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Il ne faut pas
tout attendre de l’Etat
Lionel JOSPIN, alors premier ministre, eut cette phrase demeurée célèbre : « Il ne faut pas
tout attendre de l’Etat » alors qu’il devait faire face à des licenciements massifs. Cet aveu
d’impuissance, mais aussi cet accent de vérité et de sincérité, ne lui fut jamais pardonné.
François HOLLANDE, compagnon de route de Lionel JOSPIN, nous fit une longue
catilinaire « Moi, Président… » qui contribua à son succès lors de l’élection présidentielle.
« Moi, Président… » nous réconcilia avec l’homme politique omnipuissant qui nous fit
espérer des jours meilleurs car il avait tout compris ; il nous assurait qu’il serait exemplaire,
que la pertinence de ses analyses, l’originalité de ses solutions et sa détermination
entraîneraient les français, les européens et le monde. Enfin nous pouvions tout attendre à
nouveau de l’Etat !
Conscient de ses capacités, François HOLLANDE partit renégocier le traité européen et il
revint en ayant promis de le faire ratifier par sa majorité mais aussi avec une grande
victoire : un pacte européen de croissance, son exigence. Pacte constitué de programmes
antérieurement décidés.
François HOLLANDE veut contraindre les industriels à vendre les usines qu’ils veulent
fermer ; où est la liste de transactions qu’il peut nous soumettre ?
Son adversaire n’était pas le président sortant mais la finance internationale ; avez-vous
entendu parler de sa mise au pas ?
Il s’était engagé à créer une nouvelle grande banque publique d’investissement, il a procéder
à un toilettage cosmétique d’une banque existante pout y nommer ses amis et son ex
compagne.
Est-il utile de poursuivre la liste ?
Nous lui concéderons deux succès. Le premier, la surtaxation des plus hauts revenus qui
ravit nos amis britanniques, belges, suisses et même russes. Le second, sur un sujet qui lui
est totalement étranger : le mariage.
Cette semaine, François HOLLANDE mobilise tout son gouvernement, toutes les énergies
contre le chômage et il annonce à Blois une grande mesure, relayée par tous les médias : tout
nouveau chômeur se verra proposé un stage dans les deux mois de son inscription à Pôle
Emploi.
Enfin la stratégie est claire, les objectifs sont précis et ambitieux, mais ils auraient pu (ou dû)
être fixés par n’importe quel chef de bureau du Pôle Emploi.
« Moi, Président » n’était pas une harangue mais une incantation pour implorer des forces
surnaturelles car il sait qu’il ne faut pas attendre grand-chose de lui.
François BELIN
Le 07 février 2013
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