INTRODUCTION au SECOND PRINCIPE de la THERMODYNAMIQUE
Le second principe de la thermodynamique décrit l’évolution d’un système vers un désordre plus ou moins grand. Il
permet la mesure de l’irréversibilité d’une transformation.
1 Définition de l’irréversibilité
1.1 Phénomènes d’évidence irréversibles
L’image de l’éléphant entrant dans un magasin de porcelaine (revue La Recherche) ou plus fréquent un château tombant
en ruines sont des phénomènes irréversibles. Irréversible dans le sens où il faudrait dépenser beaucoup d’énergie et de
temps pour recoller morceau par morceau , reconstruire pierre par pierre.
L’usure des pneus par frottement est un phénomène irréversible. Les dessins du pneu n’apparaissent plus, la gomme a
fondu dans le bitume de la route. Le pneu est fichu ; aucun espoir de le reconstituer neuf.
On jette un métal chaud dans de l’eau froide. Un équilibre de température s’établit. Si on ressort le métal, il ne va pas
redevenir chaud sans intervention extérieure qui coûte de l’énergie.
Ces exemples nous permettent de donner une première définition, simple, de l’irréversibilité:« est irréversible tout
processus dont le sens retour provoque l’hilarité ou l’incrédulité ».
Ils montrent surtout que les causes majeures de l’irréversibilité sont dues à des inhomogénéïtés de densité de matière, de
température ou de pression, ainsi qu’à l’existence des frottements.
L’irréversibilité est également liée à la notion de désordre, ou de perte d’informations.
Dans les exemples de l’éléphant et du château, la notion de désordre est évidente. La perte d’informations consiste à ne
plus connaître la disposition exacte des bibelots de porcelaine ou des pierres du château.
Dans les exemples du pneu ou du métal baigné, il fallait plus d’informations pour décrire l’état initial, ç-à-d pour détailler
le dessin des pneus, ou pour donner les 2 températures distinctes du métal et de l’eau .
La thermodynamique statistique est capable de dénombrer le manque d’informations sur un système et d’en mesurer la
perte ou le gain au cours d’une transformation. Ce dénombrement s’appelle l’entropie. Le calcul est hors programme mais
une annexe en donne la démarche. On retiendra pour l’instant :
Plus l’entropie est grande moins on a d’informations permettant de décrire le système, et donc plus le désordre est
grand.
1.2 L’irréversibilité dans un exemple scolaire
Imaginons un gaz enfermé dans un cylindre à l’aide d’un piston. On pose des petites masses successivement sur le piston.
L’état final est donc une compression très lente du gaz. Le travail des forces extérieures est égal à l’opposé du travail des
forces intérieures, c’est le fameux
. Si on enlève les masses petit à petit , comme les états de pression du gaz
suivent le déroulement inverse alors le travail dans le sens retour est l’opposé du travail dans le sens aller.
Imaginons maintenant la même situation de départ mais on place une grosse masse M sur le piston qui descend
subitement. Le travail des forces extérieures est donc celui de la force de pression extérieure et du poids Mg. Si on enlève
la masse M, le travail dans le sens retour ne va pas être l’opposé du travail sens aller car la force Mg a disparu des forces
extérieures. C’est la différence fondamentale qui permet de définir la réversibilité dans le premier cas (quand on souhaite
un état d’équilibre permanent entre le système et l’extérieur) et l’irréversibilité dans le second cas (quand l’équilibre n’est
atteint qu’à la fin).
Une transformation sera considérée réversible quand les échanges de travail et de chaleur sont rigoureusement inversés à
chaque intervalle de temps successif dans l’opération retour. Cela oblige à chaque instant à définir un état (p,V,T) du
système et à pouvoir dérouler en sens inverse ces états (p, V, T) comme le ferait un film à l’envers.
1.3 Constatation de l’irréversibilité chez les physiciens
L’expérience de Joule et le principe de Thomson
Cette expérience se résume ainsi : des palettes mises en rotation grâce à un système mécanique entraîné par la chute d’une
masse M permettaient le réchauffement du liquide qu’elles brassaient. Le refroidissement ultérieur de ce liquide jusqu’à
son état initial restituait l’énergie thermique au milieu extérieur. Un cycle avait été réalisé ce que traduit le premier
principe : !U= W + Q = 0 avec W>0 et Q<0 au cours de ce cycle.
Mais il est impossible en échauffant le liquide (Q>0) de faire tourner les palettes en sens inverse et de remonter la masse
M (W<0) de façon à ce que (-W) + (-Q) = 0 tout en retrouvant le liquide dans son état initial de température . Cela mène à
la constatation de l’impossibilité de réaliser un cycle moteur (W<0) monotherme , (avec un seul échange de chaleur au
cours du cycle). Ceci s’appelle le principe de Thomson.
Le principe de Clausius (1850)
Aucun transfert thermique n’a lieu spontanément d’un corps froid vers un corps chaud.