Leur travail consiste donc à
rassembler un maximum de données
pour permettre de faire des
simulations et ainsi essayer de
prévoir ce qui serait susceptible de
déstabiliser suffisamment la chambre
magmatique pour provoquer une
éruption importante voire une
superéruption. Le but ultime étant de
pouvoir modéliser la chambre
magmatique ce qui permettrait de
faire des simulations beaucoup plus
précises. Il est cependant nécessaire
de préciser que même si quiconque
arrivait à prévoir la date de la
prochaine superéruption, on ne peut,
à l’instar d’une chute de météorite
absolument rien faire pour l’éviter.
Risque d’une superérution
Si une superéruption se produisait
au Yellowstone, le supervolcan
éjecterait plus de 2500-3000 Km3 de
cendres de gaz et de roches à plus
de 25Km d’altitude. Les coulées
pyroclastiques détruiraient tout ou
presque dans un rayon de 100 km
dans l’heure qui suivrait la
superéruption. En quelques heures
le s ret ombé e s de cen dres
paralyseraient tout dans un rayon de
800 km et on manquerait d’eau
potable dans un rayon de plus de
1600 km.
L’ensemble des Etats-Unis seraient
alors recouvert d’au moins un cm de
cendres en quelques semaines ce
qui ruinerait très rapidement toute
l’agriculture et tuerait le bétail. Dans
les zones plus proches, la quantité
de cendres ferait s’écrouler les toits
dès qu’une épaisseur d’environ
15cm ce serait accumulé sur ces
derniers. Sans compter que les
cendres sont en fait de minuscules
morceaux de roches extrêmement
abrasifs, il est donc très nocif de les
respirer et peut, en se mélangeant
aux mucosités du corps humain,
étouffer un homme comme s’il se
noyait dans du béton liquide. Ces
cendres empêchent donc tout trafic
aérien puisque cela détruirait les
moteurs de l’appareil. Tout ces
évènements auraient donc un effet
désastreux sur l’économie américaine
et donc mondiale. Cependant les
conséquences ne se limiteraient pas
simplement aux Etats-Unis mais
auraient un impact global sur
l’ensemble de la planète. En effet il
faut savoir que l’or de l’éruption, le
volcan ne rejette pas seulement des
cendres et des pierres, mais aussi
d’énormes quantités de gaz dont de
l’anydride sulfureux. Dans le cas
d’une superéruption, l’anydride serait
projeté dans la stratosphère à une
altitude de 25 km, au dessus de tout
nuage. Il y stagnerait donc durant
quelques années puisqu’il n’y aurait
pas de pluie pour le faire
redescendre. Il formerait donc une
sorte de voile, qui réfléchirait les
rayons du soleil abaissant ainsi la
température terrestre globale de près
de 10°C. C’est ce que l’on appelle un
hiver volcanique ou nucléaire. Cela
impliquerait que de la neige
recouvrirait l’Europe, ainsi que tous
les autres endroits de même latitude,
toute l’année pendant une période
estimée à 2 ou 3 ans alors qu’à
l’équateur, la température baisserait
d’environ 15°C. De telles baisses de
la température dues à cet hiver
n u c l é a i r e p ro v o q u e r a i t d e s
bo u l ev e rs em en t s c li m at iq ue s
absolument dramatiques, notamment
une inversion des températures (il
ferait plus chaud en altitude qu’au
niveau du sol) ce qui supprimerait
entre autre les moussons et
entraînerait une sécheresse terrible
qui elle, combinée au manque de
soleil ruinerait les récoltes et
provoquerait une famine d’une
ampleur encore jamais vue. Selon
certains météorologues qui ont été
chargé de simuler les conséquences
d’une superéruption, l ’ hiver
volcanique serait très important
durant 2-3 ans avant que la situation
de s’améliore mais très lentement
avant de revenir pratiquement à la
normale après plusieurs décennies
voir siècles.
Il est donc très difficile d’estimer les
conséquences en vies humaines.
Tout d’abord, le nombre de victimes
dont la cause est directement liées a
la superéruption variera beaucoup
selon le délai que les autorités auront
eu à disposition pour faire évacuer
les Etats voisins au Wyoming (cela ce
compte en millions de personnes),
puis ensuite aux Etats-Unis même il
est très difficile de prévoir combien
de personnes seront piégées par les
cendres, et si on parle aussi des
victimes de la famine qui suivra, tout
pronostic est impossible. Mais cela
fait nul doute que cela se compterait
en milliards de victimes et une
superéruption pourrait même selon
les plus pessimistes conduire à
l’extinction de toute forme de vie
humaine sur Terre..
J u i n 2 0 0 6
F a b i a n D é r i a z / J é r ô m e B é g u i n
Le supervolcan de Toba est le
dernier à avoir explosé, il y a
près de 75’000 ans. Sa
caldeira est aussi grande que le
lac, elle correspond à peu près
aux dimension de celle du
Yellowstone.
C’est grâce à tout un réseau de
sismomètre et de capteur que
les chercheurs essaie de
comprendre le fonctionnement
du supervolcan.