remplacer les médicaments chers

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«Parfois, l'activité physique peut
remplacer les médicaments chers»
Initiative populaire La faîtière des fitness veut que l'abonnement puisse être remboursé par l'assurance
obligatoire. Selon elle, cela diminuerait la prise de médicaments et les coûts de la santé. Le débat est lancé.
Selon
observateurs, ça vaut
.
peine de prendre- en charge
l'abonnement au fitness
pour un patient atteint
d'une maladie chronique.
Ferrantraitefflenyirnages
Fabiano Citroni
[email protected]
Le fitness payé par l'assurance pulaire allant dans ce sens. Les
devront
obtenir
de base, c'est peut-être pour de- initiants
signatures pour que le
main! Il y a quelques jours, la faî- 100
tière de cette branche a annoncé peuple se prononce sur cette
le lancement d'une initiative po- question. Leur récolte commencera à la rentrée de septembre.
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Pas de fausse joie. Dans l'esprit des initiants, l'abonnement
sera remboursé par l'assurance
obligatoire à condition que le
programme de fitness soit certi-
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fié par un spécialiste et prescrit
par un médecin. Tous les adeptes du fitness (1,3 million, selon
l'Office fédéral du sport) ne bénéficieront donc pas automatiquement de la gratuité.
Concrètement, qui pourrait
se rendre au fitness sur le dos
des assurés? Membre du comité
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liers des fitness.» Historien du Vous savez, parfois, il est bien
sport et entraîneur de course à plus utile d'inciter le patient à
pied, Pierre Morath abonde dans marcher régulièrement que de
ce sens. «Par quel tour de passe- l'envoyer dans un fitness.»
passe les fitness auraient-ils le
monopole de la capacité à amé-
Directeur de la Médecine du
liorer la santé des gens et de faire sport du Swiss Olympic Medical
Center de Macolin, Boris Gojabaisser les coûts de la santé?»
Que pensent les médecins du novic dit un oui, avec énormé-
de direction de la Fédération sport? Ils sont partagés sur la ment de mais, à l'initiative. Se-
suisse des centres de fitness, Ca- pertinence de cette initiative po- lon lui, pour que le but recherché
soit atteint, il faut responsabilirole Bilat précise que le texte (li- pulaire. Pour Gérald Gremion,
re ci-contre) vise les personnes médecin adjoint du Centre de ser les fitness, les patients et les
médecins. «Les fitness doivent
connaissant déjà des problèmes médecine du sport du CHUV,
de santé. «Si un individu ayant «dans le cas d'un patient atteint prouver qu'ils vont tout mettre
un diabète de type 2, des problè- d'une maladie chronique (pro- en oeuvre pour améliorer la santé
mes de dos, d'articulations, a blèmes cardio-vasculaires, obési- du patient-client et non pas seuune activité physique régulière té), ça vaut la peine de prendre lement leurs rentrées financièet qu'il est bien suivi, il pourra en charge son abonnement. res. Les universités forment des
réduire sa consommation de Mais un coach, reconnu par les spécialistes en activité physique
médicaments. L'activité physiassurances, doit contrôler son adaptée. On pourrait exiger des
que remplacera la prise de médifitness que leurs entraîneurs suicaments chers. Les coûts de la activité physique.»
vent une telle formation.»
Comme
François
Héritier,
santé diminueraient.»
Carole Bilat rétorque que de
Finn Mahler, directeur médical
nombreux
fitness emploient déUn surcoût de 1 milliard
du Swiss Olympic Medical Cenjà des formateurs qui possèdent
ter
de
l'Hôpital
de
la
Tour
(GE).,
Une proposition qui ferait baisun brevet fédéral. «Il est fini le
ser les primes maladie, faut-il affirme que, si l'abonnement est temps où vous deveniez profesdonc signer les yeux fermés? Pas offert, «il n'est pas sûr du tout seur de fitness après deux jours
si simple. SantéSuisse, associa- que les gens seront assidus».
Sa proposition? «Le principe de formation. C'était il y a dix
tion faîtière des assurances-maans», sourit-elle.
ladie, estime que l'initiative fe- de subventionner un patient
Remboursé. Ou pas
rait... exploser les coûts. «Environ 1,3 million de personnes pos-
sèdent un abonnement de fitness à 800 francs. Cela provoquerait un surcoût de 1 milliard
de francs à charge de l'assurance de base. Et donc une augmentation des primes de 4 %», affirme Christophe Kaempf, porteparole pour la Suisse romande.
François Héritier, président
de la Société suisse de médecine
générale, n'est pas non plus emballé par ce projet. «Le patientclient ne sera pas très motivé à
aller au fitness s'il sait que son
abonnement est remboursé. Je
trouve que cette initiative sent la
promotion des intérêts particu-
«Si un individu
ayant du diabète
a une activité
physique régulière
et qu'il est bien suivi,
il pourra réduire
sa consommation
de médicaments»
Carole Bilat, membre de la
Fédération des centres de fitness
pour qu'il soit plus actif est bon.
L'assurance obligatoire pourrait
rembourser des consultations
d'activités physiques. Le médecin examine les capacités physiques de la personne et regarde
ce qui est le mieux pour elle.
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Boris Gojanovic entend aussi
responsabiliser les
patients-
clients et les médecins. «On
pourrait imaginer que le client
paie son abonnement et qu'en
fonction de ses résultats il soit
remboursé. S'il se rend au fitness une fois par semaine, c'est
bien, mais pas suffisant. Quant
au médecin prescripteur, on
pourrait lui demander des
comptes. Il serait en contact
avec le fitness pour s'assurer du
travail accompli et des résultats
obtenus par le patient.»
Cette suggestion fait bondir
François Héritier. «Les médecins n'ont pas à avoir ce rôle de
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contrôleurs.» Il se veut tout de
même positif. «Le débat autour
de cette initiative permettra de
sensibiliser les gens à l'importance de bouger. Tout le monde
Le fitness doit-il être remboursé?
Carole Bilat
Membre du comité
de direction
de la Fédération
suisse des centres
de fitness
est d'accord sur le fait que l'activité physique est bonne pour la
santé.» Selon Roland Steiner,
vice-président de la faîtière des
fitness, l'activité physique est
même «le médicament le plus
efficace et sans effets secondai-
res».
Que dit l'initiative?
L'initiative «Oui à la médecine
de l'activité physique» propose
l'introduction d'un article 118d
dans la Constitution. Il se
déclinerait en trois points.
1. Un entraînement de la force
et de l'endurance permet à
davantage de personnes de
rester en bonne santé et de vivre
de manière autonome malgré
une maladie chronique. Moins
de personnes tombent malades,
souffrent chroniquement
ou meurent prématurément
en raison de maladies non
transmissibles évitables.
2. Toutes les personnes
reçoivent un soutien
sur une base volontaire,
indépendamment de leur statut
social ou économique, et sont
encouragées à suivre un mode
de vie sain et à adopter des
habitudes de vie favorables
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DR
OUI
«L'explosion des coûts de la
santé est un sujet de colère récurrent dans notre pays. Notre
initiative «Oui à la médecine de
l'activité physique» permettra
de diminuer ces coûts puisque
les patients n'auront plus à
prendre tous ces médicaments
qui sont hors de prix. Dans une
étude, l'Université de Bâle a démontré comment un entraînement ciblé de la musculature et
de l'endurance peut agir positivement sur la santé. Pour que
son abonnement soit remboursé, le patient devra obtenir le
feu vert de son médecin. Lorsqu'il se présentera au fitness, il
sera testé, évalué. Un programme d'activité physique sur me-
sure sera alors établi. On pourrait imaginer que les formateurs doivent obligatoirement
présenter un brevet fédéral afin
de pouvoir enseigner. Ce serait
un gage de sérieux et de compétence. Comment s'assurer que
le patient soit assidu et suive le
programme mis sur pied? Le fitness pourrait établir un rapport
à l'attention du médecin prescripteur en cas de manquements. L'idée n'est pas de surveiller les patients, mais de s'assurer que l'argent à charge de
l'assurance obligatoire ne soit
pas gaspillé. Même si cela semble clair, je précise qu'il n'est
donc pas question de rembourser l'abonnement du premier
venu, mais bien celui d'une personne qui connaît des problèmes de santé et qui, en accord
avec son médecin, souhaite développer son activité physique
et ainsi réduire sa consommation de médicaments. Il y a tellement de personnes qui prennent des médicaments alors
qu'elles n'en ont pas besoin.
Cela doit changer.»
à la santé.
3. La Confédération légifère sur
la prise en charge des coûts, par
l'assurance obligatoire des soins,
du programme d'activité
physique certifié par des
associations et institutions
autorisées dans les domaines
de la santé musculosquelettique et de la santé
du système cardio-vasculaire.
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Anne-Marie
Bollier
Membre du comité
de fondation
de l'Organisation
suisse des patients
DR
NON
«Il faut arrêter de croire que,
si on paie tout aux gens, ils feront du sport. C'est faux. Si les
gens ne font pas de sport, c'est
tout simplement qu'ils n'en ont
pas envie. Je rappelle que marcher ne coûte rien, qu'il est possible de louer à bas prix des appareils pour faire du sport et
qu'il est possible de faire gratuitement du vélo dans plusieurs
villes. En cas d'adoption de cette initiative, on s'arrêtera où?
N'importe quel sport pourrait
alors demander à faire l'objet
d'un remboursement. Je pourrais même exiger de me faire
payer mes chaussures de randonnée. Il faut tout de même
rappeler que l'assurance de
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base permet déjà d'aider des
personnes qui ont un problème
médical. Par exemple, toute
personne qui a un infarctus
peut déjà suivre un programme
(mobilité, entraînement cardiovasculaire) d'un mois payé par
l'assurance obligatoire. Il existe
également un programme ciblé
pour les diabétiques. Je ne vois
donc vraiment pas l'utilité de
l'initiative de la faîtière des fitness. Selon moi, elle ne ferait
qu'augmenter le gâteau des dépenses et donc les coûts de la
santé. Et qu'on ne tente pas de
cautionner cette initiative en disant que l'abonnement de fitness ne sera remboursé qu'en
cas de feu vert du médecin. Je
suis désolée, mais, si mon médecin me dit que je dois manger
davantage pour être en meilleure santé, je ne vais pas demander à l'assurance de base de me
payer mes courses. Il y a une
question de responsabilité individuelle. Chacun peut décider
de bouger, sortir, marcher ou de
rester allongé sur son canapé
devant la télévision.»
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