Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme Chapitre 02 : Prospection électromagnétique I. Introduction : Toute méthode de prospection utilisant les champs électromagnétiques artificiels ou naturels, générés par des courants variables dans le temps, est une méthode de prospection électromagnétique. D’une part, ces techniques de prospection souffrent d’une complexité et difficultés mathématiques d’interprétation qui les rendent souvent très compliquées pour l’interprétation quantitative en 1D, 2D et 3D, en plus de la limitation de leur profondeur d’investigation qui diminue avec l’augmentation de la fréquence utilisée. D’autre part, ces méthodes de prospection sont intéressantes quand il s’agit d’une reconnaissance rapide, d’une détection sommaire ou d’une simple découverte de zones d’anomalies. Tous les appareils de prospection électromagnétique répondent à une grande variété de conducteurs tant naturels qu’artificiels, qui peuvent se classer comme suit : 1. Conducteurs superficiels : a. b. c. d. Mort-terrain (terrain marécageux, argileux) Fonds de lacs et lits de cours d’eau Formations conductrices (argiles) Topographie (relief) 2. Conducteurs dans la roche en place a. b. c. d. e. Graphite Sulfure massifs Magnétite massive Zones de cisaillement et failles Péridotite1 serpentinisée 3. Conducteurs artificiels a. b. c. d. e. Réservoirs métalliques Conduites et déchets métalliques Pipe-lines Voies ferrées Lignes à haute tension 1.2. L’induction électromagnétique En régime variable, champ électrique et champ magnétique sont étroitement liés et même indissociables. Ainsi, un champ magnétique variable engendre un champ électrique : l’induction électromagnétique, alors que dans un conducteur, un champ électrique crée un courant, lequel crée un champ magnétique (loi d’Ampère) 1 Roche constituée principalement de cristaux d’olivine et de pyroxènes qui peut devenir de la serpentinite sous l’effet de la chaleur et d’une hydratation 1 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme La méthode de prospection électromagnétique (E.M) fait intervenir simultanément les trois processus physiques distincts (figure ci-contre) : 1. le premier consiste en la production d’un champ magnétique primaire qui varie avec le temps ; 2. le second est la naissance de courants induits (courants de Foucault) dans tous les conducteurs sur lesquels agit ce champ primaire ; 3. le dernier est la détection de ces conducteurs par la mesure des champs magnétiques secondaires créés par les Figure 1. Représentation schématique de la prospection EM courants de Foucault. L’amplitude des courants induits dans un corps conducteur dépend de plusieurs facteurs, à peu près équivalents, qui sont : - les propriétés électriques du conducteur ; - les dimensions et la forme du conducteur ; - la fréquence du champ primaire ; - l’emplacement du conducteur par rapport aux instruments géophysiques. La figure 2 illustre bien ces éléments clés, où en vertu de la loi de Lenz (règle de la main droite), les courants de Foucault circulent dans le conducteur de telle sorte que le champ magnétique ainsi créé (champ secondaire) s’oppose, sur les surfaces du conducteur, au champ inducteur (primaire). Figure 2. Induction électromagnétique. A) Vue en perspective. B) Vue suivant la coupe A-B. 1.2.1. Le principe de l’induction électromagnétique : Dans la figure ci-dessous, on illustre le phénomène d’induction à partir d’un modèle simple de boucle conductrice fermée et qui subit un champ magnétique variable du type : . Ce modèle en fait pourra représenter quantitativement un gisement de minerai caractérisé par une 2 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme certaine résistivité et donc qui répondra à une induction magnétique d’une façon similaire à ce modèle simple. Dans ce cas on suppose que la boucle conductrice est exposée à ce champ « primaire » variable, uniforme et dirigé le long de son axe, avec une certaine perméabilité magnétique de ce milieu. Ceci nous ramène à traiter le champ « H » au lieu de l’induction magnétique « B » : ⃗ ⃗. Dans ce cas, on a : . Avec étant la fréquence du Figure 3. Modèle simple de la boucle conductrice. champ [Hz]. La loi de Faraday implique que la force électromotrice créée dans le conducteur par cette induction magnétique est donnée par : ∮⃗ ∫ ⃗ ⃗ ( ) Avec : Ainsi on obtient une f.e.m sinusoïdale de même nature que le champ magnétique qui l’a créée : D’après les lois de l’électrocinétique, cette f.e.m va générer un courant dans ce conducteur et ce courant, à son tour va générer un champ magnétique « secondaire ». il serait donc intéressant de connaître la relation entre les deux champs magnétiques « primaire » et « secondaire ». Pour y arriver il faut déjà calculer le courant électrique provoqué dans cette boucle conductrice pour l’associer au champ magnétique secondaire induit. Dans ce cas, ce modèle peut être représenté d’une manière équivalente en électrocinétique par un circuit résistance électrique (conduction) d’une et une Figure 4. Schéma électrique équivalent de la boucle conductrice bobine (inductance). La loi de Kirchhoff nous permet d’écrire la relation entre le f.e.m et le courant généré: La solution qui vérifie cette solution est de la forme : 3 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme En injectant cette solution dans l’équation différentielle et après identification, on obtient l’expression du courant électrique généré : [ ] ⁄ Sachant que d’après la loi de Biot-Savart (ou la loi d’Ampère), le champ magnétique créé au centre de la boucle est donné par : [ ] [ ] Pour quantifier l’effet d’induction magnétique, on s’intéresse au rapport : [ ] ][ [ Avec la définition : ][ [ ][ [ ][ ] ][ √ ] √ ][ √ et √ √ ] . √ Or, pour tout angle A et B, on a : , ce qui nous donne le rapport entre champ « secondaire » et champ « primaire » en fonction d’un déphasage [ Avec : * ][ + et ] √ * √ ⏟ + 4 ⏟ ⏟ : Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme On remarquera que : 1- au centre du conducteur, la direction de 2- l’amplitude de est opposée à celle du champ (signe -) et elle est fonction de : (a) géométrie du conducteur (b) du paramètre d’induction du conducteur électrique du conducteur * + qui est lié à la fois aux paramètres et à la fréquence d’excitation 3- d’une manière générale le champ secondaire n’est pas en phase avec le primaire La variation de l’amplitude et le déphasage du champ secondaire en fonction du paramètre d’induction est présentée dans la figure ci-dessous : 1,0 1,5 F() 0,5 F() 1,0 0,5 0,1 1 10 0,0 100 Figure 5. Variation de l'amplitude et du déphasage du champ secondaire De même en admettant que * √ + est la somme algébrique de deux grandeurs : une en phase (P) et l’autre en déphasage (Q), la variation des deux composantes est illustrée dans la figure 6. Ci-dessous : ‖ ‖ ‖ ‖ Avec la relation : 5 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme On peut illustrer toutes ces relations dans le diagramme d’Argand qui combine tous les éléments précédents et la corrélation entre les différents paramètres, comme c’est montré sur la figure 7. Ce diagramme est très utile pour l’interprétation quantitative de données provenant d’une prospection électromagnétique 1,0 Partie réelle P() 0,5 0,0 Partie imaginaire 0,1 1 10 Q() 100 Figure 6. variation de l'amplitude des deux composantes réelle et imaginaire de l'amplitude du champ secondaire Figure 7. Diagramme d'Argand pour un conducteur idéal 6 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme 1.2.1. Le classement des conducteurs : Il est tout afait évident que la qualité du champ secondaire obtenu, dépend de la qualité du conducteur qui crée ce champ par induction. Ceci, est exprimé par le paramètre d’induction qui traduit le rapport entre deux impédances : inductif et résistif. On peut définir deux situations limites : a. le cas d’un mauvais conducteur : - le champ magnétique secondaire est en quadrature avec le champ primaire ; - son amplitude est faible ; - l’amplitude et la phase sont directement proportionnelles au paramètre d’induction : b. le cas d’un bon conducteur : - le champ magnétique secondaire est surtout en phase avec le champ primaire ; - son amplitude est élevée ; - l’amplitude et la phase ne dépendant plus du paramètre d’induction : On dit dans ce cas, qu’il y a saturation et que pour déterminer les propriétés du conducteur, il faut baisser la fréquence d’émission. c. le cas intermédiaire : C’est le cas des conducteurs moyens et qui vont donner lieu à des effets intermédiaires entre les deux cas extrêmes. Rappel sur les formes elliptique : Une ellipse fait partie de la famille des courbes coniques, dont la forme générale quadratique s’écrit : Dans un plan cartésien l’équation d’une ellipse est donnée par : pour une ellipse centrée à l’origine des axes (0,0). Avec : a demi grand axe, b demi petit axe ( √ ), c distance au foyer et l’excentricité Dans le cas le plus général, pour une ellipse avec un centre 7 , l’équation précédente devienne : Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme Figure 8. Représentation d'une ellipse dont les axes correspondent avec les axes du référentiel Après réarrangement, on obtient : Par identification avec la forme générale des courbes coniques : Si le grand axe de l’ellipse est incliné par rapport à l’axe des x (rotation de ), mais leurs centres se confondent, l’équation quadratique de l’ellipse est donnée par la forme : . 1.2.2. Le champ magnétique résultant : On constate d’après ce qu’on a vu déjà, que le champ primaire et secondaire qui ont la même fréquence, ont généralement une orientation spatiale différente (déphasage). Il s’ensuit que la composante Ydu champ résultant (primaire+secondaire) n’est pas forcément de la même phase que sa composante horizontale X. on ne peut parler donc d’une résultante vectorielle fixe. En fait, le champ résultant a une polarisation elliptique. Figure 9. Représentation de la polarisation d'un champ et de l'ellipse de polarisation Admettons que les deux composantes du champ résultant sont de la forme : On va montrer que les deux champs primaire et secondaire forment une ellipse (champ résultant mesuré). Pour cela, on va écrire le carré du module du champ magnétique résultant : 8 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme ( ) ( ) En définissant le déphasage entre les deux champs : Les carrés des fonctions cosinus peuvent s’écrire comme : ( ( ) ( ) ( ) ( ) ) En utilisant les identités trigonométriques : et On arrive finalement à l’équation quadratique suivante : ( ) ( ) On identifie ici les paramètres les plus importants pour l’équation de l’ellipse : Ce résultat mathématique signifie que le champ résultant mesuré est polarisé elliptiquement selon un grand axe incliné par rapport l’axe de référence x. ceci signifie, que sur le plan expérimental, le géophysicien devra incliner la bobine sonde (récepteur) selon un angle pour retrouver les maximums des champs magnétiques primaire et secondaire qui correspondent chacun au grand demi-axe et le petit demi-axe de l’ellipse. Afin de retrouver cette inclinaison, on fait le changement de variables suivant qui permettra d’annuler le terme de la formule quadratique de l’ellipse et l’obtenir sous la forme: En réécrivant les premières variables en fonction de ces dernières, et en réinjectant dans l’équation ci-dessus en , on obtient l’équation suivante en fonction de ( ⏟ ) et : ( ⏟ ) [ ( ⏟ Pour retrouver la forme elliptique, la condition nécessaire est l’annulation du coefficient : 9 ]) Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme [ ( ]) Ce terme se réduit encore à : ( ) Y y x a HY(quad) Mesure de HR(quad) HR HY(en phase) b HX X Figure 10. Ellipse de polarisation et composantes du champ On insistera sur les cas d’intérêt suivants : 1. si (bon conducteur), alors on trouvera : Et on sait que trigonométriquement on peut écrire : , ce qui signifie que dans ce cas, il s’agit bien d’une addition vectorielle simple sans aucun déphasage entre et . Donc, pour un bon conducteur, le rapport des champs primaire et secondaire est égal à la pente du grand axe. 2. Si ⁄ (mauvais conducteur), alors dans ce cas nous avons : , donc ce qui signifie qu’il n’y a pas d’inclinaison de l’ellipse de polarisation. 3. Si ⁄ , alors . 1.2.3. Profondeur de peau (Skin Depth) : En se référant aux équations de Maxwell générales pour un milieu quelconque sans présence de charges électrique : (1) .E 0 B 0 (2) E t (3) .B 0 10 E .J (4) B t Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme Les équations (2) et (4) deviennent après découplage ( ⃗ et ⃗ ) (Exercice 07-série 02) : (2’) ⃗ 0 0 ⃗ ⃗ ⏟ (4’) ⃗ ⏟ 0 0 ⃗ ⃗ La solution générale pour les milieux conducteurs est donnée par : ⃗ ⃗ ⃗ et ⃗ Il s’agit là d’une solution périodique en comportement mais décroissante dans sa globalité et on parle d’atténuation de l’amplitude comme c’est montré sur la figure ci-contre qui présente l’évolution d’une solution de cette forme (on parle de champ diffusif dans ce cas). On définit la profondeur de pénétration : Figure 11. Allure de la solution générale de l'équation d'onde. [ ] qui est une distance caractéristique qui exprime √ l’atténuation des champs dans les conducteurs à partir de la surface de contact. Elle est donnée en fonction de la fréquence et la conductivité (pour les matériaux non-magnétique √ [ ] √ Pour des distances multiples de ): le champ initial se réduit comme suit : On constate qu’après 4 fois la distance caractéristique du milieu conducteur, le champ initial se réduit à moins de 2% de son Amplitude initiale. Ceci traduit le fait que pour les conducteurs, les courants induits se concentrent donc pratiquement près de la surface, dans une couche dont l’épaisseur est de l’ordre de grandeur d’un très petit nombre de fois de la profondeur de peau. (Pour des bons conducteurs cette couche est de l’ordre de quelques centaines de µm). A cause de cette décroissance des champs (électrique et magnétique), la profondeur de l’investigation de toute méthode électromagnétique est toujours inférieure à P/2 *m+ *on garde 60% déjà de l’amplitude). Par 11 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme exemple si , pour que la profondeur d’investigation être supérieure à atteigne 100 m, la résistivité du sol doit . Sur un sol argileux, ou la résistivité observée est de l’ordre de fréquence industrielle ( , la basse ) n’assure qu’une profondeur d’investigation de 102 m. 1.3. Le champ primaire : On entend par champ primaire, tout champ magnétique inducteur, nécessaire à toute prospection électromagnétique. Il est plus souvent créé par un courant alternatif circulant dans une boucle. La dimension de la boucle varie selon les besoins de la méthode de prospection utilisée. Mais dans certains cas on peut utiliser d’autres sources conventionnelles de champs primaires, comme c’est dans le cas de la méthode T.B.F (VLF en anglais : Very Low Frequency) qui utilise des émetteurs radio dont la fréquence d’émission se situe dans la gamme de 10 à 20kHz. Une autre méthode AFMAG est basée sur les champs magnétiques de fréquences audio engendrés par les éclairs produits lors des orages électriques. D’autres méthodes, comme le TURAM, peuvent utiliser le champ primaire engendré par le courant alternatif qu’on fait circuler dans un câble dont les deux extrémités sont reliées au sol. 1.3.1. La loi de Biot-Savart revisitée : Pour calculer le champ magnétique produit par un courant circulant dans un fil, on utilise la loi de BiotSavart qui donne l’expression de ce champ en fonction de cette source (courant) ainsi que la géométrie du conducteur. Dans sa forme modifiée qui prend en considération les effets de propagation, la loi donne le champ magnétique créé par un bout de fil à un point d’observation qui se trouve à une distance r : ⃗ Avec : [ ] ( )√( ) : est la longueur d’onde dans l’air. Dans le cas où la distance entre le point d’observation est la source est faible par rapport à la longueur d’onde , on peut négliger les effets de propagation et retrouver la forme simple de la loi de Biot-Savart : ⃗ Où ⃗ est perpendiculaire à ( ) | | et , sa direction est définie par l’équation vectorielle ou par « la règle de la main droite ». 12 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme 1.3.2. Les émetteurs : A. Emetteurs T.B.F (et AFMAG) : Le champ d’un émetteur T.B.F est donné en première approximation à partir la loi de BiotSavart. Dans ce cas de figures, on considère l’antenne comme un élément vertical court (par rapport aux points de mesure) et la terre comme une surface horizontale ( de conduction dans le sol et si on admet que Où , on trouve : √( ∫ ). Si on néglige les effets √( )∫ ) est la longueur de l’antenne. Cette équation implique que le champ généré est raisonnablement uniforme (décroissance en ), mais le plus important est que l’on trouve le champ primaire partout horizontal et dirigé dans une direction perpendiculaire à la direction de propagation. Il est à noter que les champs magnétiques naturels, utilisés dans la méthode AFMAG, démontrent le même comportement. B. Emetteur en forme de fil : Dans le cas d’un fil droit de longueur arbitraire et parcouru par un courant, le champ magnétique est obtenu par intégration à partir de la même loi de Biot-Savart discutée précédemment : * Où les paramètres √ + √ sont montré sur la figure ci-dessous : Figure 12; Emetteur en forme de fil Il est à noter que si le fil est long ( ), la formule se simplifie à décroissance uniforme en . Par contre, si le fil est court ( fil bien fini [ √ √ ]. 13 démontrant ainsi la ) on retrouve la loi de Biot-Savart pour un Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme C. Emetteur rectangulaire : Dans le cas où la situation nécessite l’utilisation d’un champ de forte intensité, on fait appel dans la prospection électromagnétique d’émetteur rectangulaire (grand cadre rectangulaire) dont les dimensions sont de l’ordre de 100m x 100m à 2000m x 2000m. Ce cadre est construit en posant une spire de fil directement au sol et il est alimenté par un groupe électrogène assez puissant pour y faire circuler un courant de quelques ampères. L’expression du champ magnétique généré par un tel dispositif se calcule par la même formule élaborée pour un fil de longueur arbitraire, avec un peu plus de difficulté et le résultat final est relativement très simple, à savoir : ] {[ Comme c’est montré sur la figure, on a : - [ ]} ; ; ; Figure 13. Eléments géométriques illustrant un émetteur rectangulaire D. Emetteur dipolaire : C’est le type d’émetteur dont l’utilisation est très courante à cause de ses dimensions réduites et par conséquent, sa portabilité et qui prend la forme d’une petite boucle de plusieurs spires dont la dimension principale varie de un à deux mètres. 14 Faculté des Sciences et de la Technologie- Département S.M – Univ.KHEMIS-MILIANA – 2015/2016 Master : Physique du Globe Matière : Electromagnétisme Dans le cas d’une forme carré, le calcul est similaire que celui d’un émetteur rectangulaire et les composantes du champ primaire généré par un tel dispositif est repéré maintenant par rapport au centre de la boucle et sont donnés comme suit : - Composante verticale selon Z : * - + Composante horizontale selon X : [ - ] Composante horizontale selon X : * + Figure 14. Emetteur dipolaire √ Nous noterons que dans le plan de la boucle ( ), le champ magnétique a partout la même direction que l’axe du cadre (les autres composantes sont égales à zéro) et décroît comme . La même chose est vraie sur l’axe du cadre sauf que cette fois-ci, le champ magnétique est orienté dans le sens inverse et est deux fois plus fort qu’en un point également distant du centre, mais situé dans le plan du cadre. De plus, on remarque la dépendance de l’amplitude du champ par rapport à l’aire du cadre, ce qui fait que le champ magnétique d’un petit cadre ne dépend de sa forme géométrique exacte mais, en général, il n’est lié qu’à l’aire du cadre. De tels émetteurs portent l’appellation dipolaire parce que la distribution de leur champ magnétique ressemble fortement à celle d’un petit aimant dont l’orientation est la même que celle de l’axe du cadre. 15