octobre 2010- avril 2011 - Reins-Échos n°9
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MA
formation théorique
d’infirmier m’a donné
une vision globale du
métier en instruisant des connais-
sances générales des pathologies et
des soins qui en découlent.
De cette perception générale, je me
suis construit une représentation per-
sonnelle sur « être infirmier en ser-
vice d’hémodialyse » qui a contribué à
mon évolution d’infirmière en réani-
mation/soins intensifs à infirmière en
hémodialyse. Ce choix a été motivé par
la volonté de rester sur une spécificité
technique mais avec une approche dif-
férente du patient.
Au sein de ce service depuis trois
mois, j’ai maintenant une vision plus
réelle et moins approximative de la
prise en charge globale d’un malade
atteint d’insuffisance rénale termi-
nale. A travers une comparaison des
deux spécialités et une réflexion sur
la notion de temps pour le malade dia-
lysé, je souhaite partager mon res-
senti d’infirmière débutant en unité
d’hémodialyse.
D’une spécialité technique à une
autre…En service de réanimation, les
patients sont atteints de pathologies
en phase aigüe. Les atteintes sont sou-
vent multi viscérales et il faut assurer,
pendant la phase critique, les fonctions
vitales par des traitements de sup-
pléance. L’instabilité et la gravité de
l’état des patients justifient un environ-
nement très technique et nécessitent
une surveillance et des soins continus
de l’équipe médicale et paramédicale.
En service d’hémodialyse, les per-
sonnes atteintes d’insuffisance rénale
terminale ont besoin d’un traitement
de suppléance de la fonction rénale
ou d’une transplantation rénale. La
défaillance est uni viscérale mais l’hé-
modialyse ne pallie que la fonction
excrétrice du rein et ne remédie pas aux
troubles induits par la défaillance de sa
fonction sécrétrice. Aussi, les patients
rencontrés dans cette spécialité sont
des malades « poly pathologiques »
qui présentent des troubles cardio-
vasculaires, métaboliques, hémato-
logiques et hormonaux.
L’insuffisance rénale terminale est une
maladie définitive, tout manquement
au traitement de suppléance et la non-
observance de l’hygiène de vie peu-
vent mettre rapidement en danger le
pronostic vital du patient. L’hémodia-
lyse s’effectue en ambulatoire, la durée
du traitement de est de l’ordre de 9 à
12 heures hebdomadaires selon les
cas. Une équipe pluridisciplinaire
(médecin, infirmier, diététicien, psy-
chologue) est nécessaire pour une
prise en charge optimale du patient.
Dans ce contexte de soins discontinus,
le temps prend une signification parti-
culière pour le patient dans son rapport
à la maladie, au lieu et aux soignants.
La notion du temps….
Les patients atteints d’insuffisance
rénale terminale ont deux alterna-
tives : la transplantation rénale qui
entraîne l’attente d’un greffon com-
patible ou le traitement de substitu-
tion à vie. La répétition et la régularité
du traitement d’épuration rénale ont
un impact majeur sur la qualité de vie
armelle Bouxin
assistante de direction.
Infirmière diplômée d’Etat
en 2006. IDE hémodialyse à l’
Hôpital Américain de Neuilly
en Hémodialyse
INFIRMIER (INFIRMIÈRE)
etre accepté en tant qu’infirmière compétente en
hémodialyse se fait progressivement dans le temps.
et deviennent, au fil du temps, un rituel
pour le patient. Des habitudes s’instal-
lent car les séances se déroulent tou-
jours au même moment et de la même
façon : temps d’accueil et pesée, temps
du branchement, temps du traite-
ment, temps du débranchement. Ainsi,
une relation de dépendance au lieu de
soin et au personnel soignant s’ins-
taure. Intégrer une équipe d’hémo-
dialyse requiert donc d’acquérir des
connaissances techniques et de déve-
lopper une relation de confiance avec
le patient mais aussi de s’inscrire dans
une reconnaissance réciproque pour
évacuer les réticences induites par la
mécanique de répétition des soins. \\\
DOSSIER MÉTIER IDE
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