-La profondeur de la brûlure : Dans les brûlures thermiques, la profondeur dépend d’une part de la
température atteinte par la surface cutanée et, d’autre part, de la durée de l’exposition à cette
température. En cas de brûlures chimiques, la profondeur dépend de la durée du contact et de l’écart
entre le pH du produit corrosif et le pH neutre.
• Le premier degré correspond à une atteinte des couches superficielles de l’épiderme sans lésion
de la basale. La cicatrisation spontanée se fait en 2 à 3 jours sans aucune séquelle.
• Le deuxième degré superficiel correspond à une lésion de la quasi-totalité de l’épiderme y
compris une partie de la basale et des cellules de Malpighi. La cicatrisation spontanée en 1 à 2
semaines, sans séquelle, est la règle, mais on ne peut écarter le risque de cicatrice indélébile
notamment chez les enfants, les sujets de couleur et d’une façon plus générale lorsque la
cicatrisation est retardée par une complication (infection locale le plus souvent).
• Le deuxième degré profond est une destruction complète de l’épiderme et du derme superficiel.
Ne restent intacts que le derme profond et les annexes épidermiques (poils, glandes sudoripares
et sébacées). La cicatrisation spontanée à partir des annexes est possible mais longue (2 à 4
semaines). Souvent, l’état général du patient ou une surinfection locale, entraînera un
approfondissement des lésions par destruction des quelques cellules épidermiques survivantes
qui ne permettront pas la cicatrisation spontanée.
• Le 3ème degré correspond à une destruction totale de la peau incluant, au minimum, la totalité
de l’épiderme et du derme. La complète disparition des cellules épidermiques ne permet pas la
cicatrisation spontanée. La fermeture cutanée définitive ne peut alors être obtenue que par
autogreffe (ou greffe), c’est à dire par l’importation de tissus épidermiques prélevés sur une
zone de peau intacte. Cette greffe ne sera possible qu’après excision de la nécrose cutanée.
Par exemple, lors de l’immersion dans de l’eau chaude, une brûlure en 3ème degré est provoquée en 2
secondes à 65°C, 10 secondes à 60°C et en 30 secondes à 54°C.
Dans la pratique, on classe les brûlures dans 4 classes :
-Brûlures bénignes : Il s’agit de lésions peu étendues (moins de 2% de la surface corporelle), du premier
et du deuxième degré superficiel, ne touchant ni la face, ni le siège, ni les mains.
-Brûlures de gravité intermédiaire : Elle corresponde soit à des brûlures peu étendues mais profondes ou
siégeant au niveau du visage, du siège ou des mains, soit à des brûlures dont l’étendue dépasse 2% de la
surface corporelle mais reste inférieur à 10% de celle-ci. Il n’existe pas de lésions respiratoires
(pas d’inhalation de fumée) ni de risque particulier.
-Brûlures graves : Il s’agit de brûlures dont l’étendue (entre 15 et 50% de la surface corporelle) et la
profondeur (2ème et 3ème degré) entraînent un risque vital, risque qui peut aussi être le fait de lésions
pulmonaires par inhalation de fumées, d’un blast (explosion de gaz), de l’origine de la brûlure (brûlures
électriques, brûlures chimiques), d’un traumatisme associé ou d’un terrain débilité.
-Brûlures très graves : Brûlures en majorité profondes dont la surface dépasse 50% de la surface
corporelle. Les risques vitaux sont majeurs pour ces brûlures qui ne peuvent évoluer favorablement que
si l’on utilise toutes les ressources thérapeutiques modernes.
La technique utilisée habituellement pour le traitement des brûlures est la greffe de peau du patient-même ou
d'un donneur. Malheureusement, cette méthode ne suffit pas. Souvent, l'approvisionnement de la banque de peau
fait défaut. Il arrive aussi que les victimes soient brûlées à 80%. Il ne reste alors plus que 20 % de peau utilisable.
Il existe bien toutes sortes de techniques pour étirer et agrandir celle-ci, mais cela ne suffit pas toujours. Afin
d'éviter que la peau ne devienne trop fine pour pouvoir l'appliquer, son extension est en effet limitée à 300 %. Au
début des années 80, un laboratoire américain a élaboré un procédé de culture de l'épiderme. Cette technique
permet d'obtenir une surface cutanée maximale de dix mille cm2 à partir d'un lambeau d'un cm2, en quelques
semaines seulement. Plusieurs études dans ce domaine ont permis de constater qu'en greffant la véritable peau du
patient combiné à l'épiderme régénéré, la guérison était beaucoup plus rapide (la plaie se refermait deux fois plus
vite).