CLCV 3
Notre étude montre que ces écarts ne peuvent s’expliquer par la seule différence d’attractivité du
territoire. Il apparaît que sur des territoires a priori très comparables (densité d’habitat analogue
notamment) les prix du foncier et leur part dans le coût du logement peuvent être très différents.
Par exemple, un terrain coûte en moyenne 33 000 euros et représente 31 % du coût de la maison
dans la communauté d'agglomération du Libournais. Juste à côté, dans la communauté de
communes du Sud Libournais, le terrain coûte 54 000 euros et représente 47 % du coût de la maison.
- Les nombreux défauts et carences de la politique foncière
La très forte croissance et la très grande hétérogénéité du prix du foncier, ainsi que son manque de
disponibilité en zone tendue, s’expliquent par plusieurs carences qui, jusqu’à une période récente,
intéressaient peu les pouvoirs publics, notamment :
1. Le manque de foncier brut – mis à part sur quelques territoires – est un faux-débat ;
2. La mobilisation du foncier disponible pour le logement et la concurrence d’usage constituent en
revanche de vrais enjeux ;
3. L’incertitude liée à l’effectivité d’un permis de construire est également préoccupante et
complique le fonctionnement du marché. ;
4. L’absence de marché structuré du foncier et de transparence (pas de baromètre des prix
notamment) incite à la rétention foncière et renforce le phénomène de renchérissement du
foncier ;
5. Les Etablissement publics fonciers (EPF) représentent une première initiative des pouvoirs
publics pour réguler/corriger les défaillances du marché foncier du logement.
Les propositions
1- Améliorer le fonctionnement du marché foncier
Le marché du foncier se caractérise par des défauts très importants (absence de prix de référence,
pas de marché organisé, incertitude sur les caractéristiques de l’achat) qui, d’une part, contribuent à
la hausse du prix et, d’autre part, induisent de grandes inégalités sur des territoires comparables. La
réforme de ce marché est ainsi l’axe d’amélioration le plus important et qui est pour l’instant délaissé
par les pouvoirs publics.
D’ores et déjà, plusieurs mesures doivent être envisagées :
Publier des prix moyens de transactions foncières par commune
L’Etat dispose de statistiques complètes sur les transactions foncières pour des raisons fiscales. Il
doit aujourd’hui permettre – sous réserve d’un certain nombre d’adaptations – l’accès de ces
données au grand public afin de favoriser une meilleure transparence des marchés fonciers et
immobiliers. La CLCV suggère la diffusion de données sur le prix moyen des terrains par
commune (sur le modèle des prix de l’immobilier diffusés par les notaires). Ce point est tout sauf
symbolique ; les expériences montrent en effet que la publication de prix de référence contribue
au fonctionnement d’un marché au profit du consommateur (cf. par exemple
transport/voyage/hôtels).