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Ceci est corroboré par l’absence de constatation de rupture isthmique
en pathologie traumatique.
Avant la survenue de la lyse, on note une condensation dans la région
isthmique.
Deux mécanismes semblent se surajouter pour entraîner la survenue de
la lyse : - contraintes en traction sur l’isthme, aboutissant à son allongement
puis à sa rupture ;
- mécanisme direct dit du « coupe-cigare » ou de la « tenaille
apophysaire » : lors des mouvements d’hyperlordose, l’isthme de L5 se trouve
pris en tenaille entre les apophyses articulaires inférieures de L4 et les
apophyses articulaires supérieures de S1 : la répétition de ce microtraumatisme
aboutit à la rupture de l’isthme. L’existence d’une dysplasie de L5, voire loco-
régionale favorise la survenue d’une lyse isthmique et d’un spondylolisthésis.
C – CONSTITUTION DU SPONDYLOLISTHESIS
La plupart des lyses isthmiques n’entraînent qu’un déplacement minime.
Les spondylolisthésis à grand déplacement sont beaucoup plus rares. Ils
surviennent dans un contexte de malformation appelée dysplasie loco-régionale.
Ces signes sont corrélés au risque d’évolution de lyse en spondylolisthésis. La
dysplasie peut intéresser la vertèbre L5, le sacrum et le disque intervertébral.
Les éléments de la dysplasie, et l’évaluation pronostique qui en découle, seront
décrits au chapitre radiologie.
D – PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DOULEUR
Avant la rupture isthmique, la lombalgie est due aux hypersollicitations
sur l’isthme. Après rupture, la lyse elle-même peut être douloureuse, mais le
disque est aussi à l’origine de lombalgies par instabilité. En effet, il reste le seul
garant de la stabilité, ce qui explique qu’il se dégrade souvent rapidement.
La radiculalgie a plusieurs origines : le conflit avec l’isthme rompu (dont
le bord inférieur revêt toujours la forme d’un crochet cravatant la racine ; le
rétrécissement du trou de conjugaison par le pincement discale ; l’étirement
radiculaire par le glissement ; la compression par les nodules fibro-cartilagineux
provenant de la lyse (nodules de Gill), véritables corps étrangers
intracanalaires ; la compression de la racine entre la transverse et l’aileron sacré
(« far-out syndrome de Wiltse). La libération chirurgicale comportera d’ailleurs la
résection du crochet pédiculaire et des éventuels nodules de Gill.
Il faut souligner que de nombreux spondylolisthésis sont totalement
asymptomatiques, une stabilisation spontanée étant d’ailleurs possible par
formation d’un ostéophyte antérieur en console (figure 1).