Pesticides : leur association les rend encore plus toxiques
Article du : 08/08/2012 • Réalisé par : Pierre Albert Ruquier (FEMININ BIO)
A chaque fois que nous mangeons des fruits et des légumes non bio, nous sommes susceptibles d'ingérer
plusieurs sortes de pesticides. Une étude scientifique montre que ce mélange les rend encore plus toxiques.
Jusqu'à cette étude publiée en Grande-Bretagne début août 2012, on avait une idée des effets respectifs des
pesticides utilisés dans l'agriculture. Pris isolément, ces pesticides sont déjà toxiques pour beaucoup d'entre
eux, mais les nouvelles recherches du britannique Michael Coleman de l'université d'Aston en Angleterre,
montrent qu'associés ils deviennent très dangereux.
Dans son introduction Michael Coleman prend l'exemple de l'industrie du vin en Californie. Elle utilise 20.000
tonnes de pesticides par an et surtout 150 produits différents dont une majorité de fongicides. Le raisin est donc
soumis à un véritable cocktail de pesticides de tourtes les sortes. Ces fongicides sont utilisés de la même
manière dans les cultures de légumes et d'autres fruits.
Un tiers des fruits et légumes sont multicontaminés
En France, selon la DGCCRF, un tiers des fruits et légumes qu'elle contrôle contiennent des résidus de plusieurs
pesticides. Le raisin, encore lui, fait figure du fruit le plus pollué avec des produits multiples sur la quasi totalité
des grappes vendues en super et hypermarché. A partir de ce constat il était donc intéressant, voire nécessaire,
d'étudier l'impact sur nos cellules de la combinaison de plusieurs pesticides.
Trois fongicides étudiés
Le professeur Coleman a testé trois fongicides parmi les plus utilisés : le pyriméthanil, le cypronidil et le
fludioxonil. Il les a testé sur des cellules du système nerveux de manière isolée et de manière combinée. Alors
que les produits seuls ont peu ou pas d'effet toxique, associés, les dommages sont 20 à 30 fois plus importants.
Ils agissent directement sur les cellules, allant jusqu'à provoquer leur destruction ou potentiellement générer
des cancers. Parmi les conséquences évoquées par l'auteur de l'étude : risque accru de développer des maladies
neurodégénératives comme la sclérose en plaques, Alzheimer ou Parkinson.
Cette étude est préliminaire et se prolongera par des investigations plus poussées mais ses résultats sont très
inquiétants et prouvent, s'il en était encore besoin, que seule une agriculture sans produits phytosanitaires et
raisonnée est à même de garantir notre bonne santé. Les légumes et fruits bio sont plus que jamais à mettre sur
toutes les tables !
Etude de l'Université d'Aston