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Sous-utilisation des corticostéroïdes inhalés
Depuis de nombreuses années déjà, le Concensus canadien sur l'asthme recommandent de favoriser l'emploi des anti-inflammatoires pour le contrôle
de l'asthme, plutôt que l'utilisation répétée du bronchodilatateur à courte durée d'action.
Pourtant, dans son étude portant sur l'utilisation des médicaments, le Conseil du médicament du Québec a récemment mis en évidence une sous-
utilisation des corticostéroïdes inhalés chez une forte proportion de personnes asthmatiques. Ainsi, bien que l'on observe désormais d'occasionnels cas
de surutilisation de cette médication de contrôle, il semble que le problème de la sous-utilisation persiste chez de nombreux patients.
Deux aspects sont couramment mis en cause et doivent être investigués en premier lieu lorsque l'éducateur en asthme suspecte une insuffisance de
traitement chez un patient.
Une mauvaise technique d'inhalation
Une mauvaise technique d'inhalation peut entraîner une baisse d'efficacité des corticostéroïdes inhalés d'environ 20%. L'utilisation d'une mauvaise
technique par le patient est monnaie courante, ce qui oblige à une grande vigilance, même auprès des utilisateurs qui se disent habitués à leur(s)
inhalateur(s). On réduit ainsi la tentation d'administrer des doses additionnelles dans l'espoir qu'une quantité suffisante de médicament aura atteint le
poumon du patient.
Aussi, il est recommandé de prendre en compte les préférences des patients lorsque le dispositif inhalateur est prescrit, de faire une démonstration du
dispositif lors de la première prescription - en s'assurant qu'il utilise correctement l'inhalateur - puis de refaire des démonstrations itératives lors des
visites suivantes afin de vérifier sa technique d'utilisation.
La corticophobie
La corticophobie est une problématique avec laquelle les éducateurs des centres d'enseignement sur l'asthme doivent composer continuellement. Le
terme « corticophobie » fait référence à des craintes rencontrées chez certains patients vis-à-vis des corticostéroïdes et qui se traduisent par une
réticence ou le refus d'utiliser cette médication de contrôle pour le traitement de son asthme. Ces craintes, non fondées, concernent le plus souvent la
peur d'effets anabolisants, celle de développer une dépendance au traitement ou la crainte d'une diminution de ses effets à long terme lorsque pris
régulièrement.
Si vous suspectez un cas de corticophobie chez une personne de votre clientèle, interrogez-la sur ses craintes face aux corticostéroïdes et rassurez-la
en lui donnant toutes les explications nécessaires sur son médicament. Assurez-vous qu'elle comprenne bien la physiopathologie de sa maladie et les
effets de ses médicaments. Vous devrez peut-être argumenter et insister afin qu'elle poursuive son traitement. Toutefois, à moins de circonstances
exceptionnelles, il est recommandé de maintenir le traitement.