Formule sommatoire d’Euler–Maclaurin
Arnaud Girand
17 juin 2012
Référence :
[Gou08] p. 301–302
Prérequis :
une certaine prédisposition aux calculs crades 1.
Proposition 1 (Euler–Maclaurin)
Soient m, n Z2tels que m < n.
Soit f∈ Cr([m, n],C)(r1).
Alors :
n
X
k=m
f(k) = Zn
m
f(t)dt +1
2(f(m) + f(n)) +
r
X
k=2
bk
k!(f(k1)(n)f(k1)(m)) + Rr(1)
Où :
Rr:= (1)r+1
r!Zn
m
˜
Br(t)dtf(r)(t)dt
Démonstration : On démontre ( 1 ) par récurrence sur r1.
r= 1.Fixons mln1et remarquons que ˜
B1=B1sur (0,1) donc ˜
B1=B1(.k)
presque partout sur [k, k + 1] ergo :
Zk+1
k
˜
B1(t)f(t)dt =Zk+1
k
B1(tk)f(t)dt
=Z1
0
B1(t)f(t+k)dt via t7→ t+k
=Z1
0
(t1
2)f(t+k)dt
=f(k+ 1) + f(k)
2Z1
0
f(t+k)dt par parties
=f(k+ 1) + f(k)
2Zk+1
k
f(t)dt
En sommant sur kon obtient :
R1=
n1
X
k=m
f(k+ 1) + f(k)
2Zn
m
f(t)dt
=
n
X
k=m
f(k)1
2(f(m) + f(n)) Zn
m
f(t)dt
D’où le résultat.
Supposons la propriété vraie au rang r11. Une fois n’est pas coutume, immobilisons
manu militari un entier mkn1. Alors, en suivant le même procédé que ci–avant 2:
1
(r1)! Zk+1
k
˜
Br1(t)f(r1)(t) = 1
r![Br(t)f(r1)(t+k)]1
01
r!Zk+1
k
˜
Br(t)f(r)(t)dt
=br
r!(f(r1)(k+ 1) f(r1)(k)) 1
r!Zk+1
k
˜
Br(t)f(r)(t)dt
1. Si vous aimez les exposants en pagaille, c’est un plus.
2. Changement de variable puis intégration par parties puis re–changement de variable, le tout en remarquant
que ˜
Br=Brpresque partout sur [0,1].
1
On somme sur kpuis on multiplie par (1)r, obtenant :
Rr1= (1)rbr
r!(f(r1)(n)f(r1)(m)) + Rr
Or, si rest pair (1)rbr=bret si rest impair c’est également vrai car br= 0 (vu que r2).
Donc, par hypothèse de récurrence :
n
X
k=m
f(k) = Zn
m
f(t)dt +1
2(f(m) + f(n)) +
r1
X
k=2
bk
k!(f(k1)(n)f(k1)(m)) + Rr1
=Zn
m
f(t)dt +1
2(f(m) + f(n)) +
r1
X
k=2
bk
k!(f(k1)(n)f(k1)(m)) + br
r!(f(r1)(n)f(r1)(m)) + Rr
=Zn
m
f(t)dt +1
2(f(m) + f(n)) +
r
X
k=2
bk
k!(f(k1)(n)f(k1)(m)) + Rr
D’où le résultat.
Détails supplémentaires :
Nombres de Bernoulli ([Gou08], p. 299). On considère l’application suivante, définie sur C:
f:z7→
X
n=0
zn
(n+ 1)!
Alors, pour tout z6= 0 on a f(z) = ez1
zet f(0) = 1 6= 0 donc la fonction 1
fest développable
en série entière sur un voisinage de 0, i.e il existe r > 0et une suite de nombres complexes
(bn)ntels que :
zCtel que |z|< r, z
ez1=
X
n=0
bn
n!zn
Les complexes bnsont appelés nombres de Bernoulli. On en déduit par produit de Cauchy
que pour tout zCtel que |z|< r et tout xRil existe une suite (Bn(x))nde nombres
complexes tels que :
zezx
ez1=
X
n=0
Bn(x)
n!zn
Les polynômes BnC[X]sont appelés polynômes de Bernoulli. On peut alors montrer les
propriétés suivantes :
* si nest impair supérieur à 2alors bn= 0 ;
*n2,Bn(0) = Bn(1) ;
* on peut donc construire pour tout n2une fonction ˜
Bncontinue 1–périodique sur Rtelle
que Bn=˜
Bnsur [0,1) ;
* pour n2on a B
n=nBn1, ce qui permet de calculer les polynômes (et les nombres) de
Bernoulli par récurrence :
i Bnbn
0 1 1
1X1/21/2
2X2X+ 1/6 1/6
3X3(3/2)X2+ (1/2)X0
4X42X3+X21/30 1/30
En fait on peut définir les polynômes de Bernoulli comme l’unique suite de polynôme vérifiant
B0= 1,B
n=nBn1et R1
0Bn= 0, puis poser bn:= Bn(0).
Références
[Gou08] Xavier Gourdon. Analyse (2e édition). Ellipses, 2008.
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