étopia | europe : Le tournant Vert | 194 195 | Les Verts, garants d’une poLitique cLimatique européenne à La hauteur des défis
+ la modication de l’année de référence pour le calcul du respect
des objectifs en termes d’émissions réelles vériées (2005 à la
place de 1990), qui pourrait permettre de réduire considérable-
ment le phénomène des «échanges vides» (réductions des émis-
sions dans les anciens pays du bloc soviétique dues uniquement
à la transition économique);
+ l’adoption de critères harmonisés pour les compensations (par
exemple, exclusion des crédits nucléaires) et dénition, au ni-
veau de l’UE, d’un plafond pour leur utilisation (alors qu’il y est
déjà beaucoup trop fait recours, il n’existe aucune règle euro-
péenne qui pourrait être appliquée pour restreindre l’utilisation
de crédits par les États membres);
+ le principe du nancement des réductions d’émissions dans les
pays en développement, conformément à l’objectif de limitation
à 2°C de la hausse des températures;
+ un mécanisme de contrôle de la mise en œuvre permettant
d’éviter, grâce à un «facteur d’abattement» annuel, que tout re-
tard intervenant dans la réduction des émissions ne se fasse au
détriment de l’environnement.
En s’engageant à adopter le paquet en première lecture, le Parle-
ment européen s’est contenté de jouer un rôle réduit dans la procé-
dure législative. En général, nous avons des réserves quant à cette
manière de faire, qui présente un risque élevé de non-respect des
principes de transparence et de légitimité. Cependant, les Verts
se sont aussi engagés à obtenir un accord sur le «Paquet climat»
avant la n de la législature, au printemps 2009, au nom de l’ur-
gence que revêt le problème du changement climatique et an de
favoriser la conclusion d’un accord international à Copenhague à
la n de l’année 2009.
Cependant, personne ne s’était attendu à ce que la présidence
française du Conseil retire la décision au Conseil des ministres de
l’environnement, où elle aurait été prise à la majorité qualiée, sui-
vant la procédure normale, pour porter le dossier devant le Conseil
européen, où chaque État membre allait pouvoir, s’il le voulait, op-
poser son veto à l’ensemble du paquet. Ce faisant, la présidence a
réduit encore davantage le rôle du PE, en en faisant une sorte de
28eÉtat membre dont la crédibilité aurait été remise en question
s’il avait voulu s’opposer à des changements de dernière minute
visant à édulcorer les dispositions du texte.
En ce qui concerne le système d’échange de quotas d’émission,
les Verts peuvent se targuer en particulier d’avoir contribué acti-
vement à l’élaboration de compromis adoptés à la majorité par les
commissions de l’industrie et de l’environnement. Ces compromis
préservaient l’architecture fondamentale de la proposition, tout en
l’améliorant par l’ajout de l’aectation obligatoire d’une partie des
recettes à des projets de lutte contre le changement climatique. Le
cadre institutionnel pour la prise de décisions dans l’UE fait que
tout « mauvais» amendement adopté par le PE a tendance à se
retrouver plus facilement dans le texte nal.
Pour ce qui est de la proposition législative relative à la répar-
tition des eorts, qui xe des objectifs nationaux pour les émis-
sions dans les secteurs non couverts par le système d’échange de
quotas, la rapporteure des Verts, MmeSatu Hassi, est parvenue à
imposer un régime renforcé de contrôle de la mise en œuvre et à
améliorer les propositions du Conseil sur les dispositions relatives
aux mesures à prendre en cas d’adoption d’un accord internatio-
nal (qui ont également été appliquées au système communautaire
d’échange de quotas d’émission ou SCEQE). Mme Hassi a égale-
ment obtenu un engagement, accompagné d’un calendrier, en
vue d’élargir le champ d’application des objectifs de réduction au
secteur maritime, ainsi qu’une reconnaissance de l’obligation de
l’UE de contribuer au nancement des mesures de réduction des
émissions et d’adaptation dans les pays en développement. Bien
que nous ne soyons pas parvenus à limiter davantage la part auto-