Les capacités motrices (ou qualités physiques)

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Les capacités motrices
(ou qualités physiques)
Raphaël LECA & E.Lê Germain
UFRSTAPS Le Creusot UE55 octobre 2009
Les capacités motrices
(ou qualités physiques)
E.Lê Germain – R.Leca
C t Universitaire
Centre
U i
it i C
Condorcet
d
t
UE 55 Stage
g en club sportif
p
Préambule
La performance sportive dépend de plusieurs
qualités en interaction :
z Des qualités mentales,
z Des qualités techniques et tactiques, Entraînement
z Des qualités physiques.
z Hasard,
Hasard chance
chance, conditions extérieures
extérieures, forme du jour
jour…
Selon le sport pratiqué
pratiqué, ces qualités déterminent la
réalisation de la plus haute performance possible. Leur
développement et leur place dans le processus
d’entraînement sont donc plus ou plus importants.
Définition
Selon R.Manno (Les bases de
l’entraînement sportif, Ed.Revue EPS, Paris,
1992), « les capacités motrices ou qualités
physiques constituent le présupposé ou prépré
requis moteur de base, sur lequel l’homme
et l’athlète
l athlète construisent leurs propres
habiletés techniques ».
Définition
Selon J.Weineck (Biologie du sport, Vigot, Paris,
1992) « Les qualités physiques représentent
1992),
le matériau de base des coordinations ».
Classification
R.Manno (1992) distingue trois grands types de
p
motrices :
capacités
z Les capacités conditionnelles se fondent sur
ll’efficience
efficience métabolique des muscles et des
appareils : la force, la résistance et la vitesse.
z Les capacités de coordination sont
déterminées par l’aptitude à organiser et à régler
le mouvement
mouvement.
z Les capacités intermédiaires : la souplesse et
l vitesse
la
it
de
d réaction
é ti simple.
i l
Classification
J.Weineck (1992) distingue deux grands
types de qualités physiques :
z Les facteurs dépendant principalement de la
condition p
physique
y q ((et des processus
p
énergétiques) : l’endurance, la force et la
vitesse.
z Les facteurs dépendant principalement de la
coordination (et des processus de contrôle du
système nerveux) : la souplesse et l’habileté.
Classification
Remarque : les différentes qualités
physiques
p
y q
sont en interrelations,, et les
chevauchement sont nombreux.
Classification
Nous développerons les qualités physiques
distinguées par Weineck (1992) :
z
z
z
z
z
L’endurance
La force
La vitesse
La souplesse
L capacité
La
ité d
de coordination
di ti
L’endurance
L endurance
z L’endurance
L’ d
estt considérée
idé é comme lla
« faculté d’effectuer pendant longtemps une
activité
ti ité quelconque
l
sans qu’il
’il y ait
it une b
baisse
i
d
de
son efficacité »
Zatsiorsky,
Z
t i k Les
L qualités
lité physiques
h i
d
du sportif,
tif C
Culture
lt
physique et sport, Moscou, 1966.
z …ou comme la « capacité psycho-physique
p
de résister à la fatigue
g »
du sportif
J.Weineck, Manuel d’entraînement, Vigot, Paris, 3e
édition,, 1990.
L’endurance
L endurance
z … ou comme « la
l ffaculté
lté d’
d’exprimer
i
une motricité
t i ité
d’intensité quelconque pendant la plus longue
durée possible »
M.Pradet, La préparation physique, INSEP, Paris,
2001.
2001
z … et pour G.Gacon (1998), « l’endurance renvoie
à lla notion
ti d
de ffatigue
ti
repoussée
é ett au ttemps lilimite
it
sans cesse dépassé ».
z Æ l’endurance intéresse tous les systèmes
énergétiques à l’origine de la contraction
musculaire, et ne se réduit donc pas
uniquement aux faibles intensités d’effort.
L’endurance
L endurance
Il est possible de distinguer :
z Selon la masse musculaire : l’endurance locale
( i d
(moins
de 1/7e de
d ttous les
l muscles)
l ) ett l’endurance
l’ d
générale ou globale (plus de 1/7e de tous les muscles).
z Selon
S l lle métabolisme
ét b li
iimpliqué
li é : l’endurance
l’ d
anaérobie et l’endurance aérobie.
z Selon
S l lle ttype d
de contraction
t ti musculaire
l i : l’endurance
l’ d
statique et l’endurance dynamique.
z Selon
S l lla d
durée
é d
de l’l’effort
ff t : l’endurance
l’ d
d
de courte,
t
moyenne et longue durée.
z Selon les qualités physiques : l’endurance-force et
l’endurance-vitesse.
L’endurance
L endurance
z Lorsqu’on
L
’ parle
l d’
d’endurance
d
d
dans lle llangage
courant, on parle généralement d’endurance
aérobie.
é bi
z L’endurance aérobie peut se définir comme la
p
d’utiliser un p
pourcentage
g le p
plus élevé
capacité
possible de sa consommation maximale
d’oxygène sur une durée la plus longue
possible.
La force
La force est considérée comme la
« faculté de vaincre des résistances
extérieures ou de s’y opposer grâce à des
efforts musculaires » (Tatsiorsky,
(Tatsiorsky 1966).
1966)
La force
Il est possible de distinguer :
z Selon la masse musculaire : la force localisée et la
f
force
générale
é é l .
z Selon le mode de travail musculaire : la force
d
dynamique
i
(é i
(régime
anisométrique
i
ét i
concentrique,
ti
excentrique ou pliométrique) et la force statique
(régime isométrique).
isométrique)
z Selon la forme principale d’expression motrice : la
force maximale,
maximale la force-vitesse
force vitesse et la force
endurance (ou endurance de force).
z Selon le poids du corps : la force relative et la force
absolue.
La force
On distingue quatre grands types de contraction
musculaire :
z
La contraction isométrique = le muscle se contracte
sans modifier sa longueur (= contraction statique).
z
La contraction anisométrique concentrique = le muscle
rapproche ses insertions en se contractant (= il se raccourcit).
z
La contraction anisométrique excentrique = le muscle
résiste à une charge et éloigne ses insertions (= il s’allonge).
z
La contraction pliométrique = combinaison d’une
contraction excentrique et concentrique. Le muscle emmagasine
de l’énergie élastique
élastiq e q
qu’il
’il restit
restitue
e lors de la phase concentriq
concentrique
e
grâce à ses propriétés d’étirabilité (marche, courses, sauts…).
La force
On distingue trois grandes formes de force :
z La force vitesse = capacité du système neuro-musculaire de
surmonter
t des
d résistances
é i t
avec lla plus
l grande
d vitesse
it
d
de
contraction possible.
z La force maximale = force la plus élevée lors d’un
contraction musculaire volontaire (charge soulevée 1 seule
fois = 1 RM).
RM)
z L’endurance de force = capacité à maintenir un % de la
f
force
maximale pendant une longue période
é
de temps
(contraction isométrique), ou pendant un grand nombre de
répétitions (contraction anisométrique).
La force
Remarque : la force
n’apparaît
n de
apparaît
jamais,
jamais dans
Endurance
force
les différents sports, sous une forme abstraite
« pure
», mais par une combinaison,
plus ou
Endurance de force maximale
Endurance de force vitesse
moins nuancée
nuancée, d’un
d un mélange de facteurs
physique qui conditionnent la performance.
Force maximale
Force explosive
Force de départ
Force vitesse
Corrélations
Co é a o s e
entrez
e les
es trois
o s formes
o es p
principales
c pa es de la
a force
o ce
(d’après Weineck, 1992)
La souplesse
Synonyme de mobilité articulaire, la
souplesse est considérée comme « la
capacité d’accomplir des gestes avec la plus
grande amplitude, que ce soit de façon
active ou passive » (R.Manno,
(R Manno 1992).
1992)
La souplesse
D’après la classification de R.Manno (1992),
la souplesse
p
est une capacité
p
intermédiaire
car ses facteurs limitants sont à la fois de
nature
t
anatomique
t i
ett de
d nature
t
neurophysiologique
p y
g q ((régulative).
g
)
La souplesse
D un point de vue anatomique
D’un
anatomique, les facteurs
limitants sont :
{ le
l ttype ett la
l forme
f
des
d surfaces
f
articulaires,
ti l i
{ la capacité d’extension des muscles, des
tendons,
d
d
des liligaments, et d
des capsules
l articulaires.
i l i
Æ Ce sont les muscles qui grâce à la régulation
de leur relâchement, se prêtent le mieux au
travail d’étirement (et donc aux influences de
)
l’entraînement).
La souplesse
On distingue donc deux sous catégories de
la souplesse :
z la souplesse articulaire qui concerne la
pp
souvent
structure des articulations ((appelée
laxité) ;
z ett la
l capacité
ité d’étirement
d’éti
t quii concerne lles
muscles, les tendons, les ligaments et les
structures
t t
capsulaires.
l i
La souplesse
Plus spécifiquement
spécifiquement, on distingue :
z Selon la masse musculaire : la souplesse générale
( mobilité
(=
bilité d
des principaux
i i
systèmes
tè
articulaires
ti l i
Æ
articulation scapulaire, coxo-fémorale, de la colonne
vertébrale) et la souplesse spécifique (capacité de
souplesse d’une articulation précise).
z Selon le mode de travail musculaire : la souplesse
active ( = amplitude max
max. d’une
d une articulation par la
contraction des agonistes et l’étirement des
antagonistes) et la souplesse passive ( = amplitude
max. obtenue sous l’effet d’une force extérieure).
La souplesse
Remarques :
Remarques
z La souplesse est une capacité motrice conditionnée,
conditionnée
en partie, par la capacité de coordination ( = c’est
seulement lorsque les muscles antagonistes peuvent
suffisamment se relâcher que l’amplitude est max.).
z La souplesse passive est toujours plus grande que
la souplesse active.
z La différence entre la souplesse passive et active est
appelée la réserve de mobilité.
La souplesse
La souplesse est limitée par les facteurs
anatomo--physiologiques suivants :
anatomo
z Structure de l’articulation.
z Masse musculaire et force musculaire.
z Tonus musculaire.
z Capacité d’étirement
d étirement du muscle
muscle.
z Capacité d’étirement des tendons, ligaments et
capsules articulaires et de la peau
peau.
z L’âge et le sexe.
z Le
L degré
d é d’échauffement
d’é h ff
t de
d l’l’appareilil llocomoteur
t
;
la période dans la journée.
La vitesse
La vitesse est la « faculté d’effectuer
p de temps
p
des actions motrices dans un laps
minimal » (Zatsiorsky, 1966).
La vitesse
Il estt possible
ibl d
de di
distinguer
ti
:
z la vitesse de réaction (= réagir à un stimulus
externe dans un laps de temps minimum).
z la vitesse acyclique ou vitesse gestuelle
((= vitesse d’un
d un mouvement simple,
simple comme
lancer).
z la vitesse cyclique ou fréquence gestuelle
((= répétition rythmique d’une
d une suite d’actions,
d actions,
comme la locomotion).
La vitesse
La vitesse dépend des facteurs suivants :
z Type de musculature = % de fibres rapides (FT).
z Force de la musculature = amélioration de la force Æ augmentation
de la vitesse.
z Biochimie du muscle = réserves d’énergie sous forme d’ATP-CP +
importance de l’activité
l activité enzymatique (ATP-ase,
(ATP-ase myokinase,
myokinase CPK).
CPK)
z Coopération neuromusculaire, contractilité du muscle = importance
de la coordination intra-et intermusculaire (entre agonistes et
antagonistes)
t
i t ) + vitesse
it
d’innervation
d’i
ti (vitesse du couplage excitationcontraction = vitesse de base sous la dépendance du SN).
z Capacité
p
d’étirement et de relâchement musculaire = si réduction de
l’amplitude Æ détérioration de la coopération neuromusculaire et de
la coordination + mouvements ralentis par des frottements internes
(tonus élevé).
z Echauffement de la musculature.
z Fatigue.
La vitesse
Relation entre la vitesse et la distance
lors d’une course de 100 m
(source : G.Dupont, L.Bosquet, Méthodologie de
l’entraînement, Ellipses, Paris, 2007)
La capacité de coordination
L capacité
La
ité d
de coordination
di ti (synonyme
premier lieu p
par
adresse)) est déterminée en p
les processus de contrôle et de régulation
du mouvement.
mouvement « Elle permet de maîtriser
des actions motrices avec précision et
économie et d’apprendre relativement
plus rapidement les gestes sportifs »
(J.Weineck, 1992).
La capacité de coordination
Il convient de faire une distinction entre
p
de coordination et l’habileté :
la capacité
{ l’habileté se rapporte à des actes moteurs
concrets consolidés
concrets,
consolidés, et spécifiques à une classe
de tâches ;
{ la capacité de coordination représente la
condition générale fondamentale à la base de
toute action motrice.
La capacité de coordination
La capacité de coordination dépend des
facteurs suivants (souvent liés entre eux) :
z La coordination intramusculaire et
intermusculaire.
z L’état fonctionnel des récepteurs.
z La capacité d’apprentissage
d apprentissage moteur
moteur.
z La richesse motrice et l’expérience motrice.
z La
L capacité
ité d’
d’adaptation
d t ti motrice
t i ett lle ttransfert.
f t
z L’âge.
z La fatigue.
Amélioration des capacités motrices
durant l’enfance et l’adolescence
z Chez les enfants et les adolescents, les
processus d’adaptation aux charges physiques
ett psychiques
hi
suivent
i
t lles mêmes
ê
llois
i que chez
h
les adultes.
z Néanmoins, les charges doivent être adaptées
quantitativement et qualitativement en fonction
des particularités spécifiques à l’âge
l âge et des
tolérances à l’effort qui lui sont liées.
z Au contraire des adultes
adultes, les enfants et les
adolescents possèdent des périodes sensibles
durant
du
a t lesquelles
esque es le
e dé
développement
e oppe e t opt
optimal
a des
capacités motrices peut s’effectuer.
Amélioration des capacités motrices
d
durant
t l’l’enfance
f
ett l’l’adolescence
d l
z En raison du développement très rapide du SNC durant
l’enfance et sa grande flexibilité, il faut accorder une
importance particulière à l’éducation des qualités de
coordination
di ti ainsi
i i qu’à
’à l’l’entraînement
t î
td
de lla vitesse.
it
(il existe un déficit spécifique chez l’enfant s’appliquant au système de
traitement de l’information (STI) : avant la puberté, l’enfant est déficitaire en
ce quii concerne lles opérations
é ti
d
des d
deux premières
iè
ét
étapes d
de ttraitement
it
td
de
l’information (identification du stimulus et sélection de la réponse), alors que
les opérations liées à la programmation de la réponse arrivent plus tôt à
maturité).
maturité)
Æ l’enfant est donc capable assez tôt d’apprendre à
coordonner des mouvements complexes ;
Æ l’âge d’or des apprentissages moteurs est situé entre
10 ans et le début de la puberté
puberté.
Amélioration des capacités motrices
d
durant
t l’l’enfance
f
ett l’l’adolescence
d l
z Les principales capacités motrices impliquées dans la
condition physique atteignent leur plus grande poussée
de développement pendant la puberté. Il faut donc en
profiter pour accentuer leur développement (tout en
tenant compte des spécificités liées à l’âge).
{ L’endurance
L’ d
plutôt
l tôt au cours d
de lla première
iè phase
h
d
de lla
puberté (période du collège).
{ La
L force
f
plutôt
l tôt au cours de
d lla seconde
d phase
h
d
de lla puberté
b té
(période du lycée).
Courbe
d’évolution de la
force chez
l’enfant et
l’adolescent
(Hettinger, 1983)
Amélioration des capacités motrices
d
durant
t l’l’enfance
f
ett l’l’adolescence
d l
J.Weineck
J
W i
k : « Les
L stimuli
ti li lié
liés au mouvementt ou à
une charge de travail sont une nécessité
physiologique pour le développement
psychophysique optimal des enfants et des
adolescents Tous les systèmes de l'organisme
adolescents.
l organisme se
développent de manière optimale lorsque les stimuli
sont adéquats, c’est
c est à dire s'ils
s ils sont appliqués
suffisamment tôt, au moment opportun, et s'ils sont
durables ».
Biologie du sport, Vigot, Paris, 1996.
Bibliographie
z L.P.Matveiev, Les base de l’entraînement, Vigot, Paris, 1980.
z V.N.Platonov, L’entraînement sportif : théorie et méthodologie,
Editi
Editions
R
Revue EPS
EPS, P
Paris,
i 1984
1984.
z R.Manno, Les bases de l’entraînement sportif, Editions Revue
EPS Paris,
EPS,
Paris 1989
1989.
z M.Pradet, La préparation physique, INSEP, Paris, 1996.
z J.Weineck,
JW i
k Biologie
Bi l i du
d sport,
t Vigot,
Vi t Paris,
P i 1996.
1996
z V.Billat, Physiologie et méthodologie de l’entraînement, De Boeck,
Paris Bruxelles
Paris,
Bruxelles, 1998
1998.
z J.Saury, L’entraînement, Editions Revue EPS, Paris, 2004.
z G.Dupont, L.Bosquet, Méthodologie de l’entraînement, Ellipses,
Paris, 2007.
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