Problématiques reliées à l`utilisation non optimale des

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Introduction - Problématiques reliées à l'utilisation non optimale des médicaments
Objectif
poursuivi : Sensibiliser les éducateurs à la problématique entourant l'utilisation non optimale de la médication chez une forte proportion de patients
asthmatiques.
L'asthme est un trouble des voies respiratoires qui se caractérise par des symptômes paroxystiques ou persistants (dyspnée, oppression thoracique,
respiration sifflante et toux), associé à une obstruction bronchique variable et une hypersensibilité des voies respiratoires à une variété de stimuli.
L'inflammation des voies respiratoires, ou ses effets, jouent un rôle important dans la pathogénie et la persistance de l'asthme. Voilà pourquoi le
Consensus canadien sur l'asthme recommande que le traitement de l'asthme, plutôt que de viser la réduction des symptômes par une utilisation
fréquente de bronchodilatateur, soit axé sur la réduction de cet état inflammatoire, tant par l'adoption de mesures de contrôle de l'environnement que
par l'utilisation précoce d'agents anti-inflammatoires.*
* Tiré du Rapport d'étude du Conseil du médicament du Québec « Revue de l'utilisation des agonistes â2 inhalés et des antagonistes des récepteurs des leucotriènes employés
dans le traitement de l'asthme : Mise à jour et suivi de l'utilisation », Gouvernement du Québec, décembre 2003, p.133-135.
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Surutilisation des agonistes B2 à courte durée d'action
Malgré la large diffusion des guides de consensus sur le traitement de l'asthme, il apparaît que la question de l'utilisation abusive de bronchodilatateur
à courte durée d'action est une problématique persistante et que celle-ci a d'importantes conséquences, tant au niveau de l'utilisation de soins de santé
que des coûts que cela occasionne pour les systèmes de santé public et privé.
Récemment, des décès reliés à l'asthme ont été associés à une forte consommation d'agoniste â2 à courte durée d'action. Ce n'est pas le produit
qui était lui-même en cause, mais plutôt l'habitude des patients de recourir abusivement à cette médication de dépannage, associé à une
insuffisance de traitement anti-inflammatoire, ainsi qu'une «trop grande confiance dans les effets du bronchodilatateur lors de la détérioration de leur
asthme, d'où un retard de consultation».
Tiré de l'ouvrage de L.-P. Boulet et al. L'asthme : notions de base, éducation, intervention. Québec, Presses de l'Université Laval, 1997, p. 56
Il faut éviter la surutilisation du bronchodilatateur à courte durée d'action chez les personnes asthmatiques. Le bronchodilatateur à action rapide est
efficace pour soulager les symptômes aigus de l'asthme, lors de crise notamment, mais il n'a aucun impact sur l'inflammation des bronches et il
n'améliore pas la maîtrise de l'asthme à long terme.
Trop souvent, la sur-utlisation de bronchodilatateur est associé à une sous-utilisation d'anti-inflammatoire. Lorsque le patient doit utiliser le
bronchodilatateur agoniste â2 plus de 2 à 3 fois par semaine (ce qui n'inclut pas ses utilisations préventives avant d'effectuer un effort physique) ou
que celui-ci ne suffit plus à rétablir sa fonction respiratoire, l'utilisation de corticostéroïdes en inhalation doit être privilégiée.
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Sous-utilisation des corticostéroïdes inhalés
Depuis de nombreuses années déjà, le Concensus canadien sur l'asthme recommandent de favoriser l'emploi des anti-inflammatoires pour le contrôle
de l'asthme, plutôt que l'utilisation répétée du bronchodilatateur à courte durée d'action.
Pourtant, dans son étude portant sur l'utilisation des médicaments, le Conseil du médicament du Québec a récemment mis en évidence une sousutilisation des corticostéroïdes inhalés chez une forte proportion de personnes asthmatiques. Ainsi, bien que l'on observe désormais d'occasionnels cas
de surutilisation de cette médication de contrôle, il semble que le problème de la sous-utilisation persiste chez de nombreux patients.
Deux aspects sont couramment mis en cause et doivent être investigués en premier lieu lorsque l'éducateur en asthme suspecte une insuffisance de
traitement chez un patient.
Une mauvaise technique d'inhalation
Une mauvaise technique d'inhalation peut entraîner une baisse d'efficacité des corticostéroïdes inhalés d'environ 20%. L'utilisation d'une mauvaise
technique par le patient est monnaie courante, ce qui oblige à une grande vigilance, même auprès des utilisateurs qui se disent habitués à leur(s)
inhalateur(s). On réduit ainsi la tentation d'administrer des doses additionnelles dans l'espoir qu'une quantité suffisante de médicament aura atteint le
poumon du patient.
Aussi, il est recommandé de prendre en compte les préférences des patients lorsque le dispositif inhalateur est prescrit, de faire une démonstration du
dispositif lors de la première prescription - en s'assurant qu'il utilise correctement l'inhalateur - puis de refaire des démonstrations itératives lors des
visites suivantes afin de vérifier sa technique d'utilisation.
La corticophobie
La corticophobie est une problématique avec laquelle les éducateurs des centres d'enseignement sur l'asthme doivent composer continuellement. Le
terme « corticophobie » fait référence à des craintes rencontrées chez certains patients vis-à-vis des corticostéroïdes et qui se traduisent par une
réticence ou le refus d'utiliser cette médication de contrôle pour le traitement de son asthme. Ces craintes, non fondées, concernent le plus souvent la
peur d'effets anabolisants, celle de développer une dépendance au traitement ou la crainte d'une diminution de ses effets à long terme lorsque pris
régulièrement.
Si vous suspectez un cas de corticophobie chez une personne de votre clientèle, interrogez-la sur ses craintes face aux corticostéroïdes et rassurez-la
en lui donnant toutes les explications nécessaires sur son médicament. Assurez-vous qu'elle comprenne bien la physiopathologie de sa maladie et les
effets de ses médicaments. Vous devrez peut-être argumenter et insister afin qu'elle poursuive son traitement. Toutefois, à moins de circonstances
exceptionnelles, il est recommandé de maintenir le traitement.
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Mauvaise utilisation des agonistes B2 agonistes à longue durée d'action
Pour ce qui est des bronchodilatateurs agoniste B2 à longue durée, ils ne sont pas recommandés en monothérapie. Ceux-ci doivent être pris en
association avec un agent anti-inflammatoire bronchique, soit en doses distinctes ou sous forme de combiné.
La durée d'action des agonistes B2 de longue durée est de 12 heures, ce qui explique pourquoi il est important de respecter la posologie prescrite par
le médecin. Le plus souvent, les prises sont prescrites le matin et le soir.
Certains décès ont été attribué à un abus de cette médication, c'est-à-dire à une utilisation fautive de ce type de médicament, utilisé à tord comme
médication de dépannage lors de détérioration de l'asthme ou à titre de médicament de contrôle.
Il est donc de première importance que le patient asthmatique comprennent bien que le bronchodilatateur à longue durée d'action, lorsque pris seul,
n'a pas d'effet sur la maîtrise de l'asthme à long terme et que celui-ci ne remplace en aucun cas les CSI qui, suite à la modification du traitement,
devront être maintenus aux mêmes doses.
Il est aussi important de bien expliquer au patient que cette médication doit être prise sur une base régulière, en suivant les recommandations du
médecin, et non pas «au besoin » comme pour le bronchodilatateur à action rapide.
Tiré de l'ouvrage de L.-P. Boulet et al. L'asthme : notions de base, éducation, intervention. Québec, Presses de l'Université Laval, 1997, p. 57
Il est donc important de spécifier aux personnes asthmatiques qui utilisent ce type de médication qu'ils ne doivent pas employer cette médication si des
symptômes d'asthme surviennent de façon soudaine ou si l'asthme s'aggrave de manière importante. Ils doivent plutôt recourir à leur bronchodilatateur
à action rapide afin de rétablir leur fonction respiratoire.
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Astuces et vérification de prescription…
Restons vigilant concernant les prescriptions…
Souvent, les prescriptions sont formulées textuellement de cette façon sur le carnet d'ordonnance :
Ventolin 2 inh. QID PRN
Ren: 12 fois pour un an.
Cette façon de rédiger une prescription permet aux patients qui utilisent abusivement leur bronchodilatateur à renouveler leur prescription sans
restriction. Une prescription rédigée de façon à limiter le renouvellement de l'ordonnance de bronchodilatateur permet d'être avisé en cas de
consommation abusive de la part du patient.
En ce qui concerne la médication de contrôle, il est bon de privilégier des prescriptions ouvertes de corticostéroïdes inhalés pour les personnes
souffrant d'asthme léger à modéré qui ont participé aux programmes d'éducation à l'asthme. Cela leur permettra d'ajuster eux-mêmes leur traitement
sur la base de leur Plan d'action, et ainsi de participer pleinement à l'autogestion de leur maladie.
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Conclusion - Problématiques reliées à l'utilisation non optimale des médicaments
Dans la pratique, que peut-on faire pour contrer la sur-utilisation de bronchodilatateur à action rapide et la sousutilisation des corticostéroïdes inhalés?
Voici une liste des principaux points sur lesquels il toujours bon d'insister auprès des personnes asthmatiques.
Ceux-ci peuvent contribuer à favoriser une utilisation adéquate des médicaments :
Insister sur l'importance d'utiliser un traitement de fond pour atteindre et maintenir un contrôle adéquat de son asthme;
Vérifier les techniques d'utilisation des inhalateurs;
Dépister les fausses croyances aux corticostéroïdes;
Questionner le patient sur son observance au traitement;
Favoriser la communication et la collaboration entre les différents professionnels de la santé qui œuvrent auprès des personnes asthmatiques;
Vérifier que le patient connaît, comprend et utilise son Plan d'action personnalisé;
Rappeler au patient l'importance d'effectuer un suivi régulier de son asthme.
Enfin, rappelons que l'on doit demeurer vigilant vis-à-vis le renouvellement anormal d'ordonnances. Notamment, si le renouvellement du
bronchodilatateur est trop fréquent ou si vous remarquer une disproportion entre le renouvellement du médicament de contrôle et les doses prescrites.
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Références - Problématiques reliées à l'utilisation non optimale des médicaments
Auteurs : Dre J. Blais, Dre F. Borduas et Dr L.-P. Boulet
Équipe de conception
Références :
L.-P. Boulet et al. L'asthme : notions de base, éducation, intervention. Québec, Presses de l'Université Laval, 1997.
Conseil du médicament du Québec. Revue de l'utilisation des agonistes B2 inhalés et des antagonistes des récepteurs des leucotriènes employés dans
le traitement de l'asthme : Mise à jour et suivi de l'utilisation. Rapport d'Étude, Gouvernement du Québec, décembre 2003.
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