
Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides / p. 3
Préface
Tout comme l’incidence et la mortalité, la survie après un
diagnostic de cancer est un indicateur essentiel d’orientation et
d’évaluation des politiques de santé publique en cancérologie.
La survie permet d’apprécier l’amélioration globale du
pronostic des personnes atteintes d’un cancer, résultant à la
fois des progrès thérapeutiques et des actions mises en œuvre
pour diagnostiquer les cancers à des stades plus précoces et
pour améliorer leur prise en charge.
Cette publication de référence, attendue de tous les acteurs
impliqués dans la lutte contre le cancer, porte sur 538 000
personnes atteintes de cancer et diagnostiquées entre 1989 et
2010. Elle se présente sous la forme de deux tomes, le présent
ouvrage, consacré à 37 tumeurs solides, et un second relatif à
16 hémopathies malignes.
L’étude réalisée à partir des données des registres des cancers
français est le fruit d’un travail partenarial entre les registres du
réseau Francim, le service de biostatistique des Hospices civils
de Lyon (HCL), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut
national du cancer (INCa). Ce travail s’inscrit dans le cadre
de l’objectif 15 du Plan Cancer 2014-2019 : « Appuyer les
politiques publiques sur des données robustes et partagées ».
Il est l’une des actions du programme partenarial couvrant la
période 2014-2019, élaboré et mis en œuvre par les quatre
acteurs précités pour optimiser la surveillance et l’observation
des cancers à partir des données des registres. Il contribuera
ainsi à éclairer les décideurs sur la politique de santé publique.
La fiabilité et la robustesse des données de cette étude sont
garanties par le recueil exhaustif et sans biais de recrutement
des cas incidents de cancer par les registres du réseau Francim.
L’analyse des données a été réalisée au sein du service de
biostatistique des HCL et l’interprétation des résultats a été
faite par les épidémiologistes des registres. Une relecture des
ouvrages a été confiée à des experts indépendants. L’INCa et
l’InVS, financeurs de cette étude, ont également participé aux
relectures et en ont coordonné l’édition.
Cet ouvrage se situe dans le prolongement de travaux
publiés en 2007 et en 2013. Il bénéficie d’un recul suffisant
qui a permis d’estimer, pour la première fois en France et à
l’échelle du pays, la survie à long terme, soit 15 ans après le
diagnostic, pour une majorité de localisations. Comme pour
les travaux publiés en 2013, la méthode de la « survie nette »,
correspondant à la situation théorique où la seule cause de
décès possible serait le cancer étudié, a été retenue. Cette
méthode, reprise depuis par de nombreux pays, permet des
comparaisons internationales et temporelles. La survie à 5, 10
et 15 ans est présentée en tenant compte du sexe, de l’âge
au diagnostic et de la période de diagnostic. Les résultats,
interprétés notamment à la lumière des données d’incidence
et de mortalité, sont encourageants. Ils mettent en évidence
une amélioration de la survie pour la majorité des types de
cancer, même si certains, comme le cancer du poumon, restent
de mauvais pronostic.
Cette publication est aussi l’occasion pour l’INCa et l’InVS,
de rappeler l’importance que représente pour la France
le dispositif de recueil de données par des registres, non
seulement pour la surveillance épidémiologique des cancers
mais aussi pour l’observation et l’évaluation en population
générale des actions de prévention et de soin. Présentés
de façon standardisée pour chaque type de cancer, les
résultats sont accompagnés d’un commentaire qui en facilite
l’interprétation. Nous espérons que cet ouvrage sera, comme
les précédents, largement utilisé et qu’il répondra aux attentes
des différents acteurs de la lutte contre le cancer.
Agnès Buzyn François Bourdillon