L ’augmentation de l’obésité dans nos pays industrialisés est un véritable fléau. Elle touche les adultes mais aussi les plus jeunes. Les conséquences en matière de santé sont considérables tant chez l’enfant (problèmes de pression artérielle, pathologies orthopédiques…) que chez l’adulte (cancer, hypertension, problèmes digestifs, diabète de type 2, cholestérol, maladies cardiovasculaires…) En Belgique, près d'un enfant sur cinq souffre d'obésité et 40% des adultes sont en surpoids. Ces chiffres préoccupants indiquent qu’il est nécessaire d’adopter des habitudes saines dès le plus jeune Si le manque d’activité physique est une des causes principales de ces problèmes, les mauvaises habitudes alimentaires sont toutes aussi importantes. L’éducation à l’alimentation saine et au sport est donc une priorité qu’il faut développer dès la petite enfance. 1. Réactions politiques Depuis quelques années, les pouvoirs politiques ont pris conscience de l’importance de ces problèmes et de leurs conséquences en termes de santé publique. Dans ce contexte, l’OMS a alerté ses Etats membres et leur a demandé de développer des stratégies pour permettre d’enrayer cette progression. En 2004, la Belgique a mis sur pied le « Plan National Nutrition Santé belge » dont la phase opérationnelle est en cours depuis 2006. Il définit les 2 objectifs à atteindre pour la population belge. Des guides ont été rédigés à destination de publics spécifiques. Au niveau de la Communauté française, le gouvernement a mis en place dès novembre 2005 un Plan de promotion des attitudes saines en matière d’alimentation saine et d’activité physique pour les enfants et les jeunes en Communauté française. La richesse et la valeur de ce plan de promotion des attitudes saines est de décliner le message « mangez mieux et bougez plus », au travers de différents modes de communication et de lieux de vie des enfants et des adolescents en les intégrant naturellement dans leur environnement quotidien. Ce plan se décline sous une quarantaine de mesures qui se mettent en place actuellement. Le site www.mangerbouger.be reprend toutes les informations pratiques ainsi que les initiatives menées localement pour sensibiliser les jeunes à l’importance d’adopter des attitudes saines dès le plus jeune âge. L’exposition « Les Explorateurs du goût » - Tom et Babette est une mesure concrète. Elle, s’adresse aux enfants de l’école primaire, aux enfants de 6 à 12 ans et a comme philosophie de proposer une approche sensorielle des aliments, une approche également ludique et très interactive. L’enfant va pouvoir découvrir les aliments sous un autre angle ; l’objectif dans cette exposition est d’associer les notions d’alimentation, de plaisir et de santé. Ce plan de la Communauté française est la déclinaison du Plan national Nutrition Santé pour les compétences communautaires. 2. Lien entre alimentation saine et société de consommation Depuis plusieurs dizaines d’années, nous vivons dans une société de surconsommation. Et l’alimentation n’échappe pas à la règle. Pas moyen de faire un pas dans la rue sans être confrontée à une publicité alléchante qui propose des nouveaux hamburgers dégoulinants de fromage. Ni d’aller dans un supermarché sans qu’une dégustation d’un nouveau produit nous soit proposée. Tout notre environnement nous pousse à nous laisser tenter. Et la publicité est l’arme absolue de la société de consommation. Grâce à celle-ci, les entreprises sont devenues les maîtres incontestés dans l’art de créer (à l’infini) des besoins superflus. Aujourd’hui, pour la plupart des gens, la devise pourrait être : « je consomme donc je suis ». Il est donc urgent d’en prendre conscience et d’apprendre au consommateur à sortir d’une logique de quantité pour privilégier une logique de qualité. En 1974, le Jury d’Ethique Publicitaire a été créé afin de réguler la publicité en Belgique. Mais il est critiqué par certains. D’une part, parce qu’il est composé de publicitaires et d’autre part, parce qu’il ne remplirait pas son rôle. Selon ses détracteurs, il laisserait passer toute une série de messages publicitaires qui poussent notamment à la surconsommation. Si ces attaques s’avèrent fondées, il faudrait revoir son fonctionnement. Cette politique d’incitation à la consommation existe également à l’étranger. En France, depuis le 28 février 2007, un décret d’application et un arrêté de la loi relative à la politique de santé publique de 2004 exige des annonceurs de certains produits alimentaires d’introduire des recommandations à l’alimentation saine dans leurs publicités (tv, radio, affichage, presse…). Même s’il n’existe aucun lien entre le produit mis en avant par la publicité et les messages sanitaires. Ces derniers sont du type « pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes par jour » ou encore « pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas »… Les annonceurs qui ne désirent pas insérer ces recommandations doivent payer une taxe équivalente à 1,5% du coût de la publicité à l’Institut National de Prévention et d’Education à la santé. Ces recettes servent alors à des actions d’éducation nutritionnelle. Faudrait-il que la Belgique s’inspire du modèle français ? La réponse n’est pas évidente. Car l’application de ce décret n’est pas exempt de critiques. Dans les faits, certains groupes alimentaires importants préfèrent payer la taxe qu’ils jugent peu élevée plutôt que d’insérer un message de prévention dans leur publicité. De plus, nombreux sont ceux qui doutent de l’impact réel de ces messages sur les consommateurs. Et puis les lobbys des groupes alimentaires sont très présents dans la capitale de l’Europe. Ce qui pourrait constituer un énorme frein à cette initiative. La pyramide alimentaire et ses différents étages expliquent clairement nos besoins journaliers. Plus l’étage de la pyramide est large, plus le groupe alimentaire représenté doit être consommé en proportion importante (voir annexe). En appliquant chaque jour les principes de cette pyramide, nous consommons suffisamment les éléments indispensables à notre santé. Le respect de la pyramide alimentaire constitue un « idéal » et essayer de s’en rapprocher est déjà un premier pas. Mais au niveau individuel, à partir du moment où nous disposons des informations nécessaires, nous pouvons décider nous-mêmes de manger sainement. Il faut alors essayer de consommer chaque jour toute une série d’éléments nutritifs en proportion équilibrée tels que : - des glucides complexes qui sont présents dans le pain et dans les féculents. - des protéines qui sont présents dans le lait, le poisson, le fromage, les œufs (le blanc) mais également dans certains végétaux, comme les lentilles. - des lipides plutôt insaturés qui sont présents dans, les huiles, le poisson, les fruits secs… - des vitamines et des sels minéraux qui sont présents entre autres dans les fruits et légumes 5. Manger sainement sans se ruiner La plupart des personnes pensent, parfois à tort, qu’une alimentation de qualité coûte cher. Il est vrai qu’avec l’augmentation constante des prix des aliments, manger 5 fruits et légumes peut s’avérer extrêmement coûteux pour les personnes fragilisées financièrement. Néanmoins, il existe une série d’astuces qui permettent de ne pas faire gonfler le budget consacré à l’alimentation. Il est également conseillé de ne pas sauter de repas et de manger 3 fois par jour pour les adultes, éventuellement d’y ajouter une ou deux collations saines et 4 fois par jour pour les enfants (goûter en plus). Voici quelques idées pour réduire le montant de son ticket de caisse. Dans ce cadre, le modèle de la pyramide alimentaire a été créé. Il s’est imposé, pour la plupart des nutritionnistes, comme étant l’outil pédagogique de référence en matière d’équilibre alimentaire. Boire de l’eau du robinet qui est de très bonne qualité. Pour l’eau en bouteille, il est intéressant de l‘acheter en grandes quantités et sans marques (sauf prescription médicale). Les supermarchés offrent des prix plus avantageux que les petits commerces. Cette pyramide permet de manger de tout mais selon certaines proportions. Et donc d’allier alimentation saine et le plaisir. 4 Les prix pour les viandes et les poissons sont souvent élevés : comparer les prix et se limiter aux quantités souhaitées est souvent judicieux, favoriser la qualité à la quantité. Pour les poissons, ceux en conserve sont moins chers que les poissons frais (thon, saumon, sardine). Pour les viandes, une portion de 100 à 150 g par jour et par personne suffit. Celles-ci se conservent entre 3 et 6 mois dans un surgélateur. Quant aux œufs, ils sont bon marché mais il ne faut pas en consommer en excès ( de 3 à 5 par semaine) car ils sont riches en cholestérol. Les fruits et légumes de saison achetés au marché sont plus accessibles et plus savoureux. Les conserves et les surgelés sont aussi intéressants (à défaut de fruits frais). Il faut toutefois éviter ceux qui contiennent des éléments ajoutés (sucre, sauce…). Acheter du lait demi-écrémé, même à bas prix, car il est généralement de bonne qualité. Cuisiner à la maison c’est beaucoup moins cher, moins gras et moins salé que de consommer des produits tout faits. Cuisiner plusieurs portions d’aliments à l’avance et les congeler quand c’est possible (soupe maison, viande, pain, légumes, oignons et herbes fraîches...). proche doivent être achetés en petite quantité. Consommer des produits locaux qui sont souvent plus abordables que les produits exportés. Eviter le piège des promotions qui sont nombreuses : les aliments accompagnés de « cadeaux» soi-disant offerts sont généralement compris dans le prix de vente. Utiliser des bons de réductions via les publicités des journaux locaux ou les boites aux lettres peut être intéressant. Analyser les tickets de caisse et inscrire dans un petit carnet des « erreurs » à ne plus commettre à l’avenir, tant au niveau du prix qu’au niveau de la sélection des aliments achetés, peut-être un bon réflexe. Elaborer à l’avance une liste de course et les faire en étant rassasié peut permettre d’éviter les tentations superflues dans les supermarchés. Déjouer les techniques de marketing : les aliments de marque sont souvent disposés sous le nez du client alors que les produits meilleurs marchés sont placés à un étage supérieur et (ou) dans le fond du rayon. Faire attention aux hard-discount (lidl, colruyt, aldi…) qui offrent des prix moins élevés qu’ailleurs mais dont certains produits peuvent se révéler très caloriques. Acheter des aliments qui ont une longue durée de vie en grande quantité. A contrario, les aliments avec une date de péremption assez 5 6. Annexes de la pyramide alimentaire Conclusion Les habitudes alimentaires ont fortement évolué ces dernières années (grignotage, malbouffe…). Il est urgent que tout le monde prenne conscience de la nécessité de manger sainement et de manière équilibrée pour préserver sa santé. La pyramide alimentaire a été développée par Diffu-Sciences et la section diététique de l’Institut Paul Lambin (Haute école Léonard de Vinci, Bruxelles). La pyramide alimentaire recommande de boire ou de consommer chaque jour : Les parents ont un rôle prioritaire dans l’éducation à l’alimentation de leurs enfants. Ce n’est pas toujours facile pour certains par manque de moyens, de temps ou d’information. Le monde politique a donc un rôle important à jouer. Il n’a d’ailleurs pas hésité à se lancer dans un programme de grande envergure qui doit être poursuivi et peut-être même intensifié. - 1,5 l d’eau au minimum. De préférence de l’eau du robinet (si elle est potable) ou de l’eau en bouteille. Egalement de l’eau pétillante, de l’eau aromatisée non sucrée ou une infusion. En ce qui concernent les boissons contenant de la caféine (café, thé noir/vert), il vaut mieux les consommer avec modération. Au vu des conséquences dramatiques en termes de santé publique, adopter une alimentation saine constitue un des grands défis du 21ème siècle. - des céréales (riz…) et des féculents (pain, pâtes, pomme de terre...). Ils constituent la base la plus importante de la pyramide et doivent être présents à chaque repas. Sources : - Pyramide alimentaire : Institut Paul Lambin (Haute Ecole Leonard de Vinci) et Diffu-Sciences. - Nicolas Guggenbül , diététicien nutrionniste. - Health an Food. - Fondation pour la santé dentaire - Mutualités chrétiennes - Plan national Nutrion et Santé Annexe : La pyramide alimentaire Diffu-Sciences et la section diététique de l’Institut Paul Lambin (Haute école Léonard de Vinci, Bruxelles) 6 Ils entretiennent notamment notre énergie car ils nous procurent des protéines végétales et des sucres à faible index glycémique. De plus, les féculents sont assez intéressants au niveau du prix, car ils ne sont pas chers. Les aliments complets sont à privilégier car ils contiennent des fibres et procurent un effet de satiété plus rapide. Il est conseillé de les consommer à chacun des 3 repas quotidiens. - 5 fruits et légumes Les fruits et légumes sont débordants de minéraux et de fibres alimentaires. Ils fournissent également des vitamines A et C, de l’acide folique ainsi que plusieurs substances protectrices pour la santé du cœur et des cellules. Selon les recommandations de l’OMS, l’apport en fruits et légumes devrait se situer entre 400 et 800 g. Aucune précision n’a été apportée quant à la répartition. De nombreux nutritionnistes conseillent néanmoins de consommer plutôt 3 légumes et 2 fruits que le contraire car les fruits sont souvent plus sucrés et plus chers. En ce qui concerne les légumes, cela peut-être aussi bien des crudités que des légumes crus ou cuits. - des produits laitiers (lait,yaourt, fromages…) Ceux-ci procurent surtout des apports en calcium indispensable à la consolidation des os et en protéines. Les produits laitiers doivent être consommés 2 à 3 fois par jour. Ils constituent une importante source de calcium, de vitamines b12 et de protéines. - de la viande, volaille, poissons, œufs, charcuterie... Ce sont les meilleures sources de protéines et de fer. Ils participent au renouvellement et à l’entretien des cellules. Ces sources de 7 protéines animales sont donc utiles. Mais dans notre culture, ils sont souvent trop présents dans notre assiette. Il est donc conseillé de s’en contenter « 1 à 2 fois par jour ». Ils ne doivent pas être consommés à chaque repas (contrairement aux céréales et féculents et aux fruits et légumes). Par contre, il est recommandé de manger du poisson au moins 1 fois par semaine. Quant aux charcuteries, il faut s’en méfier car la plupart sont très grasses. - des matières grasses Les matières grasses visibles qui se retrouvent à l’avant-dernier étage de la pyramide alimentaire sont constituées du beurre, des matières grasses tartinables, des huiles, des mayonnaises et de la crème. On trouve dans celles-ci des nutriments importants tels que les acides gras et les vitamines A, D et E. Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’elles fournissent un nombre important de calories et donc il faut les consommer avec parcimonie. - les « occasionnels » Il s’agit des éléments qui ne sont vraiment pas nécessaires et qui sont même souvent négatifs pour l’équilibre alimentaire. Ce sont par exemple, les pâtisseries, les chips, le chocolat, les boissons sucrées (coca, limonade….). Comme la majorité des gens en consomment, il faut les gérer au mieux. Ils peuvent donc être autorisés s’ils sont consommés peu fréquemment et en petites quantités. - Les boissons alcoolisées En pratique, on peut tolérer quotidiennement 1 à 2 verres de bière ou de vin (excepté pour les adolescents, les femmes enceintes ou en cas de problèmes de santé). L’alcool n’est pas présent dans la pyramide afin que le modèle puisse s’appliquer à une cible plus large. Elle recommande également une activité physique quotidienne. Contact : Centre Permanent pour la Citoyenneté et la Participation Tél : 02/238.01.00 Mail : [email protected] www.cpcp.be E.R : G. DALLEMAGNE, 45 rue des Deux Eglises 1000 Bxl 45 rue des Deux Eglises 1000 Bruxelles © CPCP asbl – novembre 2007 avec le soutien de la Communauté française, Service Education permanente