Pratique
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Organisation des soins
L’aide-soignante ● Juin-Juillet 2014 ● n° 158
de confort nécessaires au
bien-être.
La plupart adoptent une
attitude d’évitement vis-à-vis de
la famille et du patient.
De plus, nous ne savons pas
toujours si le patient connaît sa
situation et ce qui a été dit à la
famille. L’appréhension de devoir
aborder certains sujets diffi ciles
comme celui de la mort, et la
peur d’être maladroit font que
l’on ne s’attarde pas trop long-
temps dans la chambre pour ne
pas trop communiquer.
Et tout autour, la spirale des
urgences continue. Cette spéci-
fi cité de prise en charge inhabi-
tuelle entraîne un réel malaise
chez les médecins et les soi-
gnants, qui ont le sentiment de
mal faire.
Un service de soins se doit de
s’adapter et de s’organiser en
fonction des personnes qu’il
prend en charge. Il a donc fallu
se remettre en question pour
répondre aux besoins d’un nou-
veau profi l de patients admis au
SAU et de leur famille afin de les
accompagner au mieux dans ces
situations particulièrement
diffi ciles.
Enquête auprès du
personnel soignant
La psychologue du service a
él
aboré un questionnaire destiné
aux équipes, de jour comme de
nuit, permettant d’identifi er les
axes d’amélioration à apporter.
L’analyse des résultats a
permis de confi rmer les constats
suivants:
• il existe un manque évident
d’uniformisation des pratiques
professionnelles;
• le recours à l’unité mobile de soins
palliatifs pour les patients le néces-
sitant n’est pas systématique;
• pris dans la spirale des urgences, un
manque de réelle concertation pluri-
disciplinaire, de réfl exion autour du
patient et des proches est identifi é.
Il ressort également que
l’équipe reste extrêmement
motivée et se sent très impliquée
dans cette démarche d’améliora-
tion de qualité de la prise en
charge. Très sensibilisée, elle
demande à approfondir ses
connaissances sur les soins
palliatifs.
Une formation
apportée par l’équipe
mobile de soins
palliatifs
Pour familiariser les soignants à
cet accompagnement spécifi que
de la fin de vie, des formations
assurées par l’équipe mobile de
soins palliatifs sont organisées au
sein du
service.
Elles s’adressent au personnel de
jour comme de nuit.
Ces formations sont périodique-
ment programmées au cours de
l’année. Elles représentent l’occa-
sion d’échan
ger sur des situations
vécues, d’aborder des probléma-
tiques rencontrées ou encore de
répondre à des questionnements.
Un outil d’aide
à la réfl exion
et à la décision
Pour uniformiser les pra-
tiques professionnelles, il est
convenu de faire
systématique-
ment appel à l’équipe mobile de
soins palliatifs pour chaque patient
le nécessitant et d’organiser des
réunions pluridisciplinaires.
L’équipe mobile de soins pal-
liatifs a élaboré une fi che d’enga-
gement thérapeutique. Cet outil
permet de recueillir facilement
les informations et les décisions
prises pour le patient au cours
d’une concertation collégiale à
laquelle participent les médecins
urgentistes et spécialisés, les infi r-
miers, les aides-soignants, le psy-
chologue, le cadre et l’équipe
mobile de soins palliatifs.
Les onze questions de Renée
Sebag, médecin[1], servent de
guide de réfl exion. Elles permet-
tent d’analyser la situation pour
chaque patient et représentent
une aide précieuse à la décision.
• Quelle est la maladie principale
de ce patient?
• Quel est son degré d’évolution?
• Quelle est la nature de l’épisode
actuel surajouté?
• Est-il facilement curable ou
non?
• Y a-t-il eu répétition récente
d’épisodes aigus rapprochés
ou une multiplicité d’atteintes
diverses?
• Que dit le malade, s’il peut le
faire?
• Qu’exprime-t-il à travers son
comportement corporel et sa
coopération aux soins?
• Quelle est la qualité de son
confort actuel?
• Qu’en pense la famille?
• Qu’en pensent les soignants qui
le côtoient le plus souvent?
• Quel est l’état nutritionnel du
patient?
Cette fiche, appelée fiche
d’engagement thérapeutique,
est le fruit d’une réfl exion collec-
tive et est adaptée au service des
urgences. Elle permet de défi nir
le type et l’intensité des soins les
plus adaptés au patient, en tenant
compte de celui-ci dans toutes
ses dimensions, et également de
l’avis de ses proches.
Elle est rédigée lors de
chaque réunion pluridiscipli-
naire, dans un endroit calme et
propice à la discussion. Chaque
jour, le patient est réévalué et la
Chaque
jour, le patient
est réévalué et la
fi che d’engagement
thérapeutique
complétée