Allergie ou intolérance alimentaire

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Allergie ou
intolérance
alimentaire ?
Certaines personnes souffrent de divers
symptômes lorsqu’elles consomment tel ou
tel aliment. S’agit-il d’une allergie alimentaire,
d’une intolérance, d’une maladie ou encore
d’une pseudo-allergie ?
Mieux vaut le savoir, car les
traitements ne sont pas les
mêmes !
S
i les allergies et intolérances alimentaires ne sont pas
toujours faciles à diagnostiquer, c’est parce qu’elles
peuvent se traduire par une myriade de symptômes différents, du plus bénin au plus sévère. Ainsi, les réactions de
type allergique peuvent se traduire par :
•des symptômes cutanés : urticaire, rougeurs,
démangeaisons, etc.
•des gonflements au niveau des lèvres, des paupières,
de la langue ou encore de la gorge et du visage
(œdème de Quincke).
•des troubles gastro-intestinaux : crampes d’estomac,
ballonnements, flatulences, diarrhée, nausées,
vomissements, etc.
•des éternuements, le nez qui coule ou les muqueuses
nasales qui gonflent, des difficultés à respirer,
des crises d’asthme, etc.
•ou encore des maux de tête, des palpitations,
des chutes de tension, etc.
Les allergies alimentaires
Les allergies alimentaires sont plutôt fréquentes durant l’enfance : entre 5 et 8% des enfants, particulièrement en bas âge,
sont concernés, sans doute parce que leur système immunitaire n’est pas encore mature. Le lait de vache et les œufs
de poule sont souvent en cause. Dans un premier temps, les
enfants allergiques doivent éviter l’aliment en question. Toutefois, dans la majorité des cas, ils développent en grandissant
une tolérance immunitaire vis-à-vis de l’allergène… et l’allergie
disparaît.
Chez 4% des adultes, ce sont plutôt les noix, noisettes, caca-
huètes, pommes, kiwis, bananes, pêches, céleris, poissons,
crustacés et soja qui posent problème. Ces allergies sont
souvent associées à un rhume des foins ou une autre allergie
respiratoire (acariens, poils d’animaux, latex, etc.). Ce sont les
allergies croisées, dues aux ressemblances qui existent entre
les structures moléculaires de certains allergènes. Exemple :
une personne peut être allergique au pollen de bouleau et…
aux pommes et aux noix !
Le cas du gluten
Le gluten, un mélange de protéines que l’on trouve dans
certaines céréales (blé, seigle, orge, etc.), est un cas un peu
particulier. Bien que l’on parle souvent d’intolérance au gluten,
il s’agit plutôt d’un mécanisme allergique (voir encadré, page
7). En effet, la réaction immunitaire crée une inflammation qui
endommage la paroi intestinale, et plus particulièrement les
villosités (1). C’est la maladie cœliaque qui toucherait jusqu’à 1%
de la population. A terme et en l’absence de traitement, cette
maladie chronique peut entraîner une malnutrition, malgré
une alimentation normale, de la fatigue, une dépression,
des douleurs articulaires et/ou une série de complications
sérieuses (1) L es villosités sont de petites structures en forme de vagues, qui constituent les replis de l’intestin et permettent l’absorption de la plupart
des nutriments, vitamines et minéraux.
(2) Parmi les complications possibles de la maladie cœliaque, citons l’intolérance au lactose, l’anémie, l’ostéoporose, des calculs rénaux, etc.
«Vous soupçonnez une allergie ou
une intolérance alimentaire ?
Consultez un allergologue ! »
Les intolérances : lactose et histamine
•L’intolérance au lactose est plus ou moins fréquente selon
les régions du globe : entre 2 et 10% dans le nord de l’Europe, 25% dans les pays méditerranéens et jusqu’à 90% dans
certaines régions d’Asie ! Le lactose est une sorte de sucre
que l’on trouve dans le lait des mammifères (vache, chèvre,
etc.) et leurs produits dérivés : fromages, yaourts, crèmes,
etc. Pour bien le digérer, notre corps a besoin de lactase,
une enzyme présente dans l’intestin grêle. Quand elle vient
à manquer, le lactose n’est pas digéré, ou insuffisamment,
et des symptômes gastro-intestinaux apparaissent dans les
heures suivants la consommation du produit.
•Quant à l’histamine, il s’agit d’une substance qui intervient
dans les réactions immunitaires allergiques. Elle est naturellement présente dans l’organisme, mais aussi dans l’alimentation. Si certains aliments (vin rouge, fromages affinés, choucroute, chocolat, etc.) en contiennent beaucoup,
d’autres libèrent l’histamine présente dans certaines cellules de notre corps. A l’instar du lactose et de la lactase,
l’histamine « alimentaire » est éliminée dans notre intestin
par une enzyme, la diamine oxydase (DAO) et par le foie.
Mais chez environ 1% de la population, cette élimination
est insuffisante. Le corps fait alors une sorte d’ « overdose »
d’histamine. Ce qui peut se traduire par toute une série de
symptômes pseudo-allergiques.
Diagnostiquer et gérer une intolérance
Les intolérances au lactose et à l’histamine n’étant pas des
allergies à proprement parler, les tests cutanés et sanguins ne
les détectent pas. Le seul moyen de les diagnostiquer est de les
bannir totalement de son alimentation pendant 3 semaines (3).
Si les symptômes disparaissent, la cause est entendue : vous
souffrez probablement d’une intolérance.
Les pseudo-allergies
Les pseudo-allergies désignent des réactions d’intolérance non définies, ressenties par certaines
personnes lorsqu’elles consomment des additifs. Il
s’agit de substances utilisées dans l’industrie agroalimentaire pour améliorer l’aspect, le goût ou encore la durée de conservation de certains produits :
les colorants, les conservateurs, les exhausteurs de
goûts, etc. Les additifs sont indiqués sur les emballages par un code commençant par E (exemples :
E123, E200, E621, etc.).
Contrairement à la maladie cœliaque, il n’est pas nécessaire
de suivre un régime excluant totalement les aliments riches en
lactose (4) ou en histamine. En effet, il existe chez chaque individu concerné une « dose seuil » sous laquelle les symptômes
ne se manifestent pas. En réintroduisant progressivement les
aliments en cause et en étant attentif aux réactions de votre
corps, vous pouvez déterminer votre seuil de tolérance. De
plus, pour aider votre système digestif, vous pouvez recourir à
des comprimés de lactase ou de DAO (compléments enzymatiques) avant les repas.
Notons également que les intolérances au lactose et à l’histamine peuvent être passagères, comme après une grippe, par
exemple.
(3) L es intolérances peuvent aussi être détectées grâce à des tests respiratoires chez l’allergologue.
(4) Les produits laitiers sont la principale source de calcium. Or, le calcium
est indispensable pour avoir de bons os et prévenir l’ostéoporose…
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