Vos options - Société canadienne de la sclérose en plaques

VOS OPTIONS : Évaluer les risques et les bienfaits des médicaments contre la SP 1
Vivre avec la SP
On croit que la sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui serait
attribuable à l’attaque des cellules du système immunitaire contre la gaine
protectrice (appelée myéline) des bres nerveuses du système nerveux central
(cerveau et moelle épinre). Aux premiers stades, des épisodes d’inam-
mation (appelés poussées) provoquent divers sympmes sensoriels (par ex. des
fourmillements ou des picotements) ou musculaires (par ex. de la faiblesse ou
des diculs de locomotion). À la longue, l’aggravation de la rioration
neuronale (appelée neurodégénérescence) peut entraîner des incapacités
permanentes.
La SP est le plus souvent diagnostiqe chez des personnes dont l’âge varie
de 20 à 40 ans. En néral, elle se présente d’emblée sous une forme cyclique
(poussées-rémissions). Ce type d’évolution se caracrise par des poussées
occasionnelles, durant lesquelles les symptômes s’aggravent, suivies de périodes
de mission les sympmes satnuent. Au l du temps, on assiste à une
lente rioration du tissu nerveux et, dans de nombreux cas, à l’installation
de la forme dite progressive secondaire de la maladie. À ce stade, la fréquence des
pouses diminue, mais les fonctions touchées continuent de se tériorer.
Dans la forme cyclique, les symptômes ressentis lors d’une poussée s’estompent
souvent une fois la poussée terminée. Dans la forme progressive secondaire,
les symptômes présents lors des poussées peuvent, quant à eux, devenir
permanents. Par exemple, si vous pouviez marcher sur une distance de deux
rues sans diculté, votre capacité de marche pourrait alors être réduite à une
rue ou moins. Et tout nouveau symptôme, par exemple des engourdissements,
pourrait persister.
La SP est une maladie imprévisible. Son évolution est très variable et ses eets
sont diérents d’une personne à l’autre. Les poussées de la maladie peuvent être
espaes de quelques mois ou de plusieurs années. Elles sont généralement légères
(engourdissements, vision trouble), mais peuvent aussi être graves. Certaines
personnes constatent que leur état se riore notablement d’année en ane.
D’autres peuvent avoir la SP durant des décennies sans que leurs activis de la
vie quotidienne n’en soient perturbées pour la peine. L’imprévisibilité est l’un
des plus grands obstacles posés par la SP. En eet, il est dicile de ne pas savoir
quand la prochaine pouse surviendra, comment vous vous sentirez tel ou tel
jour et dans quel état vous serez dans quelques années.
© Société canadienne de la sclérose en plaques, 2011. Tous droits réservés.
Aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite de quelque
manière que ce soit sans le consentement écrit de la Société canadienne de la
sclérose en plaques.
Les opinions émises dans le présent document ne reètent pas nécessairement
l’opinion ni les recommandations du commanditaire. Consultez les renseignements
thérapeutiques des diérents produits avant d’entreprendre l’un ou l’autre des
traitements décrits dans la présente.
Imprimé au Canada
Société canadienne de la sclérose en plaques
Numéro sans frais au Canada : 1 800 268-7582
Courriel : info@scleroseenplaques.ca
Site Web : www.scleroseenplaques.ca
La Société canadienne de la sclérose en plaques aimerait remercier l’inrmier et les
inrmières des cliniques canadiennes de SP ci-dessous pour leurs conseils pratiques
et pour leur précieuse collaboration dans la préparation de cette brochure :
Bonnie Blain, Red Deer, AB; Annie Bourbeau, Charny, QC; Line Boutin, Québec, QC;
Janice Britz, Saskatoon, SK; Janet Brown, Saint-Jean, NL; Jennifer Boyd, Toronto,ON;
Kathleen Carr, Toronto, ON; Sheryl Clarke, Toronto, ON; Cathy Edgar, Kingston, ON;
Sheilah Frost, Victoria, BC; Colleen Harris, Calgary, AB; Michael Kehoe, Halifax, NS;
Connie Lamothe, Thunder Bay, ON; Victoria Landry, Winnipeg, MB; Diane Lowden,
Montréal, QC; Lynn MacMillan, Toronto, ON; Lynn McEwan, London, ON; Michelle Milot,
Greeneld Park, QC; Linda Plasche, Kelowna, BC; Josée Poirier, Montréal, QC;
Maria Skrypka, Hamilton, ON; Nancy Soucy, Ottawa, ON.
VOS OPTIONS : Évaluer les risques et les bienfaits des médicaments contre la SP2 VOS OPTIONS : Évaluer les risques et les bienfaits des médicaments contre la SP 3
Évaluer les bienfaits
et les risques
La SP n’évolue pas toujours de la même façon. C’est pourquoi le
traitement doit être individualisé. Le choix du traitement sera donc
personnel et fondé sur de nombreux facteurs. Certains de ces facteurs
seront d’ordre médical et devront être abordés avec votre médecin.
Par exemple, des changements dans votre état pourraient justier
un changement de médicament. D’autres facteurs concerneront
vos préférences, votre mode de vie et votre personnalité. Lorsque
vous examinez vos options, il importe de déterminer l’importance
que vous accordez aux bienfaits et aux risques potentiels de chacune
d’elles.
Tous les médicaments même les analgésiques et les suppléments en
vente libre peuvent avoir des eets indésirables. Un médicament
puissant peut être plus ecace qu’un autre, mais peut entraîner des
eets secondaires plus graves que ce dernier.
Par conséquent, il faut bien peser le pour et le contre dans le
choix d’un médicament : plus il est puissant, plus le risque d’eets
secondaires graves est élevé ; s’il est moins puissant, le risque d’eets
secondaires graves sera moindre. Le mot clé dans les deux scénarios
est risque. Quel niveau de risque êtes-vous prêt à courir ?
La réponse dépendra en partie de la nature des bienfaits du
médicament ainsi que du type et du degré de risque en jeu. Par
exemple, lors d’un investissement, opteriez-vous pour un placement
sûr à un taux d’intérêt de 1 % ? Ou pour un placement à un taux
d’intérêt de 5 % dont le risque de perdre 20 % de votre mise serait
de 10 % ? Ou encore pour un placement à un taux d’intérêt de 25 %
où votre risque de perdre 50 % de votre mise serait de 15 % ? Il n’y a
pas de « bonne » ni de « mauvaise » réponse à cette question. Il s’agit
de choisir l’option qui vous convient le mieux.
Limportance
du traitement
Non traitée, la SP peut causer des lésions permanentes au cerveau et à la
moelle épinière. C’est pourquoi il est si important de traiter cette maladie.
Les médicaments peuvent aider à contenir l’inammation des bres
nerveuses, à réduire les lésions inammatoires observées sur les clichés
d’IRM et, généralement, à diminuer la fréquence et la gravité des poussées
de SP. Freiner la détérioration neuronale peut aussi prévenir l’aggravation
des incapacités observée au cours de l’évolution de la SP. C’est la raison
pour laquelle votre médecin vous a probablement conseillé d’amorcer un
traitement le plus tôt possible. La meilleure chose à faire est de contrer
d’emblée la détérioration des bres nerveuses et ainsi éviter que de nouveaux
symptômes n’apparaissent et ne deviennent irréversibles.
Au cours de la longue histoire de la SP, aucun médicament ne s’est montré
ecace contre cette maladie. Mais tout a changé dans les années 1990 avec
l’avènement du premier médicament modicateur de l’évolution de la SP.
Aujourd’hui, les médicaments employés contre la SP sont les interférons
bêta (AvonexMD, BetaseronMD, ExtaviaMD et RebifMD), l’acétate de glatiramère
(CopaxoneMD) et le natalizumab (TysabriMD). Ils sont tous indiqués pour la
forme cyclique (poussées-rémissions) de SP, bien que certains d’entre eux
(BetaseronMD, ExtaviaMD, RebifMD et d’autres) soient également utiles contre
la forme progressive secondaire de la maladie. Pour en apprendre davantage
sur ces médicaments, rendez-vous au www.scleroseenplaques.ca.
Tous ces médicaments sont présentés sous forme injectable. On cherche
actuellement d’autres moyens de combattre la SP, et plusieurs médicaments
contre cette maladie dont certains sont présentés sous forme de comprimés
sont actuellement en voie d’élaboration. L’ecacité de ces derniers
pourrait être supérieure à celle des premiers. Mais diérents mécanismes
d’action peuvent donner lieu à diérents risques et eets secondaires qu’il
faudra prendre en considération.
Grâce à l’accroissement du nombre de traitements de la SP, vous aurez plus
d’options thérapeutiques. Cependant, la multiplication des médicaments
rendra plus dicile le choix du traitement idéal pour vous.
VOS OPTIONS : Évaluer les risques et les bienfaits des médicaments contre la SP4 VOS OPTIONS : Évaluer les risques et les bienfaits des médicaments contre la SP 5
les incapacités. Il faudra attendre qu’un nombre su sant de personnes
aient suivi un traitement pendant un nombre su sant d’années avant de
pouvoir nous prononcer sur les propriétés préventives des médicaments
à l’égard des incapacités. Nous espérons qu’ils seront e caces dans ce
sens et que de nouveaux médicaments plus puissants y parviendront
encore mieux que les premiers.
Une puissance accrue augmente souvent les risques. Il importe donc
de comprendre la nature des risques en question et de connaître les
moyens de les diminuer, si possible.
Voyons maintenant comment évaluer les risques des traitements.
Quels sont les bienfaits
potentiels du traitement ?
Depuis l’avènement des médicaments contre la SP, il y a vingt ans, les bienfaits
des traitements ont été bien établis. Les médicaments actuels permettent
de réduire du tiers environ la fréquence des poussées l’exception du
natalizumab, médicament comportant plus de risques que les autres, mais
abaissant de deux tiers la fréquence des poussées). Ainsi, une personne qui
subit trois poussées par année n’en subirait probablement que deux si elle
était traitée. Les traitements o erts diminuent l’in ammation et, partant,
la détérioration des délicates bres nerveuses du système nerveux central
(cerveau et moelle épinière). Étant donné que les essais thérapeutiques ne
durent que deux ou trois ans et que les traitements e caces ne sont pas
o erts depuis 30 ans, il est toujours impossible d’a rmer que ces bienfaits
produiront une réduction importante des incapacités au cours des 20 ou
30 années durant lesquelles une personne vivra avec la SP. On espère
toutefois que le recours précoce à un traitement et la délité du patient à
celui-ci permettront d’amoindrir les incapacités que pourrait entraîner la
SP au long cours.
De manière générale, les nouveaux médicaments contre la SP – dont
certains seront sous forme de comprimés pourraient être plus puissants
que les anciens. Soulignons que c’est une erreur de croire qu’un comprimé
est moins e cace qu’une injection. La puissance d’un médicament est
déterminée par ses e ets sur l’organisme et non par sa forme. Il ne faut
donc pas supposer que les nouveaux médicaments o erts en comprimés
comporteront moins d’e ets secondaires que les produits injectables. Dans
l’évaluation des bienfaits d’un traitement, il importe de tenir compte des
points suivants :
Le bienfait le plus important du traitement, selon de nombreuses
personnes, est la prévention des incapacités au long cours. À l’heure
actuelle, on ne connaît pas les e ets à long terme des traitements sur
Une puissance accrue augmente souvent les risques. Il importe donc
de comprendre la nature des risques en question et de connaître les
moyens de les diminuer, si possible.
Voyons maintenant comment évaluer les risques des traitements.
VOS OPTIONS : Évaluer les risques et les bienfaits des médicaments contre la SP6 VOS OPTIONS : Évaluer les risques et les bienfaits des médicaments contre la SP 7
• Lesrisquespeuvent-ilsêtreréduits?
Les médecins connaissent de nombreux moyens de réduire les risques
d’eets secondaires ou d’en atténuer les conséquences. L’une des stratégies
les plus importantes consiste à surveiller étroitement le patient, surtout
durant les premiers mois du traitement. Cette démarche peut comporter
des analyses sanguines périodiques, par exemple. Votre médecin ou
votre inrmière vous dira quels examens sont nécessaires. Il importe de
se soumettre à ces examens puisqu’ils permettront à votre médecin de
réagir promptement au moindre problème.
• Vaut-ilmieuxquejechoisisseunmédicamentpuissant?
Certaines personnes répondent très bien à des médicaments dont les
bienfaits sont modestes et les eets secondaires, moins graves que ceux
des médicaments puissants.
• Quedois-jefaireunefoisletraitementchoisi?
Lorsque le traitement est choisi, il importe de bien le connaître et de suivre
les recommandations de vos médecins et de votre inrmière spécialisée
en SP. Vous devrez prendre votre médicament comme votre médecin l’a
prescrit et vous présenter à tous vos rendez-vous (consultations en clinique
et examens). Il est aussi primordial de signaler les eets secondaires que
vous croyez ressentir an que des mesures ecaces soient prises pour les
atténuer. Santé Canada assure également le suivi des eets indésirables
des médicaments grâce à son programme de pharmacovigilance.
Quels sont les
risques possibles
des traitements ?
Tous les médicaments (y compris les produits vendus sans ordonnance et
les produits naturels) comportent un certain degré de risque et peuvent
provoquer des eets indésirables. Ces eets sont parfois légers (par ex. une
sécheresse de la bouche), mais peuvent aussi être très graves, même si vous
ne les ressentez pas (par ex. des lésions hépatiques).
Il y a plusieurs points à prendre en considération lorsqu’on évalue les risques
d’un traitement :
• Dequellenatureestlerisque?
Avant de vous prescrire quelque médicament que ce soit, votre médecin
vous informera de la nature et du degré de gravité des eets secondaires
que le produit peut entraîner. Une autre question importante doit être
posée : les eets secondaires disparaissent-ils lorsqu’on cesse le traitement ?
• Quelestmontauxderisqued’éprouverdeseets
secondaires?
Bien que votre médecin ne puisse prédire que vous éprouverez l’un ou
l’autre des eets secondaires possibles, il peut vous indiquer les eets
secondaires qui risquent le plus de survenir.
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