GENERATION "PHYTOPHARMACEUTIQUES"
PESTICIDES INTELLIGENTS ?
CANCERS, NEURO-DEGENERESCENCE, STERILITE
les phyto-pharmaceutiques ciblent des processus biologiques généraux et pourraient aussi exercer leur
mission destructrice dans nos cellules, s'ils arrivent jusque là, et provoquer des pathologies graves.
"Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés"
Jean de La Fontaine in "Les Animaux Malades de la Peste"
ENVIRONNEMENTALEMENT CORRECT ?
Le prix Nobel de chimie a été décerné en 2001 à trois chimistes (dont un de
Monsanto, retraité depuis) pour avoir trouvé des catalyseurs permettant de
fabriquer des molécules organiques de structures géométriques compliquées, tout
en évitant de produire celles correspondant à leur image dans un miroir. La
chiralité, le nom de cette propriété, joue un rôle important en biologie, une
molécule pouvant être active alors que son image dans le miroir est inactive, voire
toxique. Parmi les produits issus de ces travaux, les phytopharmaceutiques.
Derrière ce nom savant se cachent... les pesticides modernes ..
Les pesticides d'aujourd'hui ne sont plus ceux de grand'papa, des produits
bêtement toxiques, à base de pétrole, de naphtaline, d'huile de houille ou
d'eau de Javel, que l'on repérait au nez, ou la bouillie bordelaise couleur
vert de gris. Pour l'homme de la rue, ou plutôt pour le promeneur
dans les champs, le jardinier amateur, les pesticides modernes sont
imperceptibles, car aux concentrations utilisées, ils sont quasi
incolores et inodores (l'odeur à l'épandage est celle d'adjuvants). Le
consommateur ne peut détecter ceux présents dans les légumes, les fruits,
la viande ou les laitages, car dans son assiette, ils sont sans saveur aux
doses trouvées dans ces produits. Pour les détecter, les identifier et les
doser, il faut des outils complexes et onéreux (chromatographies).
A en croire la communication, les phytopharmaceutiques sont des missiles
élaborés, "intelligents", à "frappe chirurgicale", visant des "nuisibles" et de
surcroît actifs à des doses infimes: en clair, ils seraient "bons" pour
l'environnement.
Et il est vrai que le frelon, traversant un aérosol vaporisé par une « bombe »
achetée à la supérette contenant 0,2% d'alphamétrine (famille des pyrèthres) est
instantanément foudroyé, et que les herbes folles sur les bords de chemins traitées
au fluroxypyr (organochloré et organofluoré) à raison de 1g/are (100 m²!),
dépérissent à vue d’œil, interdisant de replanter à leur place des mois durant.
CIBLES MOUVANTES
Ces pesticides agissent à faible dose parce que chacun cible dans la « pest » (le
nuisible) une ou quelques activités ou fonctions biologiques précises et ne se
"dilue" donc pas en empoisonnant tous azimuts. Mis à part peut-être quelques
herbicides inhibiteurs de la photosynthèse ou visant les plastes, pratiquement tous
les phytopharmaceutiques dont l'activité est connue, s'attaquent en effet à des
voies biochimiques précises, présentes à des variantes près chez les invertébrés et
les vertébrés.
Donc par définition, leurs actions ne se limitent pas miraculeusement aux
espèces "nuisibles", pas plus que tel nuage radioactif ne s'est arrêté aux
postes douaniers de l'Hexagone...
On peut classer les voies biochimiques ciblées par les pesticides modernes en 3
grandes familles.
* La première famille détruit les voies de biosynthèse de
molécules biologiques essentielles, ou en empêche la production
: biosynthèse d'acides nucléiques (fongicides), d'acides aminés
indispensables pour la synthèse de protéines et d'enzymes
(herbicides), biosynthèses de lipides (herbicides), de stérols
(fongicides).
* Une autre famille de pesticides s'attaque aux mécanismes
cellulaires, tels les processus respiratoires cellulaires, la division
cellulaire, la croissance, le développement.
* Cependant, la famille la plus importante par le nombre de
pesticides, mais aussi par leur efficacité et, pour les humains, par
leur ciblage, est celle visant les communications
neurocellulaires: 90% des insecticides sont des neurotoxiques.
Leurs cibles principales : les synapses et neuromédiateurs GABA-
et cholinergiques, le récepteur glutamate.
Très brièvement, chez les invertébrés et les vertébrés dont l'homme, la synapse est
la jonction dans laquelle la cellule neuronale passe son signal à son destinataire,
qui peut être une autre cellule neuronale, musculaire, etc. Souvent, le signal est de
nature chimique (neurotransmetteur) reçu sur un site caractéristique de la cellule
destinataire, le récepteur. Certains neurotransmetteurs (acétylcholine, glutamate)
excitent la cellule réceptrice, d'autres (GABA) l'inhibent, ces actions résultant de
modifications de l'état de ses canaux ioniques de la cellule sous l'effet du
neurotransmetteur. Pour que le système "tourne", les récepteurs "occupés" doivent
redevenir disponibles, en enlevant le neurotransmetteur par voie enzymatique
(acétylcholinesterase).
La majorité des insecticides neurotoxiques soit inhibent cette voie
enzymatique, soit occupent en permanence et bloquent le récepteur, un bon
nombre d'autres interfèrent avec l'ouverture des canaux ioniques.
ENDO-CRIMES
L’action des pesticides ne se limite cependant pas aux voies biochimiques
visées par leurs concepteurs. Plus ou moins fortuitement en effet, nombre de
pesticides ont en plus une activité très dommageable, non pour les
"nuisibles" visés, mais pour les vertébrés, les mammifères et l'homme : ce
sont des « proliférateurs endocriniens ». Ils miment des hormones, soit en
exerçant une activité hormonale, soit en bloquant ou saturant des récepteurs
d’hormones et empêchant ainsi leurs activités.
Les hormones sont des agents de signalisation, envoyés par un organe (cerveau,
reins, foie, thyroïde chez les mammifères) ou un tissu pour contrôler un grand
nombre d'activités biochimiques dans des cellules voisines ou distantes (transport
vasculaire). Beaucoup d'hormones sont solubles dans les lipides (milieux huileux)
et peuvent de ce fait traverser la paroi cellulaire et se faire transporter jusqu'au
noyau de la cellule, pour y contrôler l'expression de gènes particuliers. C'est par
exemple le cas des hormones stéroïdes dont font partie les hormones sexuelles,
responsables de la mise en place des caractères sexuels chez l'embryon et des
caractères sexuels secondaires lors de la maturation sexuelle, ou encore des
hormones thyroïdiennes ou pancréatiques (insuline) impliquées dans l'assimilation
des graisses, sucres et viandes. D'autres hormones se fixent sur des récepteurs à la
surface des cellules et contrôlent de là des activités aussi diverses que la
communication neuronale évoquée ci-dessus, la division cellulaire, le
développement embryonnaire, la coagulation du sang, la contraction des muscles
lisses, la réponse inflammatoire ou allergique. Souvent, la présence d'une ou
quelques molécules d'hormones suffit pour déclencher l'activité cellulaire, soit des
doses infinitésimales.
Cette évocation très sommaire de leurs activités biologiques et
biochimiques permet de comprendre facilement que les phyto-
pharmaceutiques ciblent des processus biologiques généraux et
pourraient aussi exercer leur mission destructrice dans nos cellules,
s'ils arrivent jusque là, et provoquer des pathologies graves. Les
neurotoxiques inhibiteurs de la communication neuronale pourraient
provoquer des pathologies neuronales, des neuro- dégénérescences.
Analogues d'hormones stéroïdes, ils pourraient être toxiques de la
reproduction par exemple en bloquant, chez l'embryon, l'accès des
hormones naturelles aux récepteurs des lignées cellulaires destinées aux
organes génitaux et en distordre le développement et le fonctionnement
ultérieur. Les mêmes peuvent par ailleurs stimuler la division cellulaire et
provoquer une prolifération incontrôlée aboutissant à la tumeur.
D'autres pourraient être immunotoxiques, provoquer la réponse
inflammatoire, des œdèmes, des allergies, etc.
BROUILLARD EPAIS AUTOUR DES
PESTICIDES
Ce sont là, mais la liste n'est malheureusement pas exhaustive, des dangers
potentiels.
Pour savoir s'ils sont réels : il faut se demander :
- qui est exposé aux pesticides ?
- à quelle dose et pour quelle durée ?
- examiner les statistiques de santé publique (morbidité et mortalité dans les
pathologies susceptibles d’être liées aux pesticides)
- et se référer aux études scientifiques sérieuses, apportant les garanties de
reproductibilité et de contrôle indiscutables.
On a déjà vu que les pesticides modernes sont actifs à faible dose (quelques
dizaines ou centaines de grammes à l'hectare, voire quelques grammes pour les
pyréthrinoïdes comme le roténone). Leur longévité sur le terrain peut être
importante(demi-vie pouvant se chiffrer en dizaines d'années, la moitié de la
dose de DDT absorbée un jour sera encore présente dans l’organisme 20 ans plus
tard).
Enfin, les quantités épandues sont importantes. La France, second
consommateur de pesticides au monde et premier pour la quantité de
pesticides épandus par hectare cultivable(cultivé ou en friche), utilise
annuellement autour de 120 000 tonnes des 800 substances pesticides actives
autorisées, soit 2kg par habitant, et les jardiniers amateurs en consomment 2000
tonnes de plus. Ces substances actives entrent à des concentrations variables dans
quelques 5000 formulations commerciales, mélangées à des adjuvants (détergents,
solvants) dont certains sont très toxiques.
Ces pesticides se trouvent bien entendu sur et dans la terre, et pas seulement
celle de la parcelle traitée, à cause du ruissellement et de la dispersion par le
vent au moment de l'épandage.
Lors de l'épandage se forment en effet des nuages d'aérosols très concentrés en
pesticides et pouvant franchir des dizaines de kilomètres. On les trouve aussi dans
l'eau, y compris dans la nappe phréatique, car ils sont lessivés par l'eau de
ruissellement et ont déjà provoqué en France "une contamination généralisée des
eaux de surface et littorales", selon le constat du Conseil National de Sécurité
Sanitaire (CNSS).
Enfin, ils s'invitent à notre table, du hors d’œuvre au dessert en passant par les
légumes, la viande, le poisson, les salades, le pain, l'eau, le vin, et là aussi la
France est souvent au premier rang européen. Si le restaurateur devait compléter
son menu par la liste des additifs et pesticides trouvés dans les plats qu'il propose,
il devrait y annexer un carnet entier rempli de sigles (E...) et de noms d'officine
difficilement prononçables. Par exemple, s'il a acheté au supermarché du coin la
tarte aux cerises qu'il vous propose au dessert, elle peut contenir 20 E... et une
cinquantaine de pesticides différents.
.
voir HISTOIRE d'UNE TARTE AUX CERISES DE SUPERMARCHE :
.
Nous sommes donc tous, foetus compris, plus ou moins largement exposés aux
pesticides, presque toujours à notre insu, et en accumulons dans notre organisme
un cocktail bigarré.
NOTION DE SEUIL OBSOLETE ET MAL
DOMINEE
Pour assurer notre sécurité sanitaire, il faudrait pouvoir identifier et
quantifier ce cocktail et surtout évaluer chez l’homme les activités
biologiques de ces pesticides, isolés ou en synergie. Rien de cela n’est fait
aujourd’hui.
En France, les agences comme le CNNS et l'Agence française de sécurité des
aliments (AFSA) se contentent de fixer des seuils en dessous desquels les
pesticides ne seraient pas dangereux pour la santé humaine. Cette notion de seuil
est critiquable pour 3 raisons au moins :
* elle ne tient pas compte de la nature des pesticides, alors que
certains sont actifs à des doses 1000 fois moindres que d'autres ;
* elle ne prend pas en considération la longévité des pesticides dans
l'organisme, qui peut se chiffrer en années et s'y accumuler à des
concentrations importantes, s'ils sont ingérés à faible dose mais de façon
routinière ;
* enfin pour les proliférateurs endocriniens la notion de dose est
sans fondement, puisqu’il suffit de quelques molécules pour
déclencher l’activité hormonale mimée par le pesticide.
Ce n'est que depuis peu que l'on s'intéresse aux USA aux taux des divers
pesticides présents dans les tissus humains. Le Center for Disease Control and
Prevention d'Atlanta a ainsi publié il y a un an les résultats d'une étude
recherchant une vingtaine de pesticides dans un échantillon de 3800 personnes et
donnant les doses trouvées. Mis à part le constat que ces pesticides sont présents
chez ces personnes et se concentrent dans les tissus adipeux, on n'a pas beaucoup
progressé, puisque aucune étude n'a établi de seuil de sécurité chez l'homme
pour un pesticide donné, et encore moins quel type de problèmes de santé il
peut provoquer sans parler d'effets synergiques entre différents pesticides
présents dans l'organisme.
La Commission de Bruxelles a reconnu les dangers des pesticides pour le
consommateur et s'est émue de tant d'ignorance, au point de décider en 1991
(directive 91/414) de faire évaluer, avant 2003, les risques pour la santé des
pesticides autorisés en Europe.
Surtout, le rapport d'étape 2001 de cette étude, établi en fin d'année par le député
européen Paul Lannoye, remarque que dans 90% du temps prévu pour cette étude,
3% seulement des pesticides ont été évalués. Puisque la Commission avait
reconnu il y a plus de 10 ans les dangers des pesticides, ce retard anormal engage
sa responsabilité, puisqu'elle a laissé 360 millions de citoyens de la CEE exposés à
des produits dont certains (comme le roténone) ont été identifiés entretemps
comme hautement toxi
q
ues et retirés du marché... aux USA
,
p
as en Euro
p
e!
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !