Ce sont là, mais la liste n'est malheureusement pas exhaustive, des dangers
potentiels.
Pour savoir s'ils sont réels : il faut se demander :
- qui est exposé aux pesticides ?
- à quelle dose et pour quelle durée ?
- examiner les statistiques de santé publique (morbidité et mortalité dans les
pathologies susceptibles d’être liées aux pesticides)
- et se référer aux études scientifiques sérieuses, apportant les garanties de
reproductibilité et de contrôle indiscutables.
On a déjà vu que les pesticides modernes sont actifs à faible dose (quelques
dizaines ou centaines de grammes à l'hectare, voire quelques grammes pour les
pyréthrinoïdes comme le roténone). Leur longévité sur le terrain peut être
importante(demi-vie pouvant se chiffrer en dizaines d'années, la moitié de la
dose de DDT absorbée un jour sera encore présente dans l’organisme 20 ans plus
tard).
Enfin, les quantités épandues sont importantes. La France, second
consommateur de pesticides au monde et premier pour la quantité de
pesticides épandus par hectare cultivable(cultivé ou en friche), utilise
annuellement autour de 120 000 tonnes des 800 substances pesticides actives
autorisées, soit 2kg par habitant, et les jardiniers amateurs en consomment 2000
tonnes de plus. Ces substances actives entrent à des concentrations variables dans
quelques 5000 formulations commerciales, mélangées à des adjuvants (détergents,
solvants) dont certains sont très toxiques.
Ces pesticides se trouvent bien entendu sur et dans la terre, et pas seulement
celle de la parcelle traitée, à cause du ruissellement et de la dispersion par le
vent au moment de l'épandage.
Lors de l'épandage se forment en effet des nuages d'aérosols très concentrés en
pesticides et pouvant franchir des dizaines de kilomètres. On les trouve aussi dans
l'eau, y compris dans la nappe phréatique, car ils sont lessivés par l'eau de
ruissellement et ont déjà provoqué en France "une contamination généralisée des
eaux de surface et littorales", selon le constat du Conseil National de Sécurité
Sanitaire (CNSS).
Enfin, ils s'invitent à notre table, du hors d’œuvre au dessert en passant par les
légumes, la viande, le poisson, les salades, le pain, l'eau, le vin, et là aussi la
France est souvent au premier rang européen. Si le restaurateur devait compléter
son menu par la liste des additifs et pesticides trouvés dans les plats qu'il propose,
il devrait y annexer un carnet entier rempli de sigles (E...) et de noms d'officine
difficilement prononçables. Par exemple, s'il a acheté au supermarché du coin la
tarte aux cerises qu'il vous propose au dessert, elle peut contenir 20 E... et une
cinquantaine de pesticides différents.
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voir HISTOIRE d'UNE TARTE AUX CERISES DE SUPERMARCHE :
.
Nous sommes donc tous, foetus compris, plus ou moins largement exposés aux
pesticides, presque toujours à notre insu, et en accumulons dans notre organisme
un cocktail bigarré.