg, se dresse le bâtiment principal
de l'École de Guerre (R), dans lequel prenaient place le
commandement de cette institution, ainsi qu'une bibliothèque, une
salle de lecture, la cantine et le fumoir des officiers-élèves. Trois
autres bâtiment s'organisaient à l'origine autour d'un jardin : au sud
celui abritant les salles de cours (S), au nord des écuries (U) ; à l'est,
un petit volume à porche axial (T) servait de dépendances.
Quartier de la Cavalerie
Le quartier de la Cavalerie se déployait à front de rue, sur les parties
nord et nord-est du site. Le bâtiment Z, avenue de Cortenberg,
servait de dépendances. Des écuries (X et Y) s'étiraient rues du
Noyer et Hobbema, bordant la cour de la Cavalerie. Plus au sud, le
bâtiment V abritait le manège, séparé de l'École d'Application par
une carrière, un manège à ciel ouvert avec piste d'obstacles.
Description
Sobres et monumentales, les constructions originelles de l'école
s'inspirent de l'architecture de l'Antiquité avec une certaine emphase
caractéristique de l'époque de Léopold II. Bien que variées, leurs
façades présentent des caractéristiques communes : des travées en
ressaut groupées dans l'axe ou latéralement, des pilastres colossaux
bordant les travées, des fenêtres rectangulaires, certaines flanquées
de pilastres ou coiffées d'un entablement ou d'un fronton. Des
trophées ajoutent une touche martiale à certains bâtiments.
À l'exception de ceux situés à front de l'avenue de la Renaissance,
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