Haftara
Jérémie 1.1 - 3.4
Lorsque Moshe fut
appelé par D. en vue
de sa mission, il s’y
opposa catégoriquement
prétextant qu’il n’était rien.
“Qui suis-je, pour aller vers
le Pharaon...” (Exode 3.11).
Lorsque D. appela Jérémie,
lui aussi fut très réticent à
accepter son appel : “Ah !
Seigneur Éternel ! Je ne sais
point parler, car je suis un
jeune garçon.” (Jérémie 1.6).
Dans notre parasha
“Lorsqu’un homme fait
un vœu à l’Éternel ou un
serment pour se lier par un
engagement, il ne viole pas
sa parole, il doit agir selon
tout ce qui est sorti de sa
bouche.” (Nombres 30.2).
Jérémie appartient à une
famille spéciale. Nous
découvrons, en fait, après
une lecture approfondie
de la bible, que Jérémie
était sacrificateur, il vivait
à Anathoth, la ville des
prêtres. La bible rapporte :
“Jérémie était d’une famille
de prêtres vivant à Anatoth,
sur le territoire de la tribu de
Benjamin.” (Jérémie1.1).
Pour autant, nous ne voyons
jamais Jérémie accomplir
son devoir en tant que prêtre
dans le Temple. La raison
en est que Jérémie est le
descendant d’une famille qui
a été maudite par le passé;
Abiathar, son père, avait
été envoyé à Anathoth par
le roi d’Israël : “Le roi dit
ensuite au prêtre Abiatar :
Retire-toi à Anatoth, dans
ta propriété, car tu mérites
la mort ; mais je ne veux pas
te faire mourir aujourd’hui,
parce qu’autrefois, du temps
de mon père David, tu as
porté le coffre de l’alliance du
Seigneur D. et tu as participé
à toutes les épreuves de mon
père.” (1 Rois 2.26).
Malgré tout, D. appelle
Jérémie à être prophète en
Israël car il connaît la loi de
D., il sait qu’il ne doit pas faire
de promesse ou de serment
sans tenir parole. Jérémie finit
par accepter l’appel de D. en
dépit du fait qu’il appartient
à une famille “maudite”. Il
prenait un grand risque à ne
pas être entendu car il était
l’un des prêtres importants
d’Anathoth.
L’autre lien entre la parasha et
la haftarah c’est le peuple de
D. qui vit une sorte de lune de
miel avec D. dans le désert.
Jérémie rappelle à Israël le
temps de son premier amour
lorsqu’il se trouvait dans le
désert “Va faire entendre
ce message à la population
de Jérusalem : voici ce que
déclare le Seigneur : je garde
le souvenir de ce que tu étais
autrefois. Comme tu m’étais
attachée, lorsque tu étais
jeune ! Comme tu m’aimais,
quand tu étais ma fiancée !
Tu me suivais au désert,
dans cette région où rien ne
pousse.” (Jérémie 2.2).
Et nous voyons que dans
le désert, Moshe reprocha
au peuple de D. et à leurs
chefs, leur infidélité : “Moshe
s’indigna...” C’est la même
réaction que Jérémie aura
dans les prochains chapitres
de son livre.
Dans les parashot
de cette semaine,
les Israélites ont
combattu les Madianites qui
ont amené Israël à pécher,
mais n’ont pas tué les femmes
qui en ont été les instruments
essentiels. “Avez-vous laissé
la vie à toutes les femmes
? Ce sont elles qui, sur
la parole de Balaam, ont
entraîné les Israélites à
l’indélité envers l’Éternel,
dans l’aaire de Peor ; et
alors éclata la plaie dans la
communauté de l’Éternel.”
(Nombres 31.15-16).
Dans le texte de la Besorah
de Marc, Jean le Baptiste
(Yokhanan Ha Matbil en
hébreu) était le précurseur de
Yeshoua, tel qu’annoncé par
Ésaïe : “Une voix crie dans
le désert : Ouvrez le chemin
de l’Éternel, nivelez dans la
steppe une route pour notre
D.” (Ésaïe 40.3).
Il dénonçait ouvertement
les péchés de la famille
d’Hérode si bien que sa
femme, Hérodiade, demanda
sa tête comme présent : “La
fille d’Hérodiade entra et
dansa ; elle plut à Hérode et
à ses convives. Le roi dit à la
jeune fille : Demande-moi
ce que tu voudras, et je te le
donnerai. Il lui fit ce serment :
Ce que tu me demanderas, je
te le donnerai, quand ce serait
la moitié de mon royaume.
Elle sortit et dit à sa mère :
Que demanderai-je ? Celle-
ci répondit : La tête de Jean-
Baptiste. Elle s’empressa de
rentrer aussitôt vers le roi et
de lui demander : Je veux que
tu me donnes tout de suite,
sur un plat, la tête de Jean-
Baptiste.” (Marc 6.22-25).
Dans le texte des prophètes,
la haftarah, il est annoncé
que Jérusalem sera bientôt
détruite. Pour quelle raison ?
Parce que le peuple de D.
n’obéit pas à D. et n’écoute
pas Ses prophètes. Jérémie
ira en prison et sera persécuté
comme beaucoup de
prophètes avant et après lui.
De même, dans le texte
de Marc, nous voyons une
situation similaire au temps
de Yeshoua ; le texte rapporte
le récit de la mort d’un des
plus grands prophètes après
Moshe : Yokhanan Ha
Matbil.
Parlant de Yokhanan, Yeshoua
dit un jour à ses talmidim
(disciples) : “Qu’êtes-vous
donc allés faire ? Voir un
prophète ? Oui, vous dis-
je, et plus qu’un prophète. ”
(Matthieu 11.9). Pourquoi
était-il plus qu’un prophète ?
Nous le découvrons dans
le texte de Matatyahou
(Matthieu) lorsque Yeshoua
se réfère à une prophétie de
Malachie annonçant la venue
d’Élie avant celle du Mashiach
: “Mais je vous dis qu’Élie est
déjà venu, et qu’ils ne l’ont
pas reconnu et qu’ils l’ont
traité comme ils l’ont voulu.
De même le Fils de l’homme
va souffrir de leur part. Les
disciples comprirent alors
qu’il leur parlait de Yokhanan
Ha Matbil.” (Matthieu 17.12-
13).
Élie (Éliyahou HaNavi)
devrait arriver avant le
Mashiach, c’est une vérité
connue de tous les rabbins ;
mais dans ce verset, Yeshoua
nous révèle que l’Élie qui doit
venir est déjà venu, il s’agit de
Jean le Baptiste qui a préparé
le chemin pour Yeshoua.
Dans le texte de la Besorah
le gouverneur du peuple juif,
Hérode, était si corrompu
qu’il n’a pas vu que Yokhanan
était un prophète envoyé par
D. et qu’au-delà même du
prophète il était l’Élie qui
devait venir.
Hérode a joué avec la fille
d’Hérodiade, “La fille
d’Hérodiade entra et dansa ;
elle plut à Hérode et à ses
convives. Le roi dit à la jeune
fille : Demande-moi ce que tu
voudras, et je te le donnerai.”
(Marc 6.22). Il prenait un
risque en lui demandant cela
car elle aurait pu lui demander
la moitié de son royaume
ou de ses richesses. Mais,
sur l’entremise de sa mère,
elle fut plus perverse que
cela et demanda “la tête de
Jean-Baptiste.” (Marc 6.24)
car Hérodiade ne supportait
pas que le prophète de D.
dénonçât tout ce qui n’allait
pas dans leur vie.
C’est ainsi que, par une danse
sensuelle et dépravée, l’un
des plus grands prophètes
d’Israël fut mis à mort. Quel
dommage pour le peuple
de D. !
Il faut tout de même savoir
que le peuple juif n’appréciait
guère Hérode et sa famille, il
était pour eux un dictateur,
de plus, ils ne le considéraient
pas comme l’un des leurs car
il était Édomite, descendant
d’un ennemi d’Israël.
Écrits apostoliques — M ARC 6.14-27
45
L
D.
La Torah déclare : “Les ls
de Reouven et les ls de
Gad avaient une quantité
considérable de troupeaux, et
ils virent que le pays de Jaezer
et le pays de Galaad étaient un
lieu propre pour des troupeaux.”
(Nombres 32.1). Le Midrash
Rabbah commente ainsi à propos
de ce verset : “Les enfants de
Reouven et les enfants de Gad
possédaient d’abondants troupeaux
— très grands,” en citant ces
versets “Car ce n’est ni de l’orient,
ni de l’occident, ni du désert, que
vient l’élévation.” (Psaume 75.7-8).
Mais le texte hébreu ne dit pas “que
vient l’élévation” mais littéralement
Midbar Harim, qui signie
“montagnes du désert” , “Car ce
n’est ni de l’orient, ni de l’occident,
ni des harim [montagnes] du
désert ; Mais Dieu est celui qui
juge : il abaisse l’un, et il élève
l’autre.”
Le Midrash pose la question
suivante : “Quel est le sens de “ni
de l’orient ni de l’occident” ? Ce
n’est pas le labeur d’un homme,
ses allers et venues d’est en ouest,
ou ses traversées des déserts et des
montagnes qui le rendent prospère.
Rabbi Abba de Roumanie
dit : chaque occurrence du mot
harim dans le Tanach signie
“montagnes”, à l’exception de
celle-ci, qui a le sens de hauteur.
Ce verset nous apprend que ce
n’est pas par ces choses que l’on
prend de la hauteur (les labeurs et
les voyages). Que fait Hashem ? Il
prend les biens de l’un et les donne
à un autre, tel qu’il est écrit (dans
le verset cité), “il abaisse l’un, et il
élève l’autre.”
Les rabbins posent la question
suivante : “Pourquoi la richesse
est-elle appelée Nechasim ?” Ils
répondent ainsi : “Car elle est
nichseh, cachée, à l’un et révélée à
l’autre.”
Ils se demandent également :
“Pourquoi l’argent (les pièces de
monnaie) est-il appelé du nom de
zuzim durant l’époque romaine ?”
Leur réponse : “Car il (le zaz), se
déplace, d’une personne à une
autre.”
Et une autre question : “Pourquoi
le nomme-t-on mamon ?” “C’est
une abréviation de ma moneh
(Pourquoi comptes-tu ?)”
Le Midrash continue : Vous devriez
savoir qu’il en est ainsi (la richesse
est transitoire et entre les mains
de D.), car quand il fut temps
d’enrichir les ls de Reouven et de
Gad, Hashem livra les Madianites
entre leurs mains. (Nombres 31).
O
Le récit de l’histoire d’Israël
dans le désert s’achève
avec les parashot de cette
semaine et le livre Bamidbar
(Nombres). La semaine prochaine
nous entamerons la lecture du
livre Devarim (Deutéronome), le
dernier discours de Moshe avant
sa mort.
Le Ba’al Shem Tov est réputé pour
avoir dit : “L’oubli est le véritable
exil.” Évidemment, il est clair
que l’ignorance est le véritable
compagnon de l’oubli. En fait, si
l’on n’a jamais su quoi que ce soit,
alors on ne peut être accusé de
l’avoir oublié.
La Torah met l’emphase sur
la répétition de tous les faits et
expériences de la vie d’Israël dans
le désert du Sinaï an que cette
connaissance développe et fortie
les pouvoirs du souvenir national.
C’est notre privilège que de
raconter notre histoire à nos enfants
an que nous nous souvenions
de notre passé, du passé de notre
peuple. C’est la seule façon pour
eux et pour nous d’acquérir et de
préserver une identité forte.
“Moshe transmit cet ordre aux Israélites et dit : C’est là le pays
que vous partagerez par le sort, et que l’Éternel a commandé
de donner aux neuf tribus et à la demi-tribu. Car la tribu des
Rubénites, selon leurs familles et la tribu des Gadites, selon leurs
familles ont pris leur héritage ; la demi-tribu de Manassé a aussi
pris son héritage. Ces deux tribus et la demi-tribu ont pris leur
héritage en deçà du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho, du côté de l’est.”
(Nombres 34.13-15)