Chapitre 7 : Le phénotype immunitaire au cours de la vie (activité) Activité 1 : réaction immunitaire lors d’un second contact avec le même antigène Comment le système immunitaire réagit-il face à un agent infectieux qu’il a déjà rencontré ? Comparer les caractéristiques de la réponse primaire et de la réponse secondaire et en déduire l’existence d’une mémoire immunitaire. Expliquer alors le principe de la vaccination. Production : texte Ressources : document 1 page 306 Capacité Extraire des informations d’un document. La réponse primaire a lieu lors d’un 1er contact entre le système immunitaire et l’antigène. La réponse secondaire a lieu lors d’un contact entre le système immunitaire et un antigène déjà rencontré. Indicateur de réussite Comparer l’intensité et la durée de mise en place de la réponse primaire et secondaire. Evaluation Activité 2 : la mémoire immunitaire Quels sont les mécanismes de la mémoire immunitaire ? A partir de l’analyse du document 4 page 307 et du document suivant, montrez l’existence de lymphocytes B mémoire à longue durée de vie, responsable de la réaction immunitaire secondaire. Production : texte Capacités Indicateurs de réussite Extraire des informations d’un document. Raisonner. Démontrer que des lymphocytes B peuvent survivre longtemps et produire des anticorps. Evaluation Comparer la prolifération des LB naïfs et des LB mémoire, expliquant ainsi les caractéristiques de la réponse secondaire. 1 Activité 3 : étude d’un vaccin Le vaccin pentavalent Pentavac (contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche et Haemophilus influenzae) Rédiger une fiche synthétique présentant et en expliquant : - la composition du vaccin étudié, en précisant les éléments immunogènes et leur nature. la présence ou l’absence d’adjuvants et leur rôle et les réticences actuelles qu’ils suscitent. le calendrier vaccinal et la nécessité d’effectuer des rappels Vous conclurez en montrant que la vaccination est un enjeu de santé publique sujet de controverses actuelles. Ressources : Documents 3 page 308, 5 et 7 page 309 + documents suivants Pentavac : composition D’après http://www.vidal.fr/Medicament/pentavac-12925-composition.htm consulté le 7 avril 2014. 2 Tableau des vaccinations recommandées chez les enfants et les adolescents en 2014 D’après http://www.sante.gouv.fr/IM G/pdf/Calendrier_vaccinal_mi nistere_sante_2014.pdf consulté le 30 mars 2015 Tableau des vaccinations recommandées chez les adultes en 2014 . Couverture vaccinale : % de la population vaccinée par rapport à la population totale. 3 Les vaccins en six questions. Le Monde.fr 30.06.2015 Par Moina Fauchier-Delavigne, Pascale Santi et Sandrine Cabut « La vaccination, cela ne se discute pas. » Cette tétanos n’ont pas disparu, c’est un contresens que déclaration de la ministre de la santé, Marisol d’affirmer cela. On voit des cas de poliomyélite au Touraine, vendredi 29 mai, en réponse à la pétition Moyen-Orient ou en Europe de l’Est, le tétanos existe mise en ligne en mai par le professeur Henri Joyeux a dans des populations non vaccinées. » La seule le mérite de la clarté. Elle ajoutait : « Il ne faut pas maladie aujourd’hui éradiquée est la variole, avoir de doute par rapport aux vaccins, ce qui n’exclut officiellement depuis 1980. pas la transparence et la recherche pour toujours améliorer la qualité de nos vaccins. » Mais pourquoi En France, l’Institut de veille sanitaire (InVS) s’est les propos de la ministre restent-ils inaudibles ? (…) inquiétée début juin de la recrudescence de la Peut-être parce que la crédibilité de ces acteurs est de rougeole. Près de 200 cas ont été déclarés depuis le plus en plus écornée : les autorités sanitaires début de l’année en France, notamment dans le Hautcontinuent de payer les maladresses de la gestion de Rhin. Et depuis 2008, 23 500 cas ont été signalés, la vaccination contre l’hépatite B, longtemps ayant entraîné 1 500 cas de pneumopathie grave, 34 suspectée de déclencher des scléroses en plaques. formes neurologiques compliquées avec séquelles Mais aussi de la pandémie de grippe H1N1, en 2009 – graves et 10 décès. La couverture vaccinale atteint l’un des vaccins utilisés à cette occasion ayant en 80 %, alors qu’il faudrait 90 à 95 % pour éliminer la outre engendré des narcolepsies. Leur communication circulation du virus. sur le sujet reste insuffisante, souvent trop péremptoire. Et contradictoire : elles font campagne Depuis l’introduction de la vaccination anti-diphtérie pour l’obligation vaccinale sans, semble-t-il, se donner dans les années 1920, puis sa généralisation dans les vraiment les moyens d’anticiper les pénuries. La années 1950, l’incidence de cette maladie infectieuse parole des experts est, elle, rendue suspecte par leurs avait considérablement diminué dans les pays liens d’intérêts plus ou moins dissimulés avec industrialisés. Elle est revenue dans les pays d’Europe l’industrie pharmaceutique. de l’Est dans les années 1990, avec 47 000 cas. Depuis, en France, un seul cas non importé a été identifié, L’actualité favorise généralement le discours antien 2011 par l’ARS de Toulouse. vaccin. En avril, les effets secondaires liés à un vaccin protégeant contre les antirotavirus étaient pointés du (…) L’incidence du tétanos a également beaucoup doigt à cause de décès de nourrissons. Aujourd’hui, chuté. Alors qu’en 1975, un peu plus de 300 cas c’est le cas d’une petite fille de 7 mois, entre la vie et avaient été recensés en France, 205 l’ont été par la mort après une fièvre aiguë et des convulsions dans l’InVS entre 2000 et 2012, dont 83 % chez les plus de les heures suivant l’injection concomitante d’un 70 ans. En cause : le manque de vaccination de la vaccin hexavalent (Infanrix Hexa) et contre le population adulte. pneumocoque (Prevenar). Même si la responsabilité du SAMU, qui a refusé de prendre en charge l’enfant, Alors qu’elle était vue comme une maladie du passé, est aussi mise en cause, l’image de la vaccination la tuberculose, une des premières causes de mortalité risque une nouvelle fois d’en pâtir. En Espagne, à dans le monde, a certes nettement reculé en France, l’inverse, un enfant vient de mourir d’une diphtérie, mais des dizaines de cas sont recensés. La Seine-Saintcontre laquelle ses parents ne l’avaient pas vacciné. Denis est le département le plus touché, du fait de la présence de migrants venant d’Asie, d’Afrique (…) [Mais] des incertitudes demeurent, qui méritent subsaharienne ou d’Europe de l’Est, où l’incidence est débat public : qu’y a-t-il derrière les pénuries de plus forte qu’en France. (…) vaccins obligatoires et quelles sont les solutions alternatives ? Que sait-on vraiment des adjuvants ? La Les adjuvants sont-ils suffisamment étudiés ? vaccination obligatoire a-t-elle encore un sens ? La question de l’innocuité des vaccins se cristallise en Eléments de réponse à trois questions cruciales. particulier sur les adjuvants suspectés par les « antivaccins », mais aussi par certains chercheurs, d’induire Pourquoi la pénurie actuelle, et quelles sont les une série d’effets secondaires. Utilisés pour certains, alternatives en pratique ? (…) comme l’aluminium, depuis presque un siècle, les adjuvants ont pour fonction de renforcer la réponse Quels sont les risques d’une baisse des vaccinations ? immunitaire, donc de réduire la quantité d’antigène L’OMS estime que la vaccination évite chaque année par dose, et le nombre de doses nécessaires pour entre 2 millions et 3 millions de décès. « Si en France assurer une bonne réponse immunitaire. la vaccination régressait, des maladies reviendraient, Le Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale alerte-t-on au ministère de la santé. La poliomyélite, le (GACVS), émanation de l’OMS, a conclu à l’innocuité 4 de ces produits, notamment le squalène, qui entre dans la composition de certains vaccins antigrippaux et de ceux contre les papillomavirus humains (HPV). Mais lors de la campagne de vaccination contre la grippe pandémique A (H1N1), en 2009-2010, le fait de proposer deux formes vaccinales, dont une sans adjuvant réservée aux femmes enceintes, avait semé le trouble. Suspectés de causer des maladies auto-immunes, les adjuvants font l’objet de polémiques récurrentes. Ceux à base d’aluminium ont comme principal inconvénient les réactions inflammatoires qu’ils provoquent au site d’injection. Surtout, l’hydroxyde d’aluminium favoriserait la survenue de la myofasciite à macrophages (douleurs musculaires, fatigue, invalidité…), décrite pour la première fois en 1998 par Romain Gherardi (hôpital Henri-Mondor, Inserm) et Michelle Coquet (hôpital Pellegrin, à Bordeaux) dans The Lancet. Loin d’être « anti-vaccin », le professeur Gherardi fait le lien entre cette maladie et l’hydroxyde d’aluminium utilisé dans la plupart des vaccins. L’association Entraide aux malades de myofasciite à macrophages (E3M) se bat pour que cette corrélation soit reconnue. Des demandes d’indemnisation sont en cours. (…) Sur ces points, les avis sont partagés. « L’analyse détaillée des conditions nécessaires à la provocation d’une maladie auto-immune n’apporte aucune preuve à ce jour permettant d’incriminer les vaccins ou les adjuvants, concluait un groupe de travail de l’Académie de médecine en 2012. Tout moratoire portant sur la non-utilisation des adjuvants aluminiques rendrait impossible la majorité des vaccinations. La résurgence des maladies prévenues par ces vaccins entraînerait, en revanche, et de façon certaine, une morbidité très supérieure à celle, hypothétique, des maladies auto-immunes ou neurologiques imputées à la vaccination. » Même conclusion pour la société de pathologie infectieuse (Spilf), et un rapport du HCSP en 2013. « L’innocuité des adjuvants est un domaine important et négligé », soulignait pourtant en 2004 l’OMS, qui jugeait leur évaluation « indispensable ». En 2010, après l’épisode de la grippe H1N1 et la campagne de vaccination, un rapport du Sénat notait lui aussi que l’utilisation des adjuvants en général est un choix qui peut être discuté techniquement. « Les études réalisées jusqu’à présent sur leurs effets sont peu nombreuses », notait-il, recommandant donc de nouveaux travaux pour « avoir des idées plus précises sur le niveau dangereux pour l’homme de la concentration de mercure, d’aluminium ou de squalène dans son organisme ». Que se passe-t-il en cas d’effets secondaires ? (…) Les obligations vaccinales ont-elles encore un sens ? En France, les trois vaccins obligatoires pour l’ensemble de la population (D, T, P) conditionnent l’entrée en collectivité (crèche, école…). Notre pays est l’un des seuls en Europe à maintenir ce principe d’obligation vaccinale, avec l’Italie et la Belgique. Il existe par ailleurs quelques obligations selon la zone géographique (fièvre jaune en Guyane) ou la profession (hépatite B pour les médecins et paramédicaux, typhoïde pour certains personnels de laboratoire…). Mais cette stratégie est remise en question de façon croissante, pas seulement par les « anti-vaccins ». En septembre 2014, le HCSP, chargé de proposer la politique vaccinale, a estimé dans un avis que le maintien ou non de l’obligation vaccinale relève d’« un choix sociétal » et que cela mériterait un débat organisé par les autorités de santé. Ce comité estime que, si l’obligation demeure, « la liste des vaccins obligatoires doit être révisée ». Récemment, la question est remontée jusqu’au Conseil constitutionnel, après l’assignation d’un couple devant un tribunal correctionnel pour un refus de vacciner ses enfants. Le Conseil s’est prononcé le 20 mars, en jugeant que le caractère obligatoire de la vaccination, inscrit dans le code de la santé publique, n’est pas anticonstitutionnel. Autre critique, ce modèle peut induire dans le public une notion de hiérarchie entre vaccins obligatoires et vaccins recommandés, comme ceux contre l’hépatite B, la coqueluche, les méningites, les papillomavirus – responsables du cancer du col de l’utérus – ou la grippe. Or, « les vaccins recommandés et les vaccins obligatoires sont aussi utiles et importants les uns que les autres », estime l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Un avis partagé par l’ANSM et, bien sûr, les industriels. L’ancien directeur général de la santé William Dab est aussi favorable à une discussion de fond. « Une stratégie d’intervention fondée sur l’obligation doit se discuter non dans ses principes, mais dans ses résultats, et ceux-ci ne sont pas si favorables que l’on puisse se dispenser d’un débat dont la Conférence nationale de santé aurait pu être saisie », écrit-il sur son blog « Des risques et des hommes » (hébergé par Le Monde), en réponse à la déclaration « La vaccination, ça ne se discute pas », de Marisol Touraine. 5 6