
SWISS DENTAL JOURNAL  VOL 124  10/2014
L’ACTUALITÉ EN MÉDECINE DENTAIRE 1129
Plus de 1,7 million de personnes décèdent chaque année en 
 Europe d’une maladie cardiaque coronarienne (MCC), dont  
plus de 700 000 ont moins de 75 ans et plus de 330 000 ont 
moins de 65 ans. Un décès sur cinq en Europe est causé par  
une MCC. Chacun doit en connaître les risques: hypertension, 
diabète, troubles du métabolisme des lipides et, surtout, taba-
gisme. Ils provoquent tôt ou tard l’artériosclérose qui, au cœur, 
se manifeste sous forme de MCC. L’angine de poitrine se déclare 
à l’effort ou au repos: douleurs pectorales pouvant irradier dans 
le bras gauche, voire jusqu’au maxillaire inférieur donnant au 
malade la sensation qu’un cercle de tonneau lui écrase la poi-
trine. La Société européenne de cardiologie (SEC) a récemment 
émis de nouvelles directives sur la MCC. «L’examen diagnos-
tique n’a que peu changé», précise Franz Eberli, cardiologue  
en chef au Triemlispital de Zurich. Ce qui est nouveau cepen-
dant, c’est que le médecin évalue désormais la probabilité que  
le patient souffre réellement d’une MCC, après anamnèse,  
ECG et éventuel examen radiologique. «Si cette probabilité  
est inférieure à 15%, on peut admettre que les douleurs ont une 
autre cause», souligne Franz Eberli. Les nouvelles directives 
 recommandent de procéder à une angiographie avec possibilité 
d’angioplastie par dilatation par cathéter à ballonnet ou par la 
pose d’un stent si la probabilité est de plus de 85% et que les 
symptômes sont typiques et prononcés. Si la probabilité se situe 
entre 15% et 85%, il faut d’abord procéder à des examens non 
invasifs afin de déterminer l’ampleur de l’ischémie sous épreuve 
d’effort.
La tomographie CT n’est pas une bonne méthode de screening
«Le recours à la bicyclette ergométrique a perdu de son impor-
tance car elle ne reflète pas suffisamment bien l’ischémie», in-
forme Franz Eberli. «En lieu et place, la SEC recommande plutôt 
une scintigraphie du myocarde, une échocardiographie sous 
 effort ou une tomographie à résonance magnétique nucléaire.» 
La tomographie CT assistée par ordinateur a également et visi-
blement pris de l’importance. «Je l’utilise volontiers pour les 
 patients jeunes qui ne présentent qu’un risque faible à moyen de 
MCC», ajoute-t-il. «Les personnes plus âgées qui présentent un 
risque élevé ont souvent des calcifications étendues des artères 
coronaires qui laissent la MCC en tomographie CT paraître plus 
grave qu’elle ne l’est en réalité. La coronographie CT ne convient 
certainement pas comme examen étendu de screening.»
Une angiographie est indiquée lorsque les examens non invasifs 
révèlent une ischémie cardiaque. En fonction de l’étendue de la 
sténose, le patient se verra prescrire des médicaments, la pose 
d’un stent ou un pontage coronarien. Lorsqu’un ou deux vais-
seaux sont concernés, la norme prescrit la pose d’un stent à élu-
tion médicamenteuse de la troisième génération. «Ce n’est pas 
seulement meilleur, mais aussi plus sûr que les stents sans élu-
tion médicamenteuse», précise Franz Eberli.
Il est indispensable d’arrêter de fumer
Après l’intervention, le patient devra prendre divers inhibiteurs 
de l’agrégation des thrombocytes pendant plusieurs mois, voire 
jusqu’à une année. «Des études s’interrogent actuellement sur 
cette durée», dit Franz Eberli. «Mais la longue durée de l’inhi-
bition de l’agrégation des thrombocytes reste la norme jusqu’à 
que nous ayons des résultats.» Les cardiologues recommandent 
un pontage coronarien si trois vaisseaux sont rétrécis, surtout  
si le patient est diabétique.
Il n’est pas certain que la pratique d’un sport ou la perte de 
poids soient susceptibles d’améliorer une MCC. Dans le cadre  
de la grande étude Look AHEAD, des diabétiques de type 2 
n’ont pas plus souvent eu des infarctus du myocarde que des 
passionnés de sport. «Ce qui apporte certainement une amé-
lioration, c’est l’arrêt du tabagisme», ajoute Franz Eberli. «Il est 
indispensable d’arrêter de fumer si l’on veut faire quelque chose 
pour son cœur et ses vaisseaux!»
Bibliographie
Eur Heart J 2013; 34(38): 2949–3003 – Eur Heart J (2014), en ligne le 29.8.2014
MÉDECINE
Maladie cardiaque 
 coronarienne
De nouvelles directives donnent plus de 
poids aux tests d’effort non invasifs. Un 
simple  calculateur de risque permet au mé-
decin de  définir sa stratégie thérapeutique.
Texte: Felicitas Witte, journaliste scientifique et médecin  
Illustration: Emanuele Fucecchi
La maladie cardiaque coronarienne se manifeste typiquement par l’angine de 
poitrine. Les symptômes sont une forte douleur dans la poitrine derrière le 
sternum, parfois irradiante, comme si un cercle de tonneau écrasait la poitrine.
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