Représentation des groupes finis préparation à l`agrégation

Représentation des groupes finis
préparation à l’agrégation
Alexis Tchoudjem
Université Lyon I
10 février 2016
1 Références
1. Vinberg, Algebra ;
2. J. -P. Serre, Représentations linéaires des groupes finis ;
3. Guy Henniart, Représentations linéaires des groupes finis, disponible
ici : www.math.polytechnique.fr/xups/xups09-01.pdf ;
4. Alperin, Groups and representations ;
5. Isaacs, Character theory of finite groups ;
6. Fulton & Harris Representation theory.
Table des matières
1 Références 2
2 Sous-espaces invariants 2
3 Complète réductibilité des représentations linéaires des groupes
finis 6
4 Caractères des représentations de groupes finis 7
5 L’espace hermitien des fonctions centrales 7
6 Table des caractères de A511
7 Théorème de Burnside 12
8 Représentations induites 13
2 Sous-espaces invariants
Soit kun corps.
Définition 1 Une représentation klinéaire d’un groupe Gest un morphisme
de groupes :
GGL(V).
Si R:GGL(V)et S:GGL(U)sont des représentations d’un
groupe G, un morphisme de Rvers Sest une application klinéaire φ:V
2
Utelle que le diagramme :
V
φ
R(g)//V
φ
UR(g)//U
commute pour tout gg. Si φest un isomorphisme, on dit que R'S.
Les sous-espaces invariants jouent un rôle important dans la structure des
représentations linéaires. De quoi s’agit-il ?
Définition 2 Soit R:GGL(V)une représentation linéaire d’un groupe
G. On dit qu’un sous-espace UVest invariant s’il l’est vis à vis de tous
les endomorphismes R(g),gG.
Si UVest un sous-espace invariant d’une représentation R:G
GL(V), alors la sous-représentation RU:GGL(U), g 7→ R(g)|Uet la re-
présentation quotient RV/U :GGL(V/U), g 7→ (vmod U7→ R(g)vmod U)
sont aussi des représentations linéaires de G.
Définition 3 Une représentation R:GGL(V)est irréductible si V6= 0
et s’il n’existe pas de sous-espace invariant 06=U<
6=V.
Exercice 1 a) Les représentations de dimension 1sont irréductibles.
b) La représentation R:RGL2(R),t7→
cos tsin t
sin tcos t
est irréduc-
tible.
c) La représentation R:RGL2(C),t7→
cos tsin t
sin tcos t
n’est pas
irréductible.
d) L’isomorphisme S4'SO3(Z)définit une représentation irréductible
réelle de S4de dimension 3(l’isomorphisme s’obtient en faisant agir
SO3(Z)sur ses quatre 3Sylow ou sur les quatre droites ±
±1
±1
1
).
Cette dernière représentation est aussi irréductible sur C! grâce à la propo-
sition suivante :
3
Proposition 2.1 Soit GGLn(R)une représentation irréductible de di-
mension nimpaire. Alors R:GGLn(C)la « complexification » de Rest
aussi irréductible.
Démonstration : Indication : soit 06=W < Cnun sous-espace invariant.
Alors WWest un sous-Respace invariant de Rndonc c’est 0. De même
W+WRnest un sous-espace invariant de Rndonc W+W=Cn. D’où
n= dim W+ dim W= 2 dim Wabsurde ! q.e.d.
Exercice 2 Soit Vun kespace vectoriel de base e1, ..., en. La représentation
de Sndéfinie par R(s)ei:= es(i),sSn, est la représentation monomiale.
a) La représentation monomiale n’est pas irréductible car elle a au moins
deux sous-représentations non triviales : l’une de dimension 1:k(e1+
.... +en)l’autre de dimension n1:V0:= {Pn
i=1 xiei:Pn
i=1 xi= 0}.
b) La sous-représentation V0est irréductible en caractéristique nulle.
Remarque importante : si ϕ:VUest un morphisme de représen-
tations, alors ker ϕest une sous-représentation de Vet Imϕest une sous-
représentation de U.
Voici une conséquence :
Théorème 2.2 Tout morphisme entre deux représentations irréductibles est
soit nul soit un isomorphisme.
Dorénavant nous ne considérerons que les représentations de
dimension finie.
Théorème 2.3 (Lemme de Schur) Sur un corps algébriquement clos, tout
endomorphisme d’une représentation irréductible est soit nul soit un multiple
de l’identité.
Corollaire 2.3.1 Toute représentation irréductible d’un groupe abélien sur
un corps algébriquement clos est de dimension 1.
Démonstration : (exo)q.e.d.
Définition 4 Une représentation linéaire R:GGL(V)est complètement
réductible si tout sous-espace invariant UVadmet un supplémentaire
invariant.
4
Exercice 3 a) La représentation RGL2(C),t7→
et0
0et
est com-
plètement réductible.
b) La représentation SGL2(C),t7→
1t
0 1
est réductible mais non
complètement.
Théorème 2.4 Chaque sous-représentation et chaque quotient d’une repré-
sentation complètement réductible restent complètement réductibles.
Démonstration : (exo)q.e.d.
Théorème 2.5 Soit R:GGL(V)une représentation linéaire.
Si Rest une représentation complètement réductible, alors Vse dé-
compose en somme directe de sous-espaces invariants minimaux .
(i)(ii) Réciproquement, si Vest une somme PiVi(non nécessairement di-
recte) de sous-espaces invariants minimaux, alors Rest une représen-
tation complètement réductible. De plus, si UVest un sous-espace
invariant, alors on peut choisir comme supplémentaire invariant une
somme de certains Vi.
Démonstration : (i) : (exo)
(ii) Si V=Pn
i=1 Vi. Si UVest invariant. On choisit I≤ {1, ..., n}
un sous-ensemble de cardinal maximal tel que PiIViU= 0. Alors U
(PiIVi) = V.q.e.d.
Exercice 4 a) En caractéristique nulle, la représentation monomiale est
complètement réductible.
b) En caractéristique nulle, la représentation Ad : GLn(k)GL(Mn(K)),
A7→ (X7→ AXA1)est complètement réductible (indication : vérifier
que hIniet {XMn(K) : trM= 0}sont des sous-espaces invariants
minimaux).
Corollaire 2.5.1 Une représentation est complètement réductible si et seule-
ment si elle est isomorphe à une somme directe de représentations irréduc-
tibles.
.i.e. minimaux parmi les sous-espaces invariants non nuls
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