pas se blesser. Je me donne et je m’engage à fond
dans le spectacle. Dans l’athlétisme, il y a des en-
traînements et des compétitions. Dans le théâtre,
il y a des répétitions et des représentations.
Et à chaque fois, le trac est le même.
ATHLÉTISME MAGAZINE : Heptathlon ne s’adresse
pas pour autant uniquement aux spécialistes...
Ce spectacle est un partage avec le public, pour
l’amener à voir le sport autrement. Des gens du
milieu du théâtre, qui ne connaissent pas de tout
l’athlétisme, étaient un peu inquiets avant la
première représentation.
Ils se disaient : « Qu’est-ce
que ça va être ? Une glo-
rification du sport ? ». En
fait, ce n’est pas du tout
un hommage à la pratique
sportive. C’est plus une
histoire personnelle, une
passion et une humanité
que j’ai envie de voir circuler. Je me mets quand
même à nu, avec notamment un texte inspiré de
souvenirs d’enfance.
ATHLÉTISME MAGAZINE : Dans quel état avez-
vous fini les trois premières représentations ?
J’ai terminé épuisée, comme à la fin d’un heptath-
lon ! Je ne m’arrête jamais pendant le spectacle,
sauf à mi-parcours avec une sorte de faux en-
tracte, qui symbolise la fin de la première journée
de compétition. À l’exception de ce moment, je
suis tout le temps à fond. C’est vraiment quelque
chose de physique, de la performance sportive
au théâtre.
ATHLÉTISME MAGAZINE : Comment est née
l’idée d’une pièce de théâtre consacrée
à l’athlétisme ?
MARYSE MEICHE : J’avais ce projet en tête depuis
quelques années. Le travail d’acteur, pour moi et les
personnes avec lesquelles je travaille, ce n’est pas
jouer un personnage mais être soi-même à travers
un engagement. Un engagement dont, en ce qui
me concerne, l’athlétisme fait partie.
ATHLÉTISME MAGAZINE : Votre spectacle est
une performance d’actrice mais aussi sportive
avec la mise en pratique
des sept épreuves de
l’heptathlon...
Dans Heptathlon, le sport
n’est pas un thème, c’est
l’acte. Ça ne parle pas d’ath-
létisme, c’est de l’athlétisme.
J’aime éviter les catégories.
On oppose souvent le sport à l’art alors que le geste
sportif est très artistique. L’objectif était donc de
sortir des stéréotypes. J’ai choisi de mettre en scène
un heptathlon car les épreuves combinées, c’est
ce que je trouve le plus beau. Les spécialistes du
décathlon et de l’hepta, ce sont les dieux du stade.
Ils incarnent une forme de perfection, un équi-
libre entre l’effort, la force physique, la souplesse…
Il y a un côté héroïque !
ATHLÉTISME MAGAZINE : Comment vous
préparez-vous avant d’entrer en scène ?
Même si j’adapte les gestes sportifs à un plateau
de théâtre, un échauffement est nécessaire pour ne
THÉÂTRE