lite
´, son ve
´cu, son entourage familial et social, sa culture et
le moment de sa vie.
Il ne faut pas sous-estimer ce que l’on pourrait appeler
l’histoire naturelle de la maladie. Le temps fait beaucoup
dans la modification des perceptions, car le traumatisme
du diagnostic s’atte
´nue, et notre fonctionnement psy-
chique explore des ressources qui nous e
´taient parfois
inconnues. Les re
´percussions du diagnostic e
´voluent donc
au fur et a
`mesure que le temps passe en vivant avec la
maladie.
LE PSYCHO-ONCOLOGUE, COMMENT ?
Vous connaissez souvent sa pre
´sence par l’interme
´diaire
d’une plaquette d’informations, d’un carnet de suivi, ou
encore d’un affichage ou
`figurent tous les nume
´ros de te
´le
´-
phone dont vous pourriez avoir besoin au cours du suivi de
votre maladie. L’e
´quipe infirmie
`re et aide-soignante, tou-
jours au plus pre
`s des patients et de leur famille, est le
premier soutien dans la prise en charge de cette maladie,
et si elle le juge opportun, elle vous proposera de rencon-
trer le psycho-oncologue.
Le psycho-oncologue vous propose un suivi psychologique.
Cela peut consister en de simples entretiens de soutien, ou
bien e
ˆtre un peu plus actif, et voir avec vous ce qui vous
fait souffrir, a
`quelle fac¸on de voir les choses est attache
´e
cette souffrance et de
´cider avec vous ce que l’ont peut en
modifier pour que vous puissiez vivre ce moment de la
maladie le mieux possible.
Ensemble vous pourrez mettre en lumie
`re quels sont les
comportements et pense
´es qui vous re
´ussissent le mieux
a
`vous en particulier, vous soutiennent et vous accompa-
gnent.
Le psycho-oncologue est la
`pour proposer une aide supple
´-
mentaire et non pour l’imposer. Il est un professionnel de
sante
´, donc soumis au secret professionnel, qui sera, en
prenant le temps, un tiers qui n’est pas affectivement
me
ˆle
´aux conse
´quences de la maladie sur votre vie et
peut donc vous aider a
`mettre e
´vidence ce qui est le plus
important pour vous et a
`relativiser certaines choses. Vous
pouvez donc, sans aucune crainte de jugement, exposer
vos difficulte
´sa
`penser votre vie, apprendre a
`parler de la
maladie a
`ce moment ou
`tout est bouleverse
´.
LE PSYCHO-ONCOLOGUE, POUR QUI ?
Pour tous ceux qui sont touche
´s de pre
`s ou de loin par la
maladie : les patients e
´videmment, mais aussi les conjoints
qui peuvent se sentir comple
`tement de
´munis, qui ne
savent pas s’ils font « bien ». Parfois un simple entretien
rassurant suffira.
Pour les enfants de patients malades, parce qu’il est plus
facile de poser ses questions a
`quelqu’un en blouse blanche
qu’on ne connaı
ˆt pas : on n’aura pas peur de lui faire du
mal ou de le mettre mal a
`l’aise.
Qu’est ce que le psycho-oncologue apporte aux patients/
familles ?
– Du temps et un temps de pause ;
– Une meilleure gestion des e
´motions.
–Une
´clairage sur les re
´actions des autres patients/de l’en-
tourage/de la socie
´te
´en ge
´ne
´ral ;
– Un « filet de se
´curite
´» en cas d’urgence ;
– Un relais, « huile dans les rouages » entre la famille et
l’e
´quipe soignante ;
–Un ro
ˆle d’orientation : kine
´, sexologue, sophrologue,
etc ;
–Unro
ˆle de conseil ponctuel « comment annoncer a
`mes
enfants…? » ;
– Une aide a
`la pre
´servation du lien familial ;
– Un suivi psychothe
´rapique si ne
´cessaire.
LE PSYCHO-ONCOLOGUE, QUAND?
Dans la plupart des cas, les patients/familles consultent
aux moments cruciaux de la maladie :
– apre
`s l’annonce de la maladie et avant le de
´but du trai-
tement ;
– quelques jours avant la fin du traitement ;
– en cours de re
´mission, en particulier au moment des
contro
ˆles ;
– au moment d’une re
´cidive ;
– en cas de de
´pression ou d’anxie
´te
´importante.
Mais aussi :
– quand un soignant vous le propose, souvent il vous
connaı
ˆt bien et connaı
ˆt bien la maladie ;
– quand vous ressentez cette longueur de la prise en
charge me
´dicale, que vous avez le sentiment de ne pas
en voir le bout ;
– quand venir a
`l’ho
ˆpital devient difficile, ou quand on
pense avoir envie de tout arre
ˆter ;
– quand on ne perc¸oit que les inconve
´nients des traite-
ments et plus les conse
´quences be
´ne
´fiques qui viendront
a
`plus long terme ;
– quand on ne parvient plus a
`parler de la maladie a
`ses
proches et que l’on peut avoir le sentiment de ne pas e
ˆtre
compris. Cette sensation peut e
ˆtre accentue
´e chez les
patients qui ont une maladie silencieuse : les autres ne
voient pas qu’ils ont une maladie si grave et, pensant
bien faire, sur-stimule les patients ou font comme si la
maladie n’existait pas, alors que la personne malade
peut avoir, a
`ce moment, besoin d’e
ˆtre soutenue et enten-
due dans sa lassitude douloureuse de vivre avec une mala-
die et des traitements si lourds et si envahissants dans la
vie quotidienne ;
– quand on se pose des questions auxquelles on ne trouve
pas de re
´ponse satisfaisante ou que l’on n’a pas envie de
les exposer a
`ses proches ;
– quand on se sent fatigue
´, las, e
´puise
´, stresse
´, anxieux,
triste ;
– et surtout quand vous en avez envie, quand vous vous
sentez pre
ˆt.
Re
´fe
´rence
1. Les malades prennent la parole. In :
Livre blanc des Premiers E
´tats ge
´ne
´raux
des malades du cancer.Re
´alise
´par la
Ligue contre le cancer. E
´ditions Ramsay,
1999.
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vol. 1 n°4
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avril 2009
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