Lénergie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
Généralités
La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) possède environ 57 % des réserves
mondiales prouvées de pétrole et 41 % des réserves prouvées de gaz naturel. La région
MENA est également pourvue de ressources uniques en matière dénergie solaire. Il
existe cependant de fortes disparités entre les pays riches en ressources naturelles et
ceux qui dépendent de ces ressources ;
De nombreux pays ont un taux délectrification proche de 100 %, mais 28 millions de
personnes, selon les estimations, ne sont pas encore reliées au réseau électrique, tout
particulièrement dans les zones rurales, et quelque 8 millions de personnes utilisent la
biomasse traditionnelle comme source dénergie ;
Dans de nombreux pays de la région MENA, il y a des distorsions dans les prix des
produits pétroliers, le taux de recouvrement des coûts de lélectricité est faible, lefficacité
de loffre laisse beaucoup à désirer et lintensité énergétique est relativement élevée.
Lintensité dutilisation du carbone est en moyenne plus élevée que dans les pays
industrialisés et les possibilités offertes par les énergies renouvelables sont sous-
exploitées ;
La région a pris du retard dans la mise en œuvre des réformes du secteur de lélectricité
et manque dinvestissements dans le secteur privé ;
La croissance démographique, lurbanisation rapide et lexpansion économique exercent
des pressions sur linfrastructure existante et la demande de nouveaux investissements
est relativement forte. Selon les estimations, au cours des 30 prochaines années, la
demande totale dinvestissement dans le secteur énergétique dans la région MENA
dépassera 30 milliards de dollars par an, soit environ 3 % du PIB total de la région (ce qui
est trois fois supérieur à la moyenne mondiale) ;
La hausse continue et la volatilité des cours des combustibles exercent une pression sur
les ressources financières de nombreux pays importateurs nets, aussi bien au niveau de
lÉtat que des services dutilité publique ; dans les pays exportateurs, elle entraîne
laugmentation des coûts de lénergie subventionnée.
Principaux problèmes rencontrés dans le secteur
La région MENA se caractérise par des écarts considérables dans la situation du secteur
énergétique et les solutions doivent être adaptées à chaque pays et à chaque situation. Certains
points communs se dégagent cependant :
Dans la plupart des pays qui sont riches en hydrocarbures, les distorsions des prix sont
considérables et le taux de recouvrement des coûts délectricité est faible. Cela a conduit
dans bien des pays à une utilisation inefficace de loffre, à une forte intensité énergétique
et à des problèmes environnementaux de plus en plus complexes et exerce des
pressions de plus en plus fortes sur les finances publiques.
Dans les pays qui sont des importateurs nets de combustibles fossiles, les distorsions de
prix sont en général moins prononcées et le taux de recouvrement est relativement plus
élevé dans le secteur de lélectricité. Ils doivent, cependant, trouver les moyens de faire
face aux cours élevés du pétrole tout en finançant la demande grandissante dénergie, en
général, délectricité, en particulier.
La région MENA est particulièrement vulnérable aux risques liés au changement
climatique pour les raisons suivantes : pénurie deau, concentration des activités
économiques dans les régions côtières et dépendance envers une agriculture sensible
au climat. Malgré un volume total démission de gaz à effet de serre relativement bas
comparé à dautres pays, la région MENA se classe au troisième rang mondial quant à la
croissance des émissions de carbone qui aggravent le risque de changement climatique.
Les fortes émissions de carbone proviennent principalement des pays producteurs de
pétrole qui représentent 74 % de la région.
Dans lensemble, il existe de grandes possibilités daméliorer lefficacité de
lapprovisionnement énergétique et la conservation de lénergie et de mettre en valeur les
ressources en énergie renouvelable. La région MENA a commencé à exploiter son
potentiel dénergie renouvelable sur une grande échelle et la Banque soutient pleinement
ces efforts.
Recommandations de la Banque mondiale
En vue de répondre aux nombreux défis qui se posent à la région, les opérations de prêts,
lassistance technique et les travaux analytiques ployés par la Banque mondiale visent les
objectifs suivants :
Réduire le poids de lensemble du secteur énergétique sur les finances publiques en tant
que principale condition préalable à la stabilité financière des pays de la région MENA ;
Assurer la prestation de services énergétiques en fonction de la croissance économique
en adoptant une approche qui soit financièrement viable et en améliorant laccès aux
services dénergie ;
Protéger lenvironnement et ses principales ressources naturelles en améliorant
lefficacité de la gestion des ressources et en renforçant le rendement énergétique et le
rôle des énergies renouvelables.
Promouvoir le marché du carbone transfrontalier dans la région.
Activités de prêts et danalyse de la Banque mondiale
Le portefeuille de projets énergétiques de la Banque a enregistré une très forte croissance au
cours de lannée écoulée et reflète la demande grandissante des clients en matière dassistance
dans le secteur énergétique, conformément au recentrage de la Banque sur les services
dinfrastructure pour faire reculer la pauvreté.
À ce jour, la Banque a treize projets dinvestissement en cours de supervision, dont le montant
total sélève à environ 1,5 milliard de dollars savoir, le projet daccès à lénergie et de
diversification des sources dénergie à Djibouti, le projet El-Tebbin en Égypte, le projet de la
centrale Ain Sokhna en Égypte, le projet de raccordement du réseau de gaz naturel en Égypte, le
projet du secteur électrique au Yémen, le projet daccès à lénergie en zone rurale au Yémen, le
projet hydroélectrique durgence à Dokan and Derbandikhan en Irak, le projet de reconstruction
durgence du secteur électrique en Irak, la stratégie d’intégration de l’énergie nationale en Irak, le
projet durgence de réforme du secteur de lénergie au Liban, le projet de gestion des sociétés
dutilité publique délectricité en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, le projet ONE Support au
Maroc et le projet de rendement énergétique en Tunisie], plus une garantie partielle de risque
pour le projet de centrale électrique pour Amman Est en Jordanie, quatre projets du Fonds pour
lenvironnement mondial (FEM) dun montant total de 107,5 millions de dollars savoir, le projet
de promotion dun marché dénergie éolienne, le programme damélioration du rendement
énergétique en Tunisie, le projet intégré dénergie solaire au Maroc et le projet de construction de
la centrale thermique à énergie solaire à Kuréimat, en Égypte).
Avec dix projets supplémentaires en préparation pour un montant total de 940 millions de dollars,
la croissance du portefeuille se poursuit. À ce jour, la région MENA compte, en effet, 6 projets
dinvestissement en préparation : un prêt à lappui de politiques de développement pour le
secteur de lénergie au Maroc, une opération de finance carbone en Tunisie, une opération du
Mécanisme de développement propre au Yémen, ainsi que des activités relatives au changement
climatique qui ont trait aux questions de rendement énergétique et dénergies renouvelables (de
sources éolienne et solaire, en particulier). Cette croissance est renforcée par les possibilités
quoffrent les évolutions récentes observées dans le domaine du marché du carbone. Le nouveau
Fonds dinvestissement pour le climat (Climate Investment Fund), le Fonds pour les technologies
propres, offre des possibilités particulièrement intéressantes en matière datténuation des effets
du changement climatique et alloue un total de 1,2 milliard de dollars pour la région MENA :
a) 750 millions de dollars pour la conception et la mise en œuvre d’un plan de construction à plus
grande échelle de centrales solaires à concentration ; b) 300 millions pour développer l’énergie
éolienne et l’efficacité énergétique en Égypte ; et c) 150 millions pour le développement des
mêmes activités au Maroc.
En plus de son portefeuille dinvestissement, la Banque mondiale mène des études et fournit des
services-conseils dans le secteur énergétique dans la plupart des pays de la région. Elle a
engagé un dialogue sur la stratégie à suivre dans le secteur avec :
Djibouti sur le développement dun plan-cadre pour le secteur énergétique,
lÉgypte sur le développement dun cadre commercial pour lénergie éolienne, la
détermination des prix de lénergie, la conception dun programme de gestion de la
demande délectricité et un examen de lallocation des risques pour la participation du
secteur privé,
la Syrie sur lélaboration dune stratégie pour le secteur de lélectricité,
lIran sur la promotion du développement dune énergie renouvelable et la réforme du
système détablissement des prix de lélectricité ainsi que du secteur de lénergie,
la Jordanie sur le rendement énergétique, le développement dun cadre financier et
institutionnel pour lénergie et la stratégie énergétique,
le Liban sur une réforme du secteur de lénergie,
la Tunisie sur le développement du rendement énergétique et dune énergie
renouvelable, ainsi que lexamen de la politique de gestion de lénergie,
le Maroc sur le développement dun cadre pour lénergie éolienne, une stratégie
dapprovisionnement énergétique et un plan d’investissement,
la Cisjordanie et la Bande de Gaza sur le montant net des prêts réservés au secteur de
lélectricité et
le Yémen, sur le développement dun cadre institutionnel pour le rendement
énergétique, le développement du secteur du gaz, les modèles de centrale et la réforme
des subventions à lénergie.
En plus de létude régionale déjà terminée sur le rendement énergétique, la Banque entreprend
des études gionales sur le marché de lénergie au Maghreb, ainsi que sur lintégration et le
commerce de lénergie au Maghreb. Enfin, le groupe énergétique pour le Moyen-Orient et
lAfrique du Nord participe à un programme de coopération technique à titre onéreux avec les
pays du GCC, notamment lArabie Saoudite, le Koweït, Oman, Israël, Malte et la Lybie.
Bien que la région MENA utilise des fonds fiduciaires et des mécanismes doctroi de dons
[mécanisme PPIAF, le Programme dassistance à la gestion du secteur énergétique (ESMAP), le
Fonds carbone, lInitiative sur la réduction des gaz torchés, etc.], nombre des activités
mentionnées ci-dessus sont également entreprises en partenariat avec les bailleurs de fonds de
la région.
Tous les montants en dollars sont des équivalences en dollars U.S. Mars 2010
Pour toute information, veuillez contacter :
À Washington : Najat Yamouri, nyamouri@worldbank.org
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