plus rapide et plus efficace grâce à cette mémoire immunologique. Les cellules à mémoire ont une durée de vie
supérieure aux autres cellules, peut-être des dizaines d’années.
Le système d’avertissement avancé
Les cellules monocytes, macrophages et dendritiques peuvent toutes jouer un rôle dans le système d’avertissement
avancé de l’organisme en cas d’infection. Ces cellules avisent le système immunitaire de la présence de germes
envahisseurs et contribuent à amplifier sa réaction contre ces envahisseurs. Toutes ces cellules peuvent être
infectées par le VIH.
Au niveau du cerveau
Selon les expériences menées avec des singes atteints d’une affection comparable au sida et d’après les échantillons
du cerveau prélevés chez des PVVIH décédées, le système nerveux central—le cerveau et la moelle épinière—est un
réservoir pour le VIH. La membrane de la barrière hémato-encéphalique (barrière sang-cerveau) comporte de
nombreuses petites pompes qui chassent les médicaments anti-VIH ayant réussi à pénétrer dans le cerveau. Le
cerveau et sa barrière protectrice demeurent ainsi un obstacle majeur à l’éradication du VIH. Malgré tous ces
obstacles, certains scientifiques poursuivent leurs travaux en vue de trouver un traitement curatif du VIH.
Pour enrayer le virus
Afin d’accroître les chances de succès d’un protocole d’éradication, il faut vraisemblablement avoir recours à une
association intensive de médicaments anti-VIH. En outre, les PVVIH qui participent à une recherche sur l’éradication
doivent maintenir un niveau d’observance thérapeutique élevé pour que leur charge virale soit entièrement éliminée.
Pour surveiller l’évolution des charges virales, les études sur l’éradication devront certainement utiliser de
l’équipement et des techniques de laboratoire de conception spéciale, capables d’évaluer avec exactitude des
charges virales très faibles.
La clé d’un traitement curatif
Certains chercheurs estiment que la clé d’un traitement curatif de l’infection au VIH repose sur un moyen d’obliger le
VIH à sortir des cellules à l’état latent. La multithérapie n’y arrive pas, mais des chercheurs en Amérique du Nord et
en Union européenne essaient de trouver des médicaments offrant cette capacité. Les substances mises à l’essai
freinent toutes une enzyme nommée HDAC-1, laquelle empêche l’activation du VIH. Voici des exemples des
composés possédant ce potentiel :
composé Q (tricosanthine) — un extrait de melon amer chinois;
l’acide valproïque — un médicament anticonvulsivant d’emploi répandu.
Au cours d’expériences en laboratoire réalisées avec des cellules et le VIH, les inhibiteurs de la HDAC-1 ont
déclenché la réplication du VIH dans des cellules T qui avaient été à l’état latent. Et des expériences menées auprès
d’un nombre restreint de PVVIH permettent de penser que le médicament a le même potentiel chez des sujets
vivants. Les chercheurs ont utilisé l’acide valproïque parce que ce médicament est autorisé pour la maîtrise des
convulsions et qu’il est utilisé depuis longtemps, de sorte que ses effets secondaires et ses interactions sont bien
connus. Le prochain article donne des détails sur une étude pilote de l’acide valproïque réalisée auprès d’utilisateurs
d’une multithérapie.
RÉFÉRENCES :
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viral load in HIV-infected patients.
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3. Delobel P, Sandres-Saune K, Cazabat M, et al. Persistence of distinct HIV-1 populations in blood monocytes and
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