LA MESURE DU GLUCOSE EN CONTINU
DOSSIER
84Diabète & Obésité • Mars 2012 • vol. 7 • numéro 57
ne constituent, le plus souvent,
qu’une validation interne de la
qualité de l’enregistrement (20).
Globalement, la précision des
capteurs de glucose, quels qu’ils
soient, est inférieure à celle des
lecteurs de glycémie.
Tous les capteurs ont le même ob-
jectif : donner des tendances de
variations du glucose interstitiel
C’est donc le cas à l’état basal, mais
aussi lors de fortes variations de la
glycémie plasmatique (8).
• En situation d’hypoglycémie
ou d’hyperglycémie (expéri-
mentation réalisée chez des té-
moins non diabétiques, soumis à
un clamp eu- et hypoglycémique),
un nouvel d’état d’équilibre doit
se mettre en place entre le secteur
plasmatique et interstitiel, d’où un
rés. D’après les auteurs d’un récent
article, le système nerveux cen-
tral subirait moins de fluctuations
glycémiques comparativement
au muscle et au tissu adipeux, et
serait ainsi en partie protégé en
situation d’hypoglycémie (23). Ce
phénomène pourrait également
expliquer pourquoi, dans une cer-
taine mesure, des valeurs basses de
glycémies observées en périphérie
(secteur plasmatique) ne se tradui-
sent par aucune symptomatologie
clinique notamment neurogluco-
pénique du fait de concentrations
maintenues à des valeurs normales
de glucose dans le système nerveux
central
(Tab. 2 , Fig. 4)
.
Malheureusement, la pertinence
des concentrations de glucose in-
terstitiel vis-à-vis des évènements
relatifs au diabète n’a pas été ex-
plorée. Ainsi, pour des raisons his-
toriques, mais aussi techniques,
les décisions thérapeutiques re-
posent encore à ce jour sur des
valeurs de glucose sanguin, exclu-
sivement.
CALIBRATION
DES CAPTEURS DE GLUCOSE
Du fait d’un décalage intrinsèque
propre au capteur, des diérences
entre plasma et liquide intersti-
tiel à l’état basal et celles qui peu-
vent s’accentuer à l’occasion de
fortes variations des concentra-
tions de glucose, il est souhaitable
d’initialiser le capteur de glucose
en période de relative stabilité
glycémique. Les périodes pré-
prandiales, notamment de fin de
matinée, sont à privilégier. En
revanche, les périodes post-pran-
diales et les situations de risque
hypoglycémique sont à éviter.
En eet, lorsque la pente de varia-
tion du glucose est élevée, la dié-
rence de mesure entre la concen-
tration de glucose plasmatique et
interstitielle s’accentue (de 13 % et
jusqu’à 19 %) (24).
les plus proches des valeurs de gly-
cémie plasmatique. Cependant, ils
dièrent les uns des autres par cer-
taines caractéristiques technolo-
giques ou analytiques. Une étude a
comparé ces 4 modèles, suggérant
une précision plus importante du
système FreeStyle Navigator®, com-
parativement aux autres systèmes,
notamment dans les valeurs basses
proches de l’hypoglycémie (21).
QUE MESURE-T-ON
EXACTEMENT DANS LE
MILIEU INTERSTITIEL?
DIFFÉRENCES ENTRE
GLYCÉMIE PLASMATIQUE
ET GLUCOSE INTERSTITIEL
Le diérentiel qui existe entre la
concentration de glucose du mi-
lieu interstitiel sous-cutané et le
secteur plasmatique
(Encadré)
ex-
plique la nécessité de calibrer les
capteurs de glucose de manière
régulière dans le but de maintenir
leur exactitude de mesure tout le
temps de l’enregistrement.
De manière générale, la concen-
tration de glucose interstitiel est
inférieure à ce qui est observé au
niveau capillaire ou plasmatique.
décalage temporel parfois impor-
tant observé entre les valeurs de
glucose plasmatique et interstitiel
(Fig. 3)
(22).
• L’insuline semble jouer un rôle
majeur dans ces variations de
concentrations entre les compar-
timents plasmatique et interstitiel,
de par son action facilitatrice dans
la captation cellulaire du glucose (8).
A ce titre, il convient de prévenir
le patient de ces possibles discor-
dances, et du fait que sa valeur de
glycémie capillaire doit rester la
valeur de référence sur laquelle
se fonder pour l’adaptation du
traitement. Les ajustements thé-
rapeutiques destinés à l’améliora-
tion de l’équilibre glycémique ont
donc toujours été fondés sur des
mesures de glucose sanguin. Pour-
tant, les concentrations de glucose
dans le tissu interstitiel reflètent
plus fidèlement les variations mé-
taboliques qui s’opèrent dans les
cellules musculaires, adipocytaires
et les autres cellules de l’organisme
comparativement au secteur vas-
culaire. Les variations de concen-
trations de glucose interstitiel lors
de prise de glucides ou à l’occasion
de bolus d’insuline sont en eet
diérentes selon les tissus explo-
L’objectif est de donner des tendances de
variations du glucose interstitiel les plus
proches des valeurs de glycémie plasmatique.